Sujet: name a game to play, i’ll roll the dice - jay. Dim 1 Oct - 7:05
The memory from ol’ days feat Jay & Léonie
Il y a des choses que je n’arrive pas à expliquer. Comme, pourquoi le portier de l’immeuble n’arrive pas à avouer ses sentiments au réceptionniste alors que ce dernier lui fait du rentre-dedans flagrant. Comme, pourquoi quand je rentre, mon chien m’apporte toujours mes talons au lieu de mes pantoufles comme il le faisait quand il était bébé. Dernièrement, ce sont juste les hommes que je n’arrive pas à expliquer. À comprendre même. Au travail, on n’est pas une majorité de filles, encore moins à un poste haut placé. Ce qui n’est pas de leur faute. Ils ont essayé, d’embaucher plus de femmes. Elles ne correspondaient juste pas au profil ou n’avaient pas les compétences. Mais dernièrement, j’ai du mal à les cerner. Notre dernier gros client est une grosse marque de cosmétique. Et quand, en plus du bon chèque reçu, le facteur nous a livré un bon carton de leurs produits, les gars se sont transformés. Je savais que mes collègues avaient un fond de youtubeuse beauté, mais les voir changer du tout au tout juste parce que le PDG est arrivé, je n’ai pas compris. Pourquoi devant une femme ils laisseraient sortir ce côté coquet, mais devant un autre phallus, sortirait le leur, en graissant leur voix ? Même Randy, qui le crie haut et fort qu’il aurait dû naître femme, s’est masculinisé en un battement de cils. J’applaudis leur côté Jekyll et Hyde, mais je dois avouer que je trouve ça triste. Pourquoi est-ce que les hommes cacheraient aux autres chromosomes XY leur attirance pour la mode et le cosmétique ? L’excuse de « je ne veux pas être pris pour un gay » ne s’applique même pas au bureau, puisque même Zach qui est gay, devient l’homme le plus viril de l’immeuble. Et chez les rares filles de l’équipe, c’est totalement le contraire ! Dès que le PDG entre, elles haussent leur voix d’un octave, deviennent la Niaiserie incarnée et gloussent à chaque regard. Ah c’est sûr que notre cher président écrase facilement Ryan Gosling. Entre ses yeux verts, ses fossettes, son sourire en coin et sa nonchalance, il me ferait presque craquer. S’il n’avait pas été mon patron. Cela n’explique néanmoins pas ce changement d’attitude qui règne dans les bureaux dès qu’ils savent qu’il arrive. Vous voyez la scène où tous les employés de Miranda Presley, dans le Diable s’habille en Prada, s’activent à troquer leurs baskets contre des talons, à jeter leurs junk’food et ressortir le quinoa ? C’est la même chose. J’ai l’impression d'être dans un univers parallèle, à être cet extraterrestre insensible à ce champ de force. « Léonie ? Vous voulez rajouter quelque chose ? » Je sursaute. Ledit PDG se tient au bout de la table, adossé à la fenêtre, attendant que je réponde. Tout le monde a le regard fixé sur moi. Tous attendent que je parle pour qu’ils puissent annoncer la fin de la réunion. Je repose mon crayon, et ferme mon bloc-note. « Je réfléchissais justement au moyen de distribution choisi. On parle d’une marque écolo, et on utilise des camions et des voitures ? » Je remarque que tout le monde retient son souffle. Le PDG n’assiste pratiquement jamais aux réunions post-briefs. Il ne donne encore moins jamais d’idées. Là, le moyen de distribution était son apport extra-ordinaire, et je l’ai taclé. Il fronce les sourcils, semble réfléchir à mes paroles et sourit. « Que ferions-nous sans vous ? Aller, je vous dis à demain, passez une bonne soirée. » l’équipe se perd en merci, vous aussi, et en moins de 30 secondes, sont sortis de la salle de réunion et attendent déjà devant l’ascenseur. Le PDG ouvre la bouche, semblant vouloir dire quelque chose, mais se ravise et me souhaite une bonne soirée.
