I will stand accused with my hand on my heart (Azraël)

L'arrivée d'un nouveau client de première classe, c'est à dire riche vous oblige à faire une soirée, c'est depuis le début comme ça. Paul et toi vous vous devez d'offrir le meilleur des accueils et souvent de votre propre poche aussi, surtout en ce moment ou la comptabilité n'est pas très bonne. Tu lui as donné ton chèque, jeudi dans la soirée, tu avais une sacré gueule avec ta barbe non coupée, ta chemise mal repassée. Paul avait l'air désolé de te voir comme ça et il t'a fait comprendre que tu ne devais pas rester dans un état pareil, tu es le fautif, tu n'as pas le droit de te laisser aller, tu dois faire comme si tout allait bien. C'est tellement difficile. Tu lui as délibérément menti de la plus pathétique des manières, au téléphone. Tu ne pouvais pas lui dire en face, elle aurait comprit. Elle est loin d'être bête. Enfin, vous êtes samedi, avec l'autorisation de rester dans les bâtiments jusqu'à sept heures dimanche. Tu es au téléphone pour récupérer les bouteilles de champagne commandées chez votre fournisseur préféré, un ancien client, qui arrivent dans vingt minutes, tu devais donner les directives au livreur. Vous avez toujours un peu plus que la commande et souvent Paul garde les bouteilles dans son bureau pour vos soirées privées entre collaborateurs. Tu t'es enfermé dans ton bureau depuis que tu es revenu de Seattle, tu restes éloigné de tout le monde comme tu savais si bien le faire avant de la rencontrer. Tu lui as rendu ses affaires, déposant un carton dans son bureau, tout plié, tout rangé, tout propre, sans un mot. Tu as eu du mal à ses derniers messages, comme si malgré tout, elle voulait encore de toi alors que tu l'as trompé. Sophie, elle ne te parle même plus, elle ne te regarde même plus. Tu n'as que Paul et franchement comme soutien psychologique, il y a mieux. Du coup, comme toujours, tu vas te débrouiller seul, ou alors, avec du whisky. Tu as ta bouteille dans ton bureau et de jour en jour, elle perd en contenance. Tu es clairement pathétique et tu te caches dans le travail, au mieux. Vendredi, tu étais au palais de justice et tu as donné une leçon à ton adversaire, jamais tu n'avais eu autant de rage pour un client qui a même été choqué devant tant de hargne. Tu n'as pas su te défendre face au père Chapman alors, tu rages à côté. Personne ne peut imaginer dans quel état tu es et sincèrement, tu ne sais pas combien de temps tu vas réussir à tenir à ce rythme que tu t'imposes. Tu jettes ton téléphone sur le bureau avant de boire cul sec ton café froid. Il est presque dix-neuf heures et les premiers invités arrivent dans une heure. Tu sors du bureau avec ta veste sur les épaules, tu dois aller fumer. Tu jettes un coup d’œil pour voir si tout se passe bien et tout à l'air en ordre, sauf quelques juniors qui essaient de voler dans le buffet avant que la soirée ne commence. Un regard noir suffit pour les calmer, ils fuient. Toi, tu mets une clope au bord de tes lèvres et tu vas sur le toit, il a beaucoup de vent aujourd'hui, il fait atrocement froid et tu as laissé ton écharpe dans le bureau. Tu fais gaffe à bloquer la porte du toit afin qu'elle ne claque pas parce qu'on ne peut pas l'ouvrir de l'extérieur. Tu fais quelques pas sur le toit, tu observes les bâtiments illuminés et tu fumes. Tu ne te retournes même pas lorsque tu entends la porte bouger, par contre, tu sursautes lorsque la porte claque sous la force du vent et tu te retournes immédiatement, c'est Azraël. Il ne manquait plus que ça... Tu roules des yeux soufflant ta fumée par tes narines. C'est gagné, vous êtes tous les deux bloqués sur le toit. Tu ne lui adresses pas la parole, tu ne la regardes pas, tu n'oses pas, à la place, tu prends ton téléphone et tu envoies un message à Paul qu'il vienne de suite.

