Caleb & Tommy + Let's make a night to remember

Caleb & Tommy

Let's make a night to remember

« Ce que vous ne semblez pas comprendre, c’est que si jamais les chiffres du prochain trimestre venaient à… » Je n’avais même pas attendu d’entendre le plus important du propos, je n’avais même pas envie qu’on me révèle le plus gros de tout cela, j’avais perdu mon attention avant cela. En vérité, je l’avais perdue il y avait un bon moment maintenant, probablement depuis le début de la réunion. Pourtant, ce n’était pas parce que je ne voulais pas écouter, faire des efforts pour bien diriger l’entreprise, comme je m’étais promis de le faire lorsque j’étais venu m’installer avec le reste des administrateurs à Washington. Pourquoi j’avais fait ça ? Parce que je me disais que c’était le mieux, que peut-être cela pourrait me permettre de donner un sens à ma vie. Au début, ça marchait, mais maintenant que j’avais revu June, je m’étais momentanément replongé dans mes doutes, dans mes remises en question, et c’était particulièrement frustrant. Là, tout de suite, alors que comptables, administrateurs et experts en finances étaient en train de discuter, j’en venais à me demander ce qu’elle penserait de me voir ici, en ces lieux. Je l’imaginais déjà en train de se moquer de moi, en train de dire que j’étais aussi coincé qu’elle ne pouvait l’être parfois, si ce n’était pas pire. Et moi, comme un idiot, je ne saurais faire mieux que de lui donner raison, parce que lorsque je la voyais, j’en étais venu à un point où je devenais pathétique, j’en avais l’impression. C’était triste, pire encore, ce n’était même plus imaginable dans le cas présent, une telle situation entre elle et moi, ce qui rendait le tout encore plus déprimant. Et pourtant, même si je me faisais violence, mon esprit s’était évadé malgré tout, suffisamment longtemps pour qu’on soit obligé de me rappeler à l’ordre, comme avant, avec un: « Monsieur Grayson, qu’en pensez-vous ? », m’obligeant alors à relever le regard, considérer les sept paires d’yeux qui me fixaient. La huitième, celle de mon adjoint, ne me regardait pas, ayant très bien deviné ce qui s’était passé dans ma tête. Enfin, pas tous les détails concernant June, mais mon évasion d’esprit, en tout cas. Il m’avait vu trop souvent partir ainsi, il m’avait trop souvent fait des remontrances à ce sujet. Maintenant, il restait qu’en coin, exaspéré, tandis que moi, tentant de paraître le plus naturel possible, j’affirmais: « Je suis d’accord avec vous, messieurs. » Comme s’ils n’attendaient que cela, ils ajournèrent la réunion tout de suite après. De mon côté, sans attendre plus longtemps, je refermai mes affaires, puis je sortis de la salle de conférence. Je retournai à mon bureau que le temps de reprendre mon manteau et ensuite, je quittai l’immeuble, n’ayant pas envie de discuter avec qui que ce soit. C’était gamin de ma part, je le savais, mais clairement, je ne savais me détacher de certaines de mes vieilles habitudes. Je me le prouvai encore une fois à moi-même lorsque plutôt que de rentrer chez moi, je décidai que me changer les idées ne serait pas plus mal et que de ce fait, je me rendis dans un bar non loin. Celui-ci n’était pas trop bondé, et même si normalement, je préférais les ambiances de fête, là, je me disais que c’était parfait. Sans attendre plus longtemps, je me rendis au comptoir, m’installai sur un tabouret, et je demandai: « Une bière, blonde, s’il vous plait. », persuadé que cette boisson rafraichissante et légèrement enivrante saurait me griser un peu et m’aider à passer au travers de la soirée.

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Let's make a night to remember

Tommy & Caleb

Ce soir après avoir terminé son boulot au cinéma, le jeune projectionniste n’avait clairement pas envie de rentrer immédiatement chez ses parents. Pour cause plus le temps passe et plus il a envie de quitter le nid familial à cause de son paternel qu’il ne supporte plus. Alors il cherche ce qu’il pourrait faire pour retarder son retour à la maison. Il aurait très bien pu se pointer chez son petit-ami Bruno mais c’était un soir de semaine et il avait bien peur que son amoureux ne soit déjà dans les bras de Morphée. Donc il ne tenait pas à le déranger ni à le réveiller. Lui n’avait pas cours le lendemain matin, un professeur absent. Du coup il pouvait aisément se coucher tard aujourd’hui. Tandis qu’il était dans les vestiaires en train de récupérer son manteau, il trouva une idée. Il allait se rendre dans un bar juste pour passer un peu le temps avant de rentrer chez ses parents. Il n’avait pas pour habitude d’aller dans ce genre d’endroit mais pour une fois il pourrait essayer après tout. Et puis ils ne servent pas que de l’alcool dans les bars ? Enfin ça c’était ce qu’il espérait car il ne comptait pas se soûler. D’une part parce qu’il n’aime pas perdre le contrôle. Et puis il n’a jamais pris de cuite puisqu’il ne court pas après l’alcool. Il ne comprend d’ailleurs pas comment tant de jeunes de son âge peuvent se compromettre là-dedans au point d’en devenir dépendants.

