N°1786 :: wreck the tree and blame the doggies :: Danvers

Ouvrant un œil, je voyais des cheveux bruns dépasser de mon rebord de lit. Une petite tête brune qui gloussait, fronçant les sourcils, je me redressais. « DAIIIIIIISY ! » hurlais-je en me levant, la voyant déguerpir de ma chambre en trottinant et en riant, alors que je la poursuivais. « Fou le camp de ma chambre ! » disais-je en claquant la porte derrière que j’entendais encore rire. Elle semblait prendre un malin plaisir à me rendre fou et je n’aurais pas été surpris que mon frère y soit pour quelque chose. Me laissant retomber sur mon lit, je poussais un soupir avant d’attraper mon portable pour faire le tour des réseaux sociaux. J’avais encore une personne qui me disait aimer ce que je postais sur twitter. Le hic, je n’avais jamais créé de compte twitter… Qu’importe. Je passais une main dans mes cheveux, me levant pour me diriger vers le rez-de-chaussée avec la ferme intention de voler quelque chose dans le frigo. Les marches grinçaient sous mon poids, quelque chose qu’on avait toujours détester avec Skye, impossible pour nous lorsque nous étions enfant de surprendre le Père Noël alors qu’il déposait les cadeaux sous l’arbre, les marches trahissaient toujours notre présence et pourtant, on avait essayé pendant de nombreuses années sans succès – pour finalement découvrir que le vieux barbu c’était du pipo ! Je poussais un bâillement, grattant mon ventre avec nonchalance. Les rires persistaient, je les entendais derrière moi, mais je tentais d’en faire abstraction, ignorant la petite que je ne supportais toujours pas. Notre relation n’avait pas changé – tout du moins de mon côté, car elle, elle semblait bien décidée à ne pas me lâcher d’une semelle. J’ouvrais la porte du frigo, prenant la pinte de jus d’orange et allant me faire du pain grillé, je posais mon regard sur le grille-pain alors que j’allais y mettre les tranches de pain. Un geste immédiatement arrêter lorsque mon regard se posa sur mon reflet. « DAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISY ! » hurlais-je en me tournant, j’allais faire la peau à cette gamine ! Elle avait utilisé sa trousse de maquillage à deux balles pour me peinturer le visage. J’avais l’air d’une drag queen éméchée, avec cet ombre à paupière bleu électrique, ce rouge à lèvre rose flash, des paillettes sur les joues de toutes les couleurs. Abandonnant mon repas, je m’élançais à la cherche de cette gamine qui m’en faisait voir de toutes les couleurs. J’arrivais dans le salon, trouvant mes parents devant un sapin. « Mais… » m’arrêtais-je net en posant mon regard sur eux. « Vous êtes allez le chercher sans moi ! » disais-je étonné. Une tradition dans la famille. Chercher le sapin, trouver le plus gros pour ensuite le décoré. Je posais mon regard sur mon père, fronçant les sourcils. « Tu dormais. » disait la voix claironnante de Daisy qui arrivait près de moi. « Et ! Vous auriez pu me réveiller ! » disais-je en reposant mon regard sur mes parents. « On l’a fait. » Fait… J’avais pas le souvenir qu’on m’ait réveillé. Je toisais la gamine près à mordre, je la détestais. Réellement. « Ouais bien y’a une lacune dans c’que tu dis, puisque je me suis pas réveillé ! » répliquais-je. Pire qu’un gosse, mais je ne pouvais pas rester là sans rien dire, surtout pas avec le petit sourire qu’elle affichait en me regardant. « Et je peux savoir pourquoi tu m’as fait ça ! » continuais-je en pointant mon visage marqué par ses mains d’artiste. « Tu continuais à faire dodo. » Raaaaaaaaaaaaaaaaaaah… J’allais l’étriper. « Vous auriez pu m’attendre ! » continuais-je indigné que on ne m’ait pas attendu… Mais je n’avais toujours pas réalisé qu’il était quatorze heures passées, qu’ils avaient bien réussi à me réveiller, mais trop fatigué je leur avais dit d’y aller sans moi…

