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 kainus ›› how to save a life

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Linus SchroederGrateful for the family we chose
Linus Schroeder
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MessageSujet: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyJeu 18 Avr - 7:23

malachai & drake

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how to save a life
Le soleil ayant laissé la place à la lune, Linus quittait le quartier général des Sons of Apocalypse, laissant la porte se fermer derrière lui, étouffant les rires des hommes de mains. Coinçant entre ses lèvres une clope, il se dirigeait vers sa voiture. À sa montre, il savait qu’en arrivant son père lui poserait des questions. Il avait beau être le fils d’un escroc, il semblait que rentrer tard ne faisait pas parti de ces choses qu’on est prêt à accepter. Le blond trouvait ça complètement idiot, sachant que son père lui ferait un long speech sur le fait qu’il avait école demain, qu’il était préférable pour lui de se concentrer sur ses études plutôt que sur tout le reste. Une chose qu’il n’était pas près de faire, voyons trop d’importance dans ce business familiale. Le lycéen n’avait pas idée à quel point ce soir il aurait mieux fait de rentrer chez lui après l’école, se tenir à carreau de toute cette vie familiale. Mais, il en était tout simplement incapable, bien trop orgueilleux pour accepter d’être comme tous ces jeunes de son âge. Il cherchait le respect de son père, l’attention de son daron, un regard, une épaule serrée, un signe quelconque qui lui démontrait qu’il était fier de lui, mais tout ce qu’il semblait entreprendre coulait sur le dos de son père comme l’eau sur celui d’un canard. Montant dans sa voiture, il prenait la direction de la demeure Schroeder, cette villa luxueuse, à l’apparence aussi fausse que pouvait l’être son père, sa famille. À un feu rouge, il prenait conscience qu’un client avait communiqué avec lui, il avait besoin de sa dose tout de suite, maintenant, sans attendre. Deux choix s’offraient à Linus et pourtant, il choisi le pognon, cette facilité à repousser le moment de retourner chez lui. Faisant demi-tour, il se rendait à l’endroit indiqué. Sa voiture garée, il se passait une main dans ses cheveux clairs, incertain. Loin d’être une mauviette, il ressentait un mauvais présentiment. Il avait raison, à peine était-il devant son client que tout dégénérait. Ce qui lui avait paru durer une éternité s’était écouler en quelques minutes. Le visage écrasé sur le bitume, sa bouche goûtant le fer, il crachait le sang sur la chaussée, se relevant de peine et misère. – Fait chier, avait-il soufflé en découvrant qu’on avait saccagé sa voiture, que son corps était bien plus douloureux que ce qu’il aurait pu croire. Poussant un soupir – qui lui décrochait une grimace, il posait ses orbes saphirs sur son portable explosé sur le sol. Il ne pouvait pas dire que c’était une première, faire parti d’un gang c’était plutôt monnaie courante, il avait même de la chance de s’être simplement fait tabasser. Laissant sa voiture garée sur le bord de la route, il se mettait à marcher, claudiquant légèrement, ressentant une douleur à son abdomen, ainsi qu’au bras gauche. Combien de temps il avait marché, il l’ignorait, mais son regard se posait sur une maison qu’il avait déjà vu. Le panneau du funérarium lui confirmait avec certitude qu’il était arrivé dans ce qu’il pouvait appeler d’allié. Ce que les Kaines avaient conclus comme entente avec son père, il n’en avait pas la moindre idée, il savait juste qu’il pourrait y trouver refuge. Parce que dans un funérarium il y avait sans doute de quoi pour chasser sa douleur. Les lumières de la maison étaient closes, loin d chercher à déranger ou alors c’était qu’il n’avait pas toute sa tête, il faisait le tour de la maison, essayant de se souvenir de l’intérieur, de ce qu’il avait vu. Il fracassait sans gêne une fenêtre qui donnait sur le sous-sol, repoussant le verre brisé, il se laissait glisser dans la maison. Ses pieds touchant le sol plus durement qu’il ne l’aurait espéré, il grimaçant, étouffant une plainte alors qu’il relevait la tête dans cette pièce sombre. Cherchant à tâtons, il trouvait finalement l’interrupteur, l’activant. La lumière l’aveuglait aussitôt, mais qu’importe, il se dirigeait vers ce qu’il pensait être l’endroit où il trouverait l’essentiel pour se soigner. Hors de question qu’il rentre chez lui dans cet état. Bousculant les flacons, le matériel, il en oubliait d’être discret, se vidant par la même occasion de son énergie.


Dernière édition par Linus Schroeder le Jeu 18 Avr - 18:24, édité 1 fois
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Malachai I. Kaines
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyJeu 18 Avr - 12:26


How to save a life

Une journée comme les autres pour les Kaines qui avaient accueilli un nouveau résident temporaire dans leur funérarium. Mary s'était occupée des échanges avec la famille, Malachai avait récupéré le corps, le mettant en conservation dans la chambre froide le temps d'avoir les instruction nécessaires aux soins qu'il aurait à apporter au défunt. Un enfant cette fois. Il ne devait pas avoir plus de dix ans, tué dans un accident de la route. Si le Californien n'y était absolument pas sensible, ayant depuis longtemps ravalé ses émotions et mettant suffisamment de distance entre lui et ce qui pourrait l'atteindre, la blonde, elle, avait toujours plus de mal lorsqu'il ne s'agissait pas d'un adulte. Sa mine renfrognée et son regard un peu absent sur la fin de journée l'avaient prouvé. Dans ces cas là, elle s'arrangeait pour ne pas descendre au sous-sol tant que Kai n'avait pas accompli sa mission. Pas un problème en soi, il avait appris à se débrouiller seul quel que soit la personne qu'il avait à embaumer.

