En souvenir du bon vieux temps ♠ Nono

Noam & Marius

Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas revu. Pas depuis que je lui avais brisé le cœur comme un connard. Mais je l’avais prévenu pourtant. Moi, je ne suis pas un gentil garçon, je ne suis pas le genre de petit ami à vous tenir la main. Il y a de ça quelques années, j’étais sorti avec un jeune garçon, rencontré par hasard en soirée, comme pour la plupart de mes rencontres d’ailleurs. Nous étions sortis ensembles quelques mois. Mais ça s’était terminé plutôt mal. Bien sûr que c’était de ma faute. J’en ai conscience mais je ne regrette pas. Tous ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas vraiment fréquentable. En amitié peut-être, mais en amour, on ne peut pas compter sur moi. Il m’est déjà arrivé tellement de fois de faire du mal à quelqu’un. Depuis que on m’en avait fait, je rendais cette douleur à n’importe quelle personne qui me choisissait comme petit ami. Ça peut paraître affreux, mais la plupart du temps je ne regrettais jamais la souffrance que j’infligeais aux autres. Je prévenais toujours au début de mes relations, que j’étais quelqu’un de distant dont il ne fallait pas attendre grand-chose. Ce n’est pas de ma faute s’ils essayaient quand même. Noam avait été particulier dans tout ce flot de relations chaotiques. Il était jeune à cette époque, et d’habitude, je ne sortais qu’avec des hommes bien plus vieux que moi. Déjà au lycée, c’était mon professeur qui avait fini par voler mon corps et mon cœur, au lieu d’un garçon de mon âge. Mais qu’importe, j’avais quand même craqué pour Noam. Il avait un quelque chose de particulier qui m’avait attiré tout de suite. J’avais aimé sa jeunesse, ses rires, sa façon de voir la vie. En fait, il était presque mon contraire, et je crois que c’est pour ça qu’il m’avait plu malgré son jeune âge. Toujours est-il qu’une fois en couple je ne l’avais pas traité d’une autre façon que tous les autres. J’avais été sans doute un peu plus doux mais très peu. Il y a quelques semaines, je l’ai croisé en soirée, et ça m’a fait plutôt bizarre. Je ne pensais pas le revoir un jour, et nous avions fini par parler tous les deux. Ça s’était fini en rendez-vous, et c’est pour ça que j’ai commencé à me préparer une fois sorti du travail. La façon dont s’était déroulé les choses était bien curieux, mais j’étais plutôt content de le revoir, après tout, moi je n’avais rien contre lui, c’est lui, à qui j’avais fait du mal.

Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec ce fameux Noam. Nous avions prévu de boire un café ou tout autre chose pour discuter. C’était un peu étrange mais peu importe, j’en avais envie. Et puis qui sait ça me permettra peut-être de ne plus penser à une certaine personne pendant un petit moment. Au moins le temps de mon rendez-vous. J’étais allé jusqu’en moto à l’endroit voulu, me garant rapidement non loin de là. Marchant environ 5 minutes, je suis entré dans le café, évitant ainsi de rester dans le vent trop longtemps. Les saisons hivernales ne pardonnaient pas, et j’avais déjà les doigts gelés. Même avec une bonne tenue, un froid pareil, ça ne vous épargne pas. Soupirant, je me suis rendu au comptoir, jetant un coup d’œil rapide autour de moi pour voir si il n’était pas encore là. Je ne le voyais pas, alors j’avais commandé rapidement pour moi. « Un Macchiato caramel, merci. » Je soupirais, attendant ma commande en moins de dix minutes. Puis, je suis allé m’installer à une table près de l’entrée. Je pouvais voir depuis la vitre si il arriverait rapidement, et comme ça, il ne me louperait pas. J’avais du mal à me réchauffer, et je gardais donc mon écharpe autour du cou. Prenant mon portable, je vérifiais que je n’avais pas de messages de sa part pour annuler ou quoi. Rien. Soupirant, j’avais haussé les épaules doucement, ouvrant un appli pour jouer en l’attendant. Je suis plutôt patient comme garçon, du moment que j’ai un café pour tenir et un portable entre les mains.

