Premier jour de travail feat Wes

wes & maura

Hi! I'm Maura and I'm an alcoholic ... Heu no I'm your new secretary, sorry ...
   

Washington ville de mes cauchemars auparavant, ville d’espoir aujourd’hui, ça faisait maintenant quelques mois que j’étais revenue et les choses avaient tellement changé pour moi, auparavant si secrète et asociale j’avais réussi à quelque peu dépasser tout ça, la preuve avec Jack une jeune femme que j’avais accueilli sous mon toit après avoir découvert que son copain l’a battée, je ne l’avais pas supporté, moi qui avait vécu cette atrocité je ne pouvais pas la laisser souffrir surtout qu’elle était maman et son enfant ne méritait pas ça tout comme elle. Les réunions aux alcooliques anonymes m’aidaient fortement, chaque jour était un combat et ceux qui ne le vivent pas ne comprennent pas toujours, dans les bons jours tout était parfait et ça ne me manquer pas mais malheureusement on a pas que des bons jours, dans les moments où on est au plus bas les risques sont tellement grand, on ose pas en parler à notre entourage, je me rend parfois dans des bars, je commande un verre, je ne le bois pas mais de vouloir le commander veut dire que tout n’est pas résolu. Bon je dois être honnête je ne parlais pas toujours aux réunions, tout comme le brun qui se mettait toujours face à moi, on se regardait, on levait les yeux au ciel quand un témoignage nous saouler, ces petits moments complices étaient plutôt sympas. Je vous arrête tout de suite, deux personnes du même groupe mais surtout deux alcooliques ne doivent pas sortir ensemble aussi beau soit cet homme, vous imaginez deux épaves ensemble ça ne peut que créer des soucis. D’ailleurs mis à part mon parrain je ne voyais personne du groupe, j’avais essayé une fois d’aller boire un café avec eux par la suite mais c’était trop étrange, ça ne m’aidait pas de les voir en plus au contraire ça me montrait à quel point j’étais tombée bas avec l’alcool, donc ça me déprimait, donc j’avais envie de boire. Il faut dire qu’on peut se livrer grandement, je me souviens lors de l’une de mes réunions il y a 1 an et demie, j’avais tout lâché et ça m’avait fait le plus grand bien. Aujourd’hui j’allais quand même mieux et je n’avais pas besoin de me livrer autant, les gens de ce groupe ne savait donc pas tout. Je ne savais pas grand-chose sur le beau brun non plus, il s’appelle Wes d’ailleurs, on a parlé une fois après une réunion, il m’a l’air sympathique mais il est trop beau pour être honnête. Puis de toute façon un alcoolique ? Non merci j’en ai assez avec moi.

Bref, aujourd’hui marquait un jour spécial, mon premier jour de travail, j’avais enfin réussi à trouver un poste comme secrétaire dans une compagnie d’assurance, bon ce n’était peut-être pas le boulot de rêve aux yeux des gens mais pour moi c’était parfait et surtout normal, voilà ce que je cherchais la normalité. Je prenais la place d’une gentille dame qui partait à la retraite, de ce qu’elle m’avait raconté elle était mariée à son responsable, je trouvais ça bizarre, être la secrétaire de son mari mais après tout ça devait au moins éviter les tromperies. Ils avaient donc tous les deux décidaient de partir à la retraite, seulement son mari était parti avant et elle, elle avait tenté de faire en sorte que le nouveau responsable s’adapte mais surtout elle n’avait pas trouvé de candidate à son goût avant moi soi-disant. C’était surement un couple très sympathique et j’aurais aimé les connaître un peu plus mais ils avaient tout un tas de projet, dans tous les cas aujourd’hui serait le début d’une nouvelle aventure, je stressais tellement, il ne fallait pas que je fasse d’erreur ou même de bourde. J’arrivais devant le bâtiment, je l’observais, voici l’endroit où j’allais passer énormément de temps. J’entrais, je récupérais mon badge et je pouvais enfin découvrir mon bureau, il était complètement vide, enfin sans prendre en compte les outils bureautiques, toutes les photos que la femme avant moi avait mis avait disparu, je faisais une grimace, moi je n’avais pas grand-chose à mettre dessus, la seule chose que j’avais prévu étant un mug que je décidais d’aller remplir avec ma petite dose de café. J’étais en avance fort heureusement, je détestais être en retard ou à peine à l’heure. Une fois mon café fait je m’installais à mon bureau, je me familiarisais avec mon nouvel environnement et j’attendais mon patron du coup, je tournais la tête quand j’aperçu le brun des réunions d’alcooliques anonymes j’écarquillais les yeux, ce n’était pas possible il fallait qu’il travaille ici évidemment. Sans même me contrôler j’atterrissais sous le bureau, me cognant la tête au passage. « Bordel de merde » Mais alors que j’étais en train de jurer je sentis que quelqu’un se trouvait face à mon bureau, il se racla la gorge, super à cause de l’autre j’allais faire une mauvaise impression à mon patron. Je tentais de me relever tant bien que mal, il n’y avait pas énormément d’espace dans ce bureau. Je ne relevais pas la tête un peu honteuse. « Désolé j’ai fait tomber quelque chose je suis à vous dans quelques secondes » Il pouvait me voir, surement voyait il le rouge sur mes joues, je n’avais même pas osé le regarder et je faisais mine de chercher quelque chose mais je n’allais surement pas être très convaincante.

wes & maura

Hi! I'm Maura and I'm an alcoholic ... Heu no I'm your new secretary, sorry ...

