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 can’t find my way home (perry)

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MessageSujet: can’t find my way home (perry)   can’t find my way home (perry) EmptyVen 7 Avr - 0:49



Can’t find my way home
I’m near the end, I just ain’t got the time, and I’m wasted.


Les passants défilent dans les rues. Certains se précipitent vers leurs femmes et leurs enfants, d’autres vers logements, certains même sont en retard pour le travail et courent pour grappiller quelques minutes. Tu les regardes chaque soir, avec une pointe de jalousie qui te colle à la peau, qui laisse un goût amer dans la bouche. Assis à même le sol, tu replis tes genoux contre ton torse et attends que le temps passe. C’est la même activité chaque jour. Chaque jour se ressemble. Ils s’enchaînent sans cesse, mais le temps semble s’être arrêté. Tu reconnais le visage de certains piétons que tu as vu la veille. Il y a ceux qui te donnent un peu d’argent pour te nourrir. Ceux qui te jugent du regard et pensent que les maigres ressources que tu récoltes, tu les dépenseras dans de l’alcool ou de la drogue à la première occasion. Tu ne leur en tiens pas rigueur. Doucement, tu t’adosses au mur du porche sous lequel tu t’abrites. La pluie commence à tomber sur la ville. Les gens se précipitent dans les rues, se ruent dans les cafés et les magasins pour se mettre à l’abri. Toi, tu n’as que ces murs froids. Le vent te glace. Tu as froid et ta petite veste ne te tient pas bien au chaud. De ton sac-à-dos, tu tires un sac de couchage que tu as trouvé près d’une poubelle. Quand on vit dans la rue, sans savoir comment on va pouvoir se nourrir, se laver, on met notre dignité dans un mouchoir sur lequel on s’assoit. Tu n’as pas le choix. Tu pourrais te laisser crever sur une bouche d’égout, mais tu as encore de l’espoir. Tu laisses une dernière chance à la vie. « Excuses-moi. » Cette voix étrangère résonne. Tu tournes la tête pour t’assurer que c’est à toi, que l’on parle. Les derniers mots t’étant adressés étaient ceux d’un vieillard qui te demander de déguerpir du seuil de sa porte avant qu’il n’appelle la police. « Oui ? » Il est jeune. Il doit avoir ton âge. Il te dit que tu dois mourir de froid, sur le sol humide. Il te demande si tu as quelque part où aller. « Non. » Le garçon s’approche et s’agenouille devant toi. Ce dernier pose sa main sur ton épaule. Tu tressailles. Tu ne sais pas à quand remonte le dernier contact physique. Une lueur émane de ses yeux. Très vite, tu as le sentiment de pouvoir lui faire confiance. Quoiqu’il puisse te dire. « Suis-moi. J’ai quelque chose pour toi. » Tu n’as rien à perdre, alors tu ranges ton sac-de-couchage dans ton sac de marin, parce que chaque possession est un bien précieux aidant à la survie, et marches à ses côtés. Le silence règne entre vous. Tu sembles avoir perdu le goût de la discussion.

Il t’offre une place sous son parapluie. Tu dois sentir le fennec. La piscine est fermée le dimanche, tu n’as pas pu te donner le luxe de prendre une douche depuis hier. Pourtant, il ne fait pas la moindre remarque. Tu arques un sourcil lorsque vous quittez le centre-ville. Où t’emmène-t-il ? Tu l’accompagnes toujours. Sa présence près de toi te donne la sensation d’avoir quitté ta condition de paria. Il te donne la sensation d’être comme lui. Le jeune homme interrompt le fil de tes pensées. Il se prénomme Liam. « Ezekiel. » réponds-tu simplement. Lorsqu’il s’arrête devant la porte d’un immeuble, tu penches la tête sur le côté. Tu ne comprends pas ce qu’il te veut. Liam replie le parapluie et le secoue dehors, éliminant les plus grosses gouttes d’eau. Tu as les pieds trempés, tu ruineras ses efforts désespérés de garder le sol propre dès ton premier pas. Il grimpe les étages, tu le suis toujours. Tu entends les échos de sa voix alors qu’il gravit les dernières marches de votre long périple. « Je pouvais pas te laisser dehors. Je savais que tu refuserais si je te proposais de passer la nuit au sec. Pardon. » Il tourne la clé dans la serrure et pousses la porte de son appartement pour te laisser passer. « Tu pourras prendre une douche, et manger convenablement. A condition que mon père ne fasse pas brûler le repas, cette fois. » Ce gosse t’arrache un rictus. Il est fort. Il t’abandonne dans l’entrée un instant. Il revient avec un homme plus âgé sur ses traces. Tu baisses la tête. T’as peur qu’il te hurle de sortir de chez lui. Que t’as rien à faire là, que t’as abusé de la gentillesse de Liam. Tu ne dis rien. Tu n’oses même pas bouger le petit doigt. Ton pantalon laisse une flaque à l’endroit précis où tu te tiens. Ton cœur bat la chamade. Tu ne sais pas si tu auras la force de subir une expulsion une nouvelle fois.


