J'AI BESOIN DE TOI PLUS QUE JAMAIS.

J'AI BESOIN DE TOI PLUS QUE JAMAIS.

Solora & Aimee

Aujourd'hui il pleut. J'entends le son de la pluie qui tape sur les carreaux. Nous sommes samedi et j'avais prévu de sortir pour faire quelques courses. J'ai invité une amie que j'ai ici à venir manger à la maison. En gros : plateau repas devant un film. Comme elle est l'invité elle choisira le film qu'elle désire. Je dois admettre que je regarde souvent le même ces derniers temps : cinquante nuances de je ne sais plus quoi. Je pousse un soupire, je dois me lever. Même si je n'en ai absolument pas envie je dois avoir une vie sociable, sinon je vais me laisser aller. Il ne faut absolument pas que je baisse les bras. Bien sûr, j'ai pensé à disparaître lorsqu'il est parti. Je me suis dit que je devrais quitter la ville. J'ai même eu en un quart de seconde la pensée de mettre fin à mes jours parce que je ne savais pas comment j'allais faire pour rester en vie sans lui. J'ai l'impression qu'il y a une plaie énorme dans ma poitrine. Je pense à Ethan dès que je me réveille, je rêve même de lui, parfois, souvent, tout le temps. Je ne peux pas continuer à vivre ainsi, mais en même temps cela ne fait que très peu de temps que nous nous sommes séparés et je dois bien admettre que pour le moment je n'arrive pas à m'y faire. Je décide donc de me lever, mais en trainant les pieds. J'ai mis ma grenouillère comme pyjama, je commence à comprendre pourquoi Ethan est parti … Cela fait naitre des larmes dans mes prunelles bleutées qui finissent finalement par couler sur mes joues. Je me laisse alors tomber contre le mur et je pleure. J'ai besoin de cela, je mets ma tête entre mes jambes et je pousse un cri. Je vis seule. Je n'arrive pas à m'y faire. Ethan me manque éperdument, mais je ne sais pas si j'arriverai à lui pardonner s'il devait revenir auprès de moi. Je ne m'imagine pas coucher avec un autre homme, alors comment lui a-t-il pu aller voir une autre femme ? Puis, est-ce la première ? Finalement, il m'a peut-être trompé tout le temps depuis que nous sommes ensemble. Après cette crise de larmes, je m'essuie le visage avec mes mains. Je me rends dans la cuisine, je me fais un café et une ou deux tartines grillées avec du beurre. J'allume la télévision pour connaître les informations. Malheureusement il y a eu un attentat de plus et cela à Manchester. Je suis en colère et triste à la fois. Je ne peux pas comprendre pourquoi on s'en prend aux autres humains, pourquoi on leur ôte la vie. C'est barbare. Ces personnes devraient crever en enfer. Je décide d'éteindre la télévision et je me pose devant ma baie vitrée. J'aime regarder la pluie qui tombe. J'aime le son qu'elle fait lorsqu'elle s'écrase contre la vitre. J'ai toujours aimé la pluie, depuis toute petite. Cela me fait songer à mes parents. Des larmes traitresses commencent alors à perler, mais je les écrase avec mes doigts. Je ne dois pas pleurer. Heureusement, ce soir je vais me changer les idées. Mon amie vient à la maison et je veux que tout soit absolument parfait. Soso est mon amie ici, je l'adore. Elle arrive toujours à me remonter le moral. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Je sais que je peux l'appeler à n'importe quelle heure. Soso est toujours présente pour moi. Bien entendu cela est réciproque. Je l'adore et je la protégerais toujours. Elle est l'une des seules à savoir pour mon divorce. Je n'ai pas envie de le raconter à tout le monde. Toutefois, je sais qu'elle va s'inquiéter pour moi. Pourquoi cela ? Parce que j'ai perdu pas mal de poids et que je mange encore moins que d'habitude. Malgré la pluie je vais m'habiller. Je dois faire les courses, peu importe le temps. Je mets une veste à capuche munis de mes sacs pour ranger les courses et je grimpe dans le bus. Le trajet n'est pas très long, mais la pluie se déchaine. Heureusement, je pénètre rapidement dans le magasin. Je ne sais pas trop quoi prendre. Des Curlys sans doute, pour ceux qui n'ont pas d'amis, blague que je me fais à moi-même. Peut-être du pain avec de la tapenade aux olives ? Des chips aussi, de la glace surtout. Du pain, de la bière, du vin, du rosé, je ne sais pas alors je prends le tout. Quand je sors avec les bras chargés je me rends à l'abri de bus. Celui n'arrive que dans cinq minutes et il y a foule sous l'arrêt. Je reste donc sous la pluie. Je pense que je vais être malade. J'aurai sans doute dû annuler pour ne pas qu'elle se batte contre les éléments. Heureusement j'arrive chez moi. Je décide de prendre un bain, de me sécher et de tout préparer. Les boissons sont au frais, je sors les chips et autres cochonneries en les mettant dans des saladiers de petites formes. Mes cheveux sont encore trempés, mais je m'en moque je suis à la maison. Certes, elle est petite, toutefois je l'aime et je ne pense pas que je partirais un jour de celle-ci. J'allume la télévision en attendant mon amie, j'ai un simple jean clair et un top blanc. Quand j'entends sonner je me rue sur la porte. Soso est là. Je la prends alors dans mes bras avant de fermer la porte derrière nous à double tour. « Comme je suis heureuse de te voir. » Je l'étreins davantage. Cela fait un moment qu'on a pas passé du bon temps ensemble.