Tu es une foutue larve Azraël, tu ne sais pas comment maintenir ta tête hors de l'eau et heureusement pour toi, tu as ta meilleure amie qui t'aide. Bon ce n'est pas ton lit moelleux, ni même tes draps, c'est un canapé clic-clac et trois plaids pour te tenir chaud, mais tu es bien ici. Et puis, pour le peu que tu dors, ça te suffit. En deux semaines, tu as dû dormir deux heures par nuit, tu as une tête de cadavre ambulant et Sophie ne cesse de te dire de te reposer, elle t'oblige à quitter avec elle le soir pour que tu ne restes pas jusque des heures intolérables, et elle te force à manger aussi, parce que si elle ne le faisait pas tu ne le ferais pas non plus. Tu arrives toujours à trouver une solution pour ne pas manger, tu grignotes le soir, un bol de céréales, une madeleine ou deux avec un thé, des nouilles instantané, cela fait deux semaines que tu n'as pas prit de vrai repas, tu n'as pas hâte d'avoir ton rendez-vous avec ton psy, il va te dire que ça va mal, que si tu ne continues pas, il va t'interner pour quelques temps. Tu en es sûre. Peut-être que c'est la solution, comme ça, tu ne le verras pas. Comme ça, tu n'entendras pas sa voix dans les couloirs et ses mots ne résonneront pas dans ton cerveau. Tu as perdu du poids aussi, tu commences à flotter dans tes robes, et tu ne te regardes plus dans le miroir, parce que ce que cela te renvoie te dégoûte. Mais tu es bien obligée aujourd'hui de le faire, parce que vous avez une soirée au travail ce soir. Sophie t'as trouvé une excuse pour que tu n'aies pas la préparation à faire, il faut que tu ramènes des petits fours que tu dois aller chercher. Tu la soupçonnes d'avoir fait cela pour t'éviter de croiser Oliver, mais de toutes façons, tu le croiseras bien ce soir. Les petits fours sont dans le frigo de Carter et elle t'aide à te préparer pendant que toi, tu t'occupes de Poppy. Tu n'as pas envie d'aller à cette putain de soirée, tu as juste envie de rester dans le canapé et de regarder Netflix avec ta meilleure amie. Tu trouves du réconfort dans les sourires de ta filleule. Tu regardes ton téléphone, tu vas vraiment devoir y aller ton uber va arriver. Tu embrasses alors la joue de Carter, embrasse doucement le front de Poppy que tu rends à sa mère et tu récupères les choses dans le frigo avant de descendre pour te retrouver dans un uber. Quand l'immeuble te fait face, tu le regardes de toute sa hauteur et tu fermes les yeux un instant. Tu n'as pas envie, tu ne sais même pas pourquoi tu as mis cette stupide robe qu'il t'a offert à Noël. Tu aurais pu en emprunter une à Carter, mais tu n'avais pas spécialement envie. Tu t'en fiches de ce qu'il peut penser. Puis, tu sais bien qu'il va t'éviter ce soir encore. Quand tu arrives à l'étage de vos bureaux, tu souris aux juniors qui te salue, tu serres des mains, tu laisses Sophie te prendre dans ses bras et tu le cherche du regard une fois encore. Il te reste une heure pour te mettre en condition, pour être prête à affronter le monde qui va arriver. Tu vois qu'il y a de l'animation dans son bureau, alors tu te dis que tu peux aller t'en griller une sur le toit, il n'y sera pas. Tu fais ça depuis deux semaines, tu zieutes et quand tu as vraiment envie de fumer et que tu sais qu'il est monté, tu descends par les escaliers pour être sûre de ne pas le croiser dans l'ascenseur, tu serais bien capable de faire des choses stupides et insensées. Et tes soeurs te tueraient. Carter aussi certainement. Même si aucune des trois citées ne savent que c'est d'Oliver que tu es amoureuse. Que c'est sur ton boss que tu as craqué. Quand tu pousses la porte, tu uses de la force qu'il te reste pour pouvoir sortir vu le vent et tu n'as pas le temps de la caler qu'elle claque. C'est bien ta veine. Tu te caches alors du vent et tu allumes ta cigarette. Quand tu te retournes tu crois rêvé. C'est impossible. Il y avait du monde dans son bureau. Tu rajustes ta veste le long de ton corps et tu déglutis. Est-ce que tu dois lui parler ? Oui,non ? Le cœur veut, la conscience te hurle de fuir, mais ton cœur crie son nom, il crie son désespoir. Comme depuis deux semaines, tu montes sur le petit muret qui te sépare du vide et tu avances, petit pas par petit pas. Quand tu es près de lui, tu le regardes, tirant sur ta cigarette. Lui aussi, il a une mine affreuse. Mais c'est bien fait pour lui. Ou pas. « You seems to be a ghost. » que tu prononces d'une voix mal assurée, aucun sourire qui filtre sur ton visage. « Thanks for my stuff. I appreciated the note that you've put... Oh wait. You didn't put a note. » Tu essayes d'être méchante, piquante, mais tu n'y arrives pas, debout sur ton muret, tu as juste envie de retirer tout tes mots. « About my dress, do you want it back ? Maybe your new girlfriend wants it ? Sorry, I'm wearing it tonight, but you can have it back on monday if you want. » Tu soupires, tu n'arrives pas à ne rien ressentir, t'as juste envie de lui dire que tu l'aimes et que vous pourriez passer au dessus de tout ça. Mais comme le dit si bien ta meilleure amie s'il t'a trompé une fois, il recommencera. Alors tu ne préfères pas y penser. « Do you think that it hurts to jump from the roof ? I mean, is it worst than a fucking broken heart ? »