Ayant décidé qu'il ne s'occuperait du gosse qu'au lendemain, il s'était chargé de préparer le dîner afin de laisser l'occasion à Mary de souffler un peu, s'occuper l'esprit autrement pour ne pas penser à cette famille endeuillée qui reviendrait quelques jours plus tard pour la veillée funéraire. Elle était finalement venue le rejoindre dans la cuisine, verre de vin en main, lui adressant ce regard troublé qu'elle arborait lorsqu'elle était confrontée à une réalité aussi difficile. Elle ne pouvait qu'imaginer ce que ça faisait, de perdre un enfant, mais jamais elle ne pourrait le vivre. Un mal pour un bien, sans doute. « Te tourmente pas comme ça Mary, les accidents arrivent trop vite pour qu'on puisse les éviter » lui avait-il dit en un bref sourire compréhensif. Et elle avait haussé les épaules, soufflant un « je sais » résigné en s'installant au bar de la cuisine, le regardant simplement faire.

Ils avaient mangé avant de passer le reste de la soirée sur le canapé à regarder un film. Kai ne s'y intéressa qu'à moitié, Mary endormie contre lui comme à chaque fois qu'elle avait besoin de cette présence rassurante qu'il représentait. Elle se réveilla simplement pour lui annoncer qu'elle montait se coucher, serrant brièvement sa main avant de rejoindre sa chambre. Le brun était monté à son tour peu de temps après. Ils faisaient chambre à part depuis qu'ils s'étaient rendus à l'évidence que leur couple n'était plus réellement normal. Une belle coloc en bonne et due forme ! Sauf exception, comme ce soir là. Elle était trop secouée pour dormir seule, il le sentait pertinemment. Alors il l'avait rejoint, se glissant sous les draps tandis que la blonde n'avait pas tardé à venir contre lui, un soupir filant entre ses lèvres. Il n'y avait pas d’ambiguïté, pas même cette alchimie qu'ils avaient avant. Ils étaient simplement deux âmes jumelles qui s'appuyaient l'une sur l'autre pour ne pas se laisser couler.

Si le bruit de fracas de verre ne parvint pas jusqu'à ses oreilles, son cellulaire se chargea de l'alerter d'une intrusion, l'écran de ce dernier s'étant allumé, une sonnerie s'en échappant. Tant parce-que les défunts étaient sous sa responsabilité que parce-qu'il avait parfois des corps que personne ne devait trouver, Kaines avait fait installer quelques années auparavant un système de sécurité qu'il activait à chaque fois qu'il était certain de ne plus se rendre au sous-sol pour la journée. Il n'y avait eu aucune intrusion. Jusqu'à aujourd'hui. Se redressant vivement dans le lit pour allumer la lampe de chevet, il croisa les prunelles inquiètes de sa femme. « Tu restes ici » intima-t-il en se levant rapidement, enfilant son jean. Un passage dans sa propre chambre pour récupérer son arme à feu et enfiler avec empressement un tee-shirt avant de se précipiter dans les escaliers.

Malachai ne ralentit le pas qu'en arrivant au sous-sol. La porte de la réserve était ouverte, la lumière vive du plafonnier éclairant le couloir alors que des bruits provenaient de la pièce. Inspirant profondément, il se présenta dans l'encadrement, arme braquée vers l’intrus. « On se tourne. Doucement » lança-t-il avant de froncer les sourcils en reconnaissant son vis-à-vis. Le gosse du groupe Schroeder. Apparemment en mauvais état au vu de sa gueule. Abaissant son arme, il laissa filer un soupir las. « Qu'est-ce que tu fous là ? » siffla-t-il de ce ton froid, ses prunelles ambrées dardées sur lui. Aurait-il sérieusement pris le risque de venir déposer un corps ici sans même le prévenir ? Peut-être. Mais dans ce cas pourquoi s'amusait-il à fouiller dans les étagères ?

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Dernière édition par Malachai I. Kaines le Dim 21 Avr - 0:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptySam 20 Avr - 7:28

