LOTERIE DE NOËL ✻ Try the eggnog /w Arizona & Avri

Un noël sans lait de poule n’est pas un véritable noël ! Réalisant que vous n’en possédez pas dans votre frigo, vous décidez d’aller faire un tour à l’épicerie pour vous faire une petite réserve ! Une fois là-bas, vous remarquez une dégustation gratuite ! N’est-ce pas formidable ! Sauf que la personne déléguée à la dégustation à un peu trop abuser sur la dose d’alcool et surtout, en petit farceur n’a pas prévenu qu’il y aurait de l’alcool ! Bien vite les doigts s’engourdissent et l’envie de rester là à déguster vous prends. Meilleur moyen de faire connaissance, non ?  

Noël n'était pas franchement la fête préférée d'Arizona. Autant, le sapin, les décorations, les guirlandes lumineuses, tout ça elle aimait bien ! Mais à la base, c'était plutôt une fête de famille et la famille pour Arizona... ce n'était pas le top. Certes, à Noël dernier elle avait passé son premier noël des années avec au moins un membre de sa famille. Depuis qu'elle vivait à Washington, elle avait toujours fêter ça avec les Hawpkins. Meg c'était sa famille à elle. Mais quand Ryan était là, c'était différent. C'était un peu plus comme avant, avant que tout dérape. Le Noël de l'an dernier lui avait fait du bien, même s'ils avaient du improviser pour se ré apprivoiser en trois mois. Cette année, Arizona voulait que ce soit parfait. Un vrai Noël de famille pour balayer tous ceux qu'elle avait préféré vivre comme un nouvel an avec des cadeaux. Elle avait tellement perdu le côté festif de ce jour, il fallait qu'elle retrouve la magie de Noël. En terminant de ranger soigneusement ses paires de chaussures, Arizona secoua la tête, il fallait qu'elle arrête de penser à ça. Ce n'était que Noël après tout ! Ils ne seraient pas cinquante avec tous les tontons alcooliques et les petits enfants qui braillent pour manger du jambon et de la purée et qui prennent le foi gras pour du pâté. Ils seraient en petit comité et il n'y avait aucune raison que ça se passe mal, bien au contraire !

Arizona referma le placard et ouvrir le frigo pour se servir un bon mug de lait de poule. Problème : elle avait beau cherché, bouteille introuvable. Eh merde. Arizona poussa un soupire, elle ne pouvait pas survivre au mois de Décembre sans lait de poule, c'était la tradition. Elle jeta un œil à l'heure sur sa montre, la plupart des magasins étaient fermés à cette heure-ci. Fais chier... Et clairement, elle n'avait pas la motivation d'en faire elle-même, pas maintenant. Bon... il y avait une épicerie de nuit sur Anacostia, en cette période, ils avaient forcément ce qu'elle voulait. La blonde renfila sa veste et attrapa ses clés pour se rendre jusqu'à l'épicerie. Rapidement elle entra dans le magasin et parcourut les rayons qu'elle ne connaissait pas,  à la recherche de la précieuse boisson au rhum quand un attroupement attira son attention. Il y avait justement une dégustation de lait de poule, si c'était pas le destin ça !  Sans réfléchir bien longtemps, Arizona se laissa tenter par un premier verre.

« Woh la vache ! » lâcha-t-elle en grimaçant légèrement

Ah ça, on pouvait dire qu'il était bien corsé en rhum ! Mais il était sacrément bon. Suffisamment pour qu'elle en reprenne un peu.

Spoiler:

