Le chant des dauphins (Micah)

Chose surprenante, surtout pour les gens qui me connaissent vraiment bien, j'avais envie d'en savoir plus, aussi,je demandais au jeune homme s'il y avait d'autres dauphins dans le parc. Je supposais que oui, mais comme Sammy était le seul que j'avais sous les yeux, on ne pouvait me reprocher de me poser la question. Micah me réponds qu'il y en avait cinq en tout et, joignant le geste à la parole, il se mit à siffler et un autre dauphin s'approcha du bord du bassin. Une nouvelle fois, mon visage s'éclaira. Il était plutôt rare que je sourisse franchement, mais face à ces animaux, je me sentais vraiment comme une gamine qui se réveille le matin et découvre que le jour de Noël est avancé dans le calendrier. Il m'expliqua qu'il se prénommait Finot et que les deux dauphins que j'avais sous les yeux étaient ceux avec qui il travaillait principalement. Dommage que je ne puisse pas voir les autres, mais ce n'était qu'un détail. Je savais qu'il n'était pas donner à tout le monde de voir des dauphins d'aussi près et je me savais chanceuse. "D'accord. Et il y a déjà eut des naissances ?" je demande ensuite, passionnée. Bien des gens étaient contre les parcs animaliers, parce que les animaux étaient en captivité, mais moi, j'avais conscience que c'était le seul moyen qu'il y avait pour éviter qu'une espèce ne disparaisse totalement. Alors, si les animaux arrivaient à se reproduire dans les pars, c'était gagner. Évidemment, c'était triste de les savoir enfermer, mais c'est comme ça. "Oui, je m'en doute bien ! En tout cas, ce parc est magnifique !" dis-je, finalement. Je regrettais de ne pas y être aller plus tôt, mais rien ne m'empêcher d'y retourner aussi souvent que j'en avais envie.

 « C'est arrivé auparavant, mais je n'ai pas eu le chance d’y assister. » Voici comment je répondis à la question d’Elena, en toute sincérité. Non pas que j’étais absent du travail ou quoi que ce soit du genre, au contraire, le cas échéant, je serais probablement le premier à être mis au courant, le premier à intervenir, puisqu’associé aux soins des dauphins. Naturellement, j’aurais de l’aide s’il arrivait quelque chose, mais il n’en demeurait pas moins que j’étais le plus familier. Si je n’en avais pas vu, c’était parce qu’il n’y en avait pas eu depuis que j’étais arrivé, ce qui ne faisait pas très longtemps quand on y pensait. Et puisque c’était un parc fermé, il y avait un plus grand contrôle des conceptions et naissances, histoire d’éviter une surpopulation ou des séparations inutiles. Après, qui sait, un jour, j’aurais la chance de voir ça, mais pour le moment, ça ne semblait pas être dans les plans des personnes qui prenaient les décisions à ce sujet. Je n’allais pas insister, ce n’était pas ma place de le faire. De toute façon, en toute franchise, je n’y avais jamais vraiment réfléchi, y pensant seulement parce que j’avais répondu à la question d’Elena. Aux premiers abords, elle parut satisfaite de ce que je venais de lui dire, puisqu’elle passa à autre chose, passant un commentaire qui m’arracha un petit sourire, bien que je savais pertinemment que je n’avais aucun mérite et rien à voir avec ce propos. Du coup, je n’allai pas m’enorgueillir avec celui-ci. À la place, je repris mon sérieux, et je demandai:  « Tu as visité d’autres sections ? » Je savais qu’il était encore relativement tôt, mais je demandais quand même par curiosité. Était-elle venue avant sinon ? De ce que je comprenais, ce n’était pas le cas, d’où le fait que je n’avais pas demandé, attendant pour le moment de voir ce qu'elle allait me répondre.

Je lui demande bien vite s'il y a déjà eut des naissances dans le parc, parce que même si je fais tout pour paraitre insensible et détachée, je reste une fille et je trouve les bébés animaux absolument craquants. Je sais que dès que j'aurais mis suffisamment d'argent de côté ; quand j'aurais commencé à travaillé ; pour avoir mon appartement à moi, et bien, je prendrais rapidement un chien ou un chat. J'étais une personne très sociable, mais il est vrais qu'avec ce que j'avais pu dire et faire dans le passé, je n'avais pas beaucoup d'amis. Les gens avaient tendance à me fuir, même ceux qui ne me connaissaient pas avant. Peut-être qu'ils avaient simplement entendu parlé de moi et qu'ils se méfiaient. Allez savoir. Enfin bref, la réponse à ma question ne tarda pas. S'il y en avait déjà eut, ce n'était pas le cas depuis qu'il travaillait comme soigneur dans le parc. "Dommage !" fais-je, déçue. Il n'y était pour rien, je le savais, mais ça ne m'empêchait pas d'être déçue et j'en avais le droit, je suppose. Je ne savais pas quoi ajouté d'autre, trop occupée que j'étais à regardé les deux dauphins s'amuser joyeusement dans l'eau. Le jeune homme me demanda ensuite si j'avais visité d'autres sections. "Pas encore ! Je suis venue avec ma cousine, mais elle a croisé des amis à elle, alors j'en ai profité pour venir d'abord te saluer et voir les dauphins !" avouais-je. Mais, j'avais l'intention de visiter le parc plus en profondeur par la suite, parce que, après tout, je n'étais jamais venue et je voulais absolument voir les grands singes et les félins. Les éléphants aussi. Enfin, tout !

