Hello Sis' | Arizona

Hello Sis'

Arizona & Ryan

Sans espoir, il ne restait plus rien. Si on perdait espoir dans la vie, à quoi bon continuer ? A quoi bon se battre si plus rien n’en valait la peine ? La vie ne valait pas grand-chose sans espoir. Ma vie n’avait été guidée que par ça. En prison, l’espoir de sortir rapidement m’avait empêché de devenir fou. A ma sortie, l’espoir de retrouver Arizona m’avait aidé à tenir bon. A présent, j’avais l’espoir que mon père, notre père, sorte du coma un jour. Il était toujours là, quelque part, je refusais de l’enterrer alors qu’il respirait encore, même grâce à une machine. Je ne comprenais pas vraiment comment ma sœur pouvait être aussi pessimiste et baisser les bras aussi vite. Alors oui, moi aussi j’espérais qu’elle se trompe sur son jugement trop hâtif à mon gout. Six ans de coma c’était long certes, mais rien n’était perdu. Il pouvait très bien ouvrir les yeux d’un moment à l’autre. Les miracles existent, j’y crois. Notre famille était assez déchirée comme ça pour rajouter un décès à la liste des défunts déjà trop longue. Suite à ce drame, Arizona avait choisi la solution de facilité. La fuite. En revanche, je ne voulais pas qu’elle s’imagine qu’elle avait été la seule à souffrir parce que je n’étais pas d’accord là-dessus. A l’époque, je rêvais de sortir pour voir ma nièce en chair et en os, parce qu’il était évident qu’une petite fille ne pouvait pas se rendre à la prison pour me rendre visite. Je m’étais contenté des photos, des vidéos, mais ça n’avait jamais été suffisant. Je n’avais jamais rencontré cette petite princesse mais je l’avais toujours aimé comme si c’était la mienne. « Logique ou pas, on fait tous des erreurs dans la vie. Vivre dans le regret n’avance à rien. » Ce qui était fait était fait, on ne pouvait plus revenir dessus. « Et puis, rien ne changera ce qu’il s’est passé. Même si je t’avouerais que je n’ai pas digéré ta décision sur le coup. » On ne va pas se mentir, j’avais très mal pris sa fuite.

Elle assura se sentir coupable parce qu’elle avait presque tous les torts, qu’elle nous avait abandonnés alors qu’on était tous dans le même panier en ayant tous subi des pertes. Mais toujours est-il qu’elle avait fui, sans se retourner. Elle avait été la seule à partir. Nous avions tous fait face à la tragédie à l’époque, tous sans exception. Sauf elle. Etant la mère de la petite, ça le faisait moyen. Mais bon, on n’allait pas polémiquer sur le sujet pendant des heures. L’abcès avait été crevé, nous en avions parlé. Il fallait tourner la page maintenant, non ? Elle restait ma sœur après tout et quoi qu’il arrive, quoi qu’elle fasse je serai toujours son frère aîné et je l’aimerai toujours. Elle semblait sincère quand elle affirma être contente de me savoir en ville. Ça me rassurait, même si elle n’avait pas d’autre choix que de me supporter. « Contente ou non, tu ne risques pas de te débarrasser de moi, maintenant que je t’ai retrouvée. » Ah ça non, je ne comptais pas la lâcher d’une semelle à présent. Je ne m’étais pas donné tout ce mal pour rien après tout. Et puis, il fallait bien quelqu’un pour veiller sur elle. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver pendant qu’elle vivait seule ici ? « Ouais je suis mécano dans un garage en ville et je vis dans un petit appart à Downtown. » Bon évidemment, retrouver un job après neuf ans passé à l’ombre, ce n’était pas facile. J’avais dû jouer de piston et de contact faits en prison justement.

Mais là tout de suite, ce qui m’intéressait c’était de savoir si ma sœur avait un mec dans sa vie. C’est-à-dire, de savoir si j’allais devoir surveiller un type en particulier ou non. Ma question la fit rire en tout cas. Elle assura être célibataire et ne pas vraiment avoir un type en vue. Je tiquais sur cette hésitation. Comment ça, pas vraiment ? Ça veut dire quoi ça ? Il y avait donc quelqu’un ? J’étais tellement focalisé là-dessus, que je n’avais pas écouté la suite de ses paroles. Je la voyais juste rire. Elle avait dû dire un truc drôle, mais je n’avais pas écouté. Pour ma part, je restais sérieux. « Tu n’as pas vraiment de type en vue ? Donc il y a quand même quelqu’un ? C’est qui ? Peut-être que je le connais. » Qui sait, le monde est petit. J’avais croisé tellement de personnes dans cette ville que je l’avais peut-être déjà vu. Ou pas. Dans tous les cas, je voulais savoir de qui il s’agissait, pour l’avoir à l’œil. La police Campbell était de retour, je voulais tout savoir de ce mec. Surtout que je connaissais ma sœur, elle se laissait facilement embobiner dès qu’un mec souriait trop. Elle avait toujours été trop fleur bleue, ça lui avait joué des tours. Pourtant, contre toute attente, elle affirma qu’elle avait changé, qu’elle n’était plus comme ça et qu’elle s’était endurcie. J’en fus surpris et je haussais les sourcils. « Sérieux ? Genre, endurcie comment ? » Avait-elle tant changé que ça ?

