(andy) Besoin d'un psy ? Le barman est présent !

Après quelques jours de vacances, me revoilà sur la route pour rejoindre mon bar. J’avais décidé de marcher jusqu’à là-haut pour me faire un peu d’exercice comme me la ordonnait mon médecin. Ce n’est surement pas la meilleure période de l’année pour partir à pied à mon bar mais, je vais me confronter au froid ! J’ai tout de même pris ma canne qui me serre à marcher par moments au cas où j’en ai besoin puis, je me dirige tranquillement vers ma destination. Depuis quelque temps, je n’ai pas énormément de nouvelle de ma meilleure amie. Je ne sais pas ce qui se passe mais, j’ai comme la sensation qu’elle essaie de me cacher quelques choses… Je n’aime pas vraiment cela mais, je ne peux pas faire autrement que faire l’ignorant. Je ne l’ai jamais forcé à me dire ce qui la trouble et cela ne va certainement pas commencer maintenant. Surtout que celle-ci à une famille… Enfin j’essaie de ne pas trop y penser puis, je dois dire que j’ai pas mal de chose à faire avec Kawaii la voleuse de vêtements de la coloc et en plus Max qui par contre elle… enfin ma jolie Max est irréprochable ! Enfin, il va falloir que j’arrête de toujours la complimenter sinon, elle va finir par avoir les chevilles qui gonflent ! Je finis par m’arrêter devant une boutique pour regarder les jeux pour enfants de cette fin d’année. Je dois acheter des cadeaux pour le fils de Baby, après tout ce petit monstre le mérite bien mais, je dois aussi penser au fils de ma meilleure amie mais, pour lui je n’ai pas vraiment d’idée. Il est encore petit donc… Enfin je ne suis pas vraiment douée avec les cadeaux pour les piots. Lorsque je viens à me reculer, je ne fis pas vraiment attention et je viens à basculer une personne, un homme. Je viens à poser mon regard sur lui et je le reconnus très rapidement. C’était le type qui juste avant mais quelques jours de vacances était complètement bourré dans mon bar. « Excusez-moi, je n’ai pas fait attention. » Dis-je tout simplement. Je n’ai pas pour habitude d’ennuyer mes clients mais, ce type m’avait fait pas mal de peine la dernière fois que je l’ai rencontré. Enfin la seule fois que je l’ai rencontré mais, je ne suis pas sûre à cent pour cent que ce soit lui, de fois ma tête me joue des tours alors que je suis encore jeune. Je me demande si de fois je ne suis pas préposé à avoir un Alzheimer précoce, après tout ce ne serait pas une première d’avoir des trucs de vieux à mon âge. J’ai déjà une canne pour me déplacer ! Enfin oui, je suis au courant que ce n’est que pour le moment mais, tout de même ! « Votre tête me dit quelque chose. Vous étes Andy ? » Demandai-je tous simplement. « Enfin, vous avez fréquenté le Coles Coffee il y a quelques jours ? »

Comment dire que votre vie c’est juste un ramassis de merde et de déception. Je la vois ainsi depuis quelque temps, depuis que j’avais perdu l’inspiration pour l’écriture de mes romans. Depuis que j’avais réalisé que sans Baby je n’étais rien. Depuis que je la savais mariée et mère de famille. Et pire que ce fils qu’elle avait était le mien et non celui de son époux. Elle avait tout comme moi gardé notre alliance de fiançailles. En fait, tout s’enchaînait pour me rendre de plus en plus pitoyable et bien obligé d’admettre que ma vie était un immense flop ! Bon certain pourrait dire que j’avais bien réussis, trentenaire, célibataire, trois romans publié et vendu en millier d’exemplaire, ce n’était pas banal – enfin le dernier point. Et pourtant, je me sentais toujours aussi vide, ce vide que je nourrissais en me droguant et buvant. Seulement, depuis peu, j’avais pris la décision de ralentir la cadence. Mon ex-fiancée et Stanley m’ayant dit que je devrais peut-être entrer dans un centre de désintox, je ne me cachais pas pour dire que bien que j’eusse rejeté cette idée, maintenant je commençais à l’envisager. C’est pourquoi, je tentais de me changer les idées, mais surtout chasser cette envie de me défoncé en faisant d’autre chose. Je prenais du café pour me retirer le goût de boire, créant en moi une forte dépendance à la caféine. Mais il m’arrivait aussi, comme aujourd’hui, de prendre des marches ou bien de faire un footing. Je profitais donc de l’air frais de décembre pour me changer le mal de place, laissant l’air froid caresser mes joues, malgré mon col remonter. Il ne faisait pas aussi froid qu’il pouvait y faire à