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MessageSujet: Re: can’t find my way home (perry)   can’t find my way home (perry) EmptyVen 14 Avr - 15:11

La journée fut rude pour l'homme déchiré qu'il est. Il n'a plus le cœur à l'ouvrage, ni la capacité de prendre du plaisir dans les activités prenantes de sa journée. Si son métier était autrefois passionnant, il devient dorénavant insipide et éreintant. Il perçoit seulement les contraintes, les défauts qui s'imprègnent dans sa fonction, de son œil pessimiste. Il sent ses nerfs se contracter, sa force se dissiper, et ses muscles s'user davantage chaque jour. Le départ de son épouse a fracassé toutes les certitudes de son existence, mais aussi tout son goût de vivre qui s'emparait de son cœur à chaque minute. Il se retrouve avec de l'amertume coincée dans son âme déchiquetée, tandis qu'il se démène contre la vie pour tenter de garder la tête hors de l'eau. Il lutte sans cesse, perdant toujours un peu plus de contrôle sur lui-même.

Il retourne chez lui, las de marcher, las de se prendre des gouttes d'eau dans les yeux. Il regagne son appartement, part se réchauffer et se décrasser sous l'eau brûlante. Il savoure cet instant de plénitude avant d'enfiler une chemise souple et un pantalon en lin. Une tenue idéale pour ne plus se sentir compressé dans ses vêtements. Il prépare un semblant de repas, brûle le fond de la poêle en se laissant déconcentrer par un programme de télévision. Il se décide finalement de commander une pizza qui saura combler son appétit. Il accompagne son repas d'une bière, avant d'entendre son fils rentrer. Il l'écoute même parler à un inconnu, et évoquer son incapacité à cuisiner. Il esquisse un léger sourire, se frotte les mains pour s'essuyer et s'apprêter à le rejoindre, mais Liam est plus rapide. Il lui explique rapidement la situation délicate dans laquelle se trouvait le sans domicile fixe. « Tu aurais pu me prévenir, Liam. » Il soupire, se sent pris au piège devant les yeux suppliants de son gamin. Il ne peut pas résister à sa requête, même s'il aurait préféré se poser, respirer, se divertir sans se préoccuper d'un gamin supplémentaire. « J'pouvais pas le laisser là. » Il se défend et insiste. « Tu ne peux pas ramener tout le monde non plus. » Perry se veut autoritaire, mais même Liam sait pertinemment qu'il a tout le pouvoir. Il cède automatiquement face au besoin de son fils de refaire le monde.