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how to save a life
Ce qui l’avait mené dans cet endroit, il ne savait plus trop. Sa tête lui tournant, une douleur vive au-dessus de son œil, à sa lèvre inférieure, à son bras, à ses côtes, en somme un peu partout. C’était douloureux, épuisant, il tenait encore debout grâce à l’adrénaline qu’il ressentait. Celle-ci se propageant dans ses veines, alors qu’il vidait les étagères avec fracas. Il aurait dû être discret, mais en toute franchise, il se fichait bien de réveiller la maisonnée entière. Son bras tenu contre son corps, il s’empressait de trouver la moindre petite chose qui pourrait l’aider. Ridicule, il ne se trouvait pas dans un hôpital, pas même un lieu s’en approchant, mais il ne voyait que cet endroit. Son chemin l’avait amené jusque-là, il s’en rendait bien compte, mais à part du formol, il ne risquait pas de trouver quelque chose pour aider l’humain, le vivant qu’il était. Mais s’il continuait, ce serait vidé de son sang qu’il finirait sur le col carrelé. Le néon ne l’aidait en rien, trop fort pour lui, brûlant sa rétine, il continuait tout de même. Une voix. Celle d’un homme. Il tournait la tête, ses orbes se posant sur le revolver. « Baisse ça, tu vas te faire mal. » disait-il avec froideur, manquerait plus que le coup parte parce que ce mec ne savait pas tirer, Linus en était à peu près sûr. Ils avaient beau être en Amérique, les personnes sachant réellement manier une arme n’étaient certainement pas un homme comme lui. Il le dévisageait, avant de se retourner pleinement. C’était dans un sale état qu’il se présentait à lui. Il l’observait un instant, cet homme qu’il avait croisé à quelque reprise lorsqu’on l’envoyait porter un corps. Qu’est-ce qui l’avait mené à s’affilier avec sa famille, il se demandait bien pourquoi à cet instant. Pour la première fois. Il bougeait doucement, mais ça n’empêchait pas la douleur d’être stridente, lui décrochant des grimaces. « T’es docteur ? » Il savait bien que ça n’avait rien à voir, mais il savait recoudre. Traînant ses pieds, il diminuait la distance entre eux, laissant quelques gouttes de sang s’écraser sur le sol. « T’as pas bien le choix, tu vas pas me laisser me vider de mon sang. » Peut-être que oui. Mais il avait bon espoir que non, même si ce mec n’avait pas la moindre idée de qui il était, il n’allait pas prendre le risque, ce serait stupide. Linus continuait de le fixer de cet œil qui voyait encore, l’autre beaucoup trop poisseux pour qu’il trouve la force d’ouvrir encore sa paupière. Cet inconfort, qu’il tentait de chasser en passant la paume de sa main sur son œil, mais ça ne changeait pas grand-chose, bien au contraire, il poussait une plainte au contact de sa propre main. Il avait en horreur de se montrer faible et cela depuis son enfance. Mathis lui avait bien fait comprendre qu’il devait être fort, ne pas montrer ses faiblesses et il l’avait compris après le décès de sa mère. Ne pas pleurer, ne pas montrer une once de sentiment. Il n’avait donc jamais vu son père pleurer, toujours de marbre et il avait tenté de faire de même se forgeant une carapace qui avait les années avait fermé son cœur, cette possibilité d’éprouver certaine émotion. Face au brun, il tentait de ne rien laisser paraître de sa douleur, même si ça aurait été naturel qu’il en éprouve. C’était humain pour tout le monde sauf lui. Il était un Schroeder, il devait montrer l’exemple quitte à mourir plutôt que d’accepter une quelconque faiblesse. Un pas de plus, celui de trop. Ses jambes n’assumaient plus son poids, la douleur trop insoutenable, il se laissait choir sur le sol, s’étalant de tout son long. Épuisé. Vidé. Mortifié.
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Malachai I. KainesTrust always hurts in the long run
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptySam 20 Avr - 16:35


How to save a life

Bien qu'il avait baissé son arme à peine avait-il reconnu le jeune qui lui faisait face, Malachai n'avait pu s'empêcher d'arquer un sourcil condescendant à ses mots. Se faire mal ? Il y avait peu de chance, il était loin d'être débile et n'avait pas pris cette arme sans avoir accompagné son achat de quelques séances au stand de tir, juste au cas où. Certes, il n'était pas le plus doué dans le domaine mais à une telle distance il ne manquerait pas son coup. Mais pas de quoi appuyer sur la gâchette pour l'instant, pas tant que l'autre ne tenait pas de s'en prendre à lui. Au vu de son état pas mal amoché, le Californien doutait d'ailleurs sérieusement de ses capacités à s'en prendre à qui que ce soit. Même Mary pourrait le foutre au sol sans trop forcer.

Attendant une réponse à sa question, l'expression toujours aussi glacée, il remarquait les expressions douloureuses qui venaient par moment déformer son visage. Ça avait l'air de faire mal en effet, mais il s'en foutait pas mal, pas empathique pour un sou. À traîner dans des affaires aux côtés des Schroeder, les revers de médaille était une évidence comprise dans le contrat, le jeune devait le savoir. La question qu'il posa lui arracha un soufflement presque dédaigneux. « J'ai une gueule à être docteur ? » rétorqua-t-il du tac-o-tac, le toisant toujours de cet air hautain qui était le sien. À bien y penser, Kai aurait fait un chirurgien parfait. Dénué d'empathie, supérieur, effectuant son boulot sans laisser quoi que ce soit atteindre ses émotions propres. Mais non, au vu de sa considération pour les vies humaines, il avait bien mieux fait de ne pas s'engager dans une telle voie.

Ne bougeant pas d'un pouce alors que l'autre faisait quelques pas vers lui, le thanato porta un bref instant son attention sur le sang au sol, ne retenant pas un nouveau soupir. Pas que la vue du sang lui posait un quelque problème -ce serait un comble tout de même- mais il appréciait que la réserve reste nickelle chrome, et là... c'était loin d'être le cas, sans compter tout le bordel qu'avait foutu Drake dans les étagères. Quand il reprit la parole, le plus âgé releva le nez vers lui, un sourire qui n'avait pourtant rien d'engageant étirant ses lèvres. « Faire disparaître des corps c'est mon boulot, tu te rappelles ? » lança-t-il afin de bien laisser entendre que si, il avait le choix, et que s'il voulait le laisser crever là il pourrait bien le faire. À moins que quelqu'un soit au courant que le jeune était là mais ça... c'était une autre histoire. Et prendre ces risques ne retournaient que de sa propre décision alors oui, si Kaines voulait le laisser se vider de son sang ici, il en avait tous les droits.

Le voyant passer une main sur son œil endoloris, le plus âgé arqua un nouveau sourcil en entendant la brève plainte qui fila entre ses lèvres. Il avait cependant l'air de se contenir et de faire au mieux pour ne pas laisser entrevoir combien il souffrait. Dans un cas comme dans l'autre, même s'il craquait sous la douleur, Malachai ne serait certainement pas celui qui lui adresserait des paroles compatissantes. C'était le job de Mary, ça, mais il n'avait aucune intention de la mêler à ce bordel. Accepter cet accord avec les Sons of Apocalypse avait déjà été suffisamment compliqué à accepter pour elle, inutile de lui demander en plus de porter son aide à un membre du clan.