Toujours à terre je faisais mine de chercher quelque chose mais j'étais surtout en train de prier pour qu'il travaille dans un autre service ou qu'il soit simplement un client mais vu mon karma je sentais le pire arrivait. D'un point de vue extérieur vous devez vous dire que je suis bizarre mais même si j'ai admis être une alcoolique je ne veux pas que tout le monde soit au courant. C'est une question de regard et de confiance, une fois que les gens savent il y a ce jugement sur leurs visages, soit ils nous voient comme des gens faibles qui ne savent pas résister alors qu'ils ne s'imaginent pas à quel point c'est difficile quand on est accro à quelque chose. Puis il y a le regard de pitié, les gens ont de la peine pour nous, peut-être qu'ils pensent que c'est fichu d'avance ou peut-être qu'ils pensent qu'on est diffèrent alors qu'en réalité quand on est sobres on est comme tout le monde, on se bat simplement chaque seconde pour ne pas retomber dans nos vieux démons. Mais il y a surtout le soucis de confiance, les gens n'ont plus confiance en nous, ils nous croient pas fiables et je ne peux pas les blâmer car un alcoolique n'est pas fiable, on est dans un autre monde mais sobre tout va bien et on est digne de confiance enfin normalement. Par exemple je n'en ai jamais parlé à Jack la jeune fille qui vit chez moi, simplement de peur que son regard change même si dans le fond je suis la seule à me mettre ses barrières et autant les gens ne pensent pas tout ça mais d'après mon expérience c'est comme ça. Donc être confronter à cet homme le premier jour de mon nouveau travail était une épreuve de plus, surtout qu'il est très déconseillé de se voir en dehors des réunions quand l'un des deux suit le programme depuis peu ce qui est le cas de Wes pour des raisons évidentes, il ne faut pas qu'on se tire chacun du mauvais côté car ça peut aller vite, on se voit en dehors des réunions, on boit un café, on parle de notre combat, d'alcool, l'envie monte et on se dit qu'un verre ce n'est rien, qu'on est deux et que se sera facile de se limiter mais c'est tout l'inverse qui arrive, on boit encore plus, on se laisse aller, l’enivrement est d'autant plus agréable car généralement on a arrêté de boire et on redécouvre alors ce plaisir qu'est l'alcool. Donc non on ne doit pas se voir en dehors mais dans un cas comme celui-ci comment faire ? Que dire ? Comment réagir, je n'en avais pas la moindre idée. Je décidais de me relever et de le confronter, après tout on aurait peut-être pas à travailler ensemble et on n'aurait pas à se voir, qui sait il m'avait peut-être aperçu de loin et du coup étai venu demander des explications. « Je fais quoi ici ? » Je reprenais sa question et la répétais de façon un peu désagréable, en même temps voilà l'accueil. « Je viens d'être engager et j'aimerais bien que tu ne tardes pas trop ici j'attends mon patron.» Je regardais autour de moi au cas ou ce dernier arrive, après tout si il arrivait et qu'il me voyait déjà papoter avec des collègues quelle image ça allait lui donner de sa nouvelle secrétaire. « Je suis la secrétaire de Mr Davenport, donc ne t'inquiète pas je ne te dérangerais pas et puis de toute façon en dehors de... Nos rendez-vous on va dire je ne te parlerais pas. » Visiblement personne n'était au courant de ce qu'il endurait, ça ne m'étonnait pas, déjà au réunion il avait du mal à s'ouvrir alors que c'était un espace de confiance. Il en était au début, c'était normal qu'il ne dise pas tout. Au départ j'avais eu beaucoup de mal à parler, maintenant c'est plus simple quand un nouveau membre me demande mon histoire je peux lui raconter même si certaines parties sont toujours plus difficiles car y repenser n'aide pas toujours mais il faut simplement se dire que ça fait parti de nous. On a tendance à vouloir rejeter la partie alcoolique de nous alors qu'il faut juste la contrôler tout en la gardant en nous, enfin c'est facile à dire aujourd'hui je suis bien dans ma vie même si j'ai encore des vieux démons à contrôler mais le plus gros est derrière moi enfin je pense. « Je meurs d'envie d'une tasse de café tu peux m'indiquer ou c'est ? » Je lui parlais normalement, comme a un collègue en même temps on avait pratiquement le même âge et surtout vu notre lien je n'allais pas jouer les filles trop polies en le vouvoyant, il n'était pas mon patron après tout, je m'attendais à un vieux un peu bedonnant, le genre d'homme qui fait papa et sans vouloir être méchante Wes ne fait pas papa bien au contraire.