Il se guide jusqu'à la porte d'entrée pour rencontrer le jeune homme sauvé de la rue. Le gosse est tatoué, trempé, épuisé. Il a besoin de repos, de prendre une douche, de manger à sa faim. Il a le corps creusé, les cheveux ébouriffés. Et tout ce que Perry trouve à se dire, c'est que la scène ferait une merveilleuse photographie. De ses yeux émanent tellement d'émotions, de rage, d'effroi. Ils pourraient lui en glacer le sang. « Perry. » Il se présente sans un sourire, l'air froid devenu familier. Il ne lui serre pas la main, il ignore où il a traîné. « Tu as mangé ? Y'a des restes de pizza. » Il pointe du doigt le coin de la cuisine pour qu'il s'alimente si l'envie lui vient. Il veut bien partager son dîner pour ce soir. Il laisse les jeunes finir les bouts, avant de se diriger dans sa chambre pour récupérer quelques affaires. Quand il revient, il remarque toutes les traces d'eau qui ont suivi leurs parcours. Il dépose les vêtements sur la table de la cuisine. « Tu devrais enfiler ça. Ou même prendre une douche, c'est au fond du couloir. Liam, tu lui montreras. » Puis il pointe du doigt le canapé du salon. « Ce sera ton lit pour cette nuit. On peut te loger qu'aujourd'hui, tu verras, c'est pas très confortable. » Ils ne pourront pas l'accueillir davantage, il préfère le prévenir. Il les abandonne de nouveau, pour s'asseoir sur le canapé indiqué au préalable.
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MessageSujet: Re: can’t find my way home (perry)   can’t find my way home (perry) EmptySam 22 Avr - 14:46



Can’t find my way home
I’m near the end, I just ain’t got the time, and I’m wasted.


Les rues défilent sous tes yeux, alors que tu accompagnes ce jeune homme dans le dédale de la ville. T’as accepté, parce que tu étais perdu. Tu as flanché dans un moment de faiblesse. Un moment que tu ne souhaites plus vivre, mais qui revient te hanter chaque soir, lorsque tu dois t’endormir sur un morceau de carton pour tout matelas. Tu ne sais pas si tu dois te montrer reconnaissant envers l’adolescent, ou si tu dois le détester de t’avoir menti de cette manière. Mais dans le fond, tu sais que tu ne peux pas refuser cette invitation, et tu ne peux plus faire marche arrière, maintenant que tu es sur le seuil de son appartement. Ce soir, tu n’aurais pas pu rêver mieux que ce toit au-dessus de la tête pour t’abriter de la pluie, et de ce bon repas chaud qu’il t’a promis. Tes jambes tremblent sous ton poids. Tu n’as plus de force pour soutenir ton petit corps debout, mais comme s’il avait entendu tes supplications silencieuses, Liam s’arrête devant la porte d’un immeuble et tourne la clé dans la serrure. Tu regardes derrière vous, comme si tu étais coupable d’un crime. Tu as peur des regards, des murmures. Tu n’es pas à l’aise, loin de ta zone de confort. Mais en as-tu seulement une ? Tu gravis les marches en sa compagnie et patientes devant la porte de son appartement. Il t’invite à entrer, mais tu te figes lorsque tu entends la télévision résonner dans la pièce. Son père est là, comme il te l’avait annoncé. La pluie glisse de tes vêtements jusqu’au sol, formant une petite flaque sur le parquet. Le jeune homme te laisse dans l’entrée et tu ne parviens pas à le suivre. Tu n’oses pas. Tu entends quelques brides de leur conversation, malgré toi. Tu baisses les yeux sur tes chaussures.

Perry. Tu aimes ce prénom. En revanche, tu aimes moins l’expression de son visage qui vient avec ce mot. Tu baisses la tête, comme un chien que l’on s’apprête à battre à coups de bâton ou de ceinture. Comme ton géniteur le faisait sur toi et le reste de ta famille. Tes petits doigts serrent la anse de ton sac de marin. Tu fais « non » de la tête. Ton dernier remonte à la veille, et ton ventre s’empresse de lui faire savoir dans un grognement plaintif. Malgré toi, tu lâches un soupir de soulagement lorsque l’homme s’éloigne, te laissant seul avec son fils. Ici, Liam est ton seul point d’accroche, ton seul repère. Étrange, pour quelqu’un que tu viens de rencontrer seulement quelques minutes auparavant. Tu suis le garçon dans la cuisine. Tu poses ton sac à tes pieds, trop peureux pour laisser tes biens sans surveillance, même dans cet appartement. Tu t’installes sur une chaise et dévores une part de pizza. Tu meurs de faim. La sauce tomate se répand sur tes lèvres alors que tu croques dans ta part. Tu ne savoures pas, tu dévores. La garniture n’a pas le temps de s’échapper de la pâte cuite : tu l’as déjà avalé. Tu entends Liam rire légèrement, mais ton estomac crie famine et te forces à ne pas y prêter attention. Ce dernier te laisse même la dernière part que tu engloutis sans demander ton reste, laissant la petite olive noire sur le côté.

