Le lycée (ft neil, amaya, marius, caleb)

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L'enfer du verglas

Le lycée

Contrairement à ce que son interlocuteur lui avait dit, Caleb était plus amusé que froissé. S’il devait prendre mal les choses chaque fois qu’on lui disait qu’il paraissait plus jeune il n’aurait certainement pas fini de tirer la tronche le pauvre. Il fit un geste de la main tout en répondant au brun. « Non mais il y a aucun souci. J’ai l’habitude en plus. » Après avoir dit cela, il repensa qu’il n’avait pas prévenu son patron qu’il ne pourrait pas se pointer au boulot ce soir. *Merde !* Il se racla la gorge pour prendre la parole un peu mal à l’aise. « Excusez-moi, j’ai oublié mon portable chez moi ce matin et j’ai besoin de passer un coup de fil en urgence à mon patron… » Pensant qu’ils seraient peut-être sur la défensive il ajouta en regardant les trois personnes les plus proches de lui. « Si ça peut vous rassurer, vous gardez votre téléphone dans votre main en mode haut-parleur et ça sera bon. » Rajouta-t-il avec un sourire aux lèvres. Après tout pour eux il n’était qu’un inconnu et ils pouvaient bien penser qu’il était un voleur… Surtout que lui était du genre assez méfiant aussi dans ces cas-là.

En attendant de savoir si quelqu’un pourrait lui prêter un téléphone, il engagea la conversation avec la jeune Asiatique du groupe. Cette dernière semblait bien discrète voire peut-être même timide mais néanmoins elle avait tout de même répondu à Caleb qui grimaça en pensant au verglas dehors. Il laissa le jeune brun répondre puis parla à son tour. « C’est clair c’est affreux dehors. Je crois qu’en sortant d’ici mon premier réflexe sera d’acheter des crampons pour le mauvais temps. » Le jeune homme ria doucement avant de demander par curiosité. « Ah et tu bosses dans quoi ? J’ai pas fait gaffe au bâtiment situé en face. » Puis l’homme le plus âgé du petit groupe demanda ce qui amenait tout le monde ici. « Et bien je devais me rendre au boulot après mes heures de cours mais là ça me semble compromis… Et vous quelle est votre raison ? » Demanda Mister Lloyd en portant le regard sur l’homme avec lequel il parlait.

Caleb lâcha l’ordinateur où il était installé depuis le début et vint s’assoir non loin de la jeune femme pour continuer à discuter avec tout le monde. Il écouta l’autre jeune homme raconter la raison de son arrivée ici. Il grimaça. « Ah merde c’est pas de bol ça ! J’espère que tu les retrouveras sinon t’es bon pour faire changer tes serrures je crois... » Puis son interlocuteur posa une question intéressante. « Alors moi c’est Caleb. » Répondit le jeune homme, attendant de connaître l’identité des autres. Après tout ce n’était pas une question idiote et puis quitte à passer un bon moment ensemble, autant connaître les prénoms des autres c’est toujours plus sympa.

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Je jetais un œil alentours, c’était vraiment étrange que de se retrouver ici, entre ses murs. La bibliothèque n’avait pas vraiment changé, pourtant tout était différent. Ou alors, je voyais les lieux différemment parce que je n’étais plus une adolescente. Peut-être étais cela. En tout cas, oui, c’était toujours mieux que de rester dehors. Il faisait bon, chaud même et je retirais bien vite ma veste. Il n’est pas bon de rester trop couvert lorsque l’on est au chaud. Le jeune homme qui m’avait interpelé pour me demander comment j’avais atterrie ici, me questionna sur mon entreprise, puisque je l’avais évoqué. « Nous fabriquons et vendons des voitures ! » expliquais-je avec un sourire. Malgré la renommée de la société, il fallait reconnaitre qu’elle passait inaperçue. De l’extérieur, on ne pouvait pas deviner de quoi il retournait entre les murs. J’imagine que c’était un choix personnel du grand patron. Que je ne connaissais toujours pas soit dit en passant. Lorsque j’avais expliqué que c’était bien trop glissant dehors, d’où ma présence dans l’établissent, un homme, un brun plus jeune que moi répondit qu’en effet c’était une véritable patinoire à l’extérieur. Au souvenir de mes trois vols planés, je ne pouvais qu’approuver ses paroles, aussi, je terminais les paroles qu’il avait laissé en suspens. « Je serais rester à l’intérieur ! » Oui, c’est certain, j’aurais pu rester à l’intérieur de ma boîte. Je ne risquais pas de tomber sur mon patron et pour cause, j’ignorais toujours qui il y était. Je connaissais son nom, encore heureux, mais je ne l’avais jamais vu. Dit comme ça, ça parait idiot, mais la boîte est grande, alors, ce n’est sans doute pas aussi surprenant que ça en a l’air. « Je rentrais simplement chez moi ! » dis-je, piteusement, quand il demanda ce qui nous amenait ici. « Je m’appelle Amaya ! » Nous formions un groupe assez disparate, mais dans l’ensemble, ils étaient sympathiques, ou du moins, ils en avaient l’air. Je me sentais néanmoins stupide d’être la seule femme de l’assemblée. Je n'ai jamais vraiment su comment me comporter avec la gente masculine. Non pas qu’ils me fassent peur, mais j’ai toujours l’impression d’être maladroite et de ne pas savoir quoi dire.

