Assise sur le banc au beau milieu des tableaux, je portais mon regard sur Trent, dessinant du regard chaque trait de son visage. J’avais l’impression de remarquer des choses que je n’avais pas vu depuis tellement de temps. De petites rides à la commissure de ses yeux que je n’avais décidément jamais vue. Un coup de vieux ? Qu’importe, ça ne lui retirait pas son charme. Il était toujours aussi attirant et le fait de ne pas l’avoir vu depuis quelques mois, me faisait prendre conscience que je l’aimais encore plus que ce que je pouvais croire. En sentant ses lèvres m’embrasser, je fermais les yeux, me retrouvant à sourire bêtement. Je me sentais si bien que je désirais voir le temps d’arrêter, nous offrir ce moment rien qu’à nous. Comment reprendre ma vie en sachant qu’on serait encore séparé ? Je n’avais pas la réponse, mais je savais aussi que trop me poser de question ne m’aiderait en rien. Pour le moment, je me concentrais sur lui, je lui donnais toute mon attention. Avant de revenir sur un sujet qui me tracassait, quelque chose qui m’amenait tout de même à me poser des questions même si j’aurais voulu qu’elles se taisent. Pourquoi se trouvait-il avec des agents du FBI ? Voilà l’une d’elle que je ne comprenais toujours pas. «
Un mois. » répétais-je en me pinçant les lèvres. Je savais Washington grand, mais un mois… C’était beaucoup de jour… Il avait passé chacun d’eux à nous chercher ? Comment ça avait dû être pénible, d’autant plus qu’il ignorait qu’on avait changé de vie. Il suffisait de voir ce qu’il citait pour comprendre qu’il cherchait Raschelle. En un sens ça me réconfortait, mais m’attristait. Il ne pouvait pas savoir, mais peut-être qu’on aurait pu se retrouver beaucoup plus tôt ! «
On se retrouve toujours. » répondais-je en lui souriant. Notre relation ressemblait bien plus à des aimants, attiré l’un par l’autre, dansant au même rythme. Lorsqu’il prononça nos nouvelles identités, je fronçais le nez. «
Il faudra tout de même faire l’effort, c’est pour notre protection. » disais-je en caressant sa joue. J’avais tellement hâte qu’ils mettent la main sur cet homme et ainsi retrouver ma véritable identité. Retrouver ma vie. C’était quelque chose qui me manquait terriblement, même si je comprenais tout ce cinéma, tous ces mensonges. Malheureusement, je ne pouvais avoir les deux pour le moment. «
Oh, ça va. Je n’ai pas à me plaindre, mais ce n’est pas ce que je préfère. Je ne suis pas tellement une bonne vendeuse. Mais c’était sans doute plus simple que m’improviser autre chose. » Je n’avais pas d’exemple en tête, mais n’ayant pas d’étude classique, je ne pouvais pas tout faire. Et je me voyais encore moins être caissière dans une épicerie ou un magasin quelconque. Ou bien commis chez Walmart… Je préférais de loin vendre des maisons. «
Je l’espère. » soufflais-je en lui rendant un sourire avant de glisser mon pouce sur sa joue. J’approchais mes lèvres des siennes, lors que je sentis mon portable dans ma poche vibrer. Me reculant, je sortais celui-ci pour porter mon regard sur mon portable qui affichait un sms de Korben. La Saint-Valentin. J’en avais presque oublié que je devais rejoindre notre fils. «
Je vais devoir y aller. Korben m’attend. » disais-je en serrant mon portable et sortant un calepin ainsi qu’un crayon. Rapidement, je griffonnais mon numéro de portable ainsi que l’adresse de l’école de Korben. «
Tu pourras me contacter ainsi, et je t’ai mis l’école de Korben. Je ne sais pas si je dois lui dire pour toi, mais pour l’instant, je crois que le mieux c’est que le Marshall n’en sache rien. » avouais-je en lui tendant le bout de papier. Puis je prenais sa main, me dirigeant vers la sortie. Je n’allais pas non plus l’abandonner sur le banc du musée. Je désirais lui dire au revoir comme il se doit. Mes lèvres goûtèrent une dernière fois aux siennes, avant que je ne le laisse seul et prenne la direction de la maison où je vivais, empli de question qui me semblait sans réponse, mais le cœur plus chaud.
THE END