In dark time good friends show you the light. But a brother takes your hand and walks by our side || Ian

Ian a toujours été hypersensible. Il a toujours été cet enfant calme, qui se retire dès qu'une situation semble dégénérer. Le genre qui fuit le combat, le naïf qui se laisse mené par le bout du nez. Je me demande parfois ce qui lui serait arrivé si je n'avais pas été là. Qu'adviendrait-il de Ian si ma maladie m'aurait emporté ? Se serait-il laissé dépérir ? Aurait-il prit les mauvaises décisions ? Ou, au contraire, se serait-il trouvé la force de caractère qu'il ne montre que dans des situations particulières ? Je ne saurais le dire et j'espère que jamais je ne devrais me poser ce genre de questions. Ian, je l'aime. D'un amour fraternel pur et indescriptiblement fort. Il est tout pour moi et si je me suis battu contre la maladie c'est en partie pour lui. J'aurais eu l'impression de l'abandonné et je ne veux pas. J'ai besoin de lui, comme il a besoin de moi.

Comme maintenant. Si je ne l'aide pas à gérer cette crise, il va encore me clamser entre les doigts. Et c'est bien la dernière chose que je voudrais ! Alors, restant calme, je lui parle avec douceur, le prends contre moi, le sert dans mes bras et le berce jusqu'à ce que je le sente plus calme. Je lui caresse encore les cheveux lorsque je m'adosse contre le mur puis laisse le silence s'installer entre nous. Mon regard glisser un peu sur les alentours et l'obscurité qui nous entour jusqu'à ce que Ian ne se redresse. Il me regarde, me dit qu'il doit me dire un truc qui semble être important à ses yeux.

Il se tait, semble chercher ses mots. Je ne le presse pas, lui laisse le temps qu'il lui faut. Le presser est bien la chose à ne pas faire maintenant. Au contraire. Il fini par reprendre la parole et ce qu'il me dit ne m'étonne guère : il est amoureux de son colocataire. Un léger sourire amusé étire mes lèvres et j'hoche la tête alors qu'il continue de parler, m'expliquant un peu plus en détail le pourquoi du comment il n'osait pas m'en parler. Mon regard pourtant, s'assombrit lorsqu'il parle de nos parents, mais surtout lorsqu'il évoque Iris, cette salope qui s'est joué de lui.

Je soupire doucement.  «Tout d'abord, Ian.. je le sais ça. Je sais que tu es amoureux d'Aaron » je redresse le menton  « Me regarde pas comme ça, je suis ton jumeau. Je suis dans ta tête en gros» dis-je, amusé, en tapotant son front avec mon index.  « Non sérieusement, vu comment tu le regardes quand vous êtes ensemble, ton regard qui s'éclaircit et ton petit sourire lorsque tu parles de lui... et puis je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu ne perds pas une seconde pour faire l'éloge d'Aaron. »

Je rigole doucement puis hausse les épaules en reprenant mon sérieux  «Pour ce qui est de Papa et maman … eh bien …  » je soupire en grimaçant doucement  «C'est vrai qu'ils ne vont pas être très content. Ils ne vont sûrement pas accepté ça mais ... » je relève mon regard sur mon frère  « Ian, ne pense pas à eux, ok ? Vis ta vie ! Si tu l'aimes, dis le lui» je souris en coin  « Il t'aime aussi, j'en suis sûr. Il y a des signes qui ne trompe pas, t'es juste trop aveugle pour les voir toi» je rigole doucement  « En tout cas moi je suis là. Pour te soutenir contre papa et maman et pour casser la gueule à Aaron s'il te fait du mal» je me passe une main dans les cheveux  «De toute manière, ils finiront pas l'accepter. Du moins, Maman finira-t-elle par l'accepter » je lui ébouriffe gentiment les cheveux  « Mon petit Ianou est amoureux ! Je serais le témoin pour votre mariage et le parrain de votre gamin que vous adopterez, ok ?» je lui offre un large sourire, montrant bien que je ne suis absolument pas sérieux.

Je roule des yeux en secouant la tête  «Non, non bien sur que non. Il ne m'a jamais dit ça. Je me fou de ta gueule tout simplement » dis-je sur un ton regorgeant d'ironie avant de frapper l'épaule de mon frère  «Tu m’prends pour qui ? Tu me connais, je suis assez sincère pour te dire la vérité et rien que la vérité » reprenais-je en souriant avant de me lever à mon tour. Mon frère connaît un moment de lucidité et me dit qu'on ferait mieux de monter voir dans les bureaux s'il n'y a pas possibilité d’accéder à un téléphone fixe.

J'hoche la tête, me permettant une pique à laquelle me répond Ian avec un air entendu. Je rigole de bon cœur et passe devant lui pour gravir l'escalator. Arrivé au premier étage, je me tourne vers mon frère pour lui demander où se trouve les bureaux. Troisième étage qu'il me dit. J'hoche la tête et m'apprête à le suivre lorsqu'un bruit de pas me fait me retourner. J'éclaire l'endroit duquel le bruit devait provenir et demande si Ian l'a aussi entendu. Lui, il se crispe et me dit que ce n'est vraiment pas marrant si c'est une blague. Je le regarde puis hausse les épaules  «J'ai sûrement dû rêver ... » marmonnais-je avant de désigner l'escalator suivant. Ian passe devant et nous marchons tranquillement vers les bureaux.

Et de nouveau ce bruit. Quelque chose qui tombe brusquement dans le rayon à côté de nous. Synchronisant nos mouvements, Ian et moi nous nous arrêtons tournant nos lumières vers la droite. Je secoue la tête en déglutissant.  « je sais pas ...» murmurais-je en plissant un peu les yeux  «Vient, on va voir » et sans attendre une réponse de mon frère, je m'avance dans le rayon. Doucement et à pas feutrés.