Une petite soirée au concert ==> Feat Elena Braxton

près m’avoir tendu l’une des deux bouteilles d’eau qu’il venait d’acheté, Yohann m’indiqua que le début du concert était un peu retardé en raison du fait qu’un des membres n’était pas encore arrivé. J’ignorais de qui il s’agissait, car il était cinq. Sans doute s’était-il retrouvé pris dans les embouteillages, plutôt fréquents en cette période de l’année. Ce n’était pas grave, après tout, nous étions deux, donc, c’était l’occasion idéale pour parler un peu de nos vies. D’autant que, jusqu’à présent, nos rencontres, quoique furtives, avaient toutes eux lieu sous le sceau du hasard. Aussi, je lui demandais aussitôt comment ça se passait à l’hôpital. Ce n’était pas de la curiosité mal placée, j’avais vraiment envie de le savoir. Ma question sembla le surprendre, je m’en rendit tout de suite compte à la tête qu’il fit et je pouffais aussitôt de rire. Ce n’était pas du tout pour me moquer, j’avais vraiment conscience que cette question était étrange dans ma bouche. Mais, j’avais changé, était-ce si difficile à accepter pour mes proches ? Je n’étais plus la Elena Braxton qui se fichait de tout et de tout le monde, j’étais une nouvelle Elena, une Elena qui s’inquiétait de savoir ce que pensait les autres et dont le monde ne tournait pas que pour sa petite personne. « Et tu as réussi ? » que je lui demande alors comme il m’explique avoir enfin terminé ses examens. « Vu ton sourire, je suppose que oui ! » ajoutais-je ensuite. Puis, il me demanda ensuite ce que je faisais dans la vie. « Je tiens un blog et une chaîne YouTube sur la mode et la beauté en général ! » que je réponds tout en me doutant que ça ne l’intéresserait qu’à moitié et pour cause, la beauté, c’était surtout une affaire de filles. « Ça commence à bien fonctionner et je me demande si je ne devrais pas entreprendre des études d’esthéticienne ! » poursuivais-, songeuse. « Mais, j’hésite, l’école, ce n’était pas vraiment mon truc, alors je ne sais pas si j’arriverais à aller jusqu’au bout ! » repris-je alors.

e m’étais surprise moi-même de poser la question. Mais, je l’avais naturellement, sans réfléchir. Pas parce que je me sentais obliger de faire la conversation. Si je n’avais pas envie de passer cette soirée avec lui, jamais je ne lui aurais parler de ce concert. Alors certes, à la base, je devais m’y rendre avec ma cousine, mais comme elle était partie et que les places n’étaient pas remboursables, c’est à Yohann que j’avais pensé. Pas à quelqu’un d’autres. Ce n’était pas une demande au hasard, je ne me voyais pas y aller avec quelqu’un d’autres. Et, il aurait pu refuser, je l’avais proposé juste comme ça, sans l’obligé à quoique ce soit. Il avait du s’en rendre compte, même si j’étais toujours un peu superficielle, je n’étais plus la même fille. Je n’étais plus cette fille méchante et manipulatrice que j’avais pu être dans le passé. « Et tu en a encore pour combien de temps ? » lui demandais-je, ensuite, comme il venait de me dire qu’il avait réussit ses examens et qu’il était désormais résident. Je n’avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait bien vouloir dire, mais, par crainte de passer pour une imbécile, je préférais me taire. « Tu veux être chirurgien ? » le questionnais-je encore, curieuse. Quoique non, ça n’était pas de la curiosité, je me rendais compte que j’avais vraiment envie de le savoir. Tout comme, lorsque, après avoir évoqué la possibilité d’être esthéticienne ou vendeuse, je me rendais compte que c’était vraiment ce que je voulais. Comme quoi, tout arrive ! « En alternance ? » répétais-je. « Je suis bête, je ne savais pas que c’était possible, il faudrait que je me renseigne ! » avouais-je, en me tapant le front du plat de la main, comme pour appuyer mes dire. C’est vrai, je m’étais focalisé sur l’école, sans penser une seconde au fait qu’il pouvait y avoir une alternative. Une alternative qui m’éviterait d’avoir à retourner sur les bancs de l’école. Ouais, il faudrait que me renseigne, c’était une bonne idée. Rien ne dit que ça marcherait, mais si je ne tentais rien, je ne le saurais jamais !