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Ryan & Arizona

Arizona regrettait parfois d'être partie comme ça, du jour au lendemain pour autant elle ne vivait pas dans le regret. Pour la simple et bonne raison qu'elle essayait d'oublier cette partie de sa vie, de la refouler, comme si rien de tout ça n'était arrivé, un mauvais film dramatique... C'était tellement plus simple de nier la souffrance. C'était bien pour ça qu'elle avait tellement changé, pour effacer la fille qu'elle était autrefois et qu'elle avait fini par détester.

« Ouais je me doute et je pense que t'es pas le seul... »

Ils auraient dû être solidaires, rester soudés pour traverser cette épreuve tous ensemble, en famille. Mais Arizona les avait laisser se démerder sans elle et elle doutait fortement que qui que ce soit ait bien pris sa décision quand elle avait décidé de disparaître. Si c'était l'un de ses frères qui avait foutu le camp, si c'était Ryan qui s'était enfuit, elle n'aurait pas réussi à le digérer non plus. C'était on ne peut plus compréhensible et elle avait beau être de mauvaise foi quand elle le voulait, elle ne pouvait pas en vouloir à Ryan. Mais au moins, s'il était là maintenant, c'est qu'il lui avait pardonné, non ? Il n'était pas là juste en train de lui faire la morale et lui cracher sa haine au visage alors... c'était forcément une bonne chose ! De toute façon, Ryan et Arizona avaient déjà eu de nombreux désaccords, c'était inévitable entre frères et sœurs mais ils ne s'étaient jamais vraiment fait la gueule. Il aurait une bonne raison pourtant cette fois, mais la jeune femme était heureuse de voir que ce n'était pas le cas, il était juste... terriblement déçu. Mais il était là. Et rien que ça, ça suffisait à la faire sourire.

« Zut ! La prochaine fois, il faut vraiment que je change de nom pour me débarrasser de toi ! » dit-elle en riant

Même s'il était hors de question qu'elle se débarrasse de lui. Enfin pas plus que quand elle voulait l'éjecter quand il s'intéressait de trop près à sa vie privée en grand frère protecteur. Ryan avait trouvé un boulot de mécanicien et sa soeur était ravie que quelqu'un ait accepté de l'embaucher, ça n'avait pas du être évident de trouver un boulot vu son "passé". Il avait même son appartement !

« C'est génial ! » dit-elle en lui offrant un grand sourire « Faudra que je vois cet appartement alors ! »

En revanche, elle ne pourrait pas vivre dans un petit appartement. Arizona et Megara vivaient dans cette villa des quartiers chics et elle y était très bien. Trop habituée à ce style de vie à présent, elle était totalement incapable de vivre dans un espace plus petit. Evidemment, la vie sentimentale d'Arizona vint dans la conversation mais comment dire... sa vie sentimentale était plus une vie sexuelle, les sentiments... c'était devenu compliqué pour elle. Il avait fallu que Ryan repère un détail dans la tournure de phrase d'Arizona pour relever au lieu de passer l'éponge. La jeune femme rit légèrement.

« Je sais que le monde est petit mais ça m'étonnerait que tu le connaisse. Et puis de toute façon, y'a personne à connaître ! » rectifia-t-elle « C'est juste... un mec avec qui je couche, voilà ! Rien d'autre ! »

On aurait presque dit qu'elle essayait plus de se convaincre elle-même que de convaincre Ryan. L'espace d'un instant elle plissa les yeux. Parler de sa vie sexuelle avec son frère c'était un peu bizarre en fait.

« Endurcie genre... je me laisse plus avoir par les mecs » Arizona haussa légèrement les épaules « maintenant, c'est moi qui tire les rênes, c'est moi qui dit où, quand et comment et qui décide quand ça s'arrête. »

Fini le romantisme, fini de se laisser attendrir par les belles paroles qui voulaient juste se la faire. C'était elle qui jouait avec eux maintenant et elle l'assumait parfaitement. Elle était capable de reconnaître un beau parleur, le laisser croire que c'était dans la poche et ne rien lui donner au final. Et elle savait parfaitement séduire un homme pour parvenir à ses fins. Elle avait bien quelques ex's depuis qu'elle était ici, mais elle n'avait jamais été amoureuse d'eux, c'était tout juste si elle y tenait vraiment.

« Ta petite sœur sait envoyer chier un mec maintenant même s'il sait très bien manier les mots et qu'il a un sourire charmeur »

Emi Burton

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Arizona & Ryan

Je ne pouvais pas nier qu’on avait tous détesté son geste dans la famille. Nous avions tous été présents aux funérailles, nous avions tous été solidaires, mais l’une d’entre nous manquait à l’appel. Parce qu’elle avait tout simplement pris la fuite. Ça n’était pas passé sur le coup. Si aujourd’hui, je préférais vivre le moment présent et tourner la page, ce n’était pas le cas de certains de nos frères. Ils lui en voulaient toujours à l’heure actuelle. Pour ma part, maintenant que je l’avais retrouvée, maintenant qu’on en avait parlé, je considérais que le sujet était clos. Elle avait pris connaissance de nos états d’esprit, du mien surtout, et elle reconnaissait ses torts. A quoi bon épiloguer là-dessus pendant des heures ? Cela ne changerait en rien le passé. Maintenant, il fallait aller de l’avant. Elle était ma petite sœur, mon unique petite sœur, je l’aimais et je ne pouvais pas lui en vouloir toute ma vie. L’orage et le règlement de compte étant passés, nous pouvions aborder des sujets plus légers, sur nos vies personnelles, après tout ce temps. Elle sembla contente que j’aie réussi à trouver un job. Bon nombre de personnes n’aurait pas parié dessus en connaissant mon passé. C’est sûr que ça fait tâche un trou de neuf ans sur un cv. D’autant plus quand les employeurs demandent pourquoi. Avoir fait de la prison ferme pas mal de portes. J’avais eu la chance d’avoir des contacts. « Bien sûr, tu peux venir quand tu veux, il est en centre-ville. Je te donnerai mon adresse. » Megara m’avait donné son nouveau numéro de téléphone, je lui enverrai mon adresse par message.