Tu ne remarques pas immédiatement, tu ne fais pas attention, mais lorsque tu la vois, la robe, celle que tu lui as acheté, son cadeau de noël tu sens ton cœur se serrer immédiatement. Tu pourrais pleurer. Tu voudrais pleurer. Tu ne peux pas. Tu sens ta mâchoire se serrer douloureusement. C'est horrible, tu paies le prix cher. En plus de tomber sur elle, il faut qu'elle porte quelque chose que tu lui as offert. Tu gardes le regard bas, tu ne croises pas ses yeux, tu n'oses pas. Tu tires sur ta clope tranquillement, envoyant des tonnes de messages à Paul en espérant qu'il va te répondre mais toujours rien, si ça se trouve ce con ne va pas regarder son téléphone et tu peux pas, plus compter sur Sophie. Tu hausses un sourcil, réagissant à ses premiers mots. « You look like one as well. » Tu réponds à voix basse et tu la détailles, même sous sa veste, tu vois bien qu'elle a perdu du poids et puis, Sophie, la manière dont elle s'occupe d'elle, c'est comme si c'était une malade et qu'elle refusait de continuer à vivre, mais elle doit comprendre qu'elle ne peut pas continuer comme ça Azraël une rupture, ça n'est pas la fin de sa vie, pas après quelques mois à peine. Il y a tellement de choses que tu voudrais lui dire, la conseiller, l'aider, mais tu n'en as plus le droit, tu n'en auras plus jamais le droit parce que tu as l'impression qu'elle te hait, à sa manière, même si elle essaie d'être méchante et que ça ne lui va pas, ça reste atrocement difficile à supporter. Elle vit dans le mensonge et tu ne seras jamais pardonné pour ça. « I didn't know I had to put a note. » Tu hausses les épaules et tu prends cher par la suite, la robe, la fameuse femme avec laquelle elle pense que tu as couché. « It was a gift, once you give it, it's not yours anymore, so, you can do whatever you want with it, I don't have anything to do with it. » à nouveau, tu essaies de te la jouer détaché, mais tu n'y arrives pas, tout comme tu ne peux pas la lâcher des yeux. Tu as mal au ventre de la voir s'approcher du bord comme ça et tu te rappelles ses mots dans ton immeuble la première fois qu'elle est venue dedans. Elle a essayé de se suicider, tu avais volontairement oublié de lui poser des questions à ce sujet parce que tu avais peur de savoir et tu aurais dû. Ta mâchoire ne se desserre pas d'un pouce. Ses mots viennent t’assener un coup fatal et tu sens la panique grimper, tu sais comment gérer pourtant, tu l'as déjà fait avec ton frère, c'est une situation familière qui te fait retourner des années en arrière. Pourquoi est-ce que tu me fais si mal Azraël ? Tu as envie de lui demander mais au lieu de ça, tu prends sur toi et tu prends ton téléphone que tu mets à ton oreille après avoir appelé ta collègue tout en t'approchant d'elle, lui prenant vigoureusement le poignet dans ta main pour l'attirer contre toi, loin du bord. « Answer your fucking phone Sophie. » Grommelles-tu dans ta barbe sans lâcher Azraël mais tu desserres un peu la pression de ta main. Tu regardes Azraël et une fois que vous êtes au niveau de la porte, tu commences à parler. « Don't you dare do that, you have no right to do that, yeah, I made a fucking stupid mistake, I was honest, I told you, I broke your heart and I'm deeply sorry for that but this is not a reason to fucking jump out of a fucking roof or even thinking about it. You have your life, it's yours, not mine or whoever, I don't care, you chose for yourself by yourself and not because of someone else. You are a strong and magnificient woman Azraël, a love story can't break who you are and you have to put that in your head, you are the one who can do this and that and this is not because you are with someone else, you can achieve a lot by yourself, you can't let yourself go because you can't have what you want. You made yourself before falling in love with someone, you are a human, a unique human and no one can break who you truly are. You can suffer, you have all rights to feel the pain, but you can go through, you will go through and you know it. You are not alone. You will never be. » Et ton magnifique discours, en même temps que tu lui offres à elle, tu l'offres à Sophie qui est au téléphone et qui te le fait savoir en se raclant la gorge et en disant que Paul arrive ouvrir la porte. Tu raccroches et tu jettes ta clope avant de partir sans rien ajouter de plus, sans même la regarder lorsque Paul ouvre la porte. Tu pleures. Tu dévales les escaliers pour aller t'enfermer dans les toilettes de ton bureau, à l'abri des regards.