Noël, c’était une fête que j’affectais particulièrement, je ne saurais l’expliquer pourquoi. Enfin si, sûrement à cause de l’odeur du sapin, les premiers flocons de neige qui ne tiennent pas au sol, les décorations de noël, les premières guirlandes lumineuses qui décorent les maisons. Oui ça devait être ça et puis voir les étoiles dans les yeux des enfants quand ils découvrent, le vingt cinq au matin, les jouets qui se trouvent au pied du sapin. Et même si mes enfants sont grands, j’apprécie toujours autant de faire noël et de le préparer. Puis maintenant il y a Daisy, donc c’est comme si je pouvais de nouveau être complètement folle alliée à l’idée de faire noël et d’organiser un repas digne de ce nom. Enfin, avec ou sans elle, je l’aurais fait. D’ailleurs, je m’étais un peu éloignée d’elle ces derniers temps depuis ce que j’avais entendu par rapport à Neil. Ca m’intriguait et ne me rendait pas des plus à l’aise, je n’avais pas encore engagé le sujet avec lui mais ça me démangeait de jour en jour et il devait le sentir parfois par rapport à mes réactions. Bref, je secouais la tête en enfilant mon manteau et boutonnant ensuite celui de la petite pour partir chercher le sapin de noël. On avait réveillé Chip, enfin tenté, pour savoir s’il venait avec nous ou non. Cependant, Daisy était revenue en bougonnant façon Chip. Autrement dit, il n’allait pas venir et allait dormir encore pendant un moment. Jetant un regard vers Skye, je souriais avant de sortir et de suivre Neil qui nous attendait déjà dans la voiture. Le trajet jusqu’au magasin fut rythmé avec de la musique de noël et cela me m’étais encore plus de bonne humeur. Une fois dans le magasin, le choix fut compliqué entre les couleurs des guirlandes, des boules et de toute la décoration. Je laissais les garçons choisir pendnat qu’avec Daisy nous allions devant les sapins pour choisir le nôtre. En un regard, nous avions choisi et je ne pus m’empêcher de rire en voyant qu’elle avait les mêmes goûts que sa mère. Je ressentis comme un pincement au cœur et je serrais sa petite main dans la mienne avant de retourner voir Neil et annoncer notre choix au vendeur pour qu’il puisse nous le mettre dans le coffre de la voiture. Ma bonne humeur ne me quittait pas jusqu’au retour à la maison où on sortit tous les achats avant de s’atteler au début des préparatifs ! Pour couronner le tout et pour nous donner de la force, j’allais en cuisine pour préparer des biscuits sablés de noël. Rapidité et efficacité, un quart d’heure après, le tout était dans le four pendant quinze bonnes minutes le temps que ça cuise et dore comme il le fallait. Je voyais Skye et Neil débattre sur l’endroit où mettre le sapin et je vis Daisy revenir en rigolant de l’étage. J’allais lui demander ce qu’elle avait fait avant d’entendre Chip crier. La bourrique, elle était allée déranger Chip. Je levais les yeux au ciel avant d’aller dans le salon pour aider à la position finale de ce fameux sapin. Une fois fait, je sortis la première boule et l’accrochais sur le sapin pour annoncer le début des décorations. Alors que j’allais poser une boule en verre, j’entendis le cri de Chip qui fallait me faire lâcher mon bien. Je soupirais avant de lancer un regard à Daisy puis ensuite à mon fils. « Daisy ! Combien de fois il faut te le dire de ne pas embêter Chip le matin ? » Annonçais-je blasée de répéter sans cesse la même chose. Alors que je les laissais se disputer, je coulais un regard en biais à mon mari pour qu’il puisse mettre un terme à cette dispute sans queue ni tête. Ca ne servait à rien de se prendre la tête comme ça. Puis Neil avait souvent les bons mots quand il s’agissait des engueulades entre ces deux-là. Je relevais la tête pour voir le visage de Chip et de rire un peu. « Franchement, elle aurait pu te déguiser en père-noël, ça aurait été plus dans la thématique. » Je rigolais avant de secouer la tête et de regarder Daisy avec un air réprobateur. « Le mieux serait que tu t’excuses envers ton frère. » Disais-je spontanément avant de me répéter la phrase en tête et de pincer les lèvres. Je venais vraiment de dire cela ? Je n’osais même pas regarder mes enfants, Neil ainsi que Daisy. Cela devait arriver un jour ou l’autre non ? Et moi qui m’était dit que je serais la dernière à dire cela… Perdue.