Une petite soirée au concert ==> Feat Elena Braxton

n dit toujours que lorsque l’on redoute quelque chose plus que tout, le temps passe anormalement vite, et qu’au contraire, lorsque l’on attend quelque chose avec impatience, le temps semble s’arrêter, tant il s’écoule lentement. Je viens d’en faire l’amer expérience. J’ai pourtant lancer cette proposition de sortie sur un coup de tête, en me disant qu’il n’accepterait pas, mais il a dit oui et depuis, je suis excitée comme une puce, incapable de tenir en place. J’ai dévalisé les magasins pour me calmer, mais ça n’a eut que l’effet contraire, soit celui de me rendre encore plus les nerfs. J’ai même envoyé bouler mon meilleur ami au téléphone, il me parlait d’une agression qu’il avait évité, mais j’avais tellement la tête ailleurs que je n’arrivais pas à trouver le sujet de conversation intéressant. Fort heureusement, je me suis excusé en lui téléphonant avant d’aller me coucher. Mais voilà, le jour du concert est arrivé et maintenant, l’excitation est retombée pour laisser place à la crainte. La crainte que ça ne se passe bien. Je ne sais vraiment pas pourquoi je me prends la tête à ce point alors que ce n’est pas mon genre. Généralement, je prends tout à la légère ; sauf s’il est question de mode et de blessure ; mais je ne me prends jamais la tête pour un rendez-vous. D’autant que c’est en tout bien tout honneur. Raa, c’que ça m’énerve ! Bref, nous verrons bien dans quelques heures … quand le temps aura décider de reprendre un rythme normal. En attendant, ça fait bien deux ou trois heures ; j’ai perdu le compte ; que j’essaye de me préparer, mais sans succès. J’ai contacté ma cousine sur Skype pour qu’elle m’aide à sélectionner des tenues, mais elle a dû s’absenter peu après, et je me retrouve avec la totalité de mon dressing étalé sur le lit pas la moindre idée de ce que je dois faire. J’ai d’abord essayé une robe blanche avec des ballerines, ça fait trop sage. J’ai opté pour une robe noire près du corps avec des escarpins à talons, mais ça me donnait l’air d’une fille de joie. J’ai ensuite enfilé un short en jean avec une tunique et des sandales, mais j’avais l’impression de sortir d’un épisode de That 70’s show. Et maintenant ? Maintenant, je suis assise en petite culotte au milieu d’un tas de fringues et toujours aucunes idées de ce que je dois faire. C’est rageant ! Seulement, le temps presse … Et quand je me rends un peut avant sept heures que je n’ai toujours pas trouver la tenue idéale, je me décide à prendre la dernière que j’ai tenté, à savoir le short en jean, la tunique et les sandales, puis je file sous la douche. Lorsque j’arrive sur place, au moment même où je sors de la voiture de mon père, je reçois un texto de Yohann, lui aussi vient d’arriver. Je souffle un bon coup, inutile de stresser. Puis, je le rejoins bien vite. « Salut ! » que je dis, en m’approchant de lui.

ui, la soirée allait bien se passer. Je ne vois vraiment pas pourquoi j’en faisais toute une montagne de stress. Je n’étais pas comme ça d’ordinaire. J’avais toujours pris les choses telles qu’elles venaient et jusqu’à présent, cela ne m’avait pas trop mal réussit. Et puis, je n’étais plus la reine des garces que j’avais pu être à l’époque. Bien sûr, je disais toujours ce que je pensais, parce que c’est toujours mieux d’être honnête, mais je n’étais plus méchante. J’avais changé et dans le bon sens, on ne pouvait pas en dire autant de tout le monde, malheureusement. On se salut. On dirait deux adolescents boutonneux lors de leur premier rencard. Il ne fait pas froid, mais je me dis qu’il aurait été tout de même plus judicieux de ma part de prendre une veste ou un gilet, ce que je n’avais pas fait, bien évidement. Il y a quelque temps encore, j’aurais fait demi-tour pour aller en chercher une, quitte à nous mettre en retard et à louper le début du concert, mais aujourd’hui, ça ne me traversait même pas l’esprit. « Mieux que l’autre soir, et toi ? » répondis-je, lorsqu’il me demanda comment ça allait, avant de lui retourner la question. Ce soir-là, j’étais plutôt déprimé à cause du déménagement de ma cousine à l’autre bout du pays et lui, il n’avait pas l’air très en forme non plus, bien que je n’ai pas su pourquoi. Il faut dire aussi que je n’avais pas poser la question, peut-être aurais-je du ? J’avais encore tellement de progrès à faire, mais j’étais sur la bonne voie. Tout en discutant de choses et d’autres, nous avançâmes vers l’entrée, nous avions l’air d’être parmi les premiers arrivés, mais d’autres personnes commençaient à se presser vers l’entrée. Ce n’est pas un groupe très connu, alors je ne m’attendais vraiment pas à une telle foule. Mais c’était pour eux en tout cas. Alors que nous approchions des portes, Yohann me fit un compliment. J’en étais surprise, mais ne le montra pas. « Merci, toi aussi ! » que je réponds. « Enfin, pas « jolie », mais élégant ! » me rattrapais-je, comprenant ma bourde.

