Noäm&Isaiah + Between apples and oranges

Le trajet entre le parking où nous nous trouvions et le café n’étant pas très long, il se fit sans problème, mais aussi sans grande conversation. Dans un premier temps, je ne m’en fis pas trop, puisque justement, le trajet n’était pas suffisamment long pour que le silence devienne pesant. Rapidement, nous arrivâmes au café, qui n’était pas tant bondé à cette heure, faisant en sorte que nous n’eûmes pas tant de mal à trouver une table où s’installer. C’est là que soudainement, la conversation deviendrait nécessaire, et conscient de ce fait, je voulus tant bien que mal trouver comment la débuter. Mais avant que je parvienne à le faire, le serveur vint à notre rencontre, prenant notre commande. Surpris de la rapidité, à moins que j’aie réfléchi plus longtemps que je ne l’aurais cru, et quelque peu pris de court, je n’avais même pas pris le temps de songer à ce que j’allais prendre, et le délai qui me fut imparti le temps que Noäm passe sa commande ne fut pas suffisant. Je me résignai donc à prendre un café, tout simple, qui ferait amplement l’affaire. Le tout noté, le serveur partit, nous laissant seuls, vraiment seuls pour discuter. C’est là que je compris que l’urgence de trouver un sujet de discussion se faisait sentir, histoire de ne pas provoquer de malaise. Malheureusement, je ne fus pas assez rapide; ce fut Noäm qui prit la parole le premier, palpant le malaise, revenant sur la raison pour laquelle il m’avait abordé dans un premier temps, qui se trouvait, si j’avais bien compris, être la raison pour laquelle il m’avait invité dans ce café dans un premier temps. Inévitablement, je me tendis quelque peu, puisque c’était un sujet que je n’aimais pas vraiment. Mais pouvais-je vraiment l’éviter ? Faire comme si de rien n’était ? Pas vraiment, et ce n’était pas juste parce que les choses avaient changé depuis cet incident. Je savais que je me devais de faire un effort, histoire d’entretenir la discussion. Au minimum, je n’hésitai pas trop à répondre à la première question du jeune homme, lui disant:  « Oui, ça va, ça va mieux. » J’aurais pu simplement répondre par la positive, mais justement, cet effort se transposait dans le fait que j’avais que j’avais détaillé un peu plus. Encore plus, je continuai dans cette lancée, en venant à dire:  « J’ai… Je suis parti de ma demeure. Je n’habite plus avec elle. » Quand je disais « elle », parlais de ma femme, éventuellement mon ex-femme, celle qu’il avait vu. Mais est-ce que c’était ce qu’il voulait entendre ? En avais-je trop dit ? Ne sachant pas trop ce à quoi il s’attendait pour le moment, je préférai ne rien ajouter, attendant de voir comment il allait réagir.