« Comment t'es entré au juste ? » demanda-t-il alors que le plus jeune s'approchait toujours. La question n'obtiendrait cependant aucune réponse en l'instant : les jambes du jeune venaient de le lâcher, le faisant s'échouer au sol sans même être capable de se rattraper. Et Kai s'était contenté de le fixer, un sourcil arqué, sans bouger. Une expiration franchement agacée franchit la barrière de ses lèvres avant qu'il souffle un « c'est pas vrai » tout aussi las. Se décalant d'un pas pour poser son arme à feu sur une étagère, il se rapprocha du jeune, passant un bras autour de lui en le soulevant tant bien que mal. C'est qu'il faisait son poids tout de même ! « Je sais même pas pourquoi je me donne cette peine » grinça-t-il en traînant le blessé jusqu'à la pièce où il embaumait les défunts. Actionnant l'abaissement de la table en métal de son pied, il l'installa dessus avant de remonter la table.

« Si tu bouges tu tombes. T'es prévenu » annonça-t-il de ce ton froid et supérieur, quittant la pièce sans plus de cérémonie. Il remonta à l'étage, trouvant Mary, inquiète, sur le palier. Quelques mots pour lui expliquer brièvement la situation et lui intimer de retourner se coucher, passant tout de même une main sur son bras pour la rassurer. Depuis le temps, elle le connaissait suffisamment pour comprendre que son air coléreux et las n'était en rien de son ressort, qu'il était simplement ainsi. Parfois c'était justifié, et parfois il s'était juste levé du mauvais pied. Avant de redescendre, il passa rapidement prendre la trousse de soins dans la salle de bain, récupéra une bouteille de vodka au salon -juste au cas où- et retourna enfin dans la pièce où était allongé le blessé. Oh il se fichait pas mal que la table en métal ne soit pas confortable, les morts ne s'en plaignaient pas après tout.

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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyLun 22 Avr - 7:47

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how to save a life
S’il savait recoudre un cadavre, il savait recoudre un humain. Linus n’allait pas plus loin dans sa réflexion, estimant que le thanatopracteur était une sorte de docteur. Il était doué à l’école, mais à cet instant ses pensées étaient basiques. Il était tout de même en train de se vider de son sang, on n’allait pas lui en vouloir pour cela ! Et s’il pouvait le recoudre, c’était tout ce qu’il souhaitait, lui évitant ainsi de faire un petit séjour à l’hôpital. Il préférait éviter les questions et encore plus son père qui déboulerait pour lui faire la morale, au risque de finir plus amocher encore. Kaines était son salut, sa bouée. « Ouais. » marmonnait le jeune avec cette touche provocatrice au fond de sa voix. C’était plus fort que lui, pourtant l’autre avait un certain poids dans la balance quant à l’aider ou non, mais Linus avait l’arrogance de croire qu’il ne le laisserait pas mourir ainsi. Ce défi brillant, luisant dans ses orbes saphirs, il toisait l’homme devant lui. Un regard sombre, mais gêné par ce sang qui ne cessait de couler de son arcade, se perdant dans ses longs cils. « Si j’étais toi, j’y penserais même pas. » Ô non. Il n’avait pas idée de qui était son père et s’il se débarrassait de son corps, il prenait le risque de tout perdre. Il ne le savait peut-être pas, mais Linus était assez arrogant pour le remettre à sa place, lui dévoiler la vérité, lui prendre ce qui était à lui. Il se souvenait qu’il avait une femme, sans doute en haut, inquiète pour son époux qui tardait à revenir. La violence de Linus restait quelque chose de palpable lorsqu’on le cherchait, animé par une forme de colère, voir rouge n’était pas une chose qu’on devait l’amener à faire. Brisant la distance qui les séparait, usant du peu d’énergie qui lui restait pour s’approcher avant de simplement s’écrouler. Ses genoux touchant le sol dans un bruit sourd, son torse s’écrasant contre le carrelage, sa joue touchant la froideur de la pierre. Il souffle s’échappait de ses lèvres. Il n’avait eu aucun réflexe pour se rattraper, lui éviter de s’effondrer ainsi. Un vulgaire pantin de coton. Il éprouvait de nouvelles douleurs, les sentant parcourir son corps. Il grimaçait, honteux de finalement pas avoir fait le poids face à ses blessures. Les larmes aux yeux, il battait des cils pour les chasser aussi vite qu’elles étaient apparues. Il tentait de se relever, essayant de ne pas rester là aussi pitoyable que pouvait être cette image qu’il offrait de lui étendu sur le sol. Son corps se soulevant avec l’aide du brun, une inspiration caverneuse s’engouffrait dans ses poumons, alors qu’il posait son regard sur le brun. Pour une fois, il gardait le silence, fermant son œil où il sentait encore cette sensation poisseuse sur sa paupière. Ça lui empêchait de voir l’homme, évitant de croiser son regard et de laisser entrevoir cette honte qui le rongeait maintenant. Étendu, il fixait le plafond, laissant la lumière des néons agresser yeux prunelles, fermant les yeux en écoutant les pas du Californien quitter la pièce. Il se fichait bien d’où il était, il savait qu’il pouvait faire confiance à Malachai, il n’avait jamais trahi son père. Repliant le bras qu’il ne le faisait pas souffrir, il l’appuyait sur son front, ouvrant à nouveau les yeux. Son regard détaillait le peu qu’il pouvait voir. C’était froid, glauque même. Il reconnaissait le peu qu’il arrivait à voir, le peu qu’il détaillait. Ses pensées voguant sur ces vagues lugubres, se demandant s’il était bel et bien seul dans ce lieu ou si dans un recoin, un frigo se trouvait un corps. Homme. Femme. Adulte. Âge d’or. Enfant. Métisse. Caucasien. Tout se chamboulait dans sa tête, mais ça valait toujours mieux que de se laisser envahir par cette douleur qui persistait encore et encore. Son corps se crispant sur la raideur du métal, ce lit improvisé. « T’en a mis du temps. » grognait-il en entendant le brun revenir, se risquant à relever la tête, se cassant le cou dans ce simple geste. Il attendait qu’il soit près de lui, pour sans demander, lui prendre la bouteille de vodka. Il avait besoin d’être ailleurs, d’un analgésique puissant. Débouchant la bouteille, il buvait une longue gorgée. Il se fichait de ne pas avoir l’âge, l’autre ne le savait pas et il n’avait pas à le savoir. L’alcool coulant du coin de ses lèvres, brûlant la plaie ouverte qu’il avait sur sa lèvre, il grimaçait, s’étouffant, crachant, se noyant dans un bouillon russe. Il toussait une fois, deux, avant de se recoucher sur la table, se raclant la gorge. « Fait gaffe à ma gueule. » grognait-il en posant son regard sur son infirmier improvisé. Il ne pourrait peut-être pas l’amocher plus, mais il ne le souhaitait pas non plus et même, ses blessures étaient davantage sur son corps que sur son visage. Seulement, il n’arriverait pas à retirer le tout seul…
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyLun 22 Avr - 12:17


