Le coup de la panne [Feat. Aaron Marshall]

Joyce n'avait pas beaucoup de moyens financiers. Elle arrivait difficilement à joindre les deux bouts, mais elle se battait pour y arriver. Toute son enfance elle avait vécue dans ce monde où on doit faire des choix pour pouvoir manger le soir, et aujourd'hui, son statut financier n'était guère mieux, mais comme elle avait trouvé un nouvel emploi, un peu d'argent allait rentrer dans ses comptes, ça lui ferait sans doute le plus grand bien !

En arrivant à Washington, elle avait tout de suite senti qu'elle ne pourrait pas trouver quoique ce soit si elle n'avait pas de véhicule. Alors, elle en avait trouvé un, pas trop cher mais certes assez ancien. Et aujourd'hui, avant de se rendre au travail, sa voiture venait de tomber en panne, impossible de la démarrer. Elle trouva alors une personne disposée à l'emmener, elle et sa voiture au garage du coin, pas très loin de là où elle habitait. Jusqu'alors, elle ignorait qu'il y en avait un.

Une fois sur place, elle expliqua au mécanicien le problème. Apparemment il pouvait lui réparer de suite, alors elle décida d'attendre sur place. Ce n'était pas compliqué de faire passer le temps avec toutes ces magnifiques voitures qui tronaient dans le parc automobile de ce garage. Joyce avait toujours attirée par les voitures, fut un temps, elle avait voulu devenir mécanicienne, elle avait même travaillé en tant que secrétaire dans un garage, mais ça s'était assez mal passé avec son patron.

La blondinette s'attarda alors sur certains modèles pour lesquels elle vouait un amour inconditionnel. Elle aimait ce genre d'endroit et elle pourrait s'y perdre pendant des heures. Malgré ce qu'elle pouvait laisser apparaître, elle s'y connaissait plutôt pas mal en voiture, ce qui souvent scotchait les hommes quand ils s'en rendaient compte. Tout ces clichés dans la société actuelle étaient difficiles à combattre. En passant devant chacune des voitures, les yeux de la suédoise se mirent à briller. Elle aurait aimé en avoir certaines pour elle, mais, son porte monnaie était uniquement réservé à ce qui était indispensable, autrement dit les courses.

Sasha a passé la nuit à la maison. Ce qui fait plaisir à Liam, sans aucun doute puisqu’il l’aime comme si elle était sa véritable maman. C’est d’ailleurs ainsi qu’il l’a nomme la plupart du temps. Je lui ai proposé de rester, puisqu’elle est en froid avec son ex, ainsi qu’avec sa meilleure amie. Ces deux-là sont de véritable abrutis. Maintenant, je ne sais pas si la situation est vraiment correcte, surtout pour le petit. Il risque de s’attacher à elle. Encore plus qu’il ne l’est déjà. Puis moi… Qui suis amoureux de cette femme, je ne sais pas comment je vais pouvoir faire, puisqu’être à ses côtés de cette manière ne facilitera pas la distance que je suis censé mettre. Enfin, ça ira comme ça ira, que puis-je faire de plus de toute façon ? Je suis parti tôt de la maison, comme d’habitude, j’ai un travail à tenir, un garage à faire tourner. Bien que Ryan me facilite beaucoup la vie depuis qu’il travaille pour moi. C’est un bon mécanicien et les gens ne s’en plaignent pas. Je suis vraiment ravi de ce que j’ai pour le moment. Après avoir pris une douche, et bu un café. Je m’apprêtais à sortir de la maison quand Liam s’est réveillé et est venu vers moi. Je n’ai pas pu lui dire non. Je l’ai préparé pour qu’il m’accompagne, laissant un mot à mon amie pour qu’elle ne s’inquiète pas de notre absence. Je suis en retard maintenant, mais bon c’est un mal pour un bien, mon fils va passer la journée avec moi. Une fois dans la voiture, nous nous rendons jusqu’au garage. Je me gare à l’emplacement habituel. Celui qui m’est réservé. J’aime bien avoir des choses certaines dans la vie, comme une place pour me garer, c’est peut-être con comme ça mais ça sert. Je sors de la voiture et détache le petit, le laissant aller dire bonjour au mécanicien. « - Fais attention bonhomme. » Lui dis-je simplement en regardant ce qu’il fait. Je prends mon sac hors de la voiture puis avance. Je pose les yeux sur la jeune femme présente. Je ne la connais pas. Je la salue de la tête dans un premier temps. Allant mettre le sac dans mon bureau et saluer mon employé. Puis je reviens vers elle directement, le sourire aux lèvres. « - Bonjour madame. Aaron Marshall, je suis le propriétaire. Est-ce que je peux vous offrir quelques choses à boire ou manger en attendant ? » Demandais-je assez poliment, tout en lui tendant la main pour pouvoir la saluer. Je pose le regard sur les voitures qui sont présentes, celles que les gens ont laissé, ou encore celles dont s’occupait mon beau-père à l’époque. Il y a des ancêtres parmi elles. « - Elles sont belles pas vrai ? » Demandais-je avec le sourire aux lèvres. Il faut dire que j’en suis fière aussi. « - Certaines ont déjà quelques années, mais ça fait tous leurs charmes. » Ajoutais-je finalement. Peut-être que ça ne l’intéresse pas, probablement d’ailleurs. Mais ça fait partie des choses que j’aime, c’est donc un sujet de conversation qui vient généralement seul.

