Promis, ça va aller avec Damdam auprès de toi. + Lysandre.

J'’avais mal à la tête, et je dois bien l’avouer, la soirée de la veille m’était encore difficile à faire passer. J’avais sans doute, comme bien trop souvent, abusé de la boisson alcoolisée, des cigarettes à n’en plus finir et j’en passe, mais c’était plus fort que moi, mon corps aimait ramener en lui tout ce qui était déconseillé pour la santé physique et mentale aussi je l’avoue. J’étais complètement à l’ouest, et d’habitude pourtant je tenais plutôt bien l’alcool, c’était dire à quel point je me sentais décalé aujourd’hui. Je n’aurai même pas été capable de dire comment j’avais pu sortir de lit ce matin, je ne me souvenais même pas avoir eu une nuit à vrai dire. Je m’étais juste levé, avec quelqu’un que je ne connaissais pas, et que je n’avais jamais vu nulle part. Sans doute quelqu’un ramener de soirée. Peu importe je lui avais fait comprendre que j’aimais me lever seul, et le bel étalon de ma nuit s’en était allé aussi rapidement qu’il était venu. J’adorais ce genre de soirée folles, sans aucun souvenir le lendemain matin, c’était terriblement excitant, c’était terriblement moi, que dire de plus. Alors, finalement, après avoir pris un thé, et avoir mis mon invité à la porte, j’avais pu ranger l’appartement, entre bouteilles vides et protections utilisées la veille. Bien sûr, mon crâne ne me pardonnerait pas ces excès de toute la journée, mais qu’importe, c’était tellement bon d’être encore jeune et de tout se permettre. J’avais ri seul en m’imaginant la soirée que j’avais bien pu passer. Sans doute que quelques photos gênantes finiront sur les réseaux sociaux dès midi mais qu’importe, même si je commençais à être reconnu en tant que chanteur, je n’étais pas du genre à soigner mon image et ça, tout le monde pouvait facilement le confirmer dans mon entourage. Pour l’heure, j’avais mal au crâne.

Au fil de la journée, la soirée s’était imposée à la ville, et j’avais, bien envie de sortir un peu pour me changer les idées. J’avais eu la journée pour réfléchir, et je me sentais de plus en plus mal. En ce moment, j’avais beaucoup de choses qui me perturbaient, et je n’étais pas en super forme. C’était sans doute aussi pour ça, que j’enchaînais les nuits blanches et les plans d’un soir plus qu’à l’habitude. Ah et puis, il y avait aussi ce garçon qui me perturbait depuis quelques temps, sans trop que je ne sache pourquoi. Trop de sentiments coulaient en moi, et ma gueule de bois, n’arrangeait rien. Alors j’étais simplement sorti de chez moi, direction n’importe quel endroit où je pourrais empirer mon état. Mes pas ne le firent pas exprès, en tout cas je le crois, mais j’avais fini bien malgré moi par arriver tout droit dans le bar de mon ancien amant. C’était stupide, mais j’avais été guidé par hasard ici. Sans doute, avais-je eu envie de le revoir sans me l’avouer. C’est vrai, que quand je me sentais perdu, quand j’avais un petit besoin d’autodestruction, j’aimais à venir le voir. Il savait me parler, il savait me sourire, et surtout il savait me séduire. J’étais certain que j’irai mieux une fois qu’il m’aurait servi un verre avec son air charmeur. Au fond, j’aimais aller le provoquer, c’est plus fort que moi et Adam le sait bien, j’adore être désiré, c’est mon côté capricieux. Dieu, que j’aimais ça.