ontrairement à ce beaucoup pourraient penser, je ne lui pose pas toutes ses questions juste pour meubler le silence en attendant que le concert ne démarre. Je pose toutes ses questions parce que je suis curieuse et parce que j’ai vraiment envie de savoir. Même si, je dois dire que je ne comprends pas grand-chose à ce qu’il me dit. Tout ce que j’ai retenue c’est qu’apparemment, il en a encore pour cinq longues années d’études. Et que, pendant ces cinq années, il choisira dans quel domaine il envisage de se spécialiser. J’ai compris qu’il en était au tout début de ce qu’il appel ses années de résidence ; terme que je ne connaissais pas du tout ; alors il avait bien encore le temps de se décider. Chirurgien n’était qu’une option parmi tant d’autres. « Cinq ans ? Je suis impressionnée ! » sifflais-je entre mes dents. Je le trouvais bien courageux, parce que moi, personnellement, je ne pourrais jamais étudier aussi longtemps. Il faut dire aussi qu’en dehors de la mode et de la beauté, je n’avais pas beaucoup de centres d’intérêt. J’étais gourmande, je l’admet, mais de là à devenir chef, non ! J’aimais le cinéma, mais pour autant, je n’irais pas bosser dans ce genre de milieu non plus. J’étais plutôt difficile il faut le reconnaitre. Mais, avec ma chaine, j’avais trouvé quelque chose qui me plaisait. Donner des conseils beautés, faire des tutoriels, c’était mon truc. Voilà pourquoi, la possibilité de faire des études de coiffure et d’esthétique m’avait effleurer l’esprit. Mais voilà, je n’avais pas franchement envie de m’enfermer à nouveau dans une salle de classe. Je me doutais bien qu’étant désormais adulte, ça ne serait pas dans un lycée, mais plutôt dans un centre de formation, mais je n’avais jamais penser faire ça en alternance et cette possibilité changeait tout. J’avais finalement eut raison de lui poser des questions, sinon, jamais je n’aurais oser parler de ce que je pensais, de ce que je voulais. « Je me renseignerais ! Il doit bien y avoir un centre dans le coin ! » que je réponds, avec enthousiasme. Une chose est sûr, je n’allais pas parler de ça avec mon frangin. Je n’avais pas tellement apprécier le » cadeau empoisonné » qu’il m’avait fait en m’offrant ce week-end shopping ou au final, seul une personne s’était montrer plutôt sympathique envers moi, les autres, ce n’était que des vieux. Alors oui, je me doutais bien que si j’entreprenais de faire une formation d’esthéticienne et de coiffeuse, des vieilles, j’allais en voir en pagaille, mais ce n’était pas pareil. Pas vraiment.

n dehors de la mode et de la beauté, je ne connaissais pas grand-chose. Il faut dire aussi que je ne m’intéressais pas à autre chose. Pas vraiment. J’étais une fille vraiment très difficile. Je ne mangeas pas n’importe quoi, même si je n’avais pas un appétit d’oiseaux. Je n’aimais pas lire et j’allais rarement au cinéma. Pas parce que je n’aimais pas ça, mais parce que je ne connaissais pas grand monde qui apprécie autant que moi les comédies romantiques. J’étais tout sauf une romantique et pourtant, je ne jurais que par ce genre de film. C’était assez amusant quand on y songe. Voilà pourquoi j’avais bien du mal à concevoir qu’on puisse vouloir faire de longues études. Mais, après ses explications, je trouvais ça plus logique. Il aimait ce qu’il faisait donc il ne voyait pas le temps passé. C’est quelque chose qu’effectivement, je pouvais comprendre puisque je pouvais passé plusieurs heures dans les magasins sans avoir la moindre conscience du temps qui passait. Je ne pouvais donc qu’approuvé ses paroles, même si son cas et le mien étaient totalement à l’opposé l’un de l’autre. « Oui, je sais ce que c’est ! » que je réponds avec un petit rire. Je n’allait pas non plus m’éternisé sur le sujet, car ça restait différent mais oui, je voyais bien ou il voulait en venir. Comme il me demandait ce que je faisais de mon côté, j’avouais avoir envie d’enfin faire quelque chose de ma vie. Quelque chose qui serait plus lucratif que mes vidéos en ligne, on est bien d’accord. Et l’idée de faire ce que je voulais par alternance était plutôt alléchante. J’allais reprendra la parole, pour faire suite à ces derniers mots, mais la lumière commença à s’éteindre et la musique à résonner alors mes paroles se perdirent dans le néant. « Je me renseignerais dans la semaine ! » que je dis, sans avoir la certitude qu’il est plus m’entendre. La première chanson commença et je ne pensais déjà plus à cette conversation, trop occupée que j’étais à entonner les paroles que je connaissais par cœur.

l avait raison, le plus important était de faire ce que l’on aimait faire. On voyais bien des gens faire des choses qu’ils n’aimaient pas vraiment juste parce qu’ils n’avaient pas le choix. Alors quand on avait le choix, il fallait en profiter. Moi, ce n’était pas le manque d’argent qui m’empêchait de faire ce que je voulais, c’était la motivation. Je n’ai jamais aimer l’école. Je n’étais pas une mauvaise élève pourtant, mais je détestais ça. Je détestais tellement que je faisais le minimum, juste ce qu’il faut pour passer en classe supérieur. Les commentaires de mes professeurs étaient toujours les mêmes, Elena n’exploite pas toutes ses capacités, elle est capable de bien plus. Mais voilà, moi, à l’école, je voulais être populaire, pas ringarde. Or, c’était comme ça qu’étaient vus les bons élèves. Alors j’avais toujours mis un point d’honneur à en faire le minimum, à faire semblant d’être stupide, alors que j’étais loin de l’être. Et ça marché ! J’ai eu ce que voulais, j’étais heureuse. Mais, j’ai grandis depuis et désormais, ce n’est plus ce que je cherche. J’ai mis longtemps à le comprendre, mais je suis comme tout le monde, je veux une situation, je veux que mon père soit fière de moi et que mon frère cesse de me prendre pour une poupée Barbie ou un boulet. Yohann avait raison, l’alternance était une option intéressante dans mon cas alors j’allais chercher de ce côté si. Pour la première fois de ma vie, j’avais un objectif, ça me faisait tout drôle. Le premier ; enfin le deuxième serait plus juste ; à le savoir serait mon frère. Liam allait en tomber le cul par terre quand il saurait ce que j’avais l’intention de faire. Bon, à coup sûr, il se payerait ma tête parce que ça avait encore un rapport avec la mode. Mais, je n’allais pas devenir libraire alors que j’ai horreur de la lecture ! Notre discussion prit ensuite fin lorsque le concert démarra. J’avais envie de faire pipi. La faute à l’eau que j’avais bu ! Mais, j’allais me retenir. J’en étais capable. Au bout de quelques chansons, je demandais « ça te plait ? » à Yohann.