Tu le détestes. Du plus profond de ton cœur tu le détestes. Mais tu te détestes encore plus parce que tu t’étais jurée de ne plus jamais rien ressentir de ce que tu avais ressenti pour Joshua. Mais il avait fallu que tu tombes sur lui. Il avait fallu que tu passe trop de temps avec lui et que tu tombes amoureuse de lui. Parce que même si tu ne t’ai jamais posé pour savoir ce que tu ressentais c’est clair et net que tu es amoureuse de lui en dépit de ce que tu veux bien faire savoir. Sa réflexion sur le fait que tu ressembles à un fantôme te fait lâcher un ricanement incontrôlé. Il ne sait pas ce que tu traverses, il ne sait pas que t’as l’impression de te noyer chaque foutu jour qui passe, toi, la dépressive qui offre ton cœur à n’importe qui. Toi qui même quand elle tente de mordre ressemble à un chaton qui fait ses dents. « Well... you didn’t have to put a note. » Tu te radoucis déjà mais ça repart de plus belle quand il te répond au sujet de ta robe. « Ok then. I’ll keep it. » Parce que tu l’aimes vraiment cette foutue robe. Puis elle te va bien même avec tes kilos en moins. Tu as déjà eu des compliments mais ils n’ont même pas une bonne saveur, ils sont amers et froids. Quand tu sens le vent qui s’engouffre dans tes cheveux, tu te dis qu’il faut que tu t’arrêtes. Qu’il ne faut pas que tu fasses un pas de plus parce que tu risquerais de glisser. Et ce n’est pas ton but même si tu lui a posé une question. Quand sa main vient se poser sur ton poignet, tu la regardes et tu ne comprends pas. Tu te laisses attirer vers la porte verrouillée, c’est tellement inattendu que tu en lâches ta cigarette. Et ce n’est que le début. Son discours, il te prend aux tripes. Ce discours, tu ne l’attendais pas. Tu ne comprends pas. Tu clignes des yeux, chaque mot s’imprime dans ton esprit et tu ne sais pas si c’est le vent ou si tu te mets à pleurer. Mais quand tu sens une larme qui perle sur ta main, tu comprends. Tu pleures. Quand Paul arrive, tu le regardes et tu te masses le poignet. Toi qui marque trop vite, tu as la trace de ses doigts tout autour de ton poignet. « I ... I have to go » tu ne sais même pas à qui tu dis ça. Mais tu ne peux pas en rester là. Tu descend alors et tes pieds trouvent eux même le chemin de son bureau. Il n’est pas là. Tu fermes alors la porte parce que tu sais où il se cache « You know what ? You’re right. I’ll go through. But. I need some fucking answers. How am I supposed to go through our breakup if I don’t have any answers ? You avoid me. Well... I avoid you too but... Oli please. We are two grown ups. And for fuck sake... I’m still in... Doesn’t matter. » Tu ne sais même pas s’il t’entend. Mais tu prononces cette première question « Is that my fault ? Did you have an affair with a woman because I was too bad for you ? Or did you meet her before me and maybe I was just here to distract you ? » tu ne veux pas de réponses à cette question et pourtant tu la poses. Tu ne peux t’en empêcher c’est plus fort que toi.

La tête basse, tu traverses les groupes et tu vas dans le bureau, dans les toilettes, tu fermes la porte  clé et tu viens t’asseoir au sol, à côté du lavabo, tu remontes les genoux contre ton torse et tu laisses les larmes couler silencieusement. Pourquoi est-ce que tu dois revivre tout ça ? Pourquoi est-ce qu'elle ne peut pas simplement te détester, draguer d'autres types devant toi, refaire sa vie ? Pourquoi est-ce qu'elle est tout le temps là, elle te cherche, même si vous vous évitez, elle joue avec le feu et tu en fais de même. Tu entends la porte du bureau s'ouvrir et tu retiens ta respiration, c'est elle. Tu avais parié sur Sophie. Tu t'es planté. Tu ne dis rien, tu ne fais pas de bruits. Tu ne veux pas qu'elle sache que tu es là, tu ne veux pas et tu ne peux pas lui parler et elle te pose de questions, elle veut savoir. Pourquoi est-ce qu'elle ne peut pas faire comme tout le monde et passer outre ton histoire. Tu ne sais pas si tu peux encore t'enfoncer dans ton mensonge. Est-ce que tu dois inventer une vie à la personne avec laquelle tu n'as pas couché ? Comment est-ce qu'il se débrouille Paul ? Et en parlant de lui, la porte s'ouvre, trop rapidement, sèchement même. C'est lui tu le sais et il parle. « Well, you can ask those questions another day, we're here to work, I need him to do presentations, to talk to our new clients, you want to talk about your private life, you can ask him all your questions tomorrow. Right now, you leave this office and you pull yourself together, go talk to Sophie if you want, take a moment, chill and leave him alone. » Il a l'air en colère, tu l'entends dans sa voix. « you can leave now, he's got to prepare himself. » Il te couvre, il sait, ou tout du moins il se doute de ton état et la porte bouge encore, elle est sortie. Tu entends les bruits de pas et il toque à la porte doucement, il ne dit rien, tu l'entends soupirer et puis, enfin, il ouvre la bouche d'une voix un peu plus calme. « Oliver, take two minutes alright, I'll wait. No pressure and by the way, nice speech, I got here for the end but that was great. » Tu souris tout en essuyant tes larmes avec la serviette des mains. Tu te redresses et tu allumes l'eau froide, tu t'en mets