Tu te redresses subitement lorsque le maître de maison revient vers vous. Tu essuies tes mains et ta bouche dans une serviette en papier. « Merci beaucoup. » Ces mots ne représentent peut-être rien pour tes interlocuteurs, mais pour toi, cela représente énormément. Ils viennent sans doute de te sauver la vie sans s’en rendre compte, ne serait-ce que pour une nuit. Tes pupilles trouvent le chemin vers celle de l’homme plus âgé, comme pour appuyer tes propos. Tu essuies tes doigts dans la serviette que tu jettes ensuite dans le carton vide de la pizza. L’adolescent se lève alors de sa chaise pour te montrer la salle-de-bain. Tu le remercies encore et fermes la porte derrière toi, les vêtements toujours dans les mains. Tu les poses sur la vasque du lavabo et commences à te déshabiller. Tu t’observes longuement dans le miroir, constatant les dégâts de la faim et du manque d’hygiène sur ton corps nu. Tu te glisses dans la cabine de douche et laisses l’eau chaude faire son œuvre sur ta peau. Elle enlève la crasse et le savon se charge de se débarrasser de la mauvaise odeur qui ne te quittait pas jusqu’à présent. Tu savoures l’instant. Au bout de quelques minutes, tu sors de la douche et t’enroules dans une serviette propre que Liam t’avait tendu avant de te laisser ton intimité. Intimité, un concept que tu as perdu. Tu enfiles les vêtements trop larges pour toi que l'on t'a prêté et te regardes une dernière fois dans la glace : l'avantage, c'est que l'on ne remarque plus que tu as la peau sur les os.

Lorsque tu sors de la petite pièce, Liam semble déjà avoir quitté la pièce principale pour sa chambre. Tu baisses la tête et n’oses pas aller toquer à sa porte. Il en a déjà fait tant pour toi, que tu ne peux pas te permettre de le déranger une seule seconde de plus. Alors, tu rejoins ton petit coin de nuit, pour découvrir que le paternel a déjà pris place dans le canapé, les yeux rivés sur l’écran de télévision. Tu ne sais plus depuis combien de temps tu n’as pas regardé une émission débile. C’est bien l’une des seules choses qui ne t’a pas manqué de ta précédente vie. Tu fourres tes vêtements sales dans ton sac, avant de venir t’installer à l’autre bout du canapé. Aucun mot ne parvient à franchir le seuil de tes lèvres. Sa présence t’intimide. Il est intimidant. Tu le regardes du coin de l’œil. Il y a quelque chose chez lui d’indéchiffrable. Quelque chose qui attire ton attention. Si ce n’est plus. Tu déglutis et tournes vivement la tête vers l’écran. Trouves quelque chose à dire, n’importe quoi, vite. « Pardon de m’imposer comme ça. Liam ne m’a pas dit qu’il voulait que je dorme ici, je- pardon. »

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MessageSujet: Re: can’t find my way home (perry)   can’t find my way home (perry) EmptySam 29 Avr - 15:21

Perry aurait désiré savourer sa soirée comme il l’entendait, mais son gamin en a décidé autrement. Sans le prévenir, il a accueilli un individu sans domicile pour la nuit, afin de le protéger du vent, de la faim. Il jugeait qu’il traversait un quotidien pénible auquel il fallait apporter des solutions et du soutien, alors il l’a invité sans se soucier des conséquences. Il n’est pas assez mûr, possède encore ce cœur insouciant, à tel point qu’il ne perçoit pas le manque d’argent de son compte en banque ou l’impossibilité de lui offrir un repas de roi. Perry aimerait transmettre de la bienveillance à des individus comme lui, qui se battent contre la vie et puisent chaque jour dans leur dernière énergie, mais il refuse que la santé de son gamin en pâtisse. Il ne doit pas se priver de nourriture pour se positionner comme un ange gardien envers cette âme misérable et bousillée. D’un autre côté, ils connaissent trop la privation pour laisser un être humain la goûter froidement à son tour. Parfois une main qui se tend vers nous peut se révéler bienfaitrice et apporte un brin de bonheur au fond du cœur. Alors Perry se contente de l’accueillir dignement, sans laisser transparaître son agacement envers son fils devant le jeune homme. Il lui offre une place chez eux, sans être chaleureux non plus car les événements récents ont décimé son cœur. Il n’a plus la force de se montrer convivial ou sociable, mais il indique tout ce qu’il y a à savoir pour que le jeune passe un bon séjour. Il lui accorde des bouts de pizza, la possibilité de dormir au chaud et de prendre une douche chaude pour se décrasser et se réchauffer puisqu’il dégouline de gouttes de pluie. Il ne peut pas en faire davantage, et il sait pertinemment que le gamin n’a pas besoin de plus. Juste d’un toit au quotidien, une chose qu’il ne peut pas lui offrir. Il hoche la tête positivement en guise de réponse, l’air fermé, lorsqu’il le remercie pour les bienfaits apportés.