Qu’importe il arrêta de penser à ça, enfila son manteau puis se dirigea vers la sortie du cinéma. Une fois à l’extérieur il se dirigea vers le parking et rejoignit son véhicule. Il ne se fit pas prier pour monter dedans une fois la portière déverrouillée. Il s’installa, alluma son poste radio puis démarra après s’être attaché. Il ne savait pas trop dans quel bar il se rendrait. Il verrait ça sur le chemin du retour. Il finirait bien par tomber sur un endroit qui attiserait sa curiosité. Il roula pendant quelques minutes avant d’apercevoir la façade d’un bar dans le quartier de Chinatown. Il ne s’était jamais vraiment aventuré dans cette zone mais après tout c’était peut-être l’occasion ce soir. Il se gara non loin du bar, coupa le moteur ainsi que son autoradio, se détacha et descendit de la voiture en récupérant ses clés. Il verrouilla sa voiture, rangea ses clés dans l’une des poches de son manteau puis s’engouffra à l’intérieur du bar. Celui-ci avait l’air plutôt sympathique. De plus il n’y avait pas trop de monde. Ce qui semblait être pas mal pour le jeune homme. Tout en observant autour de lui, il se dirigea droit vers le comptoir et s’installa sur l’un des tabourets libres, juste à côté d’un homme qui était en train de commander une bière. « Bonsoir. » Avait dit Caleb à l’attention de son voisin de tabouret. Cal’ ouvrit son manteau car il ne faisait pas froid dans cet établissement. Le barman après quelques instants se stoppa devant lui. Caleb jeta un œil aux écriteaux installés en hauteur qui récapitulaient les boissons en vente ici. Puis il reposa ensuite son regard sur le barman. « Bonsoir. » « Bonsoir, un chocolat chaud s’il vous plaît. » « Petite ou grande tasse ? » « Grande, merci. » Le barman s’en alla préparer la boisson de l’étudiant tandis que celui-ci se releva quelques instants de son tabouret, le temps de poser son manteau sur ses genoux et de sortir son portefeuille. Il attendit sagement sa consommation en écoutant la musique qui était diffusée dans le bar.

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Let's make a night to remember

