Baby is coming ! ♠ Winnie

J’avais décidé de mettre ma rancœur de côté et de pouvoir soutenir ma sœur dans ce moment qui était magique. Bon, j’avoue que j’avais du mal à croire que la naissance d’un bébé ça pouvait vous rendre heureux alors que j’entendais ma sœur crier et souffler comme un chien car elle souffrait. Je ne pouvais rien faire de plus que de l’encourager, serrant sa main et grimaçant quand je sentais qu’elle me serrait les doigts. Mais bon, je pouvais souffrir pour elle un peu et la soutenir, son mari n’étant pas là. J’avais aussi de donner une claque à la sage-femme qui demandait encore à ma sœur de pousser alors qu’elle n’en pouvait plus. Elle savait sans doute ce que ça faisait d’accoucher vu comment elle était mais donner des ordres à ma sœur, je détestais cela. Surtout quand ça ne venait pas de moi en fait. Soupirant, je lui caressais le front en attendant que la petite montre le bout de son nez. Puis j’entendis les cris d’un bébé, un bébé pas très propre mais une jolie petite fille qui atterrit dans les bras de sa mère. Je laissais mon sourire sur mon visage, lui lâchant la main pour qu’elle puisse profiter de son enfant. Le premier contact étant important, je l’avais retenu en regardant parfois des émissions. Je les regardais en souriant, oubliant tous nos petits soucis d’avant préférant apprécier ce moment et voir ce petit bébé rose en bonne santé. Enfin de ce que je pouvais voir. Je m’approchais pour la regarder puis je la vis se faire prendre par la sage-femme écoutant ma sœur par la même occasion. Je hochais la tête, ne pouvant rien dire pour l’instant. Ce moment était magique et il restera à jamais gravé dans ma mémoire. La naissance d’un enfant est belle mais je me demandais bien si j’allais en avoir un jour. Et surtout avec qui. « T’en fais pas. » Je posais ma main sur son bras en souriant avant de reprendre à parler d’une voix plus posée et maternelle. « Repose toi maintenant. Tu as assez donné pour aujourd’hui. » je me reculais pour attraper mon téléphone et prévenir nos parents que la petite Tinsley était née et qu’ils allaient pouvoir venir dans quelques heures, le temps que Winnie se repose. Puis je m’installais dans le fauteuil à côté d’elle et attendit le retour de l’infirmière qui ne tarda pas à ramener Tinsley dans son petit lit à roulette pour qu’elle soit près de sa mère. Elle était encore plus belle que tout à l’heure et je sentais déjà que j’aimais plus que tout ce petit bout de bébé tout rose. M’approchant du lit, je regardais ma sœur puis attrapais le poupon en lui soutenant la tête, plantant mon regard dans le sien. « Bonjour Tinsley. » Disais-je complètement perdue dans les yeux de la petite fille, m’installant dans mon siège, la gardant contre moi. J’attrapai sa petite main et la caressai avant de reprendre la parole. « Moi, c’est Sheri, je suis ta tante mais surtout, ta marraine ! » Je parlais d’une voix douce et basse, pour que ce moment ne soit que le nôtre même si je regardais du coin de l’œil Winnie en souriant. « Ta maman a été formidable. Et tu es magnifique. » J’étais si heureuse, je sentais que mon cœur allait exploser de joie maintenant. J’étais une marraine comblée et j’étais heureuse de pouvoir être là, d’avoir pu assister à sa naissance. C’était égoïste de ma part mais je m’en foutais, maintenant, j’avais pu créer ce lien avec ma filleule et c’était tout ce qui m’importait ! Me relevant, je la déposais de nouveau dans son lit puis posais ma main sur son ventre qui se gonflait et s’enfonçait tout doucement. Je la vis fermer les yeux et mon sourire fut encore plus prononcé qu’avant. « Tu as un magnifique bébé, Winnie. Elle sera forte. Comme sa mère. » J’étais sincère en disant cela. Je retournais à mon siège puis la regardais avant de reprendre la parole. « Tu ferais mieux de te reposer, je partirais quand papa et maman arriveront. » Annonçais-je en mettant ma veste sur moi. J’allais rester avec elle puis je partirais quand les parents arriveront. Je n’allais pas pouvoir rester avec eux avec ce mensonge qui allait planer et surtout, je ne voulais pas gâcher ce moment entre Winnie et nos parents. C’était le mieux à faire. Et elle le comprendrait sans doutes.

