Waisting my young years. Ft. Percy

Wasting my young years

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A croire qu'elle n'avait pas de vie. A croire que sa meilleure amie était totalement inconsciente. L'un dans l'autre, Lisbeth n'avait vraiment pas que ça a faire que de s'improviser baby-sitter, même le temps d'une unique soirée. Mais elle était comme ça la norvégienne, toujours à se plier en quatre pour ses amis. Enfin, presque... Toujours est-il qu'elle avait après moult supplications accepter d’accéder à la requête de Raschelle. Parce qu'en toute honnêteté, il avait bien fallu qu'elle soit totalement désespérée pour lui demander une chose pareille. Solora et elle étaient bien différentes. En réalité, elles étaient pas loin d'être aux antipodes l'une de l'autre mais les jeunes femmes se connaissaient suffisamment pour savoir que Korben était la prunelle des yeux de Solora et que si elle venait à le confier à Lisbeth, qui n'avait jamais s'y prendre avec les mômes, c'est qu'elle était bel et bien dépourvue de meilleures solutions. La tâche avait des allures de corvée et c'était bien en traînant les pieds ou plutôt les roues usés de sa précieuse Suzie, qu'elle se rendit à destination. Et ce n'était pas seulement parce qu'elle s'était d'une certaine manière liée d'affection pour le gamin qu'elle prit soin de faire un arrêt par la pizzeria. Il y avait de ça mais aussi le fait qu'elle crevait très franchement la dalle. Arrivée à bon port, elle balança d'une pichenette le mégot calciné de son pétard, referma les vitres après s'être aspergée d'un peu de parfum. La belle brune avait l'impression d'être une gamine qui ne voulait pas se faire prendre par une quelconque autorité parentale. Pourtant, la jeune femme ne s'était jamais embarrassé à cacher ses méfaits à ses parents. Mais quand il était question de son fils, son amie oubliait parfois d'être raisonnable. C'était peut-être une chose que Lisbeth ne comprenait pas mais elle respectait plus ou moins. Ce sont les bras chargés de ses cartons de pizza et d'une large bouteille de soda sous le bras qu'elle se traîna jusqu'à la porte de la chaleureuse petite maison où résidait son amie. C'est avec le bout de son nez qu'elle s'aventura à sonner, une fois, deux fois et soyons fou, une troisième fois. Quand la porte vint à s'ouvrir finalement, elle fut contrainte de baisser le regard pour trouver les prunelles azuréennes de Percy. C'est avec un large sourire sur ses lèvres carnées qu'elle pénétra la demeure. « Elle est déjà partie ta mère ? », elle demandait, parcourant son bout de chemin vers le salon pour déposer son butin sur la table basse. Faire comme chez elle, étaler son bordel, ça, elle n'attendait jamais pour le faire. La belle brune se débarrassa de sa veste en cuir qu'elle balançait sur l'un des sofas et s'affalait dans un autre. Ses bottines usés remontaient sur le bord de la table basse et elle relevait ses larges yeux océan vers le jeune homme, un petit sourire jouant au coin de ses lèvres pulpeuses. « Ce soir, c'est toi et moi, alors. », elle frotta ses mains l'une à l'autre et ôta ses pieds de la table pour s'assoir à peu près correctement. « J'espère que tu as faim et que t'aime la viande haché sur ta pizza. Sinon, beeeeh, y'a que ça, de toute façon. », et c'était bien parce que c'était ce qu'elle préfèrait.