Compte tenu que volontairement, j’étais venu seul, je ne m’attendais pas à faire la conversation à qui que ce soit et franchement, cela ne me complexait pas vraiment. Non seulement parce que si je ne parlais pas, je ne pourrais en vouloir qu’à moi-même, compte tenu du fait que j’avais pris cette décision de ne pas inviter qui que ce soit mais de plus, j’étais plutôt sociable, alors si jamais quelqu’un m’adressait la parole, je n’aurais aucun mal à lui parler, et mieux encore, je ne planterais pas qui que ce soit à côté, parce que je n’avais personne à laisser là dans le cas présent. Sauf que lorsque je reçus ma boisson et que j’eus remercié le serveur d’un signe de tête et d’un remerciement poli, mon regard se posa inévitablement sur les gens qui se trouvaient en ces lieux. Et inévitablement, celui-ci se posa sur un jeune homme, me faisant dos, assis deux tabourets plus loin, me laissant alors agréablement choqué. Pourquoi ? Parce que tout de suite, sûr de mon coup, je pris pour acquis que c’était là un de mes amis que je n’avais pas vu depuis un moment, avec qui j’aimais bien plaisanter, comme j’aimais bien le faire avec la majorité de mes amis, qui n’avaient pas à me côtoyer au boulot en tout cas. Ne m’attendant clairement pas à le voir en ces lieux, ce fut quand même avec un certain plaisir que je le considérai, et qu’au final, je pris la décision de me manifester d’une façon plutôt… originale. Enfin, originale pour la majorité des gens, normale me concernant. Sitôt que je pus avoir l’attention du barman de nouveau, je lui demandai, en chuchotant, histoire de ne pas être grillé: « Pouvez-vous me donner un verre d’eau avec beaucoup de glace, s’il vous plait ? » Certainement parce que je venais de lui commander ma bière, il trouva ma demande étrange, celui-ci haussa les sourcils un bref instant, mais il ne posa pas de questions, m’apportant bien rapidement l’objet de mon désir. Pour ma plus grande satisfaction, je n’eus aucun mal à attraper un des glaçons qui flottait bien haut dans le verre. Une fois que ce fut fait, je m’approchai discrètement de l’individu que je croyais être mon ami, puis je tirai légèrement son t-shirt pour y laisser tomber le glaçon dans son dos, fier de mon coup. jusqu’à ce que soudainement, je me retrouve à croiser le regard du jeune homme, considérer son visage et me rendre compte que… ce n’était pas du tout celui que je pensais. Écarquillant les yeux, confus, choqué, coupable, je reculai d’un pas, comme si je craignais qu’il me frappe, et je lui dis: « Oh bordel… Je suis désolé ! » Soudainement, mon souffle se fit plus court, je regardai autour de moi sans réfléchir, comme pour trouver une issue, alors qu’en fait, il n’en avait pas vraiment. Sans le vouloir, je m’étais mis dans le pétrin. Ça m’apprendrait à vouloir faire une blague alors que je n’étais pas certain de l’identité de ma victime ! À moins que celui-ci pensait que j’avais fait ça gratuitement ? Comme pour être certain de cela, j’ajoutai: « Je pensais vraiment que tu étais quelqu’un d’autre, un ami… Pardon ! » Et quand je réalisai après-coup que je ne savais même plus où me mettre, j’eus un stupide rire nerveux, ayant soudainement envie de boire d’un seul coup ma bière et de ficher le camp, ou du moins, aller me cacher dans les toilettes jusqu’à ce que ma gêne passe. Je ne savais pas trop, normalement, jamais je ne me retrouvais dans des situations comme ça.

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Tommy & Caleb

Caleb ce soir n’avait pas envie de rentrer au domicile familial. Pas tout de suite en tout cas. Du coup il passait son temps dans un bar. Ce n’était pas forcément le genre d’endroit qu’il fréquentait le plus d’ordinaire mais du moment qu’il pouvait être au chaud, assis et que l’heure tournait, c’était tout ce qui lui importait. Il ne comptait pas rentrer tant que son paternel ne serait pas endormi. Effectivement moins il le voyait, mieux il se portait. Parce que devoir toujours supporter un mec aussi affreux que Monsieur Lloyd, il fallait vraiment être fort et en avoir envie. L’étudiant avait commandé un grand chocolat chaud au barman. Celui-ci était en train de lui préparer tout en s’occupant en même temps d’un autre client assis non loin du jeune homme. Le barman venait de déposer sa tasse devant lui. Il régla aussitôt sa consommation. Une fois que ce fut fait il prit sa tasse qu’il porta à ses lèvres mais se fit surprendre par un truc glacé qui venait d’atterrir dans son dos. Il poussa un cri de surprise et renversa son chocolat chaud sur lui. Heureusement pas sur ses parties génitales parce que sinon bonjour la catastrophe. Mais bon Dieu il venait de connaître l’effet kiss cool entre ce foutu glaçon qui avait été glissé dans son dos et sa boisson chaude sur son torse. Il se leva en vitesse de son tabouret, laissant tomber son manteau et la tasse par la même occasion. Il se tourna aussitôt pour voir qui était à l’origine de cette succession d’évènements désastreux. Il foudroya du regard son voisin de tabouret qui était clairement le fautif puisque celui-ci s’excusait. « Ouais c’est ça ! » Répondit Caleb en grognant. D’ordinaire il est plutôt quelqu’un de posé et de compréhensif mais là non cette blague stupide ne passait pas. Clairement s’il n’avait pas renversé son chocolat partout, ça aurait pu passer mais là il avait taché ses vêtements sans compter le fait qu’il avait brisé une tasse et renversé sa boisson partout sur le sol. Et puis il y avait aussi le fait qu’il sentait une vive douleur au niveau de son torse. Ben ouais une boisson bien chaude ça loupe pas… Il continua à lancer un regard noir à l’autre type qui lui expliquait son geste en continuant à s’excuser. « J’en ai rien à foutre de vos excuses ! » Il se tourna vers le barman. « Les toilettes s’il vous plaît ? » L’homme derrière le bar lui indiqua qu’il devait se rendre au fond à droite. Caleb sans attendre plus emporta toutes ses affaires et fila droit vers les toilettes pour hommes en maudissant intérieurement ce type qui venait clairement de pourrir sa soirée. Il regrettait même de ne pas être rentré directement chez ses parents.

