Je plaide coupable.. ♠ Lennah

J’étais habitée par cette chaleur depuis ce que Levi m’avait dit, depuis ce que je lui avais dit aussi. Je ne contrôlais plus rien, c’est comme si les sentiments que j’avais gardé pour lui depuis toutes ses années revenaient au galop et me submergeaient. Je ne pouvais rien faire contre et au lieu de les refouler comme j’avais pu le faire à plusieurs reprises, je les laisse s’exprimer cette fois. Je ne refuse pas ce baiser si passionné qu’il me donne, ce baiser dans lequel je peux ressentir diverses émotions et qui me donne des frissons dans tout le corps. Il m’électrise et je ne sais pas comment lui montrer autrement à part lui rendre la monnaie de sa pièce comme on dit, passant mes mains sur sa nuque pour ne pas qu’il m’échappe, pour ne pas qu’il parte non plus. J’échange ce baiser passionné en le prolongeant de cet amour que je cache depuis longtemps envers Levi. Je ne veux plus rien retenir, j’ai assez lutté pour cela, je veux enfin pouvoir vivre ma vie et vivre ce que je ressens avec ce beau brun qui m’appartient pour l’instant. Je laisse ma main caresser sa chevelure et l’autre descendre le long de son dos, laissant mes doigts se frayer un passage à travers son t-shirt. Ressentir sa peau contre la mienne est si fort que je sens mon cœur s’accélérer ainsi que ma respiration. Surtout quand je sens ses baisers descendre dans mon cou, ça me fait fondre que je ne peux m’empêcher de lâcher un soupir d’aise et de plaisir. Je ressens tellement d’émotion à ce moment-là qu’il m’est impossible de reculer et de revenir en arrière à présent et pour lui aussi. Je ne peux plus, le retrouver est si puissant que je continue mon ascension sous son t-shirt pour finir par lui passer par la tête. Et là, je le retrouve comme une dizaine d’année auparavant, aussi bien foutu. Je laisse mes mains parcourir son torse avant de me pincer les lèvres et de plonger mon regard dans le sien qui voulait en dire long. Je finis par retirer aussi mon simple haut et m’approche de lui pour l’embrasser doucement avant de plonger mes lèvres dans son cou à nouveau et d’y déposer de légers baisers avant de laisser mes mains se balader sur son corps, sentant cette sensation grandir en moi, cette sensation de désir. Je le pousse petit à petit vers la chambre qui m’est destinée et repousse la porte au cas où, au grand damne, Haley arriverait mais ce n’était pas prévu. Au lieu de ça, je finis par me coller contre lui pour l’embrasser tendrement, laissant toujours cette tendresse nous envelopper après de nombreuses années séparées et maintenant, nous sommes de nouveau réunis. Qui l’aurait cru. Sûrement pas moi au début, mais mes sentiments ne me trompent pas, à chaque fois que je l’embrasse, je ressens cette sensation d’amour, de bien-être et de sérénité. Je le retrouve petit à petit et je sais que je veux le retrouver complètement, avoir sa peau contre la mienne, je veux de nouveau l’avoir à moi, pour moi.

Au vu de comment nous avions entretenu une relation bien froide ces dernières années, au vu de comment jamais je n’avais su de quelle façon Savannah pouvait me considérer, ce qu’elle pouvait penser de moi, je ne pouvais nier que pendant un bref instant, je ne me rendis pas tant compte de ce qui était en train de se passer, que ce baiser, ce n’était pas ce qui était apparent à une erreur, à un moment qui serait susceptible d’installer un malaise encore plus grand entre nous deux. Pendant un instant, je m’en montrai perturbé, mais je fis mon possible pour ne pas le montrer. Puis, lentement mais sûrement, je me surpris à m’habituer à cette sensation, au bien-être que je pouvais ressentir, comme si c’était chose normale, naturelle d’une certaine façon. Qui aurait cru que je pourrais me sentir comme cela avec Savannah, alors que s’il y avait une personne devant qui j’étais inconfortable avant, c’était bien elle ? Est-ce que ce fameux inconfort était dû au fait qu’au fond, sans m’en rendre compte, je voulais lui plaire ? Parce que je ne voulais pas lui faire honte ? Clairement, je n’étais pas bien placé pour le dire, parce qu’interpréter mes sentiments, je n’étais pas fait pour ça. Et puis, ce n’était pas tant le moment, loin de là. Choisissant plutôt de saisir ce moment, en profiter pleinement - sans toutefois en abuser - m’obligeant à me décaler sans broncher quand je sentis mon t-shirt se relever vers mes épaules, oeuvre de Savannah. Je levai mes bras pour l’aider à le passer par-dessus ma tête, la regardant retirer son haut de la même façon par la même occasion, le découvrant peu vêtue comme jamais je ne l’avais vue précédemment, sauf une fois. Et pourtant, ça ne me gênait pas, au contraire, j’éprouvais un certain plaisir, une admiration à la contempler ainsi, à la découvrir. Découvrir, et non redécouvrir, parce que là, j’avais l’esprit clair, je savais ce que je faisais, et je ne voulais plus reculer. Un petit sourire se dessina même sur mon visage, mais avant que je ne dise quoi que ce soit, elle revint à la charge, déposant à son tour des baisers