Les formalités passées, un sujet m’intéressait plus que les autres. Sa vie amoureuse. Est-ce qu’il y avait un mec que je me devais de surveiller de près ? Un crétin qui lui avait brisé le cœur dernièrement et dont il fallait que je m’occupe ? Des abrutis qui lui tournaient autour ou qui l’emmerdaient ? Il y avait tellement de possibilités. Ma sœur était une jolie fille alors forcément, elle devait attirer les mecs en chaleur. Dans tous les cas, dans sa façon de détourner le sujet, j’avais repérer un détail qui me confirma qu’il y avait bel et bien quelqu’un. Bien, il me fallait un nom. Elle s’embrouilla une nouvelle fois, assurant qu’elle ne pensait pas que je le connaisse mais qu’il n’y avait personne à connaitre de toute manière. Cela me conforta dans mon idée qu’il y avait bien un mec qui l’intéressait plus que les autres. Si elle pensait que j’allais lâcher l’affaire aussi facilement, elle se mettait le doigt dans l’œil. Elle s’enfonça dans son délire en ajoutant qu’il ne s’agissait qu’un mec avec qui elle couchait. Ah. Bon et bien dans tous les cas, j’avais raison, il y avait bien un mec. Et depuis quand ma sœur s’envoyait en l’air aussi facilement ? « Nom de dieu… Mais qu’avez-vous fait de ma sœur ? » Arizona avait toujours été un peu fleur bleue dans l’âme… Cela ne semblait plus être le cas. J’avais dû rater un épisode ou deux. Elle ne mentait pas quand elle disait qu’elle avait changé. Je secouais la tête pour me remettre les idées en place. Il est vrai que pour ma part, je n’avais aucun mal à attirer des nanas dans mon lit. Est-ce que c’était la norme maintenant ? Toutes les femmes agissaient-elles de la même manière ? Ma sœur y compris ? « Dans tous les cas, il y a bien un mec. Et tu serais surprise de constater que je connais pas mal de monde dans cette ville. Mais je peux te garantir une chose Arizona. Même si tu refuses de me dire qui c’est, même si tu prétends qu’il n’est rien, s’il te fait souffrir, je peux te promettre que je le retrouverais et ce jour-là… Rien d’autre n’aura plus d’importance que de le massacrer. » J’étais on ne peut plus sérieux. Celui qui faisait souffrir ma sœur était un homme mort. Je l’avais déjà prouvé une fois. Même involontairement.

Elle avoua s’être endurcie, qu’elle ne se laissait plus avoir par aucun mec et qu’elle décidait de tout et surtout de la fin. C’était assez surprenant de sa part, elle qui avait toujours été un peu naïve avec les mecs. Le père de sa fille était un véritable connard beau-parleur. Cela lui avait servi de leçon. « Bien. Tu ne dois jamais te laisser emmerder par qui que ce soit. Même si je suis surpris de t’entendre dire ça. Disons que je n’étais pas habitué à ce genre de comportement venant de ta part. Mais c’est pas plus mal. » Elle surenchérit là-dessus et d’une certaine manière, ça me faisait plaisir qu’elle soit devenue plus forte. « Ne jamais se fier à des belles paroles, tu as bien raison ma Blondie ! » Assurais-je avec un sourire et un clin d’œil à son attention alors que j’amenais ma bière à mes lèvres pour en boire une gorgée. Puis je calais mon dos contre le dossier du fauteuil. « Vous êtes bien installées ici avec Meg. D’ailleurs, je l’ai croisée dans le métro il y a quelques jours. Ne lui en veux pas de ne pas t’avoir prévenue que j’étais dans le coin. Je lui avais demandé de garder le secret. Ça fait un moment que je vis ici, mais je n’avais toujours pas trouvé le moment opportun pour venir te voir. En vérité, je n’étais pas prêt. C’est elle qui m’a poussé à sauter le pas. Alors, tu la remercieras de ma part ? » Et de la sienne sans doute.

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Ryan & Arizona

La fuite d'Arizona n'avait clairement pas du faire l'unanimité dans la famille, mais même ça, elle ne pouvait pas en être témoin vu qu'elle n'était pas revenu pour vérifier. Même au téléphone, elle était restée injoignable. De toute façon, son téléphone, elle l'avait laissé à l'hôpital donc ils auraient pu essayé longtemps de l'appeler ou de lui laisser des messages. Il y avait bien sûr les réseaux sociaux mais ils n'avaient sans doute pas voulu lui parler via ce moyen. Au fond, elle n'en savait rien et elle ne pouvait pas - ou ne voulait pas - se mettre à leur place. Mais ils ne pouvaient pas non plus se mettre à la sienne. Quoi qu'il en soit, elle espérait un jour être pardonnée pour son geste, Ryan l'avait fait et ça avait beaucoup d'importance pour elle.