sur le visage et tu prends le temps d'admirer les dégâts, tes yeux vers sont rouges marqués parce ce qu'il vient de se passer. Tu restes un moment à te passer de l'eau sur le visage à masquer les dégâts et tu prends sur toi, tu soupires et tu rejoins la porte, tu déverrouilles et tu sors devant Paul qui t'attend avec un sourire désolé. « It hurts. » Il hoche la tête de haut en bas et pose sa main sur ton épaule qu'il serre doucement. « I know. » Il se recule après ses deux mots et enfonce ses mains dans ses poches. Tu vas rester avec lui toute la soirée  et avec les clients aussi, tu ne peux pas rester seul, surtout pas prendre le risque d'être avec elle mais tu sens que Sophie va se mêler à vos histoires, pourquoi est-ce que tu as gardé le téléphone tu t'en veux. Vous sortez tous les deux de ton bureau pour rejoindre le sien, Paul retourne dans son élément, il salue tout le monde et toi, tu vas te présenter aux clients et tu discutes avec, tranquillement, ça t'occupe l'esprit, tu as besoin de ça, tu dois arrêter de penser à elle, tu dois arrêter de penser à ton frère, tu dois oublier, absolument oublier, tu ne tiendras pas sinon. Tu sens que cette nuit va être un pur cauchemar et l'envie d'aller chez Paul se soir est forte, même si lui ne sera pas chez lui, au moins, tu seras chez quelqu'un d'autre et si besoin, il peut débarquer. Bref, tu prends une coupe de champagne d'une main tremblante et tu te remets de tes émotions.

Tu es pathétique, tu le sais. Tu es terriblement pathétique et tu te détestes. Quand tu te retrouves devant cette porte close, tu te dis que rien ne peut être pire. Tu pourrais arracher ton coeur et lui jeter à ses pieds, ça ferait sûrement moins mal, bien moins mal. Tu ne t'attendais pas à ce que ça fasse moins mal. Tu ne t'attendais pas à ce que ce soit aussi douloureux, peut-être que tu ne t'étais pas doutée que tout cela avait prit autant d'ampleur en si peu de temps et de toutes façons, comment tu aurais pu le deviner ? Tu n'avais pas prévu qu'il te quitte aussi vite. Et puis pour cette raison surtout. Tu aurais plus penser qu'il te quitte parce que tu étais trop jeune, parce que peut-être sa femme serait finalement revenue et qu'il s'était rendue compte que tu n'étais pas assez bien pour lui, que sa femme était mieux. Peut-être. Mais qu'il te quitte parce qu'il t'a trompé ? Non, tu ne voulais pas y croire. Et tu avais eu tout le temps de réfléchir à cela, tes questions tournent dans ta tête sans cesse et tes nuits blanches sont couvertes d'idées noires, tout le temps, chaque nuit c'est la même chose et tu détestes ce sentiment. Tu détestes le silence qui emplit le bureau, ton regard se balade autour de la pièce et les souvenirs qui s'ensuivent te viennent en tête. Tu attends les réponses à tes questions et elles ne viennent pas, quand la porte s'ouvre, ton regard se pose sur Paul qui semble être en colère, et tu te pinces les lèvres, tu n'aime pas le ton qu'il emploie. Jusqu'à preuve du contraire, tu n'es pas son chien, tu n'es pas non plus sa chose. Lorsqu'il pose sa main contre ton dos pour te guider vers la sortie, tu te dégages et tu le regardes « Don't touch me. I know how to walk and where the exit is. » Et tu sors, Sophie te regarde d'un air un peu énervé. Tu te mords l'intérieur de la joue avant de saluer les premières personnes qui arrivent, tu serres les mains, ton sourire automatique dressé sur tes lèvres mais l'envie de sourire n'y est pas. Tu croises le regard de Paul, assassin. A croire que c'est toi qui a fait quelque chose. Et si c'était toi la méchante de l'histoire ? Tu attrapes une coupe de champagne que tu bois un peu trop rapidement, tu ne devrais pas boire à cause de tes anti-dépresseurs, tu n'aurais peut-être pas dû les reprendre. Mais tu en as besoin. Quand Tom arrive près de toi, tu lui souris et sa main dans le bas de ton dos, tu ne te recules même pas. Tu ne t'échappes même pas. Tu déglutis un peu quand la main de Tom te caresse le bas du dos, mais tu te fiches de dire non. Après tout, pourquoi tu dirais non ? Tu soupires un peu quand ton regard croise celui d'Oliver une fois de plus, tu es mal. Tu te sens mal, tellement, que ton regard fuit. Tu t'échappes finalement de l'emprise de ce junior et tu t'excuses auprès de lui, avant d'aller dans ton bureau. Tu n'as pas envie d'être à cette soirée mais tu sais que Sophie va te tuer si tu t'en vas, Paul risquerait aussi de te descendre vu comment tu lui as parlé une vingtaine de minutes auparavant, tu allumes alors la petite lumière de ton bureau pour ne pas te faire griller et tu ouvres un dossier que tu dois terminer pour la fin de la semaine prochaine, tu as besoin de t'abandonner dans le travail, parce qu'il n'y a que là que tu te sens bien, dans le travail. Mais y'a les larmes qui brouillent ta vue, et tu te met à pleurer, encore. Tu devrais partir. Tu sais, tu ne sais même pas comment tu pourrais lui dire que tu veux démissionner. Ce serait sûrement mieux comme ça. Pour lui. Tu te lèves alors et tu éteins cette foutue lumière, tu ne te rends même pas compte que ça fait une trentaine de minutes que tu as disparue et tu n'as même pas avancé. Tu ressors alors de ton bureau et Sophie t'alpagues pour te présente aux clients. « So this is Azraël, she is gonna work with me and Mr. Deirdre. She is very clever and a hard worker, she always finds the missing piece of a case. Tu n'arrives même pas à sourire et tu baisses la tête, tu n'arrives même pas à regarder Sophie, ni même les clients, encore moins Oliver. Mais tu prononces d'une voix cassée « Well... I'm sorry but I'm not gonna work on that case. I'm not gonna work on a case anymore. Tonight is my last day in this office. My resignation letter is on my office » Et tu sais que tu signes ton arrêt de mort. De toutes façons, il te retiendra pas.