dans mon cou, m’arrachant un soupir. Depuis combien de temps je n’avais pas eu droit à une telle marque d’affection ? Depuis un bon moment maintenant mais plus encore, venant d’elle, c’était encore plus délicieux, j’en avais l’impression. Aveuglément, emporté par ce cocktail d’émotions qui était en train de m’envahir, je me rendis à peine compte qu’elle était en train de me pousser vers ce qui était probablement sa chambre. Je ne l’avais jamais vue précédemment, mais je ne m’en préoccupai pas plus, bien plus occupé à rendre à Savannah son baiser, occupé à me laisser m’embraser, emporter par le moment. Puis, pour la première fois depuis longtemps, je décidai que je ne voulais plus être passif. Enfin, pas sur tout, parce qu’il y avait bien des choses qui me restaient à apprendre, mais pour ça, je pensais que j’étais capable de m’y prendre plus ou moins bien. De ce fait, je ne tardai pas à glisser un bras autour de sa taille, le second sur sa cuisse. Légèrement, je la soulevai, juste assez pour l’emmener jusqu’au lit et l’obliger à s’y allonger - sans être brusque, évidemment. Une fois que ce fut chose faite, je m’installai au-dessus d’elle, gardant mes mains au niveau de ses hanches, l’embrassant une nouvelle fois, pour ensuite commencer à déposer une kyrielle de baisers au niveau de son cou, puis lentement, mais sûrement en direction de sa poitrine, puis finalement son ventre, en prenant mon temps - sans en abuser - appréciant chaque contact, sentant le désir s’installer en moi comme rarement il s’était installé précédemment, parce que là, il n’était pas simplement question de prendre du plaisir; il était question de faire plaisir à Savannah, lui montrer que j’étais à la hauteur, que j’étais capable de la traiter comme une reine, à partir d’ici et maintenant.

Me retrouver avec Levi était une chose mais me retrouver à l’embrasser en était une autre. Mais la suite aussi me rendait quelque peu désireuse d’aller plus loin, de pousser ce vice, de vouloir plus, de le vouloir tout court comme je me retenais à chaque fois que j’avais pu le voir les dernières fois. Plusieurs fois j’avais eu envie de ce moment quand on avait eu des baisers mais jamais je n’avais été plus loin. Mais là, je savais que je pouvais, que j’en avais plus qu’envie et que Levi aussi. Alors non, je ne me faisais pas prier pour lui relever son t-shirt, ayant un contact avec sa peau qui électrisa tout mon corps. Je me sentais autrement mais à la fois, je me sentais légère et heureuse. Heureuse car il répondait à mes avances et légère parce que j’étais avec le brun, celui qui avait fait chavirer mon cœur à la seconde où mon regard avait croisé le sien. Je ne me contrôlais plus tellement préférant profiter de l’instant présent et de l’avoir seulement pour moi. Ce que je ressentais était décuplé. J’avais tellement de sensations qui se passaient à l’intérieur de mon corps que je ne pouvais toutes les décrire. Ce que je pouvais faire cependant, c’était de nous diriger vers une pièce qui était bien plus confortable que le mur de la cuisine. Ma chambre. Cependant, je ne lâchais pas, je ne voulais pas le lâcher car j’avais peur qu’il m’échappe, qu’il ne me revienne plus. L’embrassant dans le cou, je souriais en même temps, sentant ce désir grimper entre nous d’un cran. Je sentis sa main sur ma taille et celle sous ma cuisse qui me laissa échapper un soupir de désir. J’en voulais plus et je savais qu’il allait me rendre ce bonheur que j’attendais et qu’il attendait. Sentant le contact du matelas sous mon dos, je le regardais en souriant, avant de mordiller sa lèvre caressant sa nuque du bout des doigts. Je laissais ensuite ses baisers descendre dans mon cou ainsi que sur ma poitrine qui était vêtue simplement de mon soutien-gorge depuis qu’il m’avait ôté mon t-shirt. Je frissonnais, cambrai légèrement le dos face à ses gestes si attentionnés, doux et désireux. Je sentis ses baisers continuer leur chemin sur mon ventre et les papillons que je pouvais ressentir à cet instant étaient si nombreux que je fermais les yeux appréciant ce moment présent. C’était si bon de pouvoir avoir ce genre de ressenti, d’émotion avec celui qu’on aimait depuis toujours. Passant une main dans ses cheveux, malheureusement pour moi, j’en voulais plus, et je voulais lui faire savoir. Une de mes jambes remonta le long de son visage, et je me mordis la lèvre en le regardant, envieuse d’aller plus loin, de pouvoir enfin le posséder, de ne faire qu’un avec lui, de sentir son désir aussi. Je voulais ne faire qu’un avec lui, pouvoir l’avoir entièrement contre moi, en moi. Mon regard voulait tant dire qu’il suffisait de me regarder pour savoir à quel point j’avais envie de lui à cet instant présent, que je voulais qu’il passe à la vitesse supérieur maintenant, que je lui donnais l’accord d’aller plus loin, de me faire monter au septième ciel comme on dit. Et c’était à lui de donner le change, de me montrer qu’il avait compris, qu’il n’allait plus attendre à ce que je lui réponde oui ou non, je voulais qu’il agisse.