Le jeune homme souffla en se retrouvant dans les sanitaires. Il posa son portefeuille et son manteau près lui. Puis il regarda ses vêtements en grimaçant. Tant pis pour son jean, il resterait ainsi. En revanche sa chemise avait grand besoin d’être nettoyée. Il la déboutonna, l’ôta et attrapa du savon liquide qu’il déposa sur les taches. Il frotta autant qu’il le put les tâches puis passa sa chemise sous l’eau, continuant à frotter. En même temps il sentait la douleur sur son torse. Il attrapa sa chemise mouillée et la tamponna un peu sur sa brûlure afin d’essayer de soulager la douleur qu’il ressentait. C’était pas parfait mais au moins l’effet froid faisait un peu de bien. Cal’ grimaça et soupira, se disant qu’il partirait le plus vite possible d’ici pour aller chez Bruno afin qu’il lui dise quoi faire pour soigner sa brûlure, espérant que ça ne serait pas trop grave... En tout cas la prochaine fois il y songerait à deux fois avant de mettre un pied dans ce genre d’établissements.

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Caleb & Tommy

Let's make a night to remember

Pourquoi fallait-il que mon erreur, que j’assumai rapidement, en vienne à devenir une gaffe monumentale ? Qu’avais-je fait de si mal pour en arriver là ? Je ne savais pas trop, mais une chose était certaine, c’était que si j’aurais pu me remettre de la culpabilité qui m’avait envahi au moment où je m’étais rendu compte que ce n’était pas mon ami que j’avais embêté, mais un parfait inconnu, tout jeune qui plus est, là, au vu de ce qui se passa par la suite, ce serait beaucoup plus difficile. Pourquoi fallait-il que je tombe sur un maladroit ? Franchement, cet incident était sur le point de me dissuader de faire quelconque mauvaise blague à l’avenir, même si j’adorais ça. J’adorais voir les gens se fâcher, puis se radoucir, et rire avec moi, mais là, cet individu n’entendait pas à rire, mais pas du tout. Je le compris au moment où il m’envoya promener d’une façon limite choquante quand je tentai de m’excuser, avant de finalement déguerpir vers les toilettes, me laissant planté là, stoïque, ne sachant que dire, alors que ce n’était pas quelque chose qui m’arrivait en temps normal. Devrais-je aller lui donner un coup de main ? Non, cela semblerait beaucoup trop étrange, beaucoup trop insistant et là, au vu de la colère qu’il y avait dans ses yeux, j’avais un doute comme quoi je me prendrais plus que des propos invectivants. Restant là, mais peu confortable dans l’idée de ne rien faire, je regardai le barman qui, entre-temps, avait posé son regard sur moi avec un air si interrogateur, si louche que limite, ça pourrait en être insultant. Sans trop réfléchir, je lui demandai: « Ça ne vous arrive jamais, de vous tromper de personne ? » Heureusement, je ne l’avais pas demandé d’un ton trop froid, trop sec, faisant en sorte que le barman se contenta de simplement acquiescer, admettant que ça pouvait arriver à tout le monde. Mais cela ne fut pas suffisant pour me rendre à l’aise. Perdu, je marmonnai pour moi-même: « C’est pas comme si je l’avais frappé quoi… » Par la suite, je soupirai, me rendant compte que cela ne me confortait pas plus. Je pris une gorgée de ma bière, et au final, je décidai de sortir mon porte-feuille, y prendre quelques billets, puis les tendre à l’homme en lui signifiant: « Ça devrait couvrir ma bière, sa boisson à lui, et la prochaine qu’il va prendre. Sinon, vous garderez le tout. » Et aussi, il y avait un pourboire pour lui, qu’importe ce qui se passait par la suite, mais je n’allais pas faire des chichis pour quelques dollars. Pour moi, ce n’était rien du tout, cet argent, mais si cela pouvait aider un peu à la situation, alors pourquoi pas. Une fois que mon interlocuteur eut pris l’argent, je jetai inévitablement un coup d’oeil vers les toilettes, et ne voyant pas le jeune homme sortir, je décidai d’en profiter pour ne pas être dans son champ de vision à sa sortie, prenant ma bière pour m’installer à une table isolée. Normalement, je n’aimais pas me recroqueviller du monde de la sorte, mais il me fallait prendre sur moi parce que c’était pour le mieux, je supposais.

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