Tu te dois d'être fort parce que tu l'as toujours été envers et contre tout, personne n'a réussi à voir tes faiblesses bien que là, elles surgissent, elle émanent de toi. Tu es comme tout le monde au final, tu es un humain ballotté par les émotions trop fortes et pourtant on ne voit rien. Ton visage est de glace, tu gardes cet air froid et concentré qui te va si bien. Le dos bien droit, tu écoutes les histoires De Sweeney, cet artiste un peu timbré mais plein aux as qui vous a choisit pour le représenter, tu sais que c'est une bonne chose pour le cabinet, mais d'un autre côté, tu sens qu'il va vous causer des problèmes. Il a quelque chose de vraiment bizarre qui émane de ce type et dans ses yeux, tu n'arrives pas à saisir cette lueur, c'est presque malsain. Tu te demandes quel avocat vous allez lui assigner et à vrai dire tu ne vois personne d'autre que Paul parce qu'il est hors de question que tu l'envoies avec Sophie, même si elle ne te parle plus, tu ne veux pas qu'elle côtoie cet homme, Joe penserait certainement la même chose que toi. Malheureusement pour le boulot vous ne pouvez pas faire grand chose, vous acceptez à peu près tout du moment qu'il y a un chèque sur la table, c'est comme ça. Tu accompagnes Sweeney dans ton bureau pour discuter des formalités au calme, loin de ce chahut, les juniors semblent réellement s'amuser et ils oublient pourquoi ils sont là. Ils feront moins les malins quand dans un mois vous allez faire partir quinze d'entre eux pour n'en garder que trois. Vous vous gardez bien d'en parler, mais c'est normal, les années précédentes lorsque vous avez parlé de tout ça, ils se sont tous lancé dans une guerre à celui qui bosse le plus pendant ce temps et ça a faussé vox choix. Là actuellement vous savez à peu près qui virer. Vous allez être infects pendant ce mois qui arrive et une semaine avant d'annoncer tout ça, vous allez les prévenir en disant que le choix est définitif et de toute façon, ils savent qu'ils ne peuvent pas tous prétendre à un poste, il n'y en a que trois. Trois bureaux disponibles et en attendant, il sont dans leurs bureaux communs à se bouffer les doigts. Sweeney te raconte le dernier scandale dans lequel il a été mêlé et ce qu'il n'a pas apprécié dans le cabinet qui avait prit sa défense, tu prends tout en note afin de ne pas faire les mêmes erreurs. Pendant ce temps, Paul fait signer deux autres clients, un couple de retraité qui bossaient dans les banques et Sophie, elle s'occupe d'Azraël... Elle croit que la jeune femme peut se remettre en état mais elle a clairement peur, elle était choquée de ce qu'elle a entendu de cette discussion sur le toit. Mais Sophie, elle est comme toi, elle cache tout, même si c'est difficile avec sa grossesse, ses émotions s'en vont dans tous les sens mais ce qu'elle va entendre là, ça va la décevoir, énormément. Elle présente Az à des invités qui ont proposé une affaire et... Sophie reste bouche bée devant des clients on ne peut plus surprit, ils s'en vont même, elle n'a pas le temps de les rattraper, elle s'occupera de ça plus tard, mais avant elle prend le bras d'Az et l’attire dans son bureau, fermant la porte derrière elle. « Are you out of your mind? What's going on? You can't say that like it's just civilities. » Elle se pince l'arrête du nez, frustrée. « We're going to do something and you have no choice to accept. I'm giving you a week, I can't do more, you're going to pull yourself together, go and see a therapist or whoever you want and I don't want to see you close to the office and you're going to come back with your resignation letter, to my office and you're going to tell me calmy if you're going to stay or not. » Elle s'approche d'elle et pose ses mains sur ses épaules. « Paul would have fired you without any questions, you know there's only three offices and you guys are 18. You had a spot, you had your place, don't screw it up unless you want something else. I know what happened with Oliver, he's a fucking idiot but it's the office here, keep it professionnal. If you don't want to work with him, it's easy, just say and you go with someone else, I can take you all the time no problem. » Elle se veut rassurante, mais elle ne peut pas cacher sa déception face à son comportement, elle espère que Paul n'aura pas vent de ça sinon il va se dresser contre elle et refuser sa présence dans un des trois bureaux. « If you really want that job, you have a week to prepare yourself for it, after, it's going to be too late. » Elle lâche ses épaules et se recule, lui laissant son espace personnel. Toutes les cartes sont entre ses mains.