Il retourne à l’intérieur du salon accompagné d’une bière, pour profiter d’une émission débile. Il s’assoit sur le canapé en laissant les gamins s’apprivoiser, échanger et décompresser de leurs côtés. Il n’a pas envie de se mêler à eux, de les accompagner durant leur dîner. Il se met volontairement à l’écart pour s’aérer les neurones. Plusieurs minutes s’écoulent avant que Liam ne vienne lui souhaiter bonne nuit, suivi de ce bonhomme qui s’avachit sur le canapé à ses côtés. Il n’a pas l’intention de communiquer, plutôt le laisser tranquille, mais il semble vouloir faire connaissance. Il ne peut pas lui refuser, toutefois il est difficile de mettre de côté son air grognon. « Tu pensais qu'il t'amenait dans un petit coin de rue ? » Il l’interroge sans tourner la tête, pour le déstabiliser certainement. Il lui demande de manière détournée s’il ne serait pas plutôt un prostitué qui comptait se faire de l’argent sur le dos de son fils. Il n’y aucune méchanceté dans sa voix, seulement une quête de sincérité. « Tu en veux une ? » Il l’observe un instant en agitant la bouteille de bière vide devant ses yeux. Il le contemple secrètement pour admirer ses courbes frêles, ses cheveux mouillés qui dégagent son visage. Il trouve son charme irrésistible. Il n’entreprend aucun commentaire et marche jusqu’au frigo pour revenir avec deux bières fraîches. « Liam est comme ça. Il n'allait pas te tendre la main pour te repousser ensuite. Il a le cœur trop gros pour nos finances. Il a tendance à oublier que nous aussi, on est dans la misère. On peine déjà à manger à notre faim tous les deux, alors tu comprendras qu'on ne peut partager qu’occasionnellement. » Il reprend pour lui expliquer qu’il ne cédera pas une seconde fois. Il doit se comporter comme l’homme autoritaire parce que son fils ne freine jamais ses élans d’humanité. « A moins que tu payes par des services. » Il commente doucement, mettant en évidence une source de concession. Il ne précise pas le type de services, il ne sait pas lui-même. Mais quand il détaille ses courbes d’un coin de l’œil, il sent qu’il pourrait faire gémir cette bouche innocente ; et enflammer le creux de ses reins. Et s’il était une pute comme le confirmaient ses doutes, il lui proposerait cette alternative. « D'ailleurs, il est allé se coucher. » L'enchaînement de ces paroles peut paraître ambigu. Il ignore d’ailleurs s'il a voulu rendre équivoque un désir qu'il garde enfoui au creux de ses entrailles.
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MessageSujet: Re: can’t find my way home (perry)   can’t find my way home (perry) EmptyVen 19 Mai - 14:06



Can’t find my way home
I’m near the end, I just ain’t got the time, and I’m wasted.


