Food fight! [Selina]

Food fight!

Parker & Selina

Je m'emmerde. Le temps passe tellement lentement quand on est en congé! C'est la merde! Je déteste ça! Disons que je préfère de loin travailler comme une brute à longueur de journée que de perdre mon temps à chercher quoi faire de ma peau! Il n'en reste que j'suis là. Assied dans le divan du salon à compter les tuiles du plafond. Les secondes passent ...Les minutes ...Les heures, peut-être! et soudain, je sens mon ventre se mettre à gargouiller. Merde. Déposant ma main sur celui-ci à la manière d'une femme enceinte, je regarde l'heure. Um. Selina ne devrait pas tarder à revenir! et si je faisais des biscuits, en attendant?

Décidé, je me relève avant de marcher vers la cuisine d'un pas décidé. Je sors ensuite la farine, le lait, les oeufs et les pépites de chocolat avant de déposer le tout sur le comptoir et les regarder. Okay. Il y a seulement un léger petit problème. J'ai aucune idée de comment on fait des biscuits! Croisant mes bras, je réfléchi. Ça ne doit pas être sorcier, quand même! Non? Alors j'allume le four à 350F pour ensuite sortir une tôle ronde (que nous prenons principalement pour la pizza) et un bol. Je mélange tout les ingrédients en même temps dans celui-ci à l'aide d'une grosse cuillère en bois ...et devient légèrement à bout de souffle à force de brasser.

Reprenant mes forces, j'essuie mon front (en y laissant une grosse trace de farine) quand tout à coup, j'entends la porte s'ouvrir. Heureux de savoir ma coloc enfin revenue à la maison, je cri «DANS LA CUISINE!!!» en commençant à faire quelques petites boules de pâte sur la tôle. Okay, mon mélange semble un peu trop ...Liquide mais on s'en fout. Je suis certain que mes biscuits seront les meilleurs au monde, malgré tout!

Food fight!

Parker & Selina

La journée avait été longue. Nana l'avait passée à plancher sur des pancartes et slogans pour une manifestation prévue ce week-end. Le fait qu'elle y prenne plaisir n'enlevait rien à la tâche titanesque que cela pouvait bien représenter. N'est pas militant qui veux mais elle ne pouvait se plaindre quand c'était son choix de s'y investir ainsi corps et âme. Elle traînait sa carcasse à travers les étages, les bras chargés des commissions qu'elle était passée prendre au supermarché. Ce n'était pas forcément à son tour de faire les courses mais le seuil de remplissage du frigidaire et des placards avaient atteint un niveau critique. Il faut dire qu'entre Parker et elle, la bouffe ne traînait jamais bien longtemps dans l’appartement. Ils n'étaient pas des êtres-humains mais des ventres sur pattes et elle avait toujours trouvé la vision d’un frigo vide, des plus tristes. Selina avait à peine le temps de d’accrocher ses clés sur le clou mural dans l’entrée prévue à cette effet qu’elle entendit la voix de son colocataire. Et si elle avait eu un doute quant à la provenance de sa voix, elle n’en eut plus aucun après avoir déchiffrer ce qu’il lui disait.

Dans la cuisine? La belle africaine se débarrassa de sa veste en cuir et c’est avec les sourcils froncés et ses bras toujours chargés qu’elle le rejoignit. Sur son visage, au delà de la perplexité, on pouvait presque y lire de l’inquiétude. Parker ne cuisinait pas. Il ne savait juste pas. Et ça, depuis le temps qu’elle vivait avec lui, elle avait bien fini par l’apprendre. Parfois, à ses dépends. Elle déposa les courses sur la table à manger et s’approcha de lui pour jeter un coup d’œil par dessus l’épaule du jeune homme. Bien qu’elle se mit sur la pointe de ses pieds pour avoir une meilleure vue, impossible de savoir ce qu’il essayait de préparer. « Qu’est-ce que tu nous prépares de bon? », clairement, ça n’avait pas l’air bon du tout. Mais elle n’était pas du genre à juger quoique ce soit par son apparence. Elle tendit alors le doigt pour récupérer un peu de pâtes dans son saladier pour le porter à ses lèvres. « Oh putain, c’est dégueulasse ! », tellement, en fait, que ça l’avait presque surpris à quel point.  Tellement, qu'elle n'avait su empêcher les mots de franchir la barrière de ses lèvres et elle s'était mis à rire, à gorge déployée en apercevant finalement le visage enfariné de son colocataire. Elle avait déjà sortie son iphone pour prendre un souvenir de cet instant qu'elle jugerait probablement, éternellement mémorable.