Retrouvaille inatendue ==> Elena Braxton

près plusieurs mois de réflexion, j’avais finalement trouvé un nom pour ma chaine Youtube. Sur le moment, mon père et mon frère avaient craint une nouvelle lubie de ma part, mais préparer mes tutoriels beauté, coiffure et mode, ça me plaisait. Je m’étais prêté au jeu et Butterfly ; nom de ma chaine ; fonctionnait très bien. Au point que plusieurs personnes m’avaient demandé si je pouvais également proposer des vidéos d’exercice de gym. Je l’avoue, le sport, ça n’a jamais été mon truc, mais puisque mes vidéos fonctionnent, autant m’y mettre. Oui, vous l’avez bien lu, pour une fois, je ne fais pas quelque chose juste pour moi avec mon égoïsme habituel, mais bien pour les autres. C’est assez rare, il faut bien le dire, alors ne vous attendez pas à ce que ça devienne une habitude. Il est évident que si mes abonnés me réclament des recettes de cuisine, ils iront proprement se faire voir. Enfin bref, je n’en suis pas encore là et puis, mes vidéos de sport viennent à peine de débuter, j’ai posté la deuxième aujourd’hui ; cinq petits exercices pour se muscler les bras, car ils ont tendance à être tout raplapla. Une fois la vidéo envoyée sur la page, j’avais eu besoin de prendre l’air et je ne sais pas pourquoi, j’avais chaussé mes baskets pour courir un peu. Encore une chose qui me ressemble peu, puisque je suis du genre à prendre le métro pour descendre à la station suivante, tellement je n’aime pas marché. Ethan n’était pas là pour me voir, encore heureux ! Car le frangin ne se gênera pas pour se payer ma tronche s’il le savait. Je quittais l’appartement ou je vivais avec mon paternel, traversait la rue et pénétrais dans le parc. Je pris à gauche, dans le but de faire un tour complet, puis de rentré ; à moins que je ne sois tentée d’aller manger une glace ? Mais à la moitié du chemin, je me fis bousculée par un jeune homme arrivant en sens inverse. Ce dernier était occupé à regarder son téléphone. « C’est malin ! » fais-je, râleuse, comme à mon habitude. « Vous ne pouvez pas regarder devant vous ? » L’homme relève alors la tête. Merde alors, c’est Yohan, un de mes ex. Je suis sortie avec lui au lycée afin d’accéder à la popularité et quand ça a été fait, je l’ai largué. Je ne l’ai jamais revue depuis, aussi, je suis surprise de tombée sur lui.

e ne l’avais pas revue depuis une éternité, seulement aperçu une fois, mais je n’en étais pas certaine, ou alors, il m’avait vu lui aussi et c’était empressé de se fondre dans la masse. Néanmoins, le passé était le passé et je n’ai jamais détesté mes ex. Sauf ceux qui ont rompu, mais ce n’est arrivé qu’une seule fois. Je dois reconnaitre que de tous les garçons avec qui je suis sortie, Yohann est de loin le plus mignon, il l’est toujours par ailleurs et je dois dire que je suis curieuse de savoir ce qu’il devient. Cependant, étant donné qu’il ne semble pas enchanté de me voir, je me garde bien de lui poser la question. Il a l’air de m’en vouloir et je me demande bien de quoi, après tout, on n’était que des gosses, il s’attendait à quoi ? A ce que nous deux, ça se finisse par un mariage et des bébés ? Erk. « Et toi toujours aussi drôle ! » répondis-je. Il leva les yeux au ciel, je fis exactement la même chose. Sa remarque suivante me laisse perplexe et j’ouvre des yeux ronds comme des soucoupes. « Te mettre à genoux ? Faut pas pousser, je t’ai rien demandé ! » lui dis-je. Je croise les bras sous ma poitrine, le vent fait voleté mes cheveux et j’en reçois dans la bouche de temps à autre. Je ne relève pas le fait que d’après lui, j’aurais pu aussi regardé devant, parce qu’après tout, ce n’est pas complètement faux. Quoique je regardais devant moi, simplement, j’avais la tête ailleurs, je n’étais pas concentrée, je pensais à toute autre chose et il m’est tombé dessus. Ceci dit, il y a quelque chose que je n’expliquais pas, c’était son attitude. Certes, j’avais été hargneuse, je le suis toujours, mais n’importe quelle personne se faisant télescopé l’était. Mais si moi, je n’étais toujours pas aimable, lui n’avait pas oublier le passé.