Dix minutes plus tard, je suis seule dans l’agence. Pascal, notre homme de ménage arrive peu de temps après et je suis encore en train de rédiger ma recommandation quand il m’engueule et me dit de rentrer chez moi. Je regarde l’heure. Il n’est que 18h30. Je soupire, et accepte. Je range mes affaires, fourre mon ordinateur dans mon sac et je sors de justesse avant de recevoir un coup de balai au cul. Je lui souhaite une bonne soirée et avant même que je n’arrive en bas, mon uber est déjà là. Habiter Downtown dans ces moments là est vraiment une bénédiction : les bouchons ne durent pas assez longtemps. Et les ubers que je prends connaissent des raccourcis. Vingt minutes et je suis arrivée en bas de mon immeuble. Mr Stampson, le portier, me salue et m’ouvre la porte. On n’est pas censé avoir de portier, notre immeuble n’est pas si luxueux que ça. Mais un jour, il s’est proposé, s’est même imposé, par pure bonté et on s’est tous cotisé pour qu’il obtienne le vrai poste de portier, salaire et assurance comprise. Je le salue et quatre étages plus tard, j’ouvre la porte de mon appartement, et Sam m’accueille beaucoup trop joyeusement. Je laisse tomber mes sacs et m’assois par terre pour recevoir cette dose de câlin. À peine ai-je le temps de me relever qu’elle me ramène ma paire de baskets. « On va courir ? » elle aboie et saute sur elle-même pour acquiescer et je ris. Cette chienne est vraiment l’amour de ma vie. Je monte dans ma chambre enfiler mon legging et ma brassière ainsi qu’un débardeur et passe par la salle de bain me démaquiller. J’attache mes cheveux en une couette haute, et descend dans la cuisine prendre une bouteille d’eau. J’entends Sam qui jappe dans l’entrée, grattant la porte. Les hormones la démangent, elle déborde d’une énergie impressionnante et j’avoue avoir du mal à la suivre par moment. Baskets enfilés, téléphone coincé dans le brassard, on sort enfin. Arrivées en bas, je lui attache la laisse, et on est parties. On met à peine dix minutes à arriver à Lafayette Square et je dois l’engueuler pour qu’elle se calme. Elle est beaucoup trop excitée. Je la détache quand elle a compris qu’elle devait se calmer et elle commence à courir, devant moi. On ne fait jamais le même chemin. C’est elle qui choisit le parcours et jamais elle choisir le même. Cette fois-ci on commence par la droite. Un rapide coup d’oeil à ma montre m’annonce dix-neuf heures trente. Parfait, on croisera le moins d’enfants possibles. On court une bonne demi-heure avant de se poser au bout du parc pour s’hydrater. Je m’assois sur un banc quand je vois Sam déguerpir en aboyant. « Sam ? SAM !! » Je me relève et cours à sa poursuite, me fiant à son aboiement, pour tomber sur elle et… « Jay ? »
Sujet: Re: name a game to play, i’ll roll the dice - jay. Dim 1 Oct - 16:27
Léonie & Jay
name a game to play, i’ll roll the dice
Cela fait maintenant deux heures que je suis dans ma voiture en train d’attendre que Mme Houlding sorte de son immeuble pour que je puisse la suivre. Et je suis patient, mon métier n’est pas facile mais c’est pour ça que je l’aime. Obtenir des informations confidentielles par le biais d’un détective, c’est un art. Et moi, j’attends, patiemment que cette charmante femme veuille bien sortir pour que je sache si elle trompe son mari ou pas. Le pourquoi je fais ça ? L’argent que dépense Mme Houlding alors que c’est celui de son mari. Il trouve ça suspect de la voir partir en voiture tous les matins et tous les après-midis aux mêmes heures, il m’a donc recruté pour savoir ce qu’elle pouvait faire. Si elle a un amant ou si elle fait du trafic. En somme, c’est à moi de lui donner les preuves en