« Avec plaisir » dit-elle en souriant

Ce n'était sûrement pas le même luxe que celui dans lequel vivaient les deux meilleures amies mais c'était un mec, il avait besoin de moins de place, non ? Pas besoin d'une pièce entière remplie de fringes, de chaussures et de sacs à main. Et puis à côté d'une cellule de prison, son appartement devait lui sembler bien grand et chaleureux, quelle que soit sa taille. Arizona était heureuse qu'il ait à la fois un boulot et un appartement, de toute façon maintenant qu'elle savait qu'il était à Washington, elle l'aurait accueilli chez elle s'il n'avait nulle part où loger. Ce n'était pas Megara qui s'y serait opposée, elle savait à quel point Ryan avait compté dans la vie d'Arizona. Sans compter que son frangin était beau garçon, si si, ça joue. La vie sentimentale d'Arizona arriva sur le tapis mais... c'était assez bizarre de lui en parler sachant que la dernière fois qu'elle avait eu une histoire ça c'était terminé par une grossesse non désirée, un décès et un aller-simple vers la prison.

« Eh oui, Dieu a fait de ta sœur une femme de vingt-sept ans qui a une vie sexuelle et qui prend la pilule ! »

Arizona rit légèrement. Ce dernier point était plutôt important vu son passif. De là à aller raconter en détail à Ryan tout ce qui se passait sous la couette, il y avait un grand pas. Mieux valait ne pas trop en révéler avant de le traumatiser. Bon, Arizona n'était pas non plus une fille facile, il fallait la mériter. En revanche, elle ne se privait clairement pas quand elle avait envie de quelqu'un. Le romantisme, elle avait laissé tomber, ça lui donnait la nausée.

« C'est moi qui le fait souffrir » dit-elle avec un sourire diabolique « Nan bon plus sérieusement, il s'appelle Jared, il est masseur et ... fin bref c'est un p'tit con, y'a rien entre nous. »

Rien mais suffisamment pour qu'elle y fasse allusion. Jared exerçait une certaine attraction sur Arizona. Ils jouaient au chat et à la souris, à chaque fois elle s'énervait sur lui, elle l'insultait même parfois, elle criait haut et fort qu'elle le détestait, que c'était un parfait emmerdeur et malgré tout, elle finissait dans son lit chaque fois qu'elle le voyait. Chaque fois elle se disait que c'était la dernière fois qu'elle lui cédait, et la fois suivante, c'était encore la même chose et contrairement à ce dont elle essayait de se convaincre, elle ne s'en lassait pas. Mais entre eux, il n'y avait pas vraiment de sentiments alors... personne ne souffre quand il n'y a pas de sentiments, si ? En tout cas elle savait que Ryan était capable de défendre son honneur, il l'avait déjà fait, la seule différence c'est qu'aujourd'hui Arizona savait défendre son propre honneur.

« Forcément, les années ont passé, j'ai changé. Mais en bien ! » enfin ça... c'était une question de point de vue « Les belles paroles, j'ai déjà donné. Par contre... j'adore les écouter essayer » rajouta-t-elle avec un sourire en coin

Arizona aimait être flattée, pour la séduire il fallait y aller car même lorsqu'elle était déjà séduite, elle en demandait toujours plus, il fallait faire un effort quand même, elle n'était pas n'importe qui ! Et puis... il y avait ces fois où elle savait d'avance que c'était mort mais qu'elle les allumait, leur laissait croire que c'était dans la poche... pour qu'ils se la mettent derrière l'oreille à la fin de la soirée. Oui c'était sadique, oui elle avait essuyé des insultes après avoir fait ça mais elle n'en avait rien à faire, elle avait le pouvoir et c'est tout ce qui comptait. Arizona entrouvrit la bouche en entendant le nom de Meg sortir de la bouche de Ryan. Il l'avait croisé ? Et elle ne le lui avait pas dit ! Arizona écouta jusqu'au bout et son envie de bouder s'envola rapidement pour laisser place à un sourire.

« Je ferai ça » après lui avoir donné un coup dans l'épaule probablement mais non sans la prendre sans ses bras juste après
« De toute façon, elle aurait pas pu me cacher ça plus longtemps je pense, je l'aurai lu sur sa tête qu'elle me cachait quelque chose » dit-elle en riant « Mais ouais, on est... très bien installées même. D'ailleurs y'a des chambres de libres si un jour tu veux rester dormir ici pour une raison x ou y, j'pourrais même te faire un super dîner ! »

A la maison, Arizona était celle qui cuisinait - quand elle ne commandait pas chez le traiteur - car si elle devait compter sur Meg... bref, il ne fallait pas compter sur Meg. Et quand Arizona prenait vraiment le temps de cuisiner, elle était capable de faire des super trucs derrière son apparence de pétasse superficielle qui craint de se casser un ongle.

Emi Burton

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Arizona & Ryan

Evoquer la vie sexuelle de ma sœur n’était pas le sujet le plus plaisant du monde, loin de là. Je ne voulais rien savoir là-dessus. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de m’y intéresser un minimum. On remercie les mauvaises expériences du passé pour ça. Je ne voulais pas que ce qu’il s’était passé autrefois se reproduise. Je ne voulais pas qu’elle retombe sur un connard de bas étage qui la traiterait comme une moins que rien. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais même été soulagé qu’elle reste célibataire et vierge toute sa vie. Mais bon, ce n’était qu’une douce utopie. De toute manière, elle savait à quoi s’en tenir avec moi, on en avait fait les frais il y a presque dix ans maintenant. J’étais capable de tout pour protéger ma petite sœur, même du pire. Je ne reculerais devant rien si sa sécurité était en jeu. Nous en avions tous conscience. « Oui ben tu m’épargneras les détails quand même… » Rien que de savoir qu’elle s’envoyait en l’air, c’était déjà trop. Je ne voulais surtout pas avoir d’images en tête.

