(eloan) chapitre 1: le début d'une nouvelle vie. [flashback]

Eleonore & Eloan

J’étais assis devant le bar, me souvenant de mes anciens jours, quand j’étais encore loin de cette ville où tout allait si vite. Quand j’étais encore perdu, me demandant jour après jour où j’allais bien pouvoir faire ma vie, si j’allais m’en sortir dans cet endroit aussi grand. Le voyage avait été long, mais plutôt amusant. Je regrettais parfois Los Angeles c’est vrai, mais au bout du compte, ma vie était beaucoup plus belle ici. Je ne peux pas dire plus saine, car ça ne serait pas vrai, mais je préférais être ici malgré tout. Je regardais ma bière en souriant. J’avais subitement le souvenir de mon voyage qui me revenait en tête. Je me souvenais de tout, et surtout de ma rencontre avec cette jeune fille, qui avait été si amusante, et si hasardeuse. D’habitude, je suis plutôt farouche, et je ne suis pas très loquace avec les étrangers, ou les inconnus, mais pourtant, avec elle, j’avais partagé un bout de mon périple, et finalement, j’étais même encore en contact avec elle. Je buvais une gorgée de bière. Les souvenirs remontaient en moi. Cette journée avait été si mouvementée, que j’aimais bien m’en rappeler un peu.

***

J’avais quitté la maison, embrassant sur le front mon petit frère et ma petite sœur tendrement. Il faisait chaud ce jour-là, et ma tante me saluait depuis le palier de la porte. Je savais qu’ils seraient bien chez elle, et je ne m’en faisais pas pour eux, mais il était temps pour moi de m’en aller. J’avais été accepté dans une grande école à Washington, et je ne devais pas laisser passer ma chance, je l’avais déjà fait bien trop souvent, et le moment était venu de penser à moi. Si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais sans doute jamais. Sans hésitation, j’avais posé mon sac de sport sur mon épaule. A l’intérieur je n’avais rassemblé que quelques affaires, des vêtements, mon chargeur, un peu d’argent liquide, un billet de train sans retour, et puis j’étais parti. Je n’avais aucun plan une fois que je serais sur place, mais j’avais toujours été plutôt doué pour l’improvisation alors pourquoi changer les bonnes habitudes. Je m’étirai doucement, me lançant vers mon voyage, impatient de me voir déjà en train de débarquer dans ma nouvelle ville. Je savais que les temps seraient durs mais qu’importe, c’était venu, le moment de s’en aller loin de ma ville natale. Elle me manquerait sûrement, mais je savais qu’un meilleur destin m’attendait bien plus loin. J’avais pris le trajet le moins chère bien qu’il ne fût pas le plus simple. Heureusement, pour me rendre jusqu’à New-York d’où partait mon train, ma tante m’avait aidé à payer une partie du billet d’avion. Le trajet fut fatiguant, mais j’avais besoin de bien plus pour me fatiguer. Je ne savais pas si c’était ma motivation ou mon âge, mais j’avais réellement envie d’arriver le plus tôt possible, de me lancer dans la vie sans attendre. A New-York, je n’avais pas de réels points de repères, mais j’avais passé la nuit dans la rue, dans un coin un peu sordide, mais au moins passant, c’était tout de même plus rassurant. J’avais attendu toute la nuit, et toute la matinée, attendu que mon train parte. Près de la gare, j’étais assis dans un coin. J’avais essayé de résister, mais les températures, même la nuit, n’étaient pas toujours favorables, et avec la fatigue, j’avais fini par fermer les yeux sans le vouloir. Par chance, on ne m’avait rien volé. Comme si tout était fait pour que je m’en aille sans encombre. J’en avais assez eu dans la vie jusqu’à maintenant, alors si je pouvais être épargner le temps du voyage c’était parfait. L’horloge de la gare m’avait réveillé, un peu en retard. J’avais écarquillé les yeux en posant le regard sur l’heure, me levant d’un bond. Mon sac dans la main, j’avais couru dans le hall, direction le quai affiché. Heureusement que j’avais déjà mon billet, sinon, je crois que je l’aurai loupé, et que je n’aurai jamais rencontré cette charmante jeune femme qui avait accompagné mon voyage. Au bout de quelques pas de courses, j’avais réussi à arriver sur le bon quai.

Finalement, plus de peur que de mal, j’étais arrivé dans le train presque en premier, sans doute à force de courir et de pousser tout le monde sur la voie. J’avais marché dans le couloir, cherchant une place de libre, ne faisait pas vraiment attention au numéro indiqué sur mon billet. J’étais tellement fatigué et pressé, que je n’avais pas regardé avant de monter. Au bout d’un moment, je m’étais installé sur un siège double, posant mon sac dans le porte bagage en haut. Je me suis installé, soupirant. J’étais enfin dans le train qui me conduirait jusqu’à ma nouvelle vie. J’avais retiré ma veste, en t-shirt dans le train. J’avais chaud à force de courir. Je regardais par la fenêtre, tandis qu’une jeune femme s’installa près de moi. Elle avait un sourire charmant, et j’étais bien content de ne pas tomber sur quelqu’un de bizarre. Sa voix était agréable, ça présageait un bon voyage. « Oh bien sûr, pas de soucis. » J’avais souri, me baissant pour lui rendre son portable, poussant la poussière qui était tombé dessus. « J’espère qu’il n’est pas cassé. » Je lui tendais sagement. « Vous aussi vous voyagez seule ? » Je ne voulais pas être trop curieux, mais autant connaître son voisin tout de suite.