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Noam & Marius

Regardant par la vitre du café, je prenais ma première gorge de boisson chaude. Dehors, il faisait plutôt frais, et même si j'étais maintenant au chaud, je pouvais facilement deviner le vent qui claquaient contre la peau du visage des passants. Je me souvenais de toutes les fois où j'étais venu dans cet endroit. Avec mon ancien petit ami, nous venions parfois, un bon café, ça réchauffait toujours, et beaucoup de monde venait ici, après tout, c'était une marque connue. Nous avions passés de bons moments ensemble dans cet endroit. Mais j'étais coupable d'avoir laissé plus de mauvais souvenirs que de bons dans l'esprit du jeune garçon que j'allais à présent revoir. Je soupirais un peu, me remémorant rapidement tous nos souvenirs de couple, qui avait duré cinq mois. J'avais un petit sourire en repensant à tout ça. Je préférais mettre de côté les mauvais souvenirs et me concentrer sur ce que nous avions eu de plus beau. C'était une relation courte, et pour moi, elle n'avait pas signifié grand-chose, c'était une histoire comme une autre, et comme j'en aurais encore sûrement. Mais pour Noam, je crois que ça avait été un peu plus important. A l'époque je ne réalisais pas encore, mais maintenant je comprenais l'importance d'une première relation. Je lui avais fait du mal, et parfois, même si je comprenais que ça n'avait pas été facile pour lui, je n'arrivais pas à regretter d'avoir un mauvais petit ami. C'était comme si c'était normal pour moi de gâcher mes relations les unes après les autres, sans me sentir coupable. Mais bon, je partais du principe qu'il avait été prévenu, et que, ce n'était pas ma faute, si il s'était quand même engagé avec moi. Heureusement pour lui, je n'avais pas été trop violent, j'avais tout de même eu une grande affection à son égard, et c'était sans doute parce que il était plus jeune que moi. J'avais eu un peu pitié à être trop négligeant. Quand je l'avais revu à cette soirée, ça m'avait fait tout de même plaisir. C'est un garçon souriant et agréable, et je n'avais aucune raison de ne pas être content de le revoir. Après tout, moi, je n'avais aucun problème avec lui, et c'était normal, puisque de son côté il avait toujours été agréable avec moi. Au début, je pensais qu'il m'ignorerait, ou bien qu'il serait froid avec moi. Mais finalement, il avait été adorable, et c'est bien comme ça que je l'avais toujours vu, gentil.

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Noam & Marius

C’était toujours un peu spécial de reparler à son ex, en général en tout cas. Il y avait les moments plutôt gênants, où on s’amusait à parler de nos souvenirs comme si on les regrettait, ou comme si on voulait les revivre, il y avait des moments de joie, où on se disait que finalement, être amis, ce n’est pas si mal dans le fond, et puis il y a les moments plutôt embarrassants, ceux-là, sont particulièrement amusants à mon sens, mais pas forcément pour les autres. J’ai toujours été quelqu’un de décomplexé, et depuis que j’avais eu le cœur brisé, d’infidèle, même parfois assez violent, je le reconnais. Alors quand je retombais sur des ex, et qu’il y avait toujours entre nous, cette petite tension électrique, cette petite envie physique qui me restait de déshabiller l’autre garçon sur place, j’adorais ça. Pour le coup, avec Noam, j’avais encore parfois cette sensation, cette envie de lui. Il m’a toujours attiré physiquement, et son caractère, que je trouvais innocent et joyeux, attisait mon caractère manipulateur. J’aimais me servir de lui c’est vrai, mais toujours pour me faire autant plaisir qu’à lui. Je buvais mon café, sans le quitter des yeux. Je détaillais ce qu’il était devenu, et j’étais bien content de voir qu’il n’avait pas changer, je crois que quelque part, j’aurais été un peu déçu, car je l’ai toujours apprécié pour ce qu’il est, à mon sens, il a toujours été un peu à part, pas comme les autres, et c’est ça que j’ai tout de suite aimé chez lui, même si je n’en avais pas été amoureux, j’avais éprouvé une vraie affection à son égard, et c’était encore le cas maintenant. C’était de toute façon beaucoup mieux pour lui ne plus être avec moi. Je suis toxique, je le sais bien, et il mérite quelqu’un d’aussi heureux de vivre que lui, pas quelqu’un qui aime se détruire, plongé dans les pensées d’un ancien amour perdu à tout jamais. C’est aussi pour ça, que le revoir me faisait réellement plaisir. Je n’avais absolument rien contre lui, et si quelqu’un devait en vouloir à l’autre, c’était plutôt à lui de m’en vouloir. Je considérai cependant que ce n’était pas le cas, puisqu’il avait accepté qu’on se revoit en tant qu’amis. Cependant, ses paroles avaient le don de m’amuser sincèrement. « Ouais, désolé pour toi mais le grand amour tout ça, c’est quelque chose qui n’est pas pour moi, et je n’y crois plus depuis longtemps. Mais je te rassure, ça me va très bien comme ça. » Je souriais un peu, prenant une gorgée de café. Depuis que mon ex était parti sans me prévenir pendant plus d’une année, je ne répondais plus de rien en ce qui concerne l’amour. Je ne voulais plus de relation réelle. J’aimais les histoires sans lendemain. « Pourquoi ? Tu peux le dire, moi ça me gêne pas au contraire, je trouve ça plutôt excitant d’entendre ce genre de choses…Et puis tu me connais, c’est parce que j’aurai été en couple que j’aurai pas pu m’amuser avec toi, surtout que t’es toujours aussi craquant. » Je riais un peu, le regardant dans les yeux. J’avais envie d’appuyer ses commentaires, et de le séduire un peu, comme je le faisais autrefois. « Ah ouais ? Ton petit cœur bat pour quelqu’un ? Dans ce cas c’est moi qui suis déçu pour mon lit… » Je fis une petite moue embêtée. C’est dommage, je dois avouer que j’aurai aimé me refaire un peu plaisir avec lui. « Mais raconte-moi, c’est qui l’heureux élu ? Ce sera plus intéressant que de m’entendre parler, moi c’est comme d’habitude, tatouages, deale…Et sexe. » Je souriais un peu. Il me connaissait de toute façon.