«  Lysandre ! Comment vas-tu mon cher bel homme ? » Rien que cette phrase avait eu le don de m’arracher un semblant de sourire. Il commençait déjà les flatteries dès le début de la soirée, c’était très bien, je n’aurai pas à faire d’effort pour l’emballer. J’avais fait semblant de ne pas être touché par son petit surnom si charmant. Mais il n’était sûrement pas dupe, il me connaissait trop bien, après tout, nous sommes plus ou moins pareil. « Salut Adam. Ça fait un ptit moment. Les autres bars sont trop pleins pour moi ce soir alors j’suis passé. Ne Le prends pas mal mais j’ai connu ce bar plus fréquenté. » Je m’étais installé au comptoir, bras croisés, comme un vieux loup solitaire. J’essayais de ne pas trop le dévorer du regard, j’avais encore cette petite tension quand je me retrouvais avec lui, cette envie d’aller le plus loin juste en souvenir du bon vieux temps. Il était un des seul qui me faisait sourire et rêver encore. C’était le seul dont je me souvenais encore de l’odeur de la peau. « Je t’offre un verre ? Et tu n’as pas le droit de me refuser, surtout avec la tête que tu te paye, je penses que tu en as grandement besoin. » Je m’étais retenu de sourire là encore. J’avais haussé les épaules, alors que son attention m’amusait. « Ouais allez. Mets moi un Whisky tiens. J’tavoue que j’ai encore la gueule de bois, grosse nuit hier. Mais tu me connais, j’ai toujours besoin de boire.  Et toi comment vont les affaires ? » J’avais juste envie d’entendre un peu sa voix.

C'est dingue, mais dans son bar, je me sentais toujours aussi bien que chez moi. C’était le genre de bar où on aimait revenir chaque soir parce que on savait qu’on passerait forcément une bonne soirée, voire carrément une bonne nuit, pour les plus ambitieux et les plus motivés. Bien sûr, j’avais toujours été de ceux, qui une fois pied mis dans un bar, n’en sortait plus avant d’être jeté de force par le barman ou à condition d’y faire la fermeture. J’avais toujours eu un goût prononcé pour l’alcool et l’excès, alors tous les bars étaient agréables pour moi, pourvu qu’il y avait de quoi étancher ma soif pour toute la nuit durant. Installé à mon comptoir, j’évitais de trop porter le regard sur Adam, j’ai toujours eu un fantasme assez inavoué pour les barmans, et c’était aussi sans doute pour ça, que je m’étais cédé à lui il y a quelques années de ça. Je le regardais remplir mon verre, c’était un Whisky de bonne qualité, la petite attention me fit sourire. Comme pour le remercier, sans avoir eu à parler. Mais avec lui, pas besoin de mots, il m’avait toujours compris, en tant qu’amant ou en tant qu’ami. Plus je regardais les nombreux choix de boissons derrière le bar, plus je sentais que ma gorge devenait sèche et désireuse de flamber. Ma petite gueule de bois était encore là, sous forme de cernes, mais il paraît, que ça me donne un petit charme en plus. Quelque peu las, je passe une main dans mes cheveux déjà bien ébouriffés, cet aspect négligé avait toujours su séduire la plus froide des filles. D’ailleurs, les rares étudiantes présentes dans le bar, qui ne dépassait pas le chiffre de 3, m’observaient avec un air coquin, que j’avais remarqué en arrivant. Mais qu’importe, je préférais boire ce soir, j’avais eu ma dose d’épuisement et de sueur la nuit dernière.

« Je sais je sais… J’ai fais en sorte de faire sortir tous le monde juste pour soit en tête à tête. J’avais limite prédis que tu allais venir. » Cette phrase était destinée à me faire sourire, et ça avait marché. Nous étions toujours sur la même longueur d’onde, et ce qui me faisait rire, le faisait rire aussi en règle générale. C’était bien ce qu’il aurait pu faire à l’époque, sortir tout le monde par caprice juste pour que nous finissions en position horizontale sur la table ou le billard. J’avais testé l’arrière-boutique plus d’une fois, elle était encombrée et étroite et ça rendait toujours la chose plus amusante. « Ah ouais ? Tu l’as prédit comment ? Tu l’as sentie se lever ? » Bien sûr, j’avais dit cela en désignant son entrejambe de la tête, mais il l’aurait deviné sans ce petit geste de toute façon. J’avais bu mon verre d’une traite, faisant un signe de la tête pour qu’il remette ça. C’était bien parti pour vider la bouteille, j’aurai du lui demander directement tant qu’à faire en fait. Mais bon, il se doutait sans aucun doute qu’elle ne tiendrait pas longtemps avec quelqu’un comme moi dans les parages. Il avait l’habitude de me ramasser dans des états déplorables. « Le jour où tu ne t’amuseras pas le soir, je pense que tu serais malade ! Je m’inquiéterais ! » Il avait réussi à me tirer un sourire narquois. C’était tellement vrai. Il me connaissait trop bien, ça me faisait chier. Je n’aimais pas être prévisible pour qui que ce soit. «Heureusement pour moi je ne me souviens pas de l’avoir été, et encore moins hier, je me souviens même pas du nom du mec qui était dans mon pieux ce matin. » Je me souvenais juste de l’avoir viré, je détestais les plans qui s’incrustaient au petit déjeuner. Moi j’avais besoin de mon espace, c’est vital. Personne ne doit occuper mon espace. Adam avait toujours respecter ça.