e pensais que la discussion allait être brève, que chacun aurait repris sa route, pourtant, à ma grande surprise, il n’avait pas l’air de vouloir partir. Mais qu’est-ce qu’il voulait à la fin ? Il avait changé, physiquement, je veux dire. Quand j’étais sortie avec lui au lycée, il avait les cheveux longs, pas aussi longs que les miens, mais plus longs que maintenant, c’est certain. A l’époque, je le trouvais sexy, alors que finalement, il n’avait rien de plus qu’un autre. Il m’avait simplement permis d’accéder à la popularité, ce qu’il avait fini par comprendre quand je larguer. Je n’expliquais simplement pas pourquoi, après tout ce temps, il semblait encore en avoir après ça. C’était le passé, autant oublier, non ? On pouvait éviter de ce montré hostile. Pourtant, dès le moment ou avait vu que c’était moi, il avait fait un tel regard que je m’étais sentie obligée de me défendre. C’est pourquoi, je pensais qu’une fois le « choc » des retrouvailles passés, que chacun reprendrait son chemin et qu’on n’y penserait plus. Grossière erreur. « Ça tombe bien, je ne comptais pas en parler avec toi non plus ! » lâchais-je, sur le même ton. Il avait l’ai épuisé, je me demandais ce qu’il faisait de ses journées. Quoique, pourquoi est-ce que je posais la question ? Je me suis toujours fichue de savoir comment allait les gens, hormis les membres de ma famille, alors pourquoi commencer maintenant ? Il était fatigué, et après ? Je n’étais pas sa copine, encore moins sa mère. Il reprit la parole, ce qui m’étonna. « Pourquoi ? » je lui demande. A ma tenue, j’aurais jurée qu’il avait compris que je faisais du sport. Je me demandais pourquoi il me posait une telle question. Il faut dire que je n’ai jamais brillé par mon intelligence. Malgré mon inscription dans des écoles privées, l’école n’a jamais été ma tasse de thé et je faisais toujours le minimum d’efforts, parce que je n’aimais pas ça. Combien de fois mon père a été convoquer au bahut ? A chaque fois, le professeur attaqué de la même façon, Elena se laisse vivre … En sachant que je ne savais pas encore quoi faire de ma vie ; ce que je ne sais toujours pas par ailleurs ; sa remarque était franchement idiote.

e me souvenais vaguement de notre relation à Yohann et à moi, au temps du lycée. Elle n’avait duré qu’un mois, ma plus longue relation amoureuse à ce jour et quand je l’avais quitté après avoir obtenu ce que je désirais, il avait tenté de me le faire payer. Sauf que ses tentatives pour me déstabilisé n’avait pas eu l’effet qu’il recherchait. Au lieu de faire de moi une pestiférée, il avait d’avantage accentué ma popularité. Puis, comme il est plus âgé que moi, il avait terminé le lycée avant moi et je ne l’avais plus jamais revu. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Je trouvais étrange qu’après tout ce temps, il m’en veuille encore de cette rupture, on ne s’était rien promis que je sache, et je sais qu’aucune de mes amies de l’époque n’est rester avec son petit copain du lycée. On grandit, on évolue, on n’aime plus les mêmes personnes, c’est normal. Et je ne me souvenais pas que Yohann était rancunier, ceci dit, je ne l’ai pas connu assez longtemps pour me faire une idée de son caractère. Quand il me demande si j’ai quelque chose à faire, je ne pige pas le sous-entendu ; il faut dire que je n’ai jamais été une fille intelligente ; aussi, je lui demande pourquoi il me demande ça, mais le jeune homme me demande de laisser tomber. Je hausse les épaules. « Comme tu voudras ! » dis-je, avant de m’éloigner. Mais après avoir fait quelques pas, je reviens vers lui. « Tu devrais rentrer te reposer, tu as l’air épuisé ! » lui dis-je, avec gentillesse. Une gentillesse qui me prend de cours, car je n’ai jamais été gentille, sauf envers les membres de ma famille. Comme quoi, contrairement à ce que mon frère et lui peuvent penser, j’ai un peu changé et je ne suis plus tout à fait la même Elena. Ne voyant rien d’autre à ajouter, je fais finalement demi-tour et m’éloigne de lui, légèrement déboussolée par cette rencontre imprévue.

’avais essayé de me montrer gentille, sans trop savoir ce qui me prenait, mais je ne sais pas, il n’avait pas l’air d’aller bien et même s’il m’avait jugé durement en disant que je n’avais pas changer et que j’étais toujours aussi peut aimable, je n’étais tout de même pas du genre à prendre la fuite devant quelqu’un près à tourner de l’œil. Ceci dit, ce genre de situation ne m’était encore jamais arriver, donc je n’en savais pas grand-chose. Quoiqu’il en soit, j’étais revenue sur mes pas pour lui dire de rentrer, car il n’avait pas l’air en forme. Comme, il ne répondait pas, je décidais de ne pas insister d’avantage et de faire demi-tour. J’avais déjà fait quelques pas, quand sa voix se fit entendre et je stoppais net. Pourquoi, je l’ignore, peut-être que dans le fond, je me sentais coupable de l’avoir jeté comme une merde, alors qu’il était et de loin, le plus gentil de mes ex-petits amis. Il m’indiqua qu’il partirait d’ici quelques minutes, quand il se sentirait mieux. Donc j’avais vu juste, il n’allait pas bien. Je dois dire que je ne savais pas tellement comment réagir. Aller le voir et prendre le risque de me faire jeter ; puisqu’après tout il n’avait pas eu l’air ravi de tomber sur moi ; ou prendre la fuite et m’en mordre les doigts s’il tombait en vrac par terre ? Je n’ai jamais fait preuve de beaucoup d’intelligence, encore moins de jugeotte, j’en ai parfaitement conscience, aussi, je ne sais pas du tout quoi faire. J’essaye de me mettre à la place de mon frère ou de ma cousine, ou même de cette amie que je me suis fait chez le dentiste, et je me dis que le mieux, c’est d’aller le voir et tant pis s’il me dit de foutre le camp. Je reviens donc sur mes pas et je m’assois sur le banc, à côté de lui. « Tu es certain de pouvoir attendre tout seul ? Tu à l’air d’un vrai zombi ! » lui dis-je. Pardon pour la comparaison, mais il était tout pâle comme s’il allait tourner de l’œil.