Le robinet d’eau chaude est tourné, ne laissant plus que quelques gouttes infimes s’échapper de la pomme de douche, accrochée contre la paroi carrelée de la cabine de douche. Tu savoures encore les effluves de savon, odeur t’ayant tant manqué, et la sensation de la cascade tiède, s’abattant sur tes membres engourdis, sur ton visage creusé par la fatigue, sur ton corps amaigri et meurtri. Les cheveux humides glissent sur ton front, se dérobant chaque fois de tes doigts, lorsque tu plaques ta chevelure sur l’arrière de ton crâne. Un regard dans le miroir pour cette nudité que tu t’empresses de cacher sous les vêtements trop larges du patriarche de l’appartement. Tu fermes les yeux et glisses une main sous le haut pour caresser tes côtes apparentes. Tu grimaces. Secrètement, tu espérais que ce maigre repas puisse t’offrir un nouveau corps, un corps moins faible, avec moins de peau sur les os. La déception n’est que plus grande. Tu pousses un long soupir avant d’éteindre la lumière et de t’extirper silencieusement de la salle-de-bain. Un coup d’œil pour ce qui semble être la chambre de l’autre adolescent t’indique qu’il t’a déjà abandonné pour se reposer. T’aurais aimé pouvoir le remercier une énième fois pour son geste altruiste, mais tu n’oses pas toquer à sa porte. Tu n’as pas le courage de le déranger. Tu baisses alors la tête sur tes pieds nus, et t’avances dans le couloir. Tu fourres tes affaires sales dans ton sac de marin et prends place sur le canapé qui t’accueillera, le temps d’une nuit. Tu tournes la tête pour observer ton aîné, avant de brusquement détourner le regard. Tu fais mine d’être absorber par l’émission grotesque qui défile sur l’écran de télévision. Tu oses néanmoins le remercier. À peine le pied posé sur le seuil de la porte, il y a seulement une petite heure, tu as eu cette peur intense que l’on te foute une nouvelle fois à la rue, que tu retrouves sur le trottoir, trempé des pieds à la tête. Alors, un remerciement en contrepartie que ce scénario ne soit qu’une rêverie, cela ne te coûte rien.

Son commentaire te fait l’effet d’un coup dans l’estomac. Tu ouvres la bouche à la recherche d’une réponse, avant de la refermer, n’effectuant qu’un maigre « non » de la tête. Tu déglutis lentement. Tu comprends ce qu’il sous-entends sans mal, et cela te met mal à l’aise. Tu tentes tout de même de formuler une réponse plus correcte qu’un hochement de tête, malgré le rouge qui te monte aux joues. Tu remercies la faible luminosité de la pièce qui cache tes rougeurs. « J’pensais qu’il voulait me donner de quoi manger ou une couverture. Et je ne suis pas... » Gay ? Tandis que t’essayes de prouver tant bien que mal que tu n’es pas de ces hommes qui vendent leurs corps, Perry t’interrompt pour te proposer une boisson alcoolisée. Tu es tenté de dire que tu ne bois pas, mais par politesse, tu acceptes, acquiesçant vaguement par un nouveau hochement de tête. Tu ramènes tes jambes contre ton torse, les emprisonnant dans tes bras. Tu te replies sur toi-même et saisis la bière qui t’est tendue. Un autre « merci » s’échappe de tes lèvres charnues. Doucement, le goulot de la petite bouteille se faufile entre tes lèvres et déverse le liquide brunâtre qui incendie ta gorge. Tu fronces les sourcils et grimaces, avant de juger bon de reposer cette bière sur la table basse, là où elle ne creuserait pas ton estomac et n’enflammerait pas ton tube digestif. Tes pupilles croisent les siennes alors qu’il t’explique leurs situations. En dépit de ta propre misère, tu ne peux que te sentir mal de savoir qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts, tu ne peux te sentir que mal de savoir que tu as pioché dans leur repas, dans leur réserve d’eau chaude. A moins que tu payes par des services. Des services ? Tu l’observes, interrogateur. Tu ne comprends pas. Quel genre de services espère-t-il de ta part ? C’est à peine si tu sais cuisiner, ou même faire le ménage. Sa voix enchaîne. Tu te serres un peu plus dans le fond de ce divan. « Oui, j’ai remarqué. » murmures-tu, alors que l’homme souligne une évidence. La conversation aurait pu prendre fin à cet instant précis, mais tu veux connaître la nature des services dont il semble avoir besoin. T’es trop curieux, Ezekiel. « Et. Hm, quel genre de services? »

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