Le moment où j’avais pu prendre ma fille dans mes bras avait été magique, mais il avait été trop court à mon avis. Là, alors que l’infirmière reprenait ce petit bébé que j’avais porté pendant neuf mois dans mon ventre, je me sentis soudainement vide, comme s’il me manquait quelque chose, et ce quelque chose, ou plutôt ce quelqu’un, n’était pas mon mari. Mike, en ce moment, je l’avais complètement oublié, me concentrant que sur ma petite fille, parvenant limite à me convaincre que si ce n’était qu’elle et moi à présent, alors qu’il en soit ainsi. En à peine quelques minutes, Tinsley avait su prendre cette place dans ma vie, et c’était encore plus rapide que je n’aurais pu l’imaginer, même si je m’étais préparé mentalement maintes fois à ce moment, même si rien ne s’était passé comme je l’avais imaginé dans un premier temps. Et puis, je savais désormais que je ne serais jamais toute seule; malgré les accrocs, malgré cette dispute qui n’était certainement pas terminée ici et maintenant, je savais que ma soeur serait là, ou au minimum, que ma fille pourrait compter sur sa marraine, je l’espérais fortement en tout cas. Mais comme si Sheri avait pour intention de calmer cette petite crainte que j’avais suite à notre froid précédent, elle n’hésita pas à se rendre à la rencontre de la petite quand celle-ci fut ramenée dans la chambre, et comme je lui avais promis, elle la prit dans ses bras, commençant déjà à doucement la cajoler, se présentant comme sa marraine, la complimentant, comme si rien ne s’était passé. Même si je ne prenais pas pour acquis que tout allait bien pour autant, bien loin de là, cela ne me faisait clairement pas de mal d’avoir un moment de répit, un moment de tendresse. Considérant ma soeur et ma fille, je souris doucement, gardant mon attention sur elles jusqu’à ce que l’infirmière revienne avec un petit papier, me demandant de lui nommer le prénom complet de la petite. Heureusement, elle ne me demanda pas le nom de famille, puisque je devais admettre que je n’aurais pas su lui répondre pour le coup. Je me contentai de simplement lui dire:  « Tinsley Sheri. », reportant sitôt mon attention sur mon aînée avec un regard complice, puisque c’était la première fois que je le lui mentionnais. Je lui avais demandé il y a bien longtemps d’être la marraine de la petite, mais je ne lui avais jamais dit que son second prénom serait le sien. Ça faisait longtemps que je l’avais décidé, mais j’étais contente de le lui dévoiler ainsi, pendant ce moment si spécial qu’elle avait bien voulu partager avec moi. Et pour ça, je ne cesserais de lui en être reconnaissance, et j’étais bien déterminée à lui faire savoir, d’où le fait que je lui dis:  « Je ne pourrai jamais suffisamment te dire merci… Pour tout. » Je m’osai à lui sourire timidement, acquiesçant à ses propos, me disant que c’était un bon compromis. Puis, je restai en sa compagnie encore quelques minutes, avant que nos parents débarquent pour venir voir la petite merveille pour la première fois. Dès son arrivée, ma mère fut particulièrement choquée de ne pas y voir Mike. Cependant, nous n’en parlâmes pas, créant ainsi un petit moment agréable en famille, avant que tous soient congédiés à la fin des heures de visite, pour que je puisse me reposer plus longtemps, avec ma fille à mes côtés, reportant le moment où il me faudrait affronter la triste réalité que son père n’était pas là. Pour le moment, je n’en avais pas envie, je ne pris même pas la peine de lui envoyer un message, déterminée à le faire quand j’en avais envie, selon mes conditions.