arfois, échanger quelques banalités, c’est la meilleure des choses à faire pour engager une conversation ou pour la relancer. Dans notre cas, il ne faisait aucun doute que nous étions nerveux tout les deux. Chose tout à fait étonnante, puisque nous nous connaissions déjà. Mais, j’avais un sacré passif et il s’en souvenait très bien. J’avais beau avoir changé, je ne pouvais effacer toutes les horreurs que j’avais pu dire ou faire dans le passé, comme par enchantement. J’étais bien placée pour savoir et pour dire que la magie, ça n’existe pas. Enfant, après la mort de ma mère, j’avais très longtemps fait des vœux pour qu’elle revienne. Je ne saurais dire avec exactitude combien j’avais pu en faire en tout, je croyais qu’elle était partie en voyage, mais qu’elle reviendrait. J’avais mis des mois avant de comprendre que c’est un voyage sans retour. C’est après que j’ai compris que je suis devenue la garce que j’étais. Pour me protéger de la souffrance d’un nouveau départ. Sauf que, on ne peut jamais savoir comment sera l’avenir. Et, à force de me montrer odieuse envers les gens qui pouvaient avoir de l’affection pour moi, je n’ai pas vu que l’une des personnes dont j’étais la plus proche, pouvait, elle aussi, partir. Encore une fois, il m’a fallu me remettre en question. D’une certaine façon, il faut remercier ma cousine d’avoir déménager. Sans ça, je crois que je serais rester cette garce sans cœur que j’étais avant. Et je n’aurais jamais proposé à Yohann d’aller à ce concert, puisque j’y serais aller avec elle. Mon frère croit en ce que l’on appelle le Destin. Mais, pour moi, ce ne sont que des conneries. Ou alors, encore une fois, je ne cherche qu’à me protéger, je n’en sais rien. En tout cas, je ne pense pas que ça soit le Destin qui est remis Yohann sur mon chemin, mais plutôt ce que l’on appelle, une coïncidence. Je ne joue pas sur les mots, je suis réaliste, c’est tout. « On s’est parler sur Skype, cette après-midi ! » que je réponds, lorsqu’il demande si j’ai pu parler avec ma cousine. Il est vrai que je lui en ai parlé, il est d’ailleurs le seul à qui j’en ai parlé. C’est comme le concert, j’aurai pu demander à n’importe qui de m’accompagner, mais Yohann est réellement la première personne à qui j’ai pensé. « Je suis contente que tu es aimé. Je ne les ait jamais vu en concert, mais d’après ce que l’on m’a dit, ils dépotent ! » dis-je alors qu’il m’indiquait avoir écouter quelques chansons du groupe pendant la semaine. Nous entrâmes peu de temps après dans la salle et allâmes nous installer. « Il fait une chaleur là-dedans ou ça vient de moi ? » m’exclamais-je soudain, morte de chaud. Moi qui craignais d’avoir frais car je n’avais pas pris de veste, c’était finalement tout le contraire. Comme quoi, j’avais finalement eu raison de choisir cette tenue plutôt qu’une autre.