Joyce avait prévenue qu'elle ne pourrait sans doute pas être là, en tout cas dans la matinée. Bien qu'elle détestait ne pas être à l'heure ou bien ne pas être assidue. Elle avait commencé son nouveau travail depuis tellement peu de temps qu'elle se sentait coupable de ce qui était en train de lui arriver, alors qu'au fond, ce n'était qu'un malheureux concours de circonstances qui ne l'arrangeait pas, il fallait bien l'avouer.

Ce qui l'effrayait aussi, c'est le prix des réparations qu'elle allait devoir payer. Elle n'avait pas beaucoup de moyens, et ce genre d'incidents ne l'aidaient pas vraiment dans les dépenses quotidiennes qu'elle avait à faire, comme les courses ou le loyer à la fin du mois. Mais de toute manière, elle n'avait pas le choix, c'était soit elle payait, soit elle laissait sa voiture dans ce garage et elle allait travailler grâce aux transports en commun.

Perdue dans ses pensées, le mécanicien lui avait dit qu'elle ne devrait attendre que quelques temps, l'instant qu'il fasse la réparation. En attendant, elle s'était permit de s'aventurer parmi les voitures anciennes présentes dans ce garage. Ça fera sans doute passer le temps plus rapidement, elle adorait ça. Soudain, un homme vient l'aborder, elle le jugea d'abord assez timidement, puis il se présenta. Le propriétaire du garage.

" - Ça ira je vous remercie.." fit-elle en baissant immédiatement le regard.

On aurait dit une enfant qui venait d'être prise la main dans le sac en train de faire une bêtise. Encore un manque de confiance en elle qui sautait aux yeux. Ensuite, Aaron se mit à parler des voitures qu'elle observait quelques secondes avant qu'il ne vienne.

" - Elles sont magnifiques, vraiment. Ces voitures sont-elles encore en état ou elles finiront à la casse ?"

Elle aurait eu les moyens, elle aurait sans doute acheté l'une d'entre elles. Mais ce n'était pas le cas, et ça lui faisait mal au coeur de les voir ainsi aux intempéries. En observant ces voitures, les yeux de Joyce s'étaient tout simplement mis à briller, comme un enfant à qui on offre un cadeau pour Noël.

" - Les voitures anciennes sont les plus belles à mes yeux. Enfin après, il faut de tout pour faire un monde. Certains qui aiment, et d'autres qui n'aiment pas. En vérité, je pourrais passer des heures ici, à les observer, les toucher sans jamais m'en lasser.."

Joyce qui était de nature timide, se lâchait petit à petit lorsqu'il était question de ces voitures. C'était une de ses passions, les vieilles voitures, et ici, elle était comme à sa place, alors forcément elle se sentait à l'aise. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle s'inscrustait et prenait toute la place, ce n'était pas son genre.

Mon regard toujours posé sur la jeune femme, j’observe ses réactions, qui me semblent un peu confuse. Je ne sais pas si c’est la situation ou moi qui l’a rend mal à l’aise. Je sais qu’avec mon allure de motard, je ne donne pas forcément confiance aux autres. Et pourtant, je ne suis pas du tout contraire. Du moins pas toujours. J’essaie d’être souriant, pour qu’elle soit un peu plus détendue. Est-ce que ça fonctionne ou non ? Je ne peux pas réellement le savoir. « - Il n’y a pas de soucis. » Je ne lui en veux pas de rien vouloir. Ma demande était surtout pour être poli. Je sais que c’est parfois long d’attendre une réparation, même la plus courte. J’espère que la sienne ne sera pas trop longue. Enfin, je ne suis pas là pour le dire, ce n’est pas ma réparation mais celle de mon employé. Essayant quand même de maintenir la conversation, pour lui tenir compagnie, je m’intéresse à ce à quoi elle s’intéresse. Du moins, c’est une déduction que je me suis faite, peut-être que je me trompe à ce sujet. « - Certaines le sont encore. Enfin, j’essaie de les remettre sur pieds. Quelques-unes appartenaient à mon beau-père, l’ancien propriétaire. Elles me tiennent beaucoup à cœur. Puis peut-être que je réussirai à les vendre à des collectionneurs. Il n’y a qu’eux pour apprécier ces voitures. » Je n’ai pas envie qu’elle soit entre les mains de personnes qui n’en prendront pas soin. C’est bête en fait… Mais c’est ainsi. J’y accorde beaucoup d’importance. Je regarde les voitures qui sont autour de nous. Je me dis que je pourrais lui montrer celle que j’essaie de refaire pour moi-même. Puisqu’être en moto tout le temps est impossible et la voiture que j’ai pour l’instant n’est plus si en forme que ça. Puis ça me changerait, j’ai envie de voir des choses nouvelles, plutôt que de retrouver les souvenirs du passés. « - Je suis d’accord avec vous. Je les aime beaucoup également. C’est pour ça que je prends soin. Vous pouvez me suivre ? » Demandais-je poliment en lui faisant un signe de tête. J’avance dans l’allée calmement, jusqu’à la voiture en question. Je la laisse toujours couvert afin qu’elle évite d’avoir trop d’eau et de poussière sur elle. Je retire le drap en tirant doucement dessus pour laisser la voiture à la vue de la blonde. « - Celle-ci sera la mienne. Dès que j’aurais terminé de la refaire du moins. Ca ne devrait plus prendre tant de temps. » Dis-je en gardant le sourire aux lèvres. C’est le même modèle que celle dans la série Supernatural. « - Je ne sais pas si c’est votre genre ou pas. » Après tout si elle aime les voitures anciennes, elle n’est pas obligé d’aimer tous les modèles non plus. Peut-être qu’elle a des préférences. « - Est-ce qu’il y en a une qui vous tapes dans l’œil dans le lot ? » Demandais-je finalement. Elles sont presque toutes là de toute manière. Je n’ai pas d’autres endroits où les mettre. Je fais au mieux. Je suis assez curieux d’entendre sa réponse. Je trouve son intérêt pour les voitures vraiment bien. « - En tout cas, je suis vraiment surpris par vos goût de qualité. Peu de personne, surtout les femmes, l’ont. » Fis-je pour terminer. En espérant qu’elle ne prenne pas ma remarque d’une mauvaise manière, je ne veux pas être méchant encore une fois. Mes propos ont un sens positif.