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Noam & Marius

En l’écoutant parler du grand amour, j’avais rapidement haussé les épaules. Il faut dire que je l’avais connu déjà deux fois, mais par deux fois, j’avais été blessé, et je crois que mon cœur ne pourrait pas supporter une troisième trahison. Est-ce que j’aurais pu être différent, si on ne m’avait pas fait autant de mal en si peu de temps ? Peut-être, mais c’était trop tard pour penser à ce genre de choses, maintenant j’étais comme je suis, et plus rien ne pourrait changer ça. J’avais les relations violentes et traitres, j’aimais faire plus de mal que de bien, en tout cas en dehors du lit, c’était comme ça, et tant pis si les personnes avec qui j’étais en couple ne pouvaient pas s’adapter, ce mode de vie me convenait parfaitement à moi, et c’était tout ce qui compte. « Oh, je l’ai connu un petit temps. Mais bon…Les choses changent. » Je soupirais doucement, prenant une gorgée de mon café en haussant les épaules. Je n’avais pas particulièrement envie de me plonger dans ce genre de discussion ni remuer de douloureux souvenirs en moi. J’avais déjà souffert trop de fois, en parler ce n’est pas ce qui m’aide, ou alors seulement avec ma meilleure amie, et de toute façon, elle n’était pas présente. Heureusement pour moi, le sujet se tourna vite sur lui, et je préférais largement cette tournure de discussion. Je riais un peu, m’approchant de lui en souriant, glissant ma main sur sa joue, déposant un baiser sur le coin de ses lèvres, toujours un sourire amusé au coin du visage, puis je reprenais ma place. « Bien sûr que tu l’es. T’es toujours aussi mignon, et ça me donne toujours autant envie de te sauter dessus. » J’avais souris, plaçant un petit clin d’œil dans ma phrase en le regardant. Je me souvenais de notre relation, et c’est vrai que j’avais toujours eu une attirance particulière pour lui. En fait, de toutes mes histoires après mes deux ex, c’est lui que j’avais le plus apprécié sincèrement, et à qui j’avais fait le moins de mal, même si c’était à débattre de son point de vue. En sentant son pied sous la table j’avais haussé un sourcil amusé. Sa phrase m’intéressait beaucoup je dois l’avouer et je n’étais pas prêt d’oublier ce qu’il venait de dire. Je répondais donc à son appel de sous la table, glissant mon genou près de ses cuisses te inutile d’expliquer pourquoi et comment. « C’est bon à savoir ça. Finalement, mon lit sera peut-être content à nouveau. » Je souriais, laissant mon genou faire le travail, tandis que personne ne pouvait se douter de ce qui se passait entre nous. L’écouter me faisait du bien, et puis son histoire ressemblait à la mienne. « Ah ça…Tu sais j’ai connu la même chose. Je suis tombé amoureux de mon professeur au lycée, j’avais quoi, 16 ans. Sauf que moi ça s’est mal terminé au final. » Je n’avais jamais parlé de cette histoire avec lui, mais la situation était presque la même alors autant donner de bons conseils. « T’inquiètes pas je suis toujours le même, et je fais toujours des conneries. » Je souriais. Je ne comptais pas le nombre de fois passées au poste. « Ouais j’en ai un nouveau mais…Je peux pas te le montrer ici. » Il était plutôt bas sur mon corps mais je pouvais lui montrer plus tard…