« Pour ma part, ça va, mais le printemps fait fuir les clients on dirait. Ou… Alors, c’est moi qui les fait fuir ! J’ai une tête à faire peur, c’est ça ? » Je fixai mon verre, m’amusant un peu avec, le faisant tourner sur le comptoir. J’entendais les gloussements intéressés du groupe de filles qui étaient installées plus loin dans le bar. Je ne supportai pas leurs rires idiots, d’ailleurs, je continuai à lui tourner le dos. Elles ne m’intéressaient pas, je préférais continuer à poser mes yeux sur mon ancien amant, j’étais bien obligé d’admettre qu’il m’attirait toujours autant qu’avant. C’était si compliqué de lui résister, ce sourire, cette attitude. Il me donnait envie de faire des conneries, surtout celles qu’on fait au lit. « Je dirais plutôt que t’intimide les mecs de la ville vu comme t’es sexy. Donc forcément, personne ose venir draguer ici » C’était un petit compliment que j’avais dit l’air de rien, comme si c’était normal de tenir de tels propos. Je lui avais lancé un regard un peu intéressé. Je sentais malgré moi qu’il devenait dur de résister. C’était de ma faute, j’étais venu en sachant qu’il travaillait ce soir. « Tu restes après la fermeture ? ça peut être cool de passer un moment, rien que tous les deux. » Ah, la question que je redoutais tant. Rien qu’à ces mots, j’avais cessé de jouer avec la vaisselle. Je m’étais redressé sur ma chaise, comme si subitement l’ambiance était plus intéressante. « Pourquoi pas. Comme au bon vieux temps, quand tu fermais le bar juste pour nous. » A ces mots, je lui avais lancé un petit regard amusé, il se souvenait sans doute autant que moi, de nos nuits passées ici, et en général, ce n’était pas pour nettoyer le bar.

Je sais que tu aimes bien quand elle bouge. »Alors c’était comme ça, il avait vraiment décidé de me faire ça. Visiblement, il avait autant envie que moi de jouer et de se chercher plus ou moins gentiment. J’étais tout sourire, et je n’arrivais pas à m’empêcher de sourire bêtement, alors que d’habitude, j’étais toujours premier pour cacher mes sentiments. J’avais annoncé la couleur moi-même en parlant de sa virilité notoire, alors il continuait à me chauffer sur le sujet, c’était tout à fait normal et ça aurait été mal venu de ma part de lui en vouloir. J’avais simplement secoué la tête en fuyant son regard, mais il savait que ce geste signifiait que oui, oh oui j’aimais ça quand elle bougeait. Mais j’aurai ris beaucoup trop fort si je l’avais regardé en disant ça, alors je m’étais contenté de sourire, essayant de ne pas trop paraître heureux, restant de marbre le plus possible, et pourtant ce n’était pas facile face à une telle discussion. Adam comprenait mon humour, parce qu’il avait toujours eu le même, et c’était aussi pour ça que nous avions finit par s’accrocher l’un à l’autre. C’est vrai que, je l’avais rencontré ici, dans ce bar, lors d’une de mes soirées torrides avec des amis. J’étais avec Yllan ce soir-là, et j’avais craqué sur le barman. Ça avait été le début de nos ébats sexuels, et j’avais bien fait d’entrer dans ce bar ce fameux soir. Je n’ai jamais regretté nos folies, parfois je trouvais même que nous y avons mis un terme un peu trop vite. Mais je n’aime pas revenir sur le passé, alors tout s’était terminé. Il était cependant toujours aussi craquant malgré l’âge, mais j’avais toujours eu un faible pour les hommes plus âgés que moi.

