chip ∇ just the way you are.

Étendu sur mon lit, je regardais le plafond. Pour quelqu’un qui me connaissait, me voir ne rien faire aurait sonné comme une alarme. C’était peut-être le cas, j’avais été obligé de prendre mes médocs, tout du moins un nouveau dosage qui venait de m’assommer. Je détestais prendre mes cachets, j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. Je n’étais même pas certain d’être encore humain sous leur effet. Une simple coquille vide, la bouche légèrement entrouverte, laissant presque un long coulis de bave coulant hors de ma bouche. Rien de plus charmant que cette image pittoresque d’un mec shooté au calmant. Non, je préférais de loin m’épuiser en faisant du sport, mais je n’avais pas su dire non à mon père qui avait vu pour une nouvelle médication à mon propos. Complètement, dans les vapes, je ne bronchais pas en entendant la sonnette résonnée dans toute la maisonnée, encore moins lorsque les bruits de pas précipité se faisait entendre dans l’escalier. Je ne bronchais pas regardant le plafond que je trouvais ô si beau. J’étais plutôt perdu dans le déchiffrage de symbole dans la peinture. Je voyais un lapin se découper, rond et mignon… Combien de milligramme on m’avait donné ? En entendant toquer à ma porte, je ne bronchais toujours pas ou alors je me retrouvais à être plus qu’un escargot. Tournant la tête pour regarder la porte, tendant la main par la penser pour l’ouvrir. Rien. Si je ne bougeais pas, jamais elle n’allait s’ouvrir, à mon plus grand malheur. Poussant un soupir, je me tournais sur le côté, une fois, deux fois, roulant presque en bas de mon lit, je me rattrapais au rebord au moment où mes pieds touchèrent le sol. C’était d’un pathétisme, mais j’étais trop shooté pour le réaliser. D’un pas lent, voyant presque la distance entre mon lit et la porte s’allonger à chaque pas, je poussais un soupir étirant le bras pour atteindre la poignée. J’y parvenais enfin, ouvrant la porte et laissant entrer la tornade blonde. J’aurais pu comparer Noäm au lièvre et moi à la tortue, à défauts que ma lenteur n’était pas naturelle. Je fermais derrière lui, me tournant pour le trouver assis sur mon lit. Voleur de place ! L’observant, je fronçais légèrement les sourcils à sa question : « Salut ? » Oui, je ne voyais pas d’autre chose dont j’aurais pu lui parler, pas à cet instant. Cette réponse ne semblait pas satisfaire mon ami, à mon plus grand regret, car je ne voyais pas de quoi il parlait. Je me laissais tomber sur ma chaise de bureau, croisant mes doigts et prenant appui sur mes jambes, j’attendais. J’attendais qu’il me révèle la raison de sa présence, de ce qui l’avait amené à venir me voir plutôt que de m’appeler. Si j’étais déconcerté à sa première question, je l’étais d’avantage alors qu’il me sortait que j’avais un copain. J’ignorais si c’était les médocs ou juste mon cerveau qui venait de bugger, mais j’entrouvrais la bouche. « QUOI ! » m’exclamais-je après quelques secondes d’analyse. Si quelques instants plus tôt je semblais shooté à la morphine, là, j’avais retrouvé tous mes esprits. Je regardais Noäm bouche bée. Mais où allait-il chercher cette histoire. « Qui t’a balancé un truc pareil ? » demandais-je en fronçant le nez, cherchant la personne qui aurait pu être à l’origine d’une telle rumeur. Et le déclic se fit. Je n’avais pas la personne responsable en tête, mais plutôt le fait dont me faisait part mon ami. Poussant un soupir, je balançais ma tête en arrière, avant de laisser ma chaise tourner pour finalement faire dos à Noäm, malgré que je puisse le regarder la tête à l’envers. « J’ai pas de copain… C’est simplement un ami, ni plus ni moins… » En fait, je ne savais pas trop comment expliquer la chose sans mourir de honte !