J’avais réussi à capter dans ses paroles qu’il y avait bel et bien un mec qu’elle voyait un peu plus que les autres. Evidemment, il me fallait son nom et son adresse, juste au cas où. Si ce mec venait un jour à faire souffrir ma sœur, il fallait bien que je m’en occupe pour lui faire passer l’envie de recommencer. C’était mon rôle de grand frère. Mais d’après ce qu’elle me disait, elle était celle qui faisait souffrir l’autre. Hum. Ah, c’était une plaisanterie ? Toujours est-il qu’elle me donna les infos tant attendues et je me figeais sur place en entendant son nom et sa profession. Je n’avais même pas écouté la fin de sa phrase, j’étais resté focalisé sur son prénom, Jared. Masseur. P’tit con ? Nom de Dieu… Je crois bien que je le connaissais cet enfoiré. J’avais déjà bu quelques verres avec lui et on avait pu sympathiser avec le temps. Sauf que ce mec était comme moi, un coureur de jupons qui collectionnait les nanas… Je m’enfonçais dans le fauteuil, pinçant les lèvres. « Un brun, les yeux bleus avec un sourire de tête à claques ? » Je n’avais pas pu m’empêcher de l’enfoncer à la fin, mâchoire serrée. Je n’avais rien contre ce mec, à la base, puisque je m’entendais plutôt bien avec lui. On avait d’ailleurs la même vision des choses. Mais le fait qu’il se tape ma petite sœur changeait la donne. « T’es en train de me dire que tu as flashé sur un abruti qui se tape toute la ville ? Je le connais ton petit con. C’était un pote, jusqu’à maintenant. L’avantage c’est que je saurais le retrouver s’il te fait souffrir. » Il va d’ailleurs falloir qu’on ait une petite discussion lui et moi, histoire de mettre les pendules à l’heure et de lui expliquer ma façon de voir les choses. Il vaut mieux qu’il sache que s’il blesse ma sœur, c’est un homme mort. Mieux vaut prévenir que guérir. « Ça fait longtemps que tu le fréquentes ? » ça y est mes sens étaient en alerte maintenant, c’était foutu.

Elle évoqua son changement de comportement, le fait qu’elle était moins fleur bleue qu’avant et compagnie. Mais je n’étais plus concentré sur la conversation. J’avais Jared en tête, dans ma ligne de mire. Enfin, la seule chose qui détourna mes sombres pensées à l’égard de cette enflure, c’était Meg. Elle avait été au courant avant ma sœur de mon arrivée dans cette ville. En plus de ça, elle m’avait poussé à retrouver Arizona, il fallait bien la remercier pour ça, non ? « Vous vous connaissez depuis longtemps, vous devez vous connaitre par cœur et savoir quand l’une cache quelque chose. » Quant à sa proposition de venir dormir et manger ici de temps en temps, j’étais carrément partant ! « Ce serait avec grand plaisir ! Tu as toujours su bien cuisiner et je dois avouer que ta cuisine m’a manqué. Ça doit faire une éternité que je n’ai pas mangé un repas digne de ce nom. » Entre la prison et mon arrivée ici, je n’avais jamais eu l’occasion de manger quelque chose de vraiment bon. Je n’étais pas un as de la cuisine, alors je me contentais généralement des plats tout préparés qu’on trouve dans les magasins ou des plats surgelés dégueulasses.

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Ryan & Arizona

Arizona eut un sourire amusé à la réaction de son frère. Au moins, il pouvait se rassurer, tomber enceinte une nouvelle fois n'était pas dans ses plans d'avenir. Et ne le serait probablement plus jamais, mais ça, c'était une autre histoire.

« Si ça peut te rassurer, j'ai pas l'intention de te raconter le moindre détails »

Non parce que si ça pouvait passer parler des détails de sa vie sexuelle avec certains amis proches, comme elle pouvait le faire sans complexe avec Meg, en parler avec un membre de sa famille, qui plus est son grand frère... là, ça passait dans le relativement dégueu. Sans compter que même s'il savait qu'elle avait déjà eu des rapports sexuels - parce que non, Arizona n'est pas la vierge Marie qui a donné naissance au petit Jesus par l'immaculé conception - elle était encore une gamine quand ils s'étaient quittés et se voir au parloir d'une prison n'était pas suffisant pour réaliser qu'elle était une vraie femme désormais. Une femme qui avait des hommes dans sa vie, ou plutôt... dans son lit, parce que dans sa vie, ce n'était pas vraiment ça. Bien sûr il y avait Jared avec qui il y avait ce jeu de séduction auquel elle ne pouvait pas résister, qui l'agaçait autant que ça lui plaisait. Elle n'aurait même pas du en parler à Ryan s'il comptait aussi peu à ses yeux qu'elle le disait, et pourtant, son nom était sortie des lèvres glossées de la blonde qui haussa un sourcil.