New York, mais je n’avais jamais été un grand fan du froid, surtout pas en période de sevrage. Je n’étais même pas certain si le tremblement de mes mains était dû au froid ou bien à ce manque que je ressentais au plus profond de mes tripes. Perdu dans mes pensées, on m’en extirpait en me bousculant. Je regardais l’homme qui en voir par sa canne avait sans doute perdu pied ou quelque chose comme ça. « Ce n’est pas grave. » En fait, sans sa canne sans doute qu’il se serait pris une phrase bien placé comme quoi il ferait mieux de faire gaffe. Un écho du Newyorkais en moi ou encore une fois mon sevrage qui me rendait de mauvais poil… Je ne pouvais pas dire, j’allais poursuivre mon chemin, mais il poursuivait. En l’entendant dire que ma tête lui était familière, je poussais un soupir, manquerait plus que je tombe sur un fan… J’allais lui dire que je n’avais pas de crayon sur moi et donc que je n’étais pas enclin à lui donner un autographe, mais il me prenait de cours. « Pardon ? » disais-je en fronçant les sourcils. Le Coles Coffee… Ça ne me disait rien. « Je suis désolé, je ne suis pas d’ici et je ne retiens pas les noms. C’est un café ? » Café… Coffee… Dans la logique, voilà ce que j’avais pu conclure, mais restait quand même le mystère venant de cet homme qui me parlait d’un lieu me semblant inconnu, mais qui connaissait mon prénom. « On s’est déjà vu quelque part ? » C’était sans doute impoli, mais les noms comme les visages, ce n’était pas mon point fort, encore moins quand je prenais des substances, ce que j’avais fait chaque fois que je me trouvais à DC.

Les cadeaux de Noël, certes ce n’est vraiment pas mon fort. Mais, bon j’ai envie de faire plaisir à mon entourage donc, il faut bien commencer par quelques choses. Et j’avais trouvé une idée pour le petit Wesley, le fils de la blondinette. J’adore son gamin donc c’est parfaitement normal pour moi de lui acheter un truc, même si je sais que rien ne m’y oblige. Après avoir finis mon léche vitrine pour les jouets de gosses, je viens à me reculer et Peut-être que je ferais bien de faire un peu plus attention aux personnes qui m’entourent car comme souvent, je viens à bousculer une personne sans vraiment faire attention. J’ai peut être un handicap mais, cela ne veux pas dire que j’ai le droit à tout. Enfin bref, je m’excuse envers cet homme qui est en face de moi mais, je le reconnais bien rapidement. C’était ce type, Andy. Celui qui était un piteux état il y a quelques jours à présent dans mon bar. C’est rare que je prenne pitié d’un client mais, lui m’avait vraiment fait de la peine pour le coup. Puis naturellement, je viens à lui posé quelques questions, déjà son prénom et je lui parle du coup de mon bar. Et lorsque je vois sa réaction, je comprends très rapidement que j’aurais mieux fait de ne rien lui dire. En même temps vu dans l’état où il était le soir où j’ai fais sa rencontre, cela ne m’étonne même pas qu’il n’est pas de souvenir de moi. « Ce n’est pas grave, oui c’est ça. Un bar/café » Répondis-je tout simplement. Puis j’eus un léger sourire en haussant les épaules avant de lui répondre une nouvelle fois : « En effet. Il y a quelques jours vus étiez dans mon bar dans un état… Dirons-nous que vous n’étiez peut-être pas au meilleur de votre forme ce soir-là. Donc cela me parait logique que vous me remettez pas. » De toute manière, il va surement falloir que j’arrête de parler comme ca à mes clients lorsque j’en croise dans la rue. Après tout ils viennent dans mon bar, soit pour passer un bon moment, soit pour ce changer les idées. Je passe ma main dans mes cheveux en réfléchissant un court moment car ma jambe me relance à nouveau. En ce moment la douleur est plutôt vive, heureusement que j’ai bien ma canne avec moi. Car si je serais partit sans, je ne suis pas sure que j’aurais pu revenir chez moi de sitôt. Puis, je finis par rajouter : « Je suis le barman avec qui vous avez discuté une partie de la soirée. Clay. » Je finis par prendre appuie le dos contre le mur pour pouvoir dégagé ma main qui tient la canne pour prendre la boite à médicament dans ma poche intérieur et je pris un médicament pour la douleur. « Accident de ski. Je suis resté alité pendant six mois et je n’ai pas retrouvé toute la fonctionnalité de ma jambe. » Dis je avant qu’il ne se pose trop de question. Je suis plus du style à prévoir, car je suis habituer à ce genre de question.

