THE team :: Anaëlle

En ce moment ma vie se résumait aux côtés administratifs de mon travail, puisque je cherchais à ouvrir un nouveau restaurant, je devais m'assurer de l'emplacement et bien plus encore. J'aurais pu laisser le travail à des gens expérimentés, des gens dont c'était leur boulot, mais j'aimais bien prendre parti à tout ceci. Généralement, je me lassais vite de tout ce côté administratif, c'est pour quoi je laissais Avri se charger des derniers détails, ou tout du moins une partie. Le local trouvé et les rénovations commencé, on commençait à regarder pour trouver les employés. Habituellement, on pouvait attendre d'être plus prêt de la grande ouverture, mais je savais que tout irait trop rapidement dès qu'on s'approcherait du jour J. M'installant dans les cuisines de l'hôtel où je logeais encore, pour travailler les nouvelles recettes. J'avais besoin de me retrouver, de prendre le temps pour faire ce dont j'étais le meilleur. Les minutes s'écoulèrent et bientôt devant moi se trouvait quelques plats qui n'avait jamais trouvé place sur mon menu. Je posais mon regard sur chaque assiette, ignorant les regards curieux de l'équipe qui travaillait dans cette cuisine. Je n'écoutais pas non plus leur commentaire qu'il soit négatif, admiratif ou tout simplement critique. J'avais beau observer chaque assiette, aucune d'elle me satisfaisait, je n'avais même pas besoin d'y goûter pour savoir que je devais tout refaire. Si je désirais recevoir cette troisième étoile Michelin, je n'avais pas le choix de donner mon deux cent pour cent. Prenant chaque assiette, je les vidais sans remord dans la poubelle. Mon portable sonna et je décrochais celui-ci. J'en avais presque oublié les entrevues que je devais passer pour les serveuses et serveurs. Prenant mes couteaux, je me dirigeais vers une salle de l'hôtel que j'avais pu louer pour passer les entrevues. Il y avait déjà bon nombre de postulant, mais je passais devant sans les regarder, entrant dans la salle et prenant place derrière la table. Les gens défilaient un à un et je prenais à peine de note, la plus part n'avait pas le petit quelque chose que je recherchais, je regrettais qu'Avri ne puisse être là. La porte s'ouvrit de nouveau alors que j'avais mon regard porter sur mon portable. « Bonjour, votre nom. Vous avez amené un curriculum vitae avec vous ? » demandais-je sachant qu'on avait poster simplement une annonce sur diverse dire d'emploi et même dans un journal local. Aucune banque de cv n'avait été faite et on ne transférait personne ici. Je relevais mon regard pour voir apparaître une jeune femme aux boucles blondes et un sourire apparu sur mes lèvres.

Je dois avouer, que chercher du travail ce n'est pas du tout la chose la plus facile à faire, déjà parce que l'on ne peut pas choisir réellement ce que l'on veut, mais aussi parce qu'il faut subvenir le plus rapidement possible à ces besoins. Moi, pour m'en sortir je suis passée par les petites annonces rapides, efficaces, avec des chances de pouvoir malgré, le fait de ne pas s'y connaitre beaucoup, pouvoir travailler en sachant ce que je fais.

J'étais focalisée sur l'idée de trouver un vrai boulot en passant par pôle emploi, avec les tonnes de paperasse à remplir, mais après que, je me sois faite snober plus d'une fois j'ai perdu la foi. Je me rappelle qu'on m'ait déjà dit : "Désoler vous avez trop de compétences et en plus elles ne correspondent absolument pas à ce genre de métier, laisser tomber." Mais, c'est mal me connaitre si quelqu'un pense que je vais abandonner, il se fourre le doigt dans l'oeil.

J'avais finalement trouvé une annonce pour devenir serveuse dans un restaurant qui allait bientôt ouvrir ces portes à Capitol Hill, il fallait passer un entretien et oui c'est à peu près le vingtième que je passe en deux mois de recherche d'emplois, j'ai l'impression de passer mes journées en tailleur et talon haut. Il y avait plein de personnes devant moi, qui vont passer l'entretien, mes mollets me font atrocement mal et les gens rentrent et sortent au bout de dix minutes à peu près et généralement ce n'est pas bon signe. Mon tour arriva en un battement de cils.

Je rentre dans la pièce, je fixe l'homme qui a la tête baissée, je m'avance jusqu'à la chaise et je l'entends me dire bonjour. « Bonjour, Parker, Anaëlle Parker. »je fais une courte pause, je plonge ma main dans mon sac-à-main et j'en re-sors une pochette que j'ouvre et je dépose mon curriculum vitae.
« Voilà, puis-je m'asseoir ? » la douleur dans mes jambes est vraiment insupportable et je me pince les lèvres pour éviter de grimacer. Je prends une grande respiration assez discrètement et je fixe l'homme qui vient de relever la tête.