« Que de l’alcool ? Mh, tu n’es pas venu que pour l’alcool. Tous les bars ont de bonne bouteille ! Mais les barmans sont vraiment cons, moi, je suis con aussi, certes, mais je suis cool. » Je plongeais mes yeux dans les siens sans aucune pudeur. Bien sûr, il n’était pas totalement stupide, il savait bien que je venais ici pour le voir. Et les autres bars de la ville n’étaient pas aussi remplis que je lui avais dit, seulement, il fallait bien jouer le jeu et trouver une excuse, surtout ne pas lui faire savoir que j’appréciais sa compagnie, même tout habillé. « Ouais mais très con. Cool mais con, enfin bon, tu sais que j’aime les con hein. » Et c’était vrai, j’étais abonné aux abrutis depuis toujours, même mon père avait été un con. Mais ce n’est pas grave, je le suis aussi pas mal et ça, je ne pouvais pas le nier. Alors ce n’était pas grave, j’aimais être stupide et borné, ça faisait aussi partie de mon charme après tout. Adam avait, j'en suis certain, aimé ça chez moi, ma connerie, le fait que je n’écoute personne et que je ne m’aligne dans aucune règle. J’aimais ça chez lui aussi d’ailleurs. Qui se ressemble s’assemble paraît-il. Alors sans doute, que quelque part, on avait été fait pour finir ensembles au lit. Et puis maintenant, nous restions amis. Je n’avais pas pour habitude de m’attacher à mes anciens amants, mais lui c’était et ça a toujours été différent. C’est mon Damdam, comme je l’appelle, et ça, personne ne pouvait rien y changer. C’était devenu mon ami, c’est comme ça, un ami particulièrement torride, dont le corps m’attirait encore plus que jamais, c’était le seul dont je ne me lassais pas, et j’avais encore tellement envie de le dévorer chaque nuit.

« Jaloux de ces poufs ? Lys, voyons, tu me prends pour qui ? Je leur montre juste que tu es à moi. »  Je m’étais redressé légèrement, l’attrapant par le col, le tirant vers moi, un peu comme dans un film érotique, quand ces filles se collent au mec qu’elles veulent se faire le soir même. Et puis d’une voix chaude et fiévreuse, oui cette voix, qu’il avait tant aimé par le passé, et qui avait un don pour l’exciter, j’étais allé simplement murmurer quelques mots à son oreille, sous les yeux pétillants des poufs comme il les avait appelés, qui n’en revenaient pas, certainement un peu émoustillées par la situation. « Je suis à personne, mais toi par contre, toi oui, t’es à moi, et j’adore ça. » J’avais déposé un rapide baiser sur sa joue, et puis m’était réinstallé sagement, comme si rien ne s’était passé. Les yeux toujours braqués sur lui, j’avais repris une gorgée d’alcool. Décidément, il fallait que je me calme, sinon ça tournerait mal. Mais j’aimais tellement jouer avec lui, c’était presque trop facile. Je le savais possessif, alors ça m’amusait terriblement. J’avais fait exprès à l’époque, de me montrer avec Yllan, pour le faire chier, quand il ne savait pas encore qu’il était mon meilleur ami, maintenant, je n’avais plus de secret pour lui. Et de toute façon, lui aussi, traînait toujours avec ce garçon, Ezra je crois, je le croisais souvent au bar. C’était son meilleur ami il me semble, quelque chose comme ça. Alors oui je l’avoue, je n’aurai pas aimé savoir qu’il se tapait ce vieux à ma place, mais j’étais un peu comme lui, pas jaloux, juste possessif. Alors que moi, j’avais enchaîné les coups depuis mes 16 ans, sans jamais essayer de me caser.

« Pourquoi pas, mais tu n’as pas peur de perdre ? Je suis un pro du billard moi ! » J’avais levé un sourcil, amusé, puis fini mon verre avant de m’étirer. Le bar commençait à se vider, ne restait que ses stupides étudiantes qui visiblement n’arrivaient plus à décoller. Sans doute s’attendait-elle à nous voir nous jeter sur le bar. « Perdre ? Tu te fous de moi là. La seule chose que tu sais manier au billard c’est la queue. Mais pas de chance pour toi, je m’y connais mieux que toi. » Je m'étais levé ensuite, allant vers le billard en question, lui faisant signer de me rejoindre.