photos et autres moyens pour qu’il puisse engager des poursuites contre sa femme. Puis être ici me permet de ne pas penser à ce qui s’est passé dans ma vie récemment. Juliet, Molly, cette annonce qui me bouleverse encore quand j’y pense. Pourquoi maintenant ? Et surtout pourquoi sur nous ? En fait, je ne sais pas comment réagir, je ne sais plus comment faire. Surtout que maintenant, je sais presque d’où vient mon somnambulisme… Il faut aussi que je retourne voir le psy, en urgence et je vais finir par l’appeler car cette nouvelle me perturbe mais me rend… heureux je dirais. Je me passe une main sur le visage quand je vois enfin du mouvement et cette femme qui sort en regardant autour d’elle. Déjà c’est un mauvais signe de sa part de faire ça, je prends mon appareil photo et prends en rafale pour ne pas louper un geste de sa part, les photos sont la principale preuve pour une affaire de ce genre. Je mets en route ma voiture et garde l’appareil à mes côtés, allumé et prêt à servir. Je la suis, à plusieurs mètres de distance, je m’arrête même de temps en temps pour ne pas porter le doute. J’ai appris énormément au cours de ces années. Je finis par m’arrêter devant un entrepôt où je la vois descendre avec un gros sac dans les bras, je prends aussi des photos avant de descendre de la voiture et de la suivre en passant par l’arrière du bâtiment. Je vais forcément avoir une fenêtre où je vais pouvoir prendre des photos. Ce qui est le cas, je grimpe sur la poubelle et lève doucement la tête pour voir ce qui peut se trouver à l’intérieur et là, je suis sur le cul. Je souris avant de prendre des photos pour prouver à son mari que sa femme agit seulement dans le bon sens. Cependant, je reste encore un peu, jusqu’à ce qu’elle reparte à vrai dire, on ne sait jamais ce qui peut se passer, si c’est une couverture ou pas. Mais apparemment non, je courre jusqu’à ma voiture et la reprends en filature avant de la voir atterrir chez elle. Elle ne fait que donner des provisions à des sans-abris. Cette femme a bon cœur et ne veut surement pas que son mari sache qu’elle fait ça, alors qu’au fond, il donnerait aussi sans doute. Je lui envoie un message, lui demandant un rendez-vous la semaine prochaine pour lui expliquer et montrer les clichés que j’ai pu prendre. Ca lui fera une preuve. Je souris et me dirige vers la maison où je monte pour me préparer à aller courir. Depuis l’annonce de ma meilleure amie, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour évacuer tout ça. Je me déchausse, change mon t-shirt pour un autre puis enfile un short et enfile mes baskets. Parfait. Je referme, laisse mon téléphone à la maison puis descends pour courir au parc d’à côté. Je commence à courir et apprécie le fait qu’il n’y est presque personne à cette heure-ci, la tranquillité, c’est ce qu’il me faut à présent. Jusqu’à ce qu’un chien ne me saute dessus pour me faire savoir qu’il est là et je le reconnais tout de suite pour avoir passé un peu de temps avec sa maîtresse. Puis j’entends sa voix et ça me redonne immédiatement le sourire. « Léonie ! » dis-je en m’approchant d’elle pour la serrer doucement dans mes bras puis m’écarter d’elle en l’observant. « Comment tu vas ? Ca fait quand même un moment ! » Je suis sorti avec elle quelques temps et elle est restée pour moi quelqu’un de très présent. Puis c’est une femme adorable qui sait être là pour moi. Je caresse son chien avant d’essuyer ma main sur mon short. « Petit footing ? On le finit ensemble ? » Je lui demande. Ca serait aussi l’occasion pour nous de discuter de ce qui a pu se passer dans nos vies récemment. Sauf si elle préfère terminer seule son parcours.