Dance me very tenderly and dance me very long • Eloam

Entendre mon patron, enfin, Adam, puisque à ce moment-là je n’étais pas au travail, parler de l’homme avec qui j’avais dansé jusqu’à maintenant, m’amusait réellement. C’est vrai que j’avais bien voulu m’amuser avec ce bel inconnu croisé en entrant dans la boîte de nuit, et je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose chez lui m’avait rappelé Adam, et malgré moi, je dois bien avouer que c’est pour ça que je l’avais choisi. J’ai toujours aimé les vieux, comme j’aime dire, mais je ne comprends toujours pas pourquoi, avec Adam, c’est différent. Pourquoi j’avais donc cherché à flirter avec un homme qui lui ressemblais, alors qu’il y avait tant de personnes différentes prêtes à danser avec moi ? Je n’en savais rien, et la question me restait en tête, comme si ça me faisait presque mal de ne pas avoir de réponse. Mais ce qui me fit encore plus plaisir, c’était de voir à quel point ça avait pu agacer mon patron de me voir ainsi coller contre quelqu’un d’autre que lui. C’est vrai que j’aurai pu trouver ça bizarre, mais sur le moment, j’avais simplement senti mon cœur battre, et ça m’avait juste fait plaisir. C’était un sentiment plus qu’étrange qui s’était enfoui en moi en le voyant arriver vers moi, en le sentant me saisir par les hanches et me serrer tout contre lui. Là, sous les projecteurs et sous la musique assourdissante, j’avais simplement senti ma poitrine se soulever à tout rompre, j’avais senti mes jambes trembler doucement, j’avais posé les yeux sur Adam, et depuis, je ne l’avais plus quitté du regard. Je le trouvais beau, et je m’en voulais déjà. « Sérieux, tu t’entends parler là ? T’es en train d’insulter un mec uniquement parce que je dansais avec. » Je ricanais un peu, mais au fond de moi, en prononçant cette phrase, je me rendais compte que ce n’était pas tout à fait normal qu’il réagisse de cette façon. Je savais qu’il aimait dire qu’il est possessif, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’y voir autre chose, ou alors j’en avais simplement envie. Mes pensées devenaient confuses, et je n’aimais pas ça. « J’en ai rien à foutre de comment il est au lit. C’est pas lui que j’aurai choisi pour ça ce soir. » Je souriais un peu. Bien sûr, je n’avais pas pris le soin de lui dire de qui je parlais, mais s’il m’avait demandé, j’aurai désigné un client au hasard pour éviter de devoir lui dire la vérité. Sentir son bassin contre le mien, ça me donnait chaud, c’était le mot. Je sentais encore son entrejambe qui visiblement était plus que ravie de la proximité de nos deux corps, et je soupirais chaudement près du creux de son oreille, par simple provocation, comme j’aimais tellement le faire avec lui. « Un petit plaisir pour me faire pardonner ? C’est quoi cette phrase de vieux pervers. » Je riais doucement, sincèrement. Secouant la tête, je laissais mes bras autour de son cou, glissant mon visage plus près du sien. J’allais répliquer, mais son baiser me pris par surprise. Ecarquillant un peu les yeux, je sentais alors un frisson me parcourir tout le corps, et qui me souleva le cœur. C’était typiquement le genre de réactions que je n’avais qu’avec lui, et que je ne comprenais toujours pas. Je ne suis pas certain de vouloir le faire d’ailleurs. Sans doute que je le trouvais plus attirant que la moyenne, et ça s’arrêtait là. « Si t’es sage, je me ferais pardonner…T’auras le droit à un bisou. » J’embrassais sa joue en souriant doucement. Toujours dans la provocation. Mais c’est comme ça qu’on fonctionnait encore le mieux. La musique passa subitement à un genre de slow, et ça avait eu le don de me mettre mal à l’aise. Est-ce que je devais descendre de la scène pour éviter une danse gênante avec mon patron ? Sûrement. Mais bizarrement, mon corps ne se décidait pas. Et puis, je me souvenais qu’il avait un état un peu embarrassant à montrer en public. « J’suis content aussi d’être dans ta vie. » J’avais chuchoté rapidement, espérant qu’il ne m’a pas entendu. Je rougissais légèrement et je détournais un peu les yeux, glissant ma joue contre la sienne. « Je te chauffe pas, c’est toi qui bande trop facilement. En même temps je peux pas t’en vouloir. Je sais à quoi je ressemble. » J’avais déposé un baiser brûlant dans le creux de son cou, mordant doucement sa peau devant tout le monde et alors. « T’aimerais bien que j’en ai envie hein… » Je souriais un peu, malicieux.

