u better work (elizabeth)

Je repoussais mon ordinateur en baillant et m’étirant. Je venais de terminer de poster mon article pour ce soir, maintenant place à la détente. La soirée était déjà bien avancée et je voulais profiter de ma fin de semaine avant de replonger dans le monde du boulot le lundi. Je filais à la douche, pour enfiler un jean classique puis un chemisier bordeaux ainsi qu’un léger gilet par-dessus pour la forme. Je me maquillais, accentuant mon regard par la même occasion et j’enfilais ensuite mes bottines en cuirs. Parfait. Ca ira pour ce soir. J’attrapais mon sac à main, mon portable et vérifiais mon portable. Rien de particulier à signaler. Je fermais derrière moi puis me dirigeais à pied dans les rues de Washington à la recherche d’un bar sympa pour commencer et voir qui je pouvais emmener dans ma connerie. Peut-être Jeremias ? Je ressortis mon portable, pianotant sur mon téléphone le temps d’envoyer mon message et le rangeais. Je levais le regard vers le ciel qui était dégagé mais le frais se faisait ressentir, j’avais bien fait de ramener une veste en plus. Il y avait du monde ce soir dans les rues et j’appréciais de voir les sourires sur les visages des personnes que je croisais. J’aimais voir la joie de vivre des personnes. Je préférais cela à voir les têtes d’enterrements que l’on pouvait croiser le lundi matin après le week-end, ce qui pouvait être normal après tout. Enfin bref, je continuais d’avancer, regardant les bars par ci et par là en me demandant ce que j’allais choisir comme lieu. Me passant une main dans la nuque, je décidais de me rendre dans un endroit que j’avais visité avec des amis le mois précédent. Il m’avait plu et puis les cocktails avaient été fabuleux. Je me mis donc en route en coupant à travers une rue où régnait une ambiance calme et mouvementé à la fois par les vibrations de la musique de la boîte que je venais de dépasser. Puis je me retrouvais vite devant l’endroit où je voulais passer une partie de ma soirée en fonction de la réponse de Jeremias. Je rentrais puis regardais autour de moi avant d’aller m’asseoir au comptoir pour commander un cocktail maison pour commencer. Rien de trop extravaguant. Je remerciai le serveur puis portai le verre à mes lèvres en sondant la pièce du regard. La ville était tellement grande que retrouver des personnes que je pouvais connaître, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Sauf… Quand je croisais le visage de mon patron, je faillis recracher la gorgée que j’avais dans la bouche. Merde alors. Je me retournais vivement avant de me demander ce que je pouvais faire. Je me pinçais les lèvres et me concentrais sur ma boisson. Ce n’était pas souvent que je voyais M. Austen en dehors du bureau et ça faisait vraiment bizarre. Cependant, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas aller le voir ? Rien ne m’en empêchait et puis après tout, ce n’était pas le boulot ! Descendant de mon tabouret, j’attrapais mon sac puis me décalais sur le siège à ses côtés, posant mon verre. Je tournais enfin mon visage vers lui avec un sourire sur mes lèvres. « M. Austen ! C’est une surprise de vous voir ici. » Dis-je en faisant signe au serveur de donner la même boisson pour mon patron. « Ca ne vous dérange pas que je vienne vous voir ? » Après tout, on se voyait assez au boulot alors peut être qu’il ne voulait pas me voir en plus à ses côtés dans un bar, ce que je pouvais comprendre. Mais je devais avouer que j’étais curieuse de voir comment pouvait être mon patron en dehors du boulot, peut être allais-je en avoir une petit idée ce soir.

J’avoue que je ne m’attendais pas à voir mon patron fréquenter ce genre de bar. Mais je ne le connaissais pas personnellement, je ne le connaissais que professionnellement et c’était déjà bien assez, bien que… Enfin bref, c’était une réelle surprise de tomber sur mon patron ici. Et le monde était petit, ce n’est pas comme s’il manquait de bar dans Washington. Mais il fallait que ce soit celui-ci. Mais moi, ça ne me dérangeait pas et je ne pensais pas que ça allait aussi déranger M. Austen de me voir ici puis d’aller l’accoster. Je pense qu’à l’inverse, si je ne l’avais pas fait, il me l’aurait fait remarquer au boulot le lundi. Je rigole face à sa réponse et je hausse les épaules. « Désolée de vous avoir interrompu et surtout surpris, je ne pensais pas que je pouvais vous faire peur ! » Disais-je pour rigoler avant de m’asseoir à ses côtés. Autant en profiter un petit peu et discuter avec mon patron séduisant pour ce soir. Je faillis crier « bingo » quand il me dit qu’il aurait été vexé que je ne vienne pas à sa rencontre. Je connaissais presque mon patron ! Je me contentais de sourire avant de boire une gorgée de mon verre, le regardant du coin de l’œil. « Vous parlez quand même à votre meilleure employée, monsieur ! » Je le taquinais mais c’était pour la bonne cause, le rapport était déjà sur son bureau depuis que j’étais partie ce soir et il l’aurait dès qu’il irait de nouveau travailler. J’étais toujours prête à tout et j’avais quasiment une longueur d’avance à chaque fois par rapport à mes autres collègues. « Vous venez apprécier un bon remontant ? » Je risquais la question un peu plus personnelle mais je n’étais pas dans le cadre de mon boulot donc je pouvais me le permettre. Je savais aussi mettre des barrières et faire la part des choses entre le travail et le plaisir. Je fis un signe au barman de me servir un autre verre vu que je venais de le terminer et regardais mon patron avec un sourire sur le visage. « Puis-je vous offrir un verre ? » Après tout, c’était la moindre des choses que je pouvais faire. Puis je le trouvais sympathique en dehors du bureau sous ses airs autoritaires, là il paraissait plus détendu. Un autre M. Austen que j’aimerai bien découvrir également. S’il me le permettait car lui aussi devait se mettre des barrières je pense. « Sauf si cela vous dérange que votre employée vous en propose un. » Je préférais être cash et dire les choses comme je les pensais et là au moins, je serais fixée sur son avis et sur ce qu’il pouvait penser de ma proposition. Ce n’était en rien déplacé, juste de la bonne conscience et un geste sympathique pour discuter sans arrière-pensée. Ou presque.