« Euh... ouais c'est ça » surtout la partie tête à claques, il fallait le reconnaître. Jared était canon mais il avait un véritable air de petit con agrafé au visage « mais comment tu le ... » connais ? Sa phrase fut interrompue par la réponse avant même que la question soit posée.

Jared, un pote de Ryan. Sérieusement ? Le monde était petit, vraiment petit. Mais comment ils pouvaient bien se connaitre ces deux-là ? N'empêche que ça ne disait rien qui vaille à Arizona, elle aurait préféré qu'ils ne se connaissent ni d'Adam ni d'Eve. Surtout qu'Arizona ne pouvait pas vraiment prendre la défense de Jared pour le coup parce que dans le genre playboy, il plaçait la barre assez haut.

« Euh bah euh flashé c'est un bien grand mot » dit-elle en bafouillant un peu « J'le connais, je sais comment il est, c'est un tombeur, c'est un mec pas sérieux... mais j'te dis c'est juste... comme ça, j'vais pas me marier avec non plus »

Déjà, imaginer Jared en couple tout court... c'était assez difficile, même pour l'imagination plutôt bien développée de la jeune femme. Mais s'imaginer elle en couple officiel avec Jared c'était... bah ça paraissait totalement absurde. Et puis, ils passaient leur temps à se bouffer le nez quand ils ne couchaient pas ensemble, une relation de couple ne peut pas fonctionner ainsi. De toute façon, Arizona n'était pas prête à être en couple avec qui que ce soit, alors la question ne se posait pas.

« Baaah... on se "fréquente" pas vraiment » enfin si, un peu quand même « je l'ai connu y'a ... euh quelques années mais 'fin on a bien accroché puis plus trop puis ensuite si et puis... enfin voilà quoi »

Comment dire qu'elle s'était foutu de sa gueule la première fois qu'elle l'avait vu, lui faisant miroiter une soirée torride et qu'elle était partie en souriant en le laissant avoir la dalle. Et que la seconde fois, il était passager dans un vol où Arizona était hôtesse et ... qu'ils s'étaient envoyés en l'air dans les toilettes de l'avion ? Autant dire qu'elle allait passer cette partie sous silence, Ryan n'avait pas besoin de le savoir. Ce qu'il devait retenir c'est qu'entre Arizona et Jared, c'était sans cesse des hauts et des bas, du je t'aime moi non plus, le chat et la souris, suis moi je te fuis fuis moi je te suis et que... il ne devait pas prendre cette "relation" au sérieux. Il y a quelques années, elle aurait pu tomber bêtement amoureuse de lui et se faire complètement bouffer et avoir son petit coeur brisé. Mais le petit coeur d'Arizona était désormais barricadé derrière un épais mur de pierre qu'elle s'était donné du mal à construire.

« Oui, généralement on se cache rien » dit Arizona avec un sourire en pensant à Meg « parce que de toute façon, l'autre le voit donc c'est une perte de temps » même si cette fois, Meg avait bien réussit à tenir sa langue « J'ai peut-être soupçonné qu'elle me disait pas un truc à un moment donné mais de toute façon, j'aurais été à mille lieux d'imaginer ça »

Comment se rappeler quelque chose qui remontait aussi loin. Quoi qu'il en soit, elle allait devoir remercier sa brune comme il se doit car elle lui serait éternellement reconnaissante. Même si Ryan ravivait les souvenirs d'une vie qu'elle voulait oublier, il restait l'une des personnes qu'elle aimait le plus au monde.

« Et maintenant, je cuisine encore mieux ! Puis de toute façon je peux pas compter sur Meg pour faire à manger » dit-elle en riant

A la maison, c'était Arizona qui cuisinait ou alors elles commandaient quand Arizona n'était pas motivée. Mais Meg faire de la "vraie" cuisine, il ne fallait pas y compter, ou peu, et marquer d'une pierre blanche les rares jours où ça arrivait.

Emi Burton @Ryan Campbell

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Arizona & Ryan

Avoir une vue d’ensemble sur la vie amoureuse de ma sœur était important pour moi, parce que ça me permettait de savoir si elle était tombée ou non sur un nouveau gros con. J’avais toujours été protecteur avec elle parce qu’elle était ma petite sœur et la seule fille de la famille. De ce fait, mon rôle était de veiller sur elle, de la protéger. Je ne tolérais pas qu’on lui fasse du mal et le dernier qui s’en était pris à elle, ou du moins qui l’avait rabaissé plus bas que terre, se trouvait actuellement six pieds sous terre, justement. Elle avait beau me dire qu’elle avait changé et qu’elle s’était sans doute endurcie, à mes yeux, elle restera toujours ma petite sœur et rien ne changera jamais ça. Quoi qu’elle en dise. Je ne voulais rien connaitre de sa vie sexuelle, n’allons pas jusque là, mais je voulais au moins savoir qui elle fréquentait. Et quelle coïncidence ! Un nom avait été prononcé et par le plus grand des hasards, je le connaissais. Combien y avait-il de chance pour que je connaisse le type qui se tapait ma sœur ? En soit, ça ne m’aurait pas posé problème – pas trop – si le mec était clean et propre sur lui. Mais ce n’était pas le cas. Ce Jared était un coureur de jupons qui collectionnait les nanas. Je connaissais parfaitement ce genre de type, parce que j’étais du même genre que lui. Et ça ne me plaisait pas qu’il fréquente ma sœur. Pire, que ma sœur s’attache à ce genre de crétin.