Adam aurait bien pu me dire ce qu’il voulait, à ce moment-là, j’avais compris, et peu importe les excuses qu’il trouverait, il était simplement jaloux, c’est tout. Si je lui en avais parlé à voix haute, il aurait utilisé le terme possessif, lui qui l’aime tant pour se défaire des situations délicates, et pourtant, n’importe qui aurait compris. C’est sûr, ça avait quelque chose de mignon, d’adorable, de se dire que mon patron, n’aimait pas que je m’approche d’autres hommes tout aussi beaux que lui, c’était amusant, de penser qu’il ne voulait pas qu’un autre garçon me touche, me caresse, ou m’embrasse doucement, sauvagement, peu importe la façon. Je l’avais compris de suite, en le voyant pousser cet homme avec qui j’avais alors dansé, et le voir comme ça, me faisait battre le cœur, sans que je comprenne réellement pourquoi. Ça m’excitait un peu aussi, j’aimais l’idée, qu’il voulait que je n’appartienne qu’à lui et je crois qu’au fond, ça ne m’aurait même pas dérangé, d’être sa propriété. « Je suis à toi ? Depuis quand ? » J’haussai un sourcil intrigué, je le laissais se rattraper, tout en sachant que j’avais bien entendu, je posais mon front contre le sien, souriant doucement, attendri par ses paroles et sa jalousie. Je ne sais pas pourquoi, mais avec lui, je me sentais bien, je me sentais étrange, et je crois que moi non plus, je ne voulais pas le voir avec quelqu’un d’autre, finalement. « Pour le moment je vois pas mieux que toi ici. » J’avais chuchoté, allant mordiller son oreille en riant légèrement. En réalité, je ne voyais pas mieux nulle part, depuis que j’avais partagé son lit, je ne pensais qu’à y retourner, à me plonger dans ses bras, à le sentir toujours plus fort en moi. Un frisson me parcourut en y repensent, je le désirais tellement. « Pour le moment c’est moi qui suis dans le tien ! Et ça me va comme ça. » Je frottais mon nez au sien en soupirant. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, pourquoi j’étais aussi tendre, aussi attaché. Je sentais mon cœur qui s’emballait quand nos regards se croisaient et ça me perturbait profondément, je ne savais pas quoi penser de tous ces sentiments. « Ce serait excitant de te voir te battre pour moi, et puis…Tu sais moi j’aime les vieux, alors quand je t’appelle comme ça tu devrais être content. » J’ai toujours aimé les hommes mûrs depuis tout jeune, d’ailleurs je me souviens encore avoir perdu mon virginité avec un homme qui avait au moins l’âge de mon père. Mais ça, je ne l’avais pas dit à Adam, il ne connaissait rien de ma vie, sauf que j’étais étudiant. Il avait le don de me rendre fou rien qu’en parlant, et je faisais comme si ce n’était pas le cas, j’essayais de me montrer indifférent, j’avais peur qu’il remarque que je suis devenu différent. D’habitude je réponds, je couche avec tout le monde, mais depuis lui, ce n’est plus pareil, je n’ai besoin que de sa chaleur et de sa peau contre la mienne. J’avais rougis en sentant sa main contre mon entrejambe, qui devenait un peu dur malgré moi mais moins que le sien, ce qui me faisait sourire doucement. Je plongeais mon regard dans le sien, glissant mes mains sur ses joues, les caressant, pensant à l’embrasser, sans jamais le faire pourtant. « J’aime quand tu es sage et j’aime quand tu ne l’es pas. J’aime quand tu es toi. » Je crois que je rougissais encore, je n’avais pas l’habitude de dire ce genre de choses, mais je m’étais attaché à Adam tout entier. « Aussi longtemps que tu me laisseras habiter avec toi. » Je voulais rester avec lui, même en tant qu’employé, je voulais l’entendre chaque jour, pouvoir lui prendre la main parfois, Cette idée me perturbait, pourquoi je tenais tellement à lui. « J’ai…Toujours envie de toi… » Je ne savais pas si je devais le dire mais c’était trop tard de toute façon, je lui avais avoué qu’il m’excitait encore et toujours.