Le coeur n'est plus Azraël, tu n'as plus le coeur à travailler, tu n'as plus le coeur à sourire. Pourquoi est-ce que c'est si compliqué d'oublier quelqu'un qui ne vous aime pas. Ou du moins, qui a prétendu vous aimer avant de prendre votre coeur pour en faire de la charpie, pour le déchirer en 1000 morceaux ? Pourquoi est-ce que c'est si compliqué et surtout, pourquoi est-ce que cela fait si mal de se dire qu'il vaut mieux oublier plutôt que de ressasser ? Tu ne veux plus ressasser Azraël, ça suffit, tu aimerais bien que ce soit si simple, mais tout ici te rappelle des souvenirs, son bureau, le tien, le toit, même l'ascenseur. Parce qu'ici, tu te sentais bien, tu te sentais apaisée dans cet endroit, sûrement parce qu'il était là, ou du moins, sûrement parce qu'il te donnait une foutue raison de te lever le matin, en plus d'avoir un travail qui te plaisait, tu avais le bonheur d'être à ses côtés. Et ça, ce n'était pas donné, il avait réussi à acquérir ta confiance petit à petit, marche après marche, alors que cette confiance avait été bousillé par ton ex. Il avait réussi à remodeler ton coeur et il avait tout gâché. Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Tu ne sais même pas ce qu'il faut écrire sur une lettre de démission, tu ne sais même pas si tu as bien fait. Mais tant pis, tu verras bien. Elle trône sur ton bureau, et tu la donneras lundi, certainement. Peut-être. Tu ne sais pas encore, tu ne réfléchis pas trop, tu n'es déjà plus dans ton état normal. Merci les cachets et l'alcool, tu sais que ça ne fait pas bon ménage, mais pourtant, tu l'as fait quand même. Tu es pathétique. Triste et pathétique. Tu ne contrôles pas les mots qui sortent de ta bouche quand tu dis que tu veux démissionner. Tu y pensais tellement fort que c'est sorti tout seul. Malheureusement et tu t'en veux de décevoir Sophie de la sorte. Tu n'y étais pas préparée. Quand elle t'attire dans son bureau, tu te pinces les lèvres « Sophie, I... » Tu voudrais lui dire que tu es désolée mais les mots te manquent, ton comportement est tout sauf tolérable, tu le sais. Tu l'écoutes parler, tu regardes tes pieds, honteuse. Tu as déjà prit rendez-vous avec ton psy pour la semaine prochaine, tu as besoin de lui parler, de te confier, de balancer de l'argent par les fenêtres parce que tout ce qu'il va faire, c'est augmenter la dose de tes anti-dépresseurs histoire de t'abrutir encore plus, toi, la droguée que tu es. « Do you really think that Paul is gonna offer me an office ? He hates me. I feel like I'm... I'm a disaster or something. Oliver is not an idiot... Maybe it was just my fault. And I've talked too fast. I don't want to leave the office. I'm just... overwhelmed. I hate that feeling, I hate that fucking hole in my heart. I just need some answers to go through my wasted heart. And he doesn't even want to talk to me. Come on, we're two grown ups and he acts like we're two teenagers. Tu regardes Sophie et tu lui souris faiblement, essuyant la larme qui vient de rouler sur ta joue. Tu t'humidifies les lèvres et tu prononces d'une voix faiblarde « Please, don't be rude with him. He truly appreciate you. And I know that he is sad without you. He needs you more than I do. You're his best friend Sophie. Now if you would excuse me, I'm gonna take a breath of fresh air on the roof to clean my thoughts. Tu sais à quel point Oliver apprécie Sophie et tu sais aussi qu'il ne pourrait pas agir correctement sans elle, alors t'essayes de recoller les morceaux entre eux à défaut de recoller les morceaux de ton coeur. Tu t'excuses alors auprès de Sophie et tu t'échappes de son bureau, tu remontes sur le toit prenant bien soin de bloquer la porte cette fois, après avoir croisé son regard encore une fois, ça fait toujours aussi mal. Puis tu ne sais pas pourquoi, mais tu lui envoies un stupide sms. « I might gonna leave this office. I mean forever. I know that you don't care. But I can't deal with that wasted heart without answers. I'm sorry. Et puis tu attends, une réponse qui n'arrivera sûrement jamais.