Bien évidemment qu’elle avait flashé sur lui, elle ne devait pas être la seule d’ailleurs. Ses arguments n’avaient rien de convaincants, surtout qu’elle parut légèrement déstabilisée en bafouillant. Je levais les yeux au ciel. « Tu n’es pas convaincante, tu le sais ça ? Bien évidemment qu’il te plait ! » Elle continua dans ses explications mais elle n’était pas sûre d’elle. Je le sentais. Je connaissais ma sœur. « Tu t’enfonces. Arrête-toi là. Je te préviens Arizona, si j’apprends que ce mec t’a fait du mal ou que tu pleures à cause de lui, je te jure, je lui éclate sa gueule de petit con. » Elle me connaissait elle aussi, elle savait que je ne plaisantais pas et que j’étais très sérieux. Le passé nous avait déjà prouvé à tous les deux que je tenais toujours parole, peu importe le prix à payer. J’appuyais de nouveau mon dos contre le dossier du fauteuil. « Va falloir qu’on discute un peu lui et moi d’ailleurs. Histoire de poser gentiment les bases… » Je ne comptais pas le menacer. Du moins si tout se passait bien. Mais je voulais qu’il ait conscience que s’il blessait ma sœur de quelque manière que ce soit, il aurait affaire à moi. Histoire de mettre les choses au clair et de jouer carte sur table quoi. Ce qui m’inquiétait réellement, c’était qu’Arizona tombe amoureuse de lui et qu’il lui brise le cœur, comme la dernière fois. Alors cette fois, je ne comptais pas attendre le dernier moment pour réagir. Autant prendre les devants.

Sa complicité avec Meg faisait plaisir à voir et j’étais content qu’elle ne soit pas seule dans cette grande ville. Au moins, elle avait sa meilleure amie. « Tu aurais eu du mal à t’imaginer ça, oui. » Jamais elle n’aurait pu deviner que j’étais en ville. Elle devait sans doute me penser encore en prison ou auprès de notre famille toujours en Alaska. « Pourquoi, elle ne sait pas cuisiner ? C’est le genre à faire cramer des pâtes ? » Je n’étais pas très doué en cuisine, je le reconnaissais sans problème, mais pas au point de foutre le feu à l’appart en tentant de faire cuire des œufs. Disons que je me débrouillais. « Oh allez, je suis sûr qu’elle a d’autres talents que celui de garder des secrets ! »

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Hello Sis'

Ryan & Arizona

Depuis ce premier et dernier homme qu'elle avait aimé à dix-sept ans, la vie sentimentale d'Arizona avait été compliquée. Pendant plusieurs années, elle avait eu besoin de retrouver l'amour mais ça avait été le désert le plus total. Puis quand le drame était survenu, elle s'était renfermée. Et tous les hommes avec qui elle avait pu flirter, coucher, sortir n'avaient été que de passage, même ses petits-amis n'avaient jamais eu la chance d'être aimés par la blonde. Chance ou malchance d'ailleurs car Arizona ne savait plus comment aimer, depuis trop d'années, elle avait forgé une carapace de roc autour de son cœur pour ne laisser personne y pénétrer et risquer de la faire souffrir. Aimer et souffrir allaient de paire dans son esprit alors elle s'était résignée. Quant à Jared, qu'Arizona l'admette ou non, il était différent des autres. Certes il l'agaçait, même il lui tapait carrément sur les nerfs, mais en même temps il l'attirait.

« Oui ben évidemment qu'il me plait, c'est un mec canon qui peut avoir toutes les filles à ses pieds et puis » et puis au lit... « enfin il a un truc »

Ce truc, ce on-ne-sait-quoi qui faisait qu'on ignorait pourquoi quelqu'un nous plaisait. Et Jared avait ce truc. Était-ce son sourire en coin, son regard lubrique... son air de petit con à qui on a autant envie de donner des claques que de l'embrasser et filer sous la couette. Arizona esquissa un sourire, ça faisait si longtemps qu'elle était devenue indépendante qu'elle en avait oublié ce que ça faisait de se sentir une petite sœur protégée par son super-héros personnel.

« J'ai pas pleuré pour un mec depuis des années et j'ai pas l'intention de recommencer maintenant. Et puis tu sais, je suis une grande fille, je sais me défendre, je suis plus une pauvre petite chose fragile qui se fait briser le coeur par les vilains garçons. Jared il est... il est ce qu'il est mais j'ai pas l'intention de m'engager avec lui. Pas d'engagement, pas de problèmes ! »

Arizona haussa les épaules, comme si ça coulait de source. Plutôt mourir que de pleurer pour un mec, encore plus pour Jared ! Elle ne connaissait que trop bien sa réputation, son grand nombre de conquêtes, elle savait que ce n'était pas le genre de mec avec qui on se met en couple, on achète une maison avec une barrière blanche et un chien pour ensuite faire trois marmots. Déjà à l'étape "se mettre en couple" c'était compliqué. Arizona n'ayant plus jamais été amoureuse ne voyait pas de différence avec être en couple ou célibataire. Si : en couple, on a un plan cul régulier sous la main sans avoir besoin de draguer ou quoi que ce soit, et on s'en débarrasse quand on en a marre. Pour Jared, Arizona avait bien du mal à l'imaginer en couple... et puis ça la faisait chier de l'imaginer aussi.