How to save a life

Déjà agacé par la présence inattendue du plus jeune chez lui et le fait qu'il doive s'occuper de son cas plutôt que de poursuivre sa nuit, le brun avait arqué un sourcil à son reproche. Il l'avait trouvé trop long à revenir ? Il aurait plutôt dû s'estimer heureux qu'il soit bel et bien revenu « J'ai hésité à retourner me coucher et te laisser là jusqu'à demain » rétorqua-t-il tout de même, aucune pointe d'amusement perceptible dans son ton ou ses prunelles. Mieux valait pour l'autre qu'il arrête de jouer la grande gueule s'il ne voulait pas que Kai applique sérieusement ses dires, il n'était clairement pas en position de jouer au grand pour l'instant. Arrivé à sa hauteur, il le laissa prendre la bouteille de vodka qu'il avait apportée, ne relevant pas le fait que Drake était certainement trop jeune pour cela. Après tout, il lui faudrait au moins ça pour supporter ce qui suivrait.

Déposant le reste des affaires sur la tablette à côté de la table, le Californien ne réagit pas plus que cela quand l'autre sembla s'étouffer le temps d'un instant. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire s'il clamsait aussi bêtement ? Un corps de plus ou de moins à débarrasser, ça ne changerait pas grand chose. Les nouveaux propos du concerné lui arrachèrent cependant un soufflement à fois amusé et teinté de cette condescendance qui était sienne. « Fallait pas venir ici si tu doutes de mes capacités » lança-t-il en portant son regard ambré sur cette fameuse gueule. Il y ferait gaffe, plus parce-qu'il était dans ses habitudes d'être minutieux que pour faire plaisir à son cadet. S'il devait se balader avec une cicatrice en travers de la tronche pour le restant de ses jours, ce n'était en rien son problème, mais heureusement pour lui, hormis celle qu'il arborerait à l'arcade, le reste finirait par disparaître.

Le thanato récupéra ensuite une paire de gants sous la tablette, se fichant bien d'avoir encore plus l'air d'un docteur de la sorte. Quoi qu'il devait plutôt avoir la tronche d'un mec qui pratique une opération illégale, avec son tee-shirt blanc et ses cheveux en bataille qui prouvaient qu'il avait été tiré du lit. Prenant la bouteille des mains du gamin pour la déposer sur le plateau, il ne tarda pas à replanter ses prunelles sur son patient. « Il va falloir te déshabiller si tu veux que je puisse m'y mettre » affirma-t-il avant de soupirer bruyamment devant la lenteur de Drake. À ce train là ils y seraient encore demain, voire même le jour d'après. L'autre s'étant redressé apparemment avec douleur, Kai s'était attelé à lui ôter sa veste puis son tee-shirt, prenant instinctivement soin de ne pas trop malmener ce bras dont l'épaule était de toute évidence démise. Comme toujours lorsqu'il s'agissait de son boulot, son regard restait sérieux, concentré, professionnel. Et cela ne changerait pas. Aussi n'afficha-t-il aucune réaction devant les blessures qu'arborait son cadet, ne s'en sentant pas touché le moins du monde.

Le laissant s'allonger à nouveau, il alla récupérer un chiffon en coton et une petite coupelle d'eau, revenant vers le blessé. « Tu te doutes bien que je n'ai pas ce qu'il faut pour t’anesthésier, autant que tu t'y prépares et que tu prennes sur toi pour ne pas laisser entendre à tout le quartier que tu souffres le martyr. » Parce-que là non plus, les morts ne se plaignaient pas. Ce n'était pas son boulot de s'occuper des vivants, l'autre devrait bien intégrer cela avant de se mettre à chouiner comme un gosse. Il voulait son aide ? Qu'il assume. Tout en parlant, Malachai avait humidifié le chiffon, s'attelant à ôter le sang qui recouvrait une partie du visage du jeune, son cou. Cette partie là n'était qu'un début relativement doux, la suite serait sans doute nettement moins supportable pour le blessé.