Joyce n'a jamais été très à l'aise avec les autres, sa timidité ne l'aidait pas à paraître sereine, et visiblement le propriétaire du garage l'avait remarqué et essaya du mieux qu'il put de la détendre en lui proposant à boire. Elle n'avait pas spécialement envie de boire quoique ce soit et puis les voitures lui semblaient beaucoup plus intéressantes que tout le reste. Elle aimait toutes ces antiquités qui étaient, pour certaines encore en bon état. Pour ne pas faire dans l'original, la belle blonde aimait beaucoup les cadillac de l'époque, c'était de loin ses préférées.

Elle écouta avec attention les propos du propriétaire qui lui annonçait que certaines des voitures présentes étaient encore en état, et que de toute façon, le jeune homme essayait de les remettre en état pour éventuellement les vendre à des collectionneurs. Bien évidemment, il voulait des personnes qui en prendrait soin, c'était tout à fait normal, elle le comprenait parfaitement et elle aurait sans doute agit de la même manière. Et puis ce qui expliqué d'autant plus son envie de les savoir entre de bonnes mains, c'est que ces voitures ont appartenu à son beau père du temps où c'était lui le propriétaire du garage, alors forcément, c'est un critère important à prendre en compte pour lui.

Vient ensuite le moment où le jeune homme lui demanda de le suivre, froncant les sourcils au départ, elle finit par accepter et marcher dans ses pas jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une bâche cachant visiblement une voiture. Lorsqu'Aaron retira le drap de dessus, la blonde ne revient pas. C'était une impala d'une grande beauté. Ses yeux se mirent alors à pétille comme ceux d'un enfant le matin de Noël. Elle était tout simplement magnifique.

" - Elle est magnifique. J'espère que vous n'en aurez plus pour longtemps à la remettre en marche pour pouvoir en profiter. Elle est de 1967 ?"

Puis tout en continuant à poser des questions sur le véhicule, elle le coutourna sans pour autant le toucher, mais ses yeux étaient toujours aussi étincelants. Tout en avançant un peu plus loin, elle remarqua d'autres véhicules garés, certains bâchés, d'autres non. Une siata berlina de couleur foncée puis à côté d'elle une magnifique DS de couleur bleutée. Elle fondait littéralement devant ce modèle de voiture, si elle avait pu, elle l'aurait acheté immédiatement pour la retaper et en faire la sienne. Elle s'approcha alors de cette dernière pour la regarder sous toutes les coutures.

" - Celle-ci est magnifique, si j'avais pu je vous l'aurais sans doute acheté. Vous avez vraiment de très jolis modèles, j'espère que vous trouverez une personne digne de confiance à qui les confier par la suite."

Joyce ignorait d'où provenait sa passion en quelques sortes pour les voitures d'un certain âge mais, elle les avait toujours apprécié, et si elle avait pu travailler en tant que mécanicienne elle l'aurait sans doute fait à l'époque.

" - C'est aimable à vous, c'est vrai que les gens sont souvent surpris quand je leur parle de voiture de ce style là, certains préfèrent le luxe des voitures sportives, bien qu'elles sont tout aussi belles à mes yeux. Mais celles-ci ont un charme inégalable du fait de leur âge avancé. Mais c'est peut-être dû au fait que j'ai travaillé quelques temps dans un garage en tant que secrétaire. J'ai vu passer plusieurs modèles et je dois bien avouer que c'était très plaisant d'assister à tout cela.." fit-elle presque nostalgique de ce moment là où elle côtoyait ces carrosseries rutilantes.