Cela faisait un moment que bien malgré moi, je faisais abstinence, et de ce fait, on pourrait croire que pour cette raison seulement, l’envie et le désir étaient bien présents, mais il n’y avait pas que ça. Ce n’était pas qu’une question de manque, d’un trop grand moment d’inactivité, ce n’était rien de tout cela. Depuis un bon moment maintenant, cela ne me complexait même plus. Et pourtant, je savais que là, tout de suite, je serais carrément incapable de faire marche arrière. Je me rendais compte plus que jamais qu’en fait, c’était un peu ce que je voulais concernant Savannah, depuis ce fameux soir, au centre de désintoxication, même si ce n’était pas avant ça. Comment je pourrais l’expliquer ? Ça, je ne le savais pas trop, mais là, tout de suite, alors que je frôlais sa peau de mes lèvres, que je la découvrais de nouveau, d’une façon que je n’aurais probablement jamais pu me permettre avant aujourd’hui, je comprenais qu’au fond, c’était cela qui me taraudait; le fait de savoir que je m’imposais des barrières que je me croyais incapable de franchir. Mais là, ces barrières tombaient, m’éclairant sur bien des choses, me grisant sur d’autres. Ça m’éclairait parce que tout ce qui me faisait poser tant de questions devenait plus clair, malgré les non-dits. Ça me grisait parce que, je n’allais pas le nier, sentir Savannah passer ses doigts dans mes cheveux, réagir de façon aussi forte et positive à mes avances, venait à me combler par la même occasion, me donnant aussi envie d’aller plus loin. Mais pouvais-je vraiment me le permettre sans brusquer Savannah ? Je ne pus m’empêcher de me poser la question pendant un instant, ce qui me fit hésiter à aller plus loin. Tant bien que mal, je tentai de ne pas le lui montrer, continuant mon assaut sur son corps comme si de rien n’était, attendant un signe, attendant de trouver le courage d’aller plus loin. Au bout du compte, j’eus nul besoin de courage, mais simplement de considérer Savannah un instant, prendre en compte ses gestes, en déduire qu’elle aussi, elle voulait la même chose que moi. M’en montrant plus que ravi, je cédai à la tentation d’esquisser un petit sourire, mais je ne me perdis pas dans ma contemplation plus longtemps. Ayant cette envie brûlante, urgente de ne pas la décevoir, d’aller plus loin, en espérant faire la bonne chose, je ne me fis pas prier plus longtemps, reprenant mes avances de façon plus insistante, il ne fallut que quelques instants pour que je finisse de lui retirer mes vêtements, que je termine de faire de même avec les miens et qu’au bout de quelques baisers fiévreux et caresses bien placées, j’en vienne à me fondre en elle, éprouvant une sensation de plénitude, de liberté et d’attachement à la fois. Est-ce que Savannah sentait la même chose que moi ? Je ne savais pas, j’essayais autant que possible de me calquer sur ses réactions, tentant de répéter les gestes qui semblaient lui provoquer du plaisir, me rétractant sur ce qui semblait la faire moins réagir. Au final, tout cela donna un moment qui ne dura pas une éternité, mais qui ne manqua pas d’intensité. Enfin, ce fut l’impression que j’eus, parce que je dus admettre que je m’étais grandement perdu, j’avais perdu la notion du temps, des lieux pendant ce moment, tant je m’étais concentré sur celui-ci, tant celui-ci m’avait fait tout oublier, sauf cette jeune femme que j’avais voulu tant combler. Plus encore, à la fin, ce ne fut pas pour autant que je revins à la réalité, trop occupé à la regarder tendrement, malgré le fait que j’étais haletant, tout en la gardant contre moi, ne sachant même pas comment je parviendrais à trouver la force de la laisser s’échapper de mes bras désormais.