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Elle ne sait pas pourquoi est-ce que ses potes ont la fâcheuse tendance à lui refiler la garde de leur gosses. Ce n'est pas comme si elle était en tout point un modèle d'adulte responsable. Pourtant, ce n'était pas faute de la connaître. Lisbeth avait beau être défoncée ou bourrée la majeure partie du temps, elle avait assez de lucidité pour ne pas se lui confier la responsabilité d'un autre être humain. Mais s'il était bien trop tard pour protester pour ce qui était question de Maxine, elle avait bien essayé de le faire ce soir pour Korben. Raschelle n'avait rien voulu entendre, elle estimait qu'il valait mieux savoir son fils avec elle plutôt que seul. Pourtant, son gosse avait bien plus de chance de survivre à une soirée en solitaire plutôt qu'en sa compagnie. Les protestations et l’insistance de son amie avait fini toutefois par avoir raison d'elle. « En espérant que tu le restes ou c'est ta mère qui me tue. », elle passait totalement outre la mauvaise humeur du jeune adolescent, son air renfrogné avait quelque chose d'amusant. Elle se mordit d'ailleurs la lèvre pour ne pas éclater de rire quand il lui fit savoir entre autre que ce n'était pas contre elle qu'il en avait. La belle brune prenait très peu de chose mal et ce n'était clairement pas le jeune homme qui parviendrait à la contrarier. En fait, elle comprenait assez bien son ressentiment pour avoir grandi dans les jupes de multiples gouvernantes. Mais il marquait au moins un moins, elle avait bien mieux à faire de ses soirée. «J'ai clairement mieux à faire, ça, c'est certain. », elle approuve sans mal. Elle ne voit pas l’intérêt de prendre parti pour Raschelle quand elle est visiblement irrationnelle. Elle ouvre les cartons de pizza quand il vient prendre place à côté d'elle. Elle s'installe en tailleur, pose sa boite sur ses genoux et se sert une première part. Elle a spécifiquement demandé au commerçant de les couper au préalable. D'une parce qu'elle ne sait pas les couper sans perdre toute la garniture, de deux, elle était une grosse flemmarde et de trois, elle avait bien trop la dalle pour s’encombrer de cette tâche. Pliant sa part en deux, elle avait déjà croqué dans sa part quand il la remercia et lui souhaita par la même un bon appétit. « A toi aussi ! », elle lui répond la bouche pleine. Il continue de parler et elle lui sourit en levant les yeux au ciel. « Aller, manges ! », ce gosse est clairement bipolaire mais elle ne s'en formalise pas vraiment. Elle s'occupe à dévorer ses deux premières part dans un silence religieux, ponctuée seulement par quelques bruits de mastications, ça et là et des petits gémissement de délectation. Mais elle finit par relever la tête pour chercher du regard quelque chose à boire mais bien sur, on était pas chez elle, donc il n'y avait de ce fait, aucun reste de bière ou de bouteille de liqueur qui traînait.« Allumes la télé. », elle lui dit simplement, posant son carton sur la table pour s'aventurer dans la cuisine. Elle pêche dans le frigidaire deux bières et revient s’installer dans le salon. « Je t'ai pris une bière vu que t'es plus un gosse. », elle se marre et ouvre sa canette à ses lèvres, buvant quelques gorgées avant de reprendre son repas, là où elle l'a laissé. Elle le regarde pourtant, attendant de voir ce qu'il va faire de sa canette. « Tu peux aussi aller te prendre un soda, hein. », elle essaie de ne pas le mettre au défis de faire quoique ce soit mais son regard en dis long sur ses intentions. La belle brune sait pertinemment qu'elle ne devrait pas. Que ce n'est pas le rôle que Raschelle attend d'elle ce soir. Mais fallait s'y attendre en demandant à une gamine d'en garder un autre.

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« J’sais pas, peu importe. Tout sauf la chaine d’info en boucle ou celle gossip. Un dessin animé, c’est la perfection mais un film d’horreur ça peut être sympa sauf si tu vas me faire un cauchemar ou un truc comme ça. Dans ce cas, ouais, peu importe ! », elle avait répondu de la cuisine, revenant dans le salon pour voir qu’il avait opté pour un animé. Les vives couleurs stimulaient son cerveaux embrumé par sa beuh, un véritable régal pour les yeux. Irresponsable gamine qu’elle était, indirectement mettait le jeune adolescent au défis. La provocation plana dans l’air quelques instant, le temps qu’il observe minutieusement sa canette même après lui avoir dit qu’il ne souhaitait pas de soda. Elle ne devrait pas l’encourager à faire des conneries mais ce n’était pas ici avec elle, tôt ou tard, il y aura droit à sa première bière. C’est presque fière qu’elle se sentie sourire à le voir ouvrir sa canette pour la porter à ses lèvres. Relevant son défis silencieux, comme tout homme qui se respecte, il avait opté pour la bière au lieu du jus de fruit. Lisbeth avait sorti son portable discrètement, en profitant pour prendre un petit cliché ou deux de cette descente vertigineuse qu’il avait. Décidément, pas mal pour un novice. Elle était bien contente d’immortaliser ce moment. C’était petit, c’était mesquin mais ça l’amusait alors autant ne pas s’en priver. Son portable dans une main, sa propre bière dans l’autre, elle détallait son visage crispé. Le goût de la bière, ça ne plaisait pas à tout le monde mais on pouvait dire à l’unanimité que personne s’en délectait, la toute première fois. La norvégienne ne perdait pas son sourire, se demandait si ce qu’elle ressentait était ce que pouvait ressentir un parent. La fierté et le bonheur de voir sa progéniture faire ses premier pas. Après avoir bu quelques gorgées, elle reposait sa bière sur la table basse, elle aussi. « Toi aussi, regarde comme t’as la classe. », elle tournait l’écran de son cellulaire vers lui, lui collant devant le visage son prodigieux exploit. « T’es doué. D’ici l’année prochaine, tu t’attaques directement aux futs. », elle ne dit que des idioties, Lisbeth. Défoncée la majeure partie de son temps, c’est avec légèreté qu’elle plane au-dessus de sa vie. Elle rangeait son portable dans sa poche, portant une part de pizza à sa bouche pour un croquer un large bout. « Je vais pas la montrer à ta mère, te bile pas. », elle le rassurait, la bouche pleine tout en reportant son regard vers le cartoon qui se jouait à l’écran.