À la réaction d’Elena par rapport au fait que je n’avais pas su assister à la naissance d’un dauphin sur le site, j’haussai les épaules, puis je répondis:  « Un jour, peut-être. » avec un petit sourire. En effet, j’étais confiant qu’un jour, j’allais pouvoir assister à la naissance d’un des animaux avec qui je travaillais. Contrairement à bien des gens qui n’avaient pas de formation et qui travaillaient ici, surtout des étudiants pour faire un peu plus d’argent pendant l’été, comme moi je l’avais fait, moi j’avais l’intention de rester autant que possible, parce que j’aimais mon travail, il correspondait parfaitement à ce à quoi j’avais été formé et il convenait bien à ce rythme de vie auquel je m’étais habitué au fil du temps. Il m’avait permis de tout gérer lorsque mes parents n’étaient pas là et ne semblaient pas prêts à rentrer à la maison, et il me permettait de tout gérer en ce moment aussi. Certains pourraient dire que je n'avais pas d’ambitions ou de projets à long terme, mais était-ce nécessaire si j’étais heureux dans ce que je faisais ? Pour tout dire, je n’en voyais pas vraiment l’intérêt, pas pour le moment en tout cas. Ne souhaitant pas aborder un sujet plutôt sérieux et surtout concentré sur ma personne, je posai une question par curiosité à mon interlocutrice, souriant en coin sans vraiment y songer lorsqu’elle me dit qu’elle avait pensé à venir me voir. Ça me faisait plaisir, parce que je pensais que j’étais plutôt du genre à être oublié. Je ne lui dis pas, bien que je gardai ce sourire un peu niais sur un temps, avant de finalement lui dire:  « Si tu veux voir des jeunes animaux, il y a un lionceau qui est né il y a environ deux semaines. » Naturellement, il était dans la section avec les félins, mais je ne pensais pas que ce soit nécessaire de le mentionner. De toute façon, si elle venait à faire le tour du parc, elle le trouverait, d’autant plus qu’il était plutôt facile de se repérer sur le site.

J'étais déçue, certes, mais je m'en remettrais. De toute façon, je n'étais pas venue dans ce parc dans le but de voir des bébés animaux, mais dans le but de passé un peut de temps avec ma cousine. Malheureusement, cette dernière étant finalement repartis avec des copains à elle, je me retrouvais toute seule. J'en avais donc profité pour aller le saluer. Notre première rencontre remontait à il y a fort longtemps et je n'avais pas spécialement fait une bonne impression, mais depuis, je m'étais amélioré. D'ailleurs, je n'étais plus retourner en boîte de nuit dans le but de draguer. Non. Depuis que Yohann était de retour dans mon paysage, je ne voyais personne. Dans le fond, je savais très bien pourquoi, c'est parce que mon ex petit ami ne me laissait pas indifférente, même si je refusais de l'admettre. Je me contentait de sourire à sa réponse, ne voyant pas ce que je pourrais ajouter. Il m'expliqua ensuite qu'un lionceau était né récemment, alors, si je voulais voir des bébés animaux, c'était l'idéal. "Un bébé lion !" fais-je, en souriant de toutes mes dents. "Je vais aller le voir en effet. Il doit être adorable !" terminais-je. Je n'étais pas franchement fan des bébés humains, mais alors les bébés animaux, c'était une toute autre histoire. Je devenais gaga chaque fois que je voyais un chiot dans la rue ! "Tu termine a quelle heure ?" lui demandais-je, ensuite. "Ne t'inquiète pas, je ne te refais pas le même plan que la dernière fois !" dis-je, avec un petit rire. C'était juste une question bateau, parce que je me dis que l'on pourrait très bien aller boire un café. Après tout, c'était un gentil garçon et nous avions l'air de bien nous entendre.

Je ne pouvais pas reprocher à Elena cette façon qu’elle avait de s’exciter à l’idée de voir un lionceau qui avait tout juste quelques semaines. Non seulement parce que ce ne serait pas poli de ma part, mais parce que je serais mal placé pour le faire. Nous étions nombreux à être mal placés pour tout dire. Dès que nous avions appris que cette lionne était enceinte et donnerait naissance bientôt, nous avions commencé à être fébriles. Certains avaient fait des paris, on se tenait au courant et lorsque le moment était finalement arrivé, nous nous étions fait un devoir pour passer le voir dès que possible. Moi, j’étais arrivé plus tôt un matin pour passer le voir, alors qu’il n’y avait personne. Inutile de mentionner que ç’avait été un moment plutôt spécial, et je m’estimais très chanceux. Mais ça, je ne le dis pas, souriant seulement à la jeune femme qui s’exclamait, reprenant mon sérieux à sa question. Non pas que j’étais méfiant ou un truc du genre, mais parce que je jugeais que c’était plus approprié d'avoir une attitude plus normale pour ça. Je me permis un air un peu plus amusé à son commentaire suivant, puis je choisis d’en faire fi. Je répondis donc:  « Normalement je termine vers dix-sept heures, mais ça change dépendant du nombre de clients. » En effet, s’il y avait plein de gens désireux de voir les dauphins ou qui avaient payé un supplément pour venir nager avec eux, je ne pouvais pas vraiment clamer que ma journée était terminée et que je ne pouvais pas les satisfaire. Du coup, je prenais plus de temps, mais j’aimais ce que je faisais. Je passai outre ce détail, attendant de voir si j'avais adéquatement répondu à la question, et si j'allais savoir pourquoi j’avais eu droit à cette question dans un premier temps.