Neil écoutait chacun y aller de sa petite remarque sur le temps dehors, et il ne pouvait qu'hocher la tête. C'était un cauchemar de l'autre côté de ces murs, ils étaient tous d'accord là-dessus. Neil lui-même avait failli se retrouver par terre lorsqu'il était sorti du boulot, chaque pas moins stable que le précédent sur la chaussée gelée. Finalement, c'était une chance qu'aucun d'entre eux ne se soit blessé. Rester enfermé, impuissant, avec quelqu'un qui peine à gérer sa douleur aurait été dur pour les nerfs de tout le monde. Ca aurait pu être pire, voilà la conclusion qui venait et revenait. Neil observa le grand brun se saisir d'un livre et en tourner quelque pages tandis que le plus jeune des garçons lâchait une exclamation qui fit presque sursauter Neil. Le problème du jeune homme laissa Neil apprécier le fait d'être son propre patron. Il en avait fallu du travail et des années pour arriver à un tel poste, mais le jeu en valait la chandelle. Il avait besoin d'un téléphone pour passer un rapide coup de fil, et quiconque aurait prétendu ne pas posséder un tel gadget aurait été le pire des menteurs. Le jeune homme s'empressa d'ajouter qu'ils n'étaient pas obligé de lui laisser leur téléphone en main propre, comme s'il avait se saisir de l'objet et se jeter par la fenêtre pour commettre un vol. Neil esquissa un sourire face à cette précision inutile. Il fallait être bien parano. « Tiens, sauve tes arrières » lui dit-il en lui tendant son portable. Ce n'est pas comme s'il en avait besoin. Tous donnèrent une réponse à sa question, et Neil ne pouvait compatir. « C'est pas de bol en effet » fit-il écho au jeune homme – Caleb, qu'il venait de préciser. Perdre ses clés n'était jamais plaisant, et encore moins dans un tel climat. Pour les deux autres personnes, la raison de leur présence ici était plus circonstancielle. « Oh moi j'étais venu récupérer des affaires que mon fils avait oublié. Il est étudiant ici » dit-il en haussant une épaule. Neil tenta de remémorer le prénom de chacun avant d'offrir le sien. « Neil, enchanté ».