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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyLun 10 Juin - 6:45

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Un rire glacial, qui sonnait faux, s’échappait des lèvres du châtain. Comme si les propos de l’aîné avaient quelque chose de drôle, d’amusant qui aurait pu rendre hilare le plus jeune. Il n’y avait pourtant rien de drôle dans ce qu’il venait de dire, le ton de sa voix présentant cela ainsi, mais Linus avait cette façon de provoquer. Avoir le dernier mot sur tout, même si cette fois, c’est sans mot qu’il avait répondu. Tenant la bouteille de vodka, il posait son regard sur le brun. « Tu crois vraiment qu’j’avais d’autre choix… » Ce n’était pas une question, plutôt un fait, que Linus avouait bien à contre cœur. Il n’avait effectivement aucun autre endroit où aller. Aussi pitoyable que cela puisse paraître, Linus n’avait que peu confiance envers les gens et on lui avait appris à se méfier de tous. Il n’avait pas plus confiance en le thanatopracteur, mais c’était mieux que rien. Il savait que ce dernier n’appellerait pas les flics et encore moins son père. Pour ça, et uniquement ça, il avait confiance en l’homme. La bouteille retirée de sa main, Linus se redressait péniblement pour retirer ses vêtements comme le désirait Kaines. Grimaçant, il éprouvait une réelle douleur à chacun de ses mouvements. Son corps tout entier semblait brisé, alors qu’il ne faisait qu’une chose des plus naturelles. Qu’est-ce que ce serait chez lui, une fois seul ? Il parvenait tout de même à retirer le tout gardant son pantalon puisqu’il était inutile d’aller sous la ceinture. Il gardait ses pensées pour lui, reprenant place sur la table où le métal froid entrait en contact avec sa peau et déclenchant un frisson qui parcourrait en un éclair tout son corps. Sa musculature se découpant plus aisément sous ce froid métallique. De ses prunelles azuréennes, il suivait le brun du regard s’éloigner pour revenir. « Tu m’prends pour quoi ? Un faible ? » Sa répartie ne l’avait donc pas quitté. Le défi se lisant dans son regard, alors que l’homme commençait à le nettoyer de tout ce sang qui avait commencé à coaguler sur sa peau laiteuse. Soutenant Malachai du regard, il observait son visage, cette inexpression sur son visage. Cet homme arrivait-il à afficher quoi que ce soit ? Cette pensée traversait l’esprit du voyou. S’il restait inexpressif, le contact qu’il faisait en appuyant le chiffon sur lui, il le sentait doux. Une façade ou alors il n’était qu’appliquer dans son boulot. Linus ne voyait pas pourquoi cet homme éprouverait une once de douceur à son égard. La perte de sang devait simplement le faire délirer. Quittant son cou, il le sentait descendre, ça n’était rien. Rien. Vraiment, rien. Ça n’empêchait pas que le lycéen détournât le regard. « Ça t’plait ? » Il attaquait comme il le faisait toujours, encore plus lorsqu’il se sentait perdre le contrôle. Ça n’avait pas lieu d’être, il ne se comprenait pas lui-même, mais il ressentait ce désire de mordre, montrer les crocs. Attaquer avant même qu’on pointe une arme sur lui. « J’suis pô venu pour m’faire tripoter indirectement. Tu f’rais mieux d’passer aux choses sérieuses. » Il finirait par s’en prendre une, mais comme toujours, il se fichait bien que son attitude fût merdique. Le brun fini par commencer à le recoudre, versant l’alcool pour désinfecter, Linus serrait les dents laissant la bave mousser contre celles-ci. Haletant, sa respiration s’accélérant, sa cage thoracique se soulevant dans un rythme endiablé. « Pffshh. » Il postillonnait sa salive. Ça allait être douloureux, il en était conscient jusqu’au moment où l’aiguille perçait sa peau. Il avait la sensation que celle-ci peinait à percer sa peau, tirant celle qui se trouvait déjà douloureuse. Le fil tirant ensuite sa chair, une sensation désagréable de pincement, comme si on ne cessait de tirer sur sa peau. Ses doigts se crispaient sur le rebord de la table. À la seconde, il continuait de dévisager l’homme, son point d’ancrage dans cette souffrance. Il empoignait le poignet de Malachai dans un réflexe. « Raaah. » Il ressemblait à ses femmes qui accouchaient tant il haletait… À la troisième plaie, il perdait simplement connaissance sous la douleur.
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyLun 10 Juin - 17:27


How to save a life

Le prenait-il pour un faible ? La question lui fit simplement arquer un sourcil alors qu'il posait que le concerné un regard provoquant qui en disait long. Pas besoin de répondre à la question, laisser sous-entendre que oui, il s'attendait à l'entendre chouiner, était bien plus efficace. Appliqué à sa tâche, Malachai ne portait pas attention aux réactions du jeune, relevant simplement le nez vers lui à sa question. Un nouveau regard condescendant qui ne fut accompagné d'aucune parole, un simple jugement. Oh il aurait bien été tenté de lui balancer une vanne sur le fait qu'il était trop vivant à son goût mais ç'aurait été glauque, beaucoup trop, et le Californien n'était pas d'humeur. Pourtant, lorsque le blessé reprit, affirmant qu'il n'était pas là pour se faire tripoter, il ne retint pas un soufflement mi-amusé mi-dédaigneux, son regard ambré se posant sur lui. « Te tripoter ? Tu te méprends. J'attendrai que tu sois inconscient pour ça » répliqua-t-il le plus sérieusement du monde, un sourire indescriptible étirant ses lèvres. Provocant ? Ironique ? Inquiétant ? Peut-être un mélange de tout. Oh bien sûr il n'appliquerait pas ses dires mais laisser planer le doute et piquer une nouvelle fois sur le fait que l'autre puisse être faible l'amusait suffisamment pour qu'il ne se prive pas de lancer une telle affirmation.

Terminant d'ôter le sang coagulé, le thanatopracteur était en effet passé aux choses sérieuses. Après avoir désinfecté la plaie, il était rapidement allé dans la réserve pour récupérer du fil plus adéquat bien qu'il ne soit pas de ceux qui s'ôtaient avec le temps, le plus jeune devrait revenir pour qu'il lui enlève lorsque sa blessure serait cicatrisée. Et la torture avait débuté. Pour Drake. Kai lui ne ressentait rien. Pas la moindre once d'empathie, de compassion, de dérangement. Il exécutait simplement sa tâche comme il le faisait à chaque fois vis-à-vis d'un défunt, se rappelant des paroles de Mary qui avançait qu'elle ne comprenait pas comment il faisait pour être aussi indifférent, que si elle ne le connaissait pas aussi bien, elle aurait pu se demander s'il était vraiment humain. Il l'était oui, mais ses ressentis avaient été étouffés par ce besoin vital de se préserver, des années auparavant, et la blonde était en effet la seule qui avait conscience de ce qu'il y avait sous cette carapace.