e dois avouer que depuis que j’avais croisé Yohann dans le parc ; c’était quand déjà ? Il y a un moment en tout cas ; je n’avais plus eu de sortie avec un garçon. J’avais bien essayé de séduire quelqu’un dans une soirée, mais ça avait été un bel échec et depuis, je m’étais tenue à carreaux. En fait, n’en déplaise à mon frère, mais j’avais bel et bien changé. Être tel que j’étais avant ne m’intéressait plus. J’avais grandi d’un coup et j’avais désormais besoin de stabilité. Oh, j’étais toujours autant passionnée par la mode, ça, ça ne risquait pas de changer, mais je ne voulais plus me montrer désagréable dès que l’on me tendait la main. Je ne voulais plus fuir les gens. Il m’en avait fallu du temps, mais si c’était pour le mieux, quelle importance ? Ce qui comptait, c’était que j’ai enfin pris conscience, qu’à force d’agir comme la pire des garces, je finirais toute seule. La vieille fille aigrie entouré d’une multitude de chats. Je ne voulais pas être cette fille-là. « Oui, j’suis contente, ça m’a fait du bien de lui parler ! » que je réponds avec un sourire sincère. Nous parlons ensuite du groupe, ils ne sont pas encore connu dans le monde entier, mais en tout cas, en ville, ils ont déjà réussi à se faire un nom. Un peu comme moi avec ma chaine YouTube. Elle commence à bien marché, mais ça n’est pas encore la chaine dont tout le monde parle. Un jour peut-être. Je n’en sais rien. A dire vrai, je ne sais même pas si c’est ce que je veux. Je commence à me dire qu’éventuellement, je pourrais trouver un travail de vendeuse dans une boutique de fringues ou une parfumerie. Je sais, ça surprend ! « Même sans ça, on peut passer une bonne soirée ! » que je dis avec un autre sourire, taquin cette fois-ci. Après tout, c’était la vérité, nous pouvions passer une bonne soirée, même si le groupe n’était pas bon en concert. Mais, je restais persuadé que ça ne serait pas le cas. Leurs chansons sont géniales, alors elles le seront forcément tout autant en live. Enfin, c’est comme ça que je vois les choses. Au bout de quelques minutes dans la salle, je me plains qu’il fait trop chaud. Je dois sans doute être la seule, car pour Yohann, c’est supportable. « Je ne suis pas contre une bouteille d’eau, mais je peux aller la chercher, ne t’embête pas ! » que je lui dis. Une réponse surprenante dans ma bouche, car, d’ordinaire, j’aurais sauté sur l’occasion. Mais, me servir des gens, ce n’était plus « moi ».

ade était la première personne dont l’absence me manquait vraiment. En dehors de ma mère, bien sûr. Mais ce n’était pas pareil. Pas vraiment. Certes, il s’agissait d’un membre de ma famille ; ma cousine en l’occurrence ; mais ça n’était pas pareil. En dehors de Jade, je n’avais jamais vraiment eut d’amie. Du moins, des personnes en qui je pouvais vraiment compter en cas de coup durs. Des amies, j’en avais eut à la peille, mais compte tenu du fait que je les considérais comme telles que lorsque j’avais besoin d’elles, je ne pense pas que l’on pouvait parler d’amies. J’avais vraiment agit de la pire des manières qui soit, mais je ne pouvais pas effacer le passer. Je pouvais seulement faire en sorte que les gens comprennent que j’avais changé, que je n’étais plus cette fille-là. Il y avait encore du chemin à faire, mais dans l’ensemble, j’étais en bonne voie. Enfin, je crois. Yohann avait raison, ce n’est pas distance qui sépare les gens, plutôt le temps qui passe. Il me semble qu’il avait dit quelque chose de ce genre lorsque l’on s’était croisé dans ce petit bar et qu’il m’avait sauver la mise. La conversation se poursuivie plutôt joyeusement, et surtout, simplement. C’est drôle quand on sait comment les choses avaient commencés, il y à quelques mois de cela. Je finis par me plaindre de la chaleur, mais je dois reconnaitre que j’étais la seule. Mais, il faut bien le dire, j’avais tout le temps chaud. Même par moins cinq degré dehors, je trouvais le moyen de me balader en t-shirt, simplement parce que je n’aimais pas les pullovers et les manteaux. Bien que j’ai signalé à mon ami que je pouvais aller me chercher de l’eau, il ne m’en laissa pas la possibilité et se leva pour y aller. La salle n’étant pas encore pleine, il ne partit pas longtemps. « Merci ! » lui dis-je avec un sourire avant de prendre l’une des deux bouteilles. Il m’indiqua ensuite qu’il venait d’entendre dire qu’il y aurait du retard car l’un des membres du groupe n’était pas encore arrivé. Je haussais les épaules. Ce n’était pas si grave. Il y a encore quelques mois, sans doute qu’une telle annonce m’aurait mise hors de moi, mais désormais, je me rendais compte que ce genre d’attitude était stupide et complètement immature. Il y avait du retard, mais ce n’était pas de leur faute. Il y avait mille et une raisons possibles à ce retard. « Ce n’est pas si grave ! Alors, ça se passe bien à l’hôpital ? » que je finis par lui demandé, curieuse.