Des gens ont en voit à tous les jours, généralement ils passent et viennent, on se fait apostropher sans plus. Je ne pensais néanmoins pas qu’en prenant une marche, quelqu’un viendrait à me parler. Comme quoi, tout peut arriver. Regardant ce type, je n’arrivais pas à savoir si je l’avais réellement déjà croisé, mais il semblait dire que oui. Je ne voulais pas me montrer présomptueux, mais je n’avais aucun souvenir de lui. Les mauvais côtés de la drogue et de l’alcool, ça me faisait toujours oublier les autres. Ce n’était pas quelque chose dont je me ventais, mais je devais bien vivre avec cela. Lorsqu’il me disait que l’endroit dont il me parlait se trouvait à être un bar-café, je tentais de me rappeler un tel endroit. Je n’avais pas pour habitude de boire dans les lieux publics, enfin pas au point d’oublier où je me trouvais, préférant de loin boire seul chez moi devant mon ordinateur affichant une page vierge. Continuant de chercher, il en vint à répondre à mes questions, relevant mon regard vers cet homme. J’avais été dans son bar et à voir comment il me décrivait, je ne voyais qu’un seul moment où j’avais pu être dans un tel état. Ce fameux soir, j’avais fini derrière les barreaux pour ivresse sur la voie publique. Encore une soirée lourde en émotion, j’avais ouvert mon cœur à Baby et je lui avais fait en quelque sorte mes adieux. Elle méritait mieux qu’une merde dans mon genre et je devais faire mon possible pour l’oublier. Chose quasi impossible, cette femme, je l’avais dans la peau depuis ce fameux jour dans le gymnase où j’avais croiser son regard quelques rangs plus bas. Sauf que je n’avais plus rien de cet adolescent et je lui causais plus de tort qu’autre chose depuis qu’on s’était revu quelques mois plus tôt. « Je crois savoir de quel moment vous parler. » disais-je très peu fier de mon attitude de cette soirée-là. Au moins, il ne s’étendait pas sur ma pitoyable attitude que j’avais dû avoir ce fameux soir. Je découvrais par le fait même qu’il était le barman qui m’avait versé les verres. Je ne savais pas si je devais le remercier pour cela, peut-être aurait-il dû m’arrêter avant que ce ne soit trop tard ? D’un autre côté, je devais tellement sembler minable que me noyer dans l’alcool devait être la solution la plus simple. Mais je comprenais un peu plus pourquoi il se souvenait de ma déplorable soirée. Les barmans ont la réputation d’être de bon psy, être d’une bonne écoute et avec les années de bon conseil. Je ne savais plus trop s’il m’avait aidé, mais je lui adressais un sourire après qu’il se soit présenté. Toutefois, c’est lui qui semblait avoir un certain mal, non loin de ressembler au mien, qui était plus une éternel torture intérieure, je le regardais s’adosser au mur. Dans ce genre de moment, je ne savais jamais trop quoi faire, ni même dire. « Vous m’en voyer navré. » C’était complètement stupide comme dire après qu’il m’est expliqué pour sa jambe. Seulement, je n’étais pas ce genre de personne à poser une tonne de question, encore moins quand j’étais en manque et que mon regard se perdait sur ses cachets. Cette envie de lui en voler un ou deux, me ramenait sur terre. Je devenais de plus en plus pathétique. « Vous croyez que ça va aller ? » demandais-je, sait-on peut-être qu’il avait mal sans le dire ouvertement. Mais je devais bien avouer, que je ne me voyais le porter jusqu’à je ne sais où.