Arrêtant ses mouvements lorsque le châtain agrippa son poignet, il soupira à son râle. « Mets la en veilleuse gamin » lança-t-il, bien conscient que s'il continuait à geindre de la sorte il pourrait se faire entendre, sans compte le fait que Kaines s'agaçait. Drake n'avait peut-être pas eu d'autre choix que de venir mais ce n'était pas son problème à lui, alors mieux valait qu'il encaisse sans broncher plutôt que de se plaindre comme une fillette. Et, comme si l'aîné avait prévu le coup, le blessé finit par s'évanouir. Son agacement s'évapora doucement alors qu'il allumait la chaîne hi-fi pour emplir la pièce de cette musique classique qui accompagnait souvent son travail habituel. Du Mozart cette fois. Terminant de suturer ce qui devait l'être, il avait nettoyé le sang qui s'était à nouveau éparpillé çà et là, avant d'ôter ses gants. Il avisa l'épaule démise du plus jeune, saisissant son bras d'une main, faisant pression sur l'épaule de l'autre. En un geste vif conclut par un craquement significatif il la remis en place. Prenant le temps de vérifier qu'il n'avait rien oublié, Kai était monté chercher de quoi maintenir le bras du blessé, nouant autour de son cou une atèle improvisée.

Après avoir pris une gorgée de vodka simplement parce-que la bouteille était là, il s'était décidé à aller remettre de l'ordre dans la réserve, la musique tournant toujours tranquillement en fond. Il trouva la fenêtre brisée, ne retenant pas un soupir las. « Quel petit con » avait-il sifflé en nettoyant le tout. Lorsqu'il revint dans la pièce où la température était loin d'être élevée, il remarqua que Drake revenait à lui. « Alors princesse, on se sent mieux après ce somme ? » lança-t-il sur ce ton à la fois hautain et indifférent, s'amusant toutefois intérieurement de se foutre de lui. Monsieur Jenesuispasfaible avait tourné de l’œil et oui, ça l'amusait, alors pourquoi se priver d'enfoncer le couteau dans la plaie ? Inutile qu'il se donne la peine de lui dire de ne pas faire de mouvement brusque, l'autre s'en rendrait bien vite compte en sentant la douleur lancinante dans son épaule fragile.

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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyJeu 25 Juil - 4:39

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Son regard planter dans les prunelles sombres de son aîné, Linus d’eut de réponse qu’un simple claquement de langue contre son palais. Inconscient, ce n’était pas une chose qu’il pouvait se permettre, pas face à cet homme. Il n’avait pas l’intension de se montrer faible, mais la douleur, il ne pouvait l’imaginer. Pourtant, ce n’était pas une première, mais parfois le corps ne peut tout simplement pas souffrir autant. Le châtain le comprenait bien vite, maudissant les films ou tout semblait tellement facile. Baliverne ! Perdant connaissance, son esprit vagabondait dans cet espace dénué de toute chose. Il n’avait pas conscience de ce qui se passait autour de lui, ce que faisait le thanatopracteur. S’il abusait réellement de lui aurait pu être le cas et jamais Linus n’en aurait eu conscience. Combien de temps il était resté dans les vapes, il n’en avait pas connaissance, seulement, il percevait de la musique. De la musique classique. Était-il chez lui en train de dormir chez lui ? Il n’en était pas certain, son corps ne semblait pas être dans le confort de son lit, il ne sentait pas ses écouteurs qui pourtant habillait ses oreilles dès l’instant où il cherchait à s’endormir. Un écho lointain lui parvenait, tout comme l’aspect métallique qu’il ressentait effleurer sa peau, loin d’être frais, mais présent tout de même. Ouvrant ses paupières, il battait mécaniquement des cils comme pour chasser le sommeil qui l’envahissait, ce que son corps lui dictait de faire. Dormir pour mieux récupérer face à ses blessures qui lui couvraient le corps. La lumière du plafond lui fit finalement fermer les yeux, beaucoup trop vive, il tournait néanmoins la tête en entendant la voix d’un homme. Familière, il tentait de s’orienter, prendre ses repaires qui semblaient lui échapper encore. Une totale désorientation, alors qu’il posait son regard clair sur l’homme qui revenait dans la pièce. « Toi… » soufflait-il d’un ton acerbe, se redressant, il grimaçait en sentant son épaule l’élancer. Une sensation tellement désagréable, il poussait un soupir, assis sur le rebord de la table d’embaumement, il posait son regard sur le sol où l’ombre de ses souliers se dessinaient contre le sol carrelé. Ne s’y attardant pas, il posait son regard sur son torse, mais aussi sur l’écharpe que le brun lui avait passé autour du cou. « Au moins t’as pas raté ton coup. » disait-il ignorant bien volontiers ce que venait de lui dire l’autre. Sa main libre venait effleurer le fil noir qui marquait sa peau, tiraillant celle-ci avec désagrément, lui donnant un aspect vallonné. Cette sensation désagréable que sa peau forçait pour rester fermée. Il n’allait pas faire un coup d’État, de toute manière, il était déjà habitué à tout cela, ce n’était pas une première et il gardait à l’esprit que tout cela ferait de lui un homme ! Poussant un soupir, il étirait le bras pour prendre la bouteille de vodka. Ses doigts s’enroulant sur le verre tiède, il la soulevait, mais ses doigts engourdis lui firent perdre son emprise et avant qu’il n’ait le temps de réagir la bouteille volait en éclat sur le sol. Le liquide créant une flaque sous ses pieds. Et dans un réflexe irréfléchi, il sautait à pied joint dans la flaque avec pour idée de ramasser, mais tout ce qu’il arrivait à faire c’est bouger son bras avec l’épaule disloquée, fragile, elle lui fit pousser une plainte qui le laissa choir dans l’alcool. Décidément c’était pas sa soirée, il aurait mieux fait de rester coucher… Furieux contre lui-même il abattait sa main libre dans le liquide, éclaboussant son pantalon et son torse. « Merde ! » soufflait-il en tentant finalement de s’agripper à la table pour s’aider à se relever. Il en avait presque oublié l’homme dans la pièce et sans doute que ses répliques seraient toutes aussi cinglantes que les autres et pour ne pas changer, Linus n’était pas d’humeur. Il avait en horreur de paraître faible, puisque la faiblesse était souvent reliée à la mort d’où il venait… Passant une main dans ses cheveux, il les plaquait leur donnant une forte odeur de vodka.
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MessageSujet: Re: kainus ›› how to save a life   kainus ›› how to save a life EmptyDim 28 Juil - 12:53