Sophie a toujours su donner de très bons conseils, depuis qu'elle est parmi-nous elle est la neutralité, cette logique dont vous avez besoin, mais aussi ce côté maternel qui vous rend un peu plus humains Paul & toi. Vous avez besoin d'elle comme elle de vous, vous êtes un trio parfait. Certes, elle est moins proche de Paul que de toi, mais elle le connaît quand même et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle n'est pas sa meilleure amie, la personnalité de Paul est tranchante, soit ça passe, soit ça casse. Il ne connaît pas le juste milieu, c'est oui ou non et c'est immédiat. Si Az avait lancé cette réplique au sujet de sa lettre de démission devant Paul, il aurait tourné ça à l'humiliation pour elle. Il ne supporte pas les gens qui mettent les sentiments au dessus de tout, c'est une faiblesse à ses yeux. Toi tu les tolères, tu ne dis rien tant qu'on ne t'embête pas et puis Sophie, elle les aime ces gens là, elle s'en occupe. Trois personnes pour trois réactions différentes. C'est grâce à ça que vous fonctionnez bien et ça, même si Sophie ne t'adresse plus la parole, au niveau du travail, tu sais qu'elle va te faire confiance, elle va te traiter comme un collègue lambda. Tu ne peux pas lui en vouloir, tu apprécies même qu'elle ne fasse pas un scandale devant tout le monde. Tu attends toujours le moment où elle va te prendre en quatre yeux afin que tu t'expliques mais tu sais que ça va aller, avec le temps tous les deux, ça va revenir, vous êtes des adultes. Elle a horreur des histoires comme ça, elle ne pourrait pas supporter que Joe aille ailleurs par exemple mais elle a besoin de temps et tu vas le lui en donner. En attendant, elle a des conseils à offrir à Az. « Paul hates you, probaby he doesn't like a lot of people but, your work is one of the best and if Paul likes something it's perfect work. Even if as a human, he hates you, as a worker he will respect you, you don't have to worry about that. You don't have to be friends with your collegues, we're not at school anymore. » Elle marque une nouvelle pause avant de reprendre, une dernière fois, lui offrant tout ce qu'elle sait et surtout, réagissant à ses derniers mots. « Don't do anything for him, I can deal with that. It's not your business sweety. Focus on yourself for this week and come back to us in a good shape if you want to fight for your place. Don't talk to him unless it's for work and as far as I know him, he will do the same if he feels you're ready for it, if not, he will stay back as usual. Trust me, you don't need those answers, they will hurt more than you think, do not seek them now, it's way too soon... » Elle lui lance un regard sérieux mais pas méchant absolument pas, Sophie elle connaît les ruptures, elle sait que courir après quelqu'un pour des réponses, c'est bien plus que ça. Azraël est encore bien trop éprise par Oliver et ça finira encore plus mal. Toi de toute façon, tu ne parleras plus de vous, tu vas l'enterrer parce que ça te fait bien trop mal et tu te dis que c'est de ta faute tout ça, parce que tu n'as pas voulu te battre pour vous deux, tu as abandonné lâchement face à son père trop insistant, trop fort pour toi. Tu restes dans ton bureau, apportant les dernières signatures au contrat de Sweeney quand ton téléphone se met à vibrer dans ta poche, tu ne regardes pas immédiatement mais lorsque tu vois la destinataire, tu hésites, tu vois le message sur l'écran mais tu le supprimes d'un geste rapide, tu ne veux pas avoir à le lire encore et encore et tu refuses de lui donner ce qu'elle veut et rentrer dans son jeu. Tu ne connais pas les ruptures, tu en as vécu une seule marquante et elle a été rapide, les autres, tu étais trop jeune, insouciant, c'était vite fait bien fait. Mais tu uses la logique au dessus de ce que tu ressens, elle a besoin de temps pour elle et tu le sais, c'est encore trop frais et elle réagit encore pire que tu l'avais imaginé, tu aurais préféré la haine, ça aurait été bien plus simple que de la voir jouer avec le feu, avec sa santé. C'est difficile. Tu laisses Sweeney sortir de ton bureau tout sourire et rejoindre la petite soirée, ce que tu fais aussi après quelques minutes au calme dans ton bureau. Tu rejoins Paul et Sophie arrive à son tour, pas un mot envers toi, tu peux tenir et vous discutez du boulot, c'est plus simple.