Avri n’avait même pas encore planifié son retour pour les fêtes. Le rush des préparatifs, la logistique du transport, l’anticipation même de l’évènement : rien n’avait ébranlé le quotidien de la jeune femme. Ce n’est pas qu’elle avait quelque chose contre Noël, même si rien n’avait jamais été comme avant après le décès de sa mère. Et c’était l’occasion de revoir ses proches qu’elle avait volontairement abandonné, d’abord pour le vieux continent, puis ensuite pour la côte Ouest. Et maintenant Washington. Bien plus proche. Mais Avri était terriblement occupée avec l’ouverture du nouveau restaurant, et elle n’avait pas accordé à sa famille autre chose que des coups de téléphone et l’assurance que, oui, elle serait là pour Noël. Son père et ses frères lui manquaient, quelque chose de sourd et pas vraiment douloureux, convaincue que leur relation se serait naturellement détériorée si elle n’avait pas quitté le New-Jersey. Elle était contente de les retrouver, mais n'allait pas pour autant débarquer plusieurs jours à l'avance pour s'infliger un huit-clos avec son père et sa compagne. Elle n'avait rien cette dernière; lui était même reconnaissante de rendre son père heureux, mais Avri n'avait jamais eu l'opportunité de construire une relation avec elle, pas en vadrouillant les quatre coins du pays pour son boulot. C’est la raison pour laquelle Avri ne se pressait pas. Il y aurait toujours un avion, un train, ou un compatriote et son fidèle véhicule pour l’amener à sa destination le moment voulu. En attendant, Avri continuait son exploration de Washington. C’est qu’elle avait la bougeotte, et pas assez de connaissances dans la ville pour faire la fine bouche et attendre que l’animation vienne jusqu’à elle. Elle avait toujours été débrouillarde de toute manière, terriblement curieuse et prête à tout essayer. Résidant toujours à l’hôtel depuis son arrivée, la jeune femme multipliait les explorations et autres sorties, incapable de rester confinée dans sa chambre. Elle n’avait pas encore mis les pieds dans le quartier d’Anacostia, et décidé que ce soir-là était l’occasion d’explorer ce coin de la ville. Elle était à l’affut d’un endroit sympa et animé lorsqu’une pub sur un arrêt de bus lui donna une soudaine envie de lait de poule. Une pulsion franchement immature qui bouleversa sa liste de priorité. Il n’était franchement pas l’heure de faire ce genre d’achat impulsif, mais le mal était fait. Par chance, un détour dans une rue parallèle à celle qu’elle empruntait lui fit apercevoir la devanture d’une épicerie de nuit. Eh, pourquoi pas. Avri appréciait ce genre de petit commerce, là où se croisaient les travailleurs de nuit, fêtards et autres anonymes venus faire un achat improbable ou urgent au milieu de la nuit. Avri était en mission, et la chance était de son côté. Non seulement l’établissement vendait du lait de poule, mais elle en faisait même la dégustation ! Une autre jeune femme s’était arrêtée devant pour prendre un verre, et son exclamation provoqua un sourire sur les lèvres d’Avri. Ni une, ni deux, elle se glissa à ses côtés et prit un verre à son tour. Avri tenait bien l’alcool, et c’est avec une surprise appréciative plus qu’un choc, qu’elle laissa la boisson se frayer un chemin incandescent le long de son œsophage. Elle claqua sa langue contre son palais, chassant la saveur de rhum une seconde de plus.   « Ils y sont pas allés de main morte» commenta-t-elle, amusée. C'était le coup à ce que plusieurs personnes s'arrêtent là et picolent gratos. Ça c'est l'esprit des fêtes!  

Habituellement, Arizona aimait bien faire du lait de poule maison, c'était toujours meilleur et elle rajouter autant de cannelle et d'extrait de vanille qu'elle le souhaitait. Elle soustrayait le rhum blanc pour du rhum ambré plus parfumé pour son palais mais qui tapait tout autant le crâne après en avoir bu trop de verre. C'était ce qui était traître quand elle le faisait elle-même, elle le sucrait beaucoup par conséquent au moment où l'on se rendait compte que l'alcool attaquait eh bien... c'était déjà trop tard. Pour autant, même quand elle en faisait une grosse quantité, Meg et elle se chargeaient de bien terminer la bouteille ! Le gâchis c'est mal, non ? Pour le lait de poule qu'elle était en train de goûter en revanche, pas de doute sur la quantité d'alcool qui avait été mise dans la recette. Une jolie jeune femme à ses côtés vint confirmer à voix haute les pensées d'Arizona.

« Non ça c'est le moins qu'on puisse dire » renchérit-elle en riant légèrement « A ce train, un verre et on peut plus conduire ! »

Surtout avec une boisson aromatisée au rhum, mes milligrammes grimpait vite dans le sang. Malheureusement, aussi chargé que pouvait être leur lait de poule, c'était très très tentant d'en reprendre. Vous savez, c'est comme de laisser un paquet de chips ouvert, on a beau se dire que c'est la dernière, on ne peut pas se résoudre à s'arrêter tant que le paquet n'est pas vide. De bonne humeur, Arizona tourna la tête vers la demoiselle.

« Moi