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Si le jeune avait repris quelques couleurs comparé à plusieurs minutes auparavant, il était évident qu'il n'était pas au meilleur de sa forme. Comment aurait-il pu en être autrement au vu des blessures qui parsemaient son corps ? N'importe qui aurait perdu connaissance dans ces circonstances, sans anesthésie ni rien pour apaiser la douleur, c'était purement humain. Pour autant, le Californien s'amusait intérieurement de l'état du plus jeune qui cherchait malgré tout à vouloir paraître insensible à toute souffrance, comme pour montrer qu'il était suffisamment fort. Sûrement était une résultante du clan dans lequel il évoluait, celui des Schroeder. Lorsqu'il s'adressa à lui de ce ton sec et méprisant, Kai avait simplement arqué un sourcil. Il ne s'était pas attendu à une autre réaction à dire vrai, pas alors qu'il se foutait ouvertement de lui en l'affublant d'un surnom relativement ridicule. Percevant l'expression douloureuse qui déformait un instant les traits de Drake, il s'adossait simplement au lavabo un peu plus loin dans la pièce, croisant les bras en le laissant vérifier l'état de ses blessures.

« Évidemment » rétorqua simplement le thanatopracteur alors que le blessé affirmait qu'il n'avait pas raté le boulot. Malachai était doué dans ce qu'il faisait, c'était un fait, et il en était pleinement conscient, se fichant pas mal d'arborer ce ton imbu de soi et supérieur. Observant toujours l'autre qui s'était apparemment mis en tête d'encaisser mieux la douleur avec de nouvelles gorgées de vodka, le brun se demandait comment il allait parvenir à rentrer chez lui dans cet état. L'idée de lui laisser une chambre pour la nuit ne l'enchantait guerre, peu envieux de l'avoir sous son toit notamment pour la sécurité de Mary, mais le ramener en voiture le gonflait sérieusement, n'ayant qu'une envie : dormir. Perdu dans ses réflexions, il revint à lui en entendant le bruit de la bouteille qui se brisait au sol, soupirant d'agacement alors qu'il fronçait les sourcils en s'apercevant que le blessé gigotait pour descendre de la table.

Et ce qui devait arriver arriva. Drake se retrouva étendu dans la flaque d'alcool et les morceaux de verre, n'ayant pas de meilleur idée que de cogner du poing au sol en s'éclaboussant au passage. À croire que la douleur limitait sérieusement les capacités intellectuelles des Hommes. Au moins, une fois morts, ils ne causaient plus de soucis. Ne bougeant pour l'instant pas d'un pouce, Kai avait soupiré une nouvelle fois. « Tu t'attendais à ce que ton corps ait retrouvé toutes ses capacités peut-être ? » demanda-t-il d'un ton qui laissait entendre un certain sermon doublé comme toujours de cette pointe de condescendance alors que l'autre rabattait ses cheveux de sa main pleine de vodka. « Tu m'excuseras mais je ne suis pas magicien. Il va falloir te ménager si tu veux te remettre de tout ça rapidement. » Quoi que ''rapidement'' n'était sans doute pas le meilleur terme, son épaule disloquée serait relativement longue à redevenir indolore mais qu'importait, ce n'était pas son problème.

Se détachant alors du lavabo, l'aîné combla la distance qui le séparait du blessé et se mis accroupis en face de lui, évitant de marcher dans l'alcool. Il prit le poignet du châtain pour ôter un morceau de verre qui s'était logé dans sa main, relevant alors le regard vers lui. « Je vais commencer à croire que tu le fais exprès pour que je m'occupe de toi » lança-t-il, ce sourire indescriptible étirant à nouveau ses lèvres, s'amusant à chercher la petite bête en appuyant une nouvelle fois sur le fait que l'autre était totalement incapable de se débrouiller seul. Il repassa à nouveau son bras autour de lui afin de le relever, comme la première fois, se fichant pas mal de l'alcool qui imbibait son propre tee-shirt. D'une main, le Californien tira le tabouret glissé sous la table, moins haut que cette dernière, maintenant toujours le blessé jusqu'à ce qu'il soit assis et adossé contre la table. « Tu vas pas pouvoir rentrer seul comme ça. Tu as quelqu'un pour te chercher ou je dois te ramener chez toi ? » demanda-t-il d'un ton clairement las tout en se redressant. Il n'avait aucune envie de s'emmerder à le ramener mais sans doute était-ce plus prudent, et autant dire que le laisser rentrer seul avec le risque qu'il s'effondre au premier coin de rue n'était pas une option non plus, pas après qu'il se soit fait chier à le remettre un tant soit peu sur pied.

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