This is a wild game, game of survival. Ft Chip

This is a wild game, game of survival.

Chip & Selina

Son mégaphone à la main, elle n'avait pourtant pas besoin de vociférer mais comme à chaque fois, elle avait un message à faire passer et si on l'entendait, elle voulait par dessus tout, qu'on l'écoute. Elle, mais aussi toute ces personnes qui marchaient derrière elle pour défendre avec vigueur la force de leurs convictions, leurs opinions. Aujourd'hui, c'était pour la Femme avec un grand F. Pour l'égalité, la liberté de celle qui sont toujours opprimés. Les siècles avançaient, les années augmentaient et pourtant, on ne pouvait toujours pas mettre la femme au niveau de l'homme. C'était honteux. Signe alarmant de ce monde qui n'avait évolué que pour subir une décroissance. Le poing levé, rythmant ses mots, donnant de la puissance à son slogan. Du moins, c'était ce qu'elle aimait croire. Impossible pour elle de croire que ce qu'elle faisait n'avait aucun impact sur le monde qui l'entourait. Ce monde était le sien, le leur, le votre. Et tout le monde avait le droit au chapitre, tout le monde avait une voix qu'il ne tenait qu'à chaque individu de faire entendre. Mais ce n'était pas toujours facile, pas toujours simple et très certainement pas sans risque. La belle brune laissa échapper son porte-voix des mains, le souffle momentanément coupé. Ses mains étaient allés panser ses côtes après le coup de coude qu'elle venait de s'y prendre. La foule de personne devant qu'elle, tous reculaient soudainement et elle se retrouvait bloquée entre cette mare de personnes. Incapable d'avancer, de reculer et encore moins de s'en extirper. Nana n'avait aucun mal à deviner ce qu'il se passait. La police poussait devant et les protestants, derrière. Et elle, prisonnière de cette mêlée dense d'êtres-humains. L'étau se refermait rapidement autour d'elle et la panique montait avec cette même vitesse. Selina n'était pas grande, elle n'était pas épaisse ou musclée. Ses bras avaient beau essayer de se frayer un passage, elle avait beau jouer des coudes et des mains, elle ne parvenait pas à grand chose. Respirer, devenait difficile alors qu'elle sentait des corps rigides et transpirants tout autour du sien. Elle aurait appelé à l'aide mais elle ne savait même pas quoi dire. « Pitié, laissez-moi sortir ! », mais il n'y avait pas d'issus. Ils étaient tous sur le même bâteaux.

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