« J'te jure que si tu vas lui parler de moi, c'est moi qui te tapes ! »

Non mais oh ! Elle n'avait plus besoin que son grand frère vienne faire peur à ses potentiels petits-amis ! C'était la honte en plus... Bon, ce n'était pas Arizona qui ferait grand mal à Ryan même si elle le frappait de toutes ses forces mais quand même ! C'était une question de principe.

« Hm... nan, je dirais que les pâtes ça va » dit-elle en riant « mais faut pas demander des trucs où il faut vraiment cuisiner. Ah si ! Les crêpes à la limite ça passe ! »

Quoi qu'il en soit, ce n'était sûrement pas Meg qui allait s'emmerder à faire un poulet rôti ou ne serait-ce qu'un plat de lasagnes. Donc si Arizona voulait manger quelque chose d'un peu sophistiqué ou qui sortait de l'ordinaire, soit elle cuisinait pour elles deux, soit elle commandait chez le traiteur. Les sushis, typiquement, c'était un truc qu'elle commandait.

« Oui, heureusement elle compense avec d'autres trucs » mais pas le ménage « en fait elle est tout simplement géniale » dit-elle avec un sourire affectueux.

Emi Burton @Ryan Campbell

Hello Sis'

Arizona & Ryan

Je n’aimais pas ce que j’entendais. Ma sœur amourachée d’un crétin qui ne pensait qu’avec sa queue. Il ne manquait plus que ça. Encore un abruti qui allait lui briser le cœur. Décidément j’étais absent pendant presque dix ans et voilà que ma sœur retombait dans les filets d’un Don Juan de mes deux. Elle ne pouvait pas se trouver un type bien ? Un type gentil ? Même s’il était évident qu’il passerait à l’interrogatoire avec moi quand même. J’estimais qu’Arizona avait suffisamment souffert dans sa vie, je ne tolèrerais pas qu’un connard recommence à jouer avec elle pour finalement lui briser le cœur quand il en aurait marre. Il était hors de question que ça se reproduise. J’étais prêt à tout pour ça. Peut-être importe si ça me mettait ma sœur à dos. J’agissais pour son bien, rien d’autre. Il fallait juste qu’elle le comprenne. Ce qui n’était pas une mince affaire. « C’est justement ça le problème, tu le dis toi-même. Il peut avoir toutes les filles à ses pieds. Truc ou pas, je le connais ce mec, il ne pense qu’avec sa queue. » On se ressemblait pas mal sur ce point il faut dire. Mais moi j’avais l’excuse d’avoir passé neuf ans à l’ombre. « T’es complètement mordue bordel ! » Et ça me faisait chier, qu’on se le dise.

Elle me sortit alors le speech de la grande fille, de la femme forte qui n’avait peur de rien et qui pouvait se débrouiller seule. Je n’étais pas convaincu, elle restait ma petite sœur. C’était mon rôle de la protéger. « Grande fille ou pas, tu es et resteras ma petite sœur. C’est mon rôle de te défendre si quelqu’un t’emmerde. C’est mon rôle d’aller trouver ceux qui te font souffrir, que tu le veuilles ou non. » J’étais sérieux. Même si je m’étais tapé neuf ans de prison à cause de l’un de ses connards, si c’était à refaire, je recommencerai. Et si d’aventure, l’expérience recommençait, je foncerai tête baissée. Personne ne faisait souffrir ma sœur sans subir ma colère. Enfin, une chose était sûre, nous étions tous les deux têtus et rien ne nous ferait changer d’avis sur le sujet. C’était un dialogue de sourds finalement. Sa pseudo mise en garde me fit rire. « Tu menaces ton propre frère ? Mais c’est que tu es devenue une vraie dure à cuire maintenant ! » Je la taquinais gentiment, ça m’avait manqué à vrai dire.

Le sujet dévia sur un sujet un peu plus plaisant, son amie Megara. La jolie brune que j’avais croisée dans le métro. J’avais failli ne pas la reconnaitre d’ailleurs tellement elle avait changé. Elle était devenue carrément attirante. Enfin, c’était surtout la meilleure amie de ma sœur. « Les crêpes c’est mieux que rien ! Je dirais même que c’est primordial de savoir en faire. » Moi je ne savais pas en faire. « Il faudra penser à m’en faire de temps en temps. On ne peut pas dire que j’ai pu en manger beaucoup ces dernières années. » J’étais un estomac sur pattes, ma sœur le savait. Et puis, ce n’était pas en prison que j’avais pu manger des crêpes ! J’avais bien le droit d’en avoir après presque dix ans sans en avoir mangé. La bouffe et le sexe, c’était ce qui m’avait le plus manqué en taule. C’était attendrissant la manière dont ma sœur parlait de son amie. On pouvait sentir à quel point elle comptait pour elle. Et ça me faisait plaisir de constater qu’elle n’avait pas été seule en arrivant ici. « Elle a l’air génial en effet. » Assurais-je avec un sourire sincère. Je terminais le restant de ma bière avant de la poser sur la table. « Je vais peut-être te laisser maintenant. Tu as sans doute des choses à faire. Meg m’a donné ton numéro de téléphone, je t’enverrai mon adresse pour que tu puisses passer me voir chez moi. » Si elle avait des choses à faire, je pouvais la laisser tranquille. Si elle voulait que je reste, alors je pouvais rester. Je ne voulais juste pas m’imposer trop longtemps. « On se revoit bientôt, hein ? »

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