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Noam & Marius

Comment j’avais pu oublier qu’il était aussi mignon ? Physiquement bien sûr, mais là, je ne parlais pas de ça, depuis que je le connais, Noam est plein de vie, il sourit, il s’amuse d de tout et s’inquiète des gens qui comptent pour lui. Finalement, ça a toujours été le contraire de moi ce garçon, et c’est sûrement pour ça que j’avais fini par sortir avec lui il y a de ça quelques temps maintenant. J’ai toujours été attiré par les gens qui ne me ressemblaient pas. Toujours, j’ai eu besoin de quelqu’un de lumineux, qui me pousserait à sortir du fond de mes ténèbres, qui me sourirait, en me disant que tout irait bien, puisqu’il était là. Le problème, c’est que j’étais amoureux depuis toujours, de la même personne, et qu’elle m’avait brisé le cœur en même temps que le sourire. Depuis, je crois que je ne suis plus capable de trouver quelqu’un qui pourrait m’aider à rire encore, et Noam, si je l’avais rencontré avant, aurait peut-être pu être cette personne, mais désormais, c’était trop tard, et personne ne pouvait rien changer, à l’ordre des choses qui s’était dérouler dans ma vie depuis le lycée, depuis que j’avais rencontré ce professeur qui avait changé à tout jamais ma façon de voir la vie et l’amour. « On va dire que j’essaye de l’être, ou alors que je le suis d’une façon que ne comprends pas la plupart des gens. » J’haussai les épaules en souriant, finissant d’une traite le café qui me restait encore. Ma façon d’être épanoui n’était pas banale, mais je ne demandais l’approbation de personne alors ça m’était égal au fond. Mais je trouvais ça très mignon, je n’en attendais pas moi de Noam, qui avait toujours fait plus attention à moi que moi à lui, sans doute qu’en tant qu’amis, j’arriverai à mieux lui convenir. J’aurai pu continuer longtemps à parler de ma vie, tout ça, mais le sujet ne m’intéressait pas vraiment. Il faut dire qu’à part mon salon de tatouage, je n’étais pas particulièrement fière de grand-chose qui me concerne. Et puis, je ne suis pas quelqu’un qui aime parler de sa personne. Je préfère écouter les autres, c’est toujours plus intéressant. A force de recevoir des signes de jambes sous la table, j’avais fini par sourire doucement, haussant un sourcil intrigué mais très intéressé. Il faut croire que ce genre de choses lui avait manqué. « T’inquiètes pas, je crois que j’ai bien compris ce qui te manque chez moi. » Je souriais en coin, glissant main prendre la sienne, nouant nos doigts, tout en le regardant dans les yeux sans aucun embarras. « Je suis sorti avec lui pendant un an. C’est tout, la suite ce n’est pas passionnant. » Je soupirais un peu. Je ne voulais pas revenir sur ce qui m’avait fait tant de mal, j’espérais simplement que ça se passe mieux pour lui. « Mais mon exemple ne sera pas forcément le tien, alors attaque avec ce mec. Vu ta bouille je suis certain que il ne tiendra pas bien longtemps. » Je souriais, riant un peu, me levant finalement de ma chaise pour aller vers lui, passant ma main caresser sa nuque du bout des doigts, comme je le faisais autrefois. Je glissais mes lèvres contre sa joue, remontant à la commissure de ses lèvres en souriant, le souffle presque brûlant. « Alors suis, moi tu le verras et sans doute que t’auras même le droit de le toucher. » Sous-entendu ? A peine, mais j’ai toujours été le genre à tout me permettre de toute façon.

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