Derrick&Yso ↝ blocked

Délaissant sa carrière pour quelque temps, Derrick avait tenté de retrouver ses repères, renouer avec une vie qu’il avait laisser de côté. Après sa rupture avec Isobel, il avait noyer son chagrin dans le boulot. Acceptant n’importe quel contrat, aussi merdique ou insignifiant qu’il pouvait bien se laisser le croire. Des bêtises, il était prêt à en accepter et l’opportunité qu’il avait eue, servit sur un plateau d’argent, il l’avait pris sans se poser de question. Quand ça va mal, tous les moyens sont bons, non ? C’est ce qu’il se disait, insinuait, croyait, alors qu’il avait accepté de briser le cœur d’une fille pour retrouver sa liberté. Égoïste, il se fichait bien d’elle. Mais qu’arrive-t-il lorsque cette personne se trouve à être un ange tomber sur votre route au moment le plus pénible de votre vie ? Car oui, pour Derrick sa rupture avec Isobel n’était pas une chose aisée, et même encore aujourd’hui, il la portait dans son cœur, loin de pouvoir chasser ses moments, loin de pouvoir totalement lui dire adieu. Il l’avait aimé, comme jamais auparavant, il désirait changer pour elle, plus que tout. Mais l’homme est faiblesse. Et il l’avait été, incapable de lui montrer pleinement qui il était, il s’était dévoilé à elle comme l’image qu’elle se faisait de lui. Loin d’accepter qu’elle connaisse ses défauts et il en avait payé le prix. Un cœur en miette, un esprit tourmenté. En rencontrant Zoya, il s’était laissé bercé par sa douceur et comme avec Isobel, son attachement avait mené à sa destruction, leur destruction. Deux milles dix-huit avaient été une année difficile pour son cœur, ses émotions se chamboulant dans sa tête. Une relation plus que difficile avec Lisbeth les avaient menés à s’éloigner et depuis son retour d’Asie, il s’était fait discret. Il n’avait pas été célibataire aussi longtemps depuis des années, loin d’aimer la solitude, il tentait les coups d’un soir, mais ça semblait sans succès. Tout n’était pas aussi simple, tromper des femmes ne voulait pas dire qu’il n’aimait pas, simplement qu’on ne le satisfaisait pas, qu’il était trop gourmand. Mais en couple, il savait que quelqu’un l’aimait, un sentiment qui le terrifiait, qui créait chez lui un manque assourdissant. Difficile d’oublier, il savait que le célibat n’était pas pour lui et pourtant, il ne cherchait pas à se remettre en couple. Peut-être parce qu’il attendait la bonne ? Et qui aurait pu dire, qu’il allait revoir l’une d’elle, l’une de ces femmes qui avait marqué l’acteur. Il avait revu Zoya récemment, mais il ne s’attendait pas à revoir Isobel. Loin de là. Alors qu’il était dans l’ascenseur du palais de justice, drôle d’endroit pour lui, mais indispensable s’il voulait payer cette contravention qui allait passer la date proscrite, de la musique plein les oreilles, son regard rivé sur son portable, il avait manqué de perdre l’équilibre lorsque la cage de fer s’était arrêtée net. Déstabilisé, il avait relevé la tête. Deux personnes, c’est tout ce qui restait. Sur plus de sept cents milles habitants, il se retrouvait en tête à tête avec son ex. Posant son regard sur elle, il poussait un soupire. Mettant dans son cou ses écouteurs qui diffusaient le dernier album de son ex, il s’approchait du bouton à l’aide. Appeler les secours, c’est tout ce qu’il voyait à faire, qu’on vienne les sortir de ce pétrin et cela, le plus vite possible ! Parce qu’il devait bien se l’avouer, il n’avait pas la moindre idée de comment lancer la conversation, briser ce qui avait été fait après une rupture aussi désastreuse. « Oui, bonjour. L’ascenseur est en panne. » La voix de l’intercom résonné sur les parois de fer : « On envoi quelqu’un dès qu’on peut. » Comment ça dès qu’ils pouvaient – pestait-il en son for intérieur. Il se retournait pour poser son regard sur la blonde qui semblait préférer éviter son regard. « Ils vont envoyer quelqu’un. » disait-il, alors qu’elle le savait pour l’avoir sans nul doute entendu aussi. « Nous reste plus qu’à patienter. » continuait-il en se mordant la lèvre. Pouvait-il ajouter quelque chose ? Oui, bien sur que oui, mais il préférait laisser trainer le silence…