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En leur demandant leurs prénoms, j’étais bien obligé, de soumettre le mien à un moment ou à un autre, et j’aurais peut-être dû y réfléchir avant, car je dois avouer que ça ne m’enchantait pas vraiment au final, de donner mon identité, bien que je ne reverrai sans doute plus jamais aucun d’entre eux, et je crois que ce n’est pas plus mal. Ce n’est pas comme si j’avais envie de me faire un nouveau réseau d’amis, en plus entre un garçon au corps d’enfant, une fille timide et un, bon un vieux super élégant quand même, je ne risquais pas de trouver mon bonheur en matière d’amitié. Même si parfois la vie est pleine de surprises, faut pas déconner quand même. J’étais toujours assis, feuilletant le livre devant moi. C’était quand même plus intéressant que de rester debout à regarder tout le monde dans le blanc des yeux et à attendre que la femme qui nous avait condamnés dans cette bibliothèque revienne nous délivrer. « Moi c’est Marius. » C’est bizarre, mais je détestais toujours autant ce vieux prénom. Sans doute parce que c’est mon père qui l’avait choisi. J’écoutais les plantes de chacun, et à mon avis elles ne pouvaient être que justifiées, même si je paraissais sûrement pour le plus con du groupe avec mon histoire de clef perdue. D’ailleurs j’espérais quand même pouvoir les retrouver un jour, et donc sortir de cet endroit au plus vite si possible. « Je t’aurais bien filé mon portable mais ma batterie est à plat. D’ailleurs ça ne m’arrange pas. » Je soupirais doucement en constatant mon téléphone, éteint, et je n’avais pas mon chargeur. Génial, de mieux en mieux. Il faudrait sérieusement que je pense à changer de marque. « Amaya…C’est joli comme nom. » Je crois que j’avais réfléchis à voix haute mais peu importe, je trouvais ça exotique et j’aimais bien, ça changeait des Brandon et des Stella que je croisais partout dans mon quartier. Neil pour le plus âgé du groupe, amusant, j’avais eu un oncle qui s’appelait comme ça. En tout cas maintenant au moins, nous nous connaissions tous plus ou moins, en tout cas on essayait. « A mon avis on va rester ici encore un bon moment. » Je soupirais un peu. Vu la météo, je dirais bien deux heures, même si être entouré de livres est sans doute moins pire que d’être enfermé dans un magasin, au moins, il y avait de quoi s’occuper, même si ça me replongeait dans mes années lycée. Je n’avais pas aimé venir dans cette école, et pourtant m’y revoilà.

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L'enfer du verglas

Le lycée

Caleb se trouvait un peu dans la panade le pauvre sans son portable. Il demanda donc aux autres membres du groupe s’il pouvait emprunter un téléphone pour joindre son patron. Le plus jeune des deux autres garçons lui indiqua qu’il n’avait plus de batterie. « Pas grave, merci quand même c’est gentil. » Lui dit-il en souriant. Après tout qui aurait pu imaginer qu’ils se retrouveraient coincés ainsi. Nul doute que s’ils avaient vu le coup venir, ils auraient tous fait en sorte d’avoir leur portable et chargé en plus. Par chance l’autre homme avait accepté de passer son mobile à Caleb. Ce dernier fit un grand sourire en attrapant l’objet dont il avait besoin. « Merci beaucoup, je vous le ramène de suite. » Avait dit Caleb à l’homme en partant un peu plus loin pour pouvoir parler tranquillement à son patron sans déranger personne. Toutefois il resta dans l’angle de vue du groupe à l’autre bout de la pièce. Il expliqua la situation à son patron qui comprenait parfaitement vu le problème de météo qui était présent sur toute la ville. Une fois son appel finit le jeune homme était reparti trouver les autres et rendit aussitôt son téléphone à son propriétaire. « Encore merci, c’est sympa. »

Caleb alla s’assoir non loin de la jeune fille et écouta la conversation dont la réponse de la jeune Asiatique au sujet de ce que faisait son entreprise. « Ah ouais c’est cool ça. » Lui avait-il répondu. Caleb était plus détendu qu’au début maintenant qu’il avait réussi à s’excuser de son absence auprès de son employeur. Tout le monde expliqua la raison de sa venue dans ce lycée et se présenta aussi suite à la demande du garçon qui se prénommait Marius d’après ce qu’il venait de dire. « Et bien enchanté Amaya, Neil et Marius. » Leur avait-il dit poliment. « Je crois que t’as raison. » Avait répondu Caleb à Marius qui soupirait à cause du fait de rester coincé ici plusieurs heures. Lui l’étudiant préférait encore être coincé ici que de se trouver à l’extérieur. Il fallait bien avouer que l’accident auquel il avait assisté devant le lycée l’avait bien refroidi. Évidemment il aurait préféré être ailleurs qu’ici, comme par exemple au boulot, chez lui ou encore chez son amoureux mais bon ça n’était pas le cas, alors il n’allait pas s’apitoyer sur son sort.

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