Can I have this job, please ? feat. Maëlys

 Travailler. Ce mot nécessaire dans la société actuelle alors que ce n’est clairement pas ce que les hommes préfèrent faire. Je soupirais en me levant ce matin. Cela faisait maintenant trois mois que j’étais au chômage et bien que ma situation financière restât confortable grâce à mon héritage et quelques petites à côté que je pouvais faire, il fallait bien que j’occupe mes heures d’éveil. Et resté dans mon appartement à ne rien faire ne me plaisait pas spécialement. J’avais pris mon courage à deux mains la semaine précédente et éplucher les petites annonces sur le journal. Alors que j’entrais sous la douche, je repensais à tous ces boulots que j’aurais pu faire si j’avais continué mes études plus longtemps. Je souris en coin, il ne servait à rien de regretter. L’école et moi ne nous étions jamais entendus et notre relation s’était terminée dès que possible par une rupture simple, nette et efficace de ma part. J’avais alors commencer à servir dans un fastfood avant de me faire virer car j’arrivais toujours en retard. Puis j’avais enchainé les petits boulots dans les bars mais mon manque de ponctualité m’avait souvent conduit à la porte. Seulement, je parvenais toujours à retomber sur mes pieds et à retrouver un emploi quelques mois plus tard. Et aujourd’hui, alors que je m’habillais d’un jean foncé et d’une chemise blanche qui me donnait un air sérieux, c’était ce que je m’apprêtais à faire, trouver un nouvel emploi ! Je finissais de me préparer rapidement et pris le chemin du cinéma de la ville. J’avais obtenu un entretien pour être agent polyvalent dans cette entreprise. Je n’avais aucune idée précise de ce que signifiait ce nom d’emploi mais je me doutais qu’il fallait bien vendre des tickets et du popcorn aux habitants de la capitale. Ce serait ma première expérience dans un cinéma, j’étais plutôt un barman dans l’âme. Faire des cocktails, surprendre le client, draguer en ayant l’accès illimité à l’alcool, une vraie mine d’or ! Ça allait me manquer tout ça. Mais bon, on va pas se mentir, ce boulot au cinéma, même si je l’obtenais, je ne l’aurais que quelques mois au mieux donc je pourrais toujours redevenir barman ensuite. Je me garais dans le parking réservé à la clientèle du cinéma et me dirigeais à l’intérieur. Je repérais facilement une employée qui tenait le comptoir de popcorn, je m’approchais d’elle avec un sourire. Salut ! Je cherche le patron, j’ai rendez-vous avec lui pour un entretien d’embauche.

Installée à ta caisse, à battre la mesure avec tes doigts, tu attends sagement le prochain client. D’habitude, il y a foule mais les beaux jours étant revenus, les habitués ont préférés les plages et autres sorties extérieures. Tu les envies un peu de là où tu es assise. Tu te laisses alors partir ailleurs, à penser a ce qui se passe dans ta petite vie en ce moment. Et c’est le calme plat. Tout comme cette journée. Tu jettes un coup d’œil à l’horloge de ta caisse et soupires. Se rendre compte qu’il ne s’est écoulé que cinq minutes depuis la dernière fois que tu as regardée est une torture et compter le nombre d’heures qu’il te reste à faire est bien pire encore. Tu hésites à textoter ta meilleure amie pour lui demander ce qu’elle fait mais tu as peur de faire prendre par ton supérieur. Toujours à surveiller ce que vous êtes en train de faire et même si cela n’a jamais été appuyé dans le règlement, tu te doutes que l’utilisation de son cellulaire doit être proscrite. Peut-être que la prochaine fois, tu amèneras un livre, le temps passera surement plus vite. Ou peut-être pas, si on te l’interdit tout comme ton téléphone.
Et alors que tu pensais t’ennuyer jusqu’à la fin de la journée, quelques clients apparaissent enfin, ces derniers voulant aller voir le dernier blockbuster sorti en salle. Tu leur vends leur corné de popcorns puis ils disparaissent dans la file d’attente. A nouveau tu te retrouves seule. Joie. Tu soupires encore une fois, avec l’espoir qu’une vague de personnes apparaissent dans le cinéma. Mais il est seul quand il se pointe dans le cinéma. Il a l’air un peu paumé quand il se présente à toi. Tu lui rends son sourire et découvres qu’il va peut-être devenir l’un de tes prochains collègues. Tu te rappelles maintenant que ton boss cherchait à recruter du monde mais qu’il n’a jamais trouvé chaussure à son pied jusque là. Peut-être que ce gars fera l’affaire. "Salut ! Oh.. Eh bien il doit être dans son bureau… Je vais l’appeler pour voir s’il est dispo…" réponds-tu avec amabilité. Il a l’air bien sympa ce gars et tu espères que le patron sera du même avis. Tu prends rapidement le téléphone de service et fait sonné dans le bureau du chef. Pas de réponse. Tu raccroches, te disant qu’il doit être occupé. "Ca n’a pas répondu… Je pense qu’il doit être au coffre ou un truc du genre. Du coup, faut attendre…" Tu passes ta main dans tes cheveux, un peu gênée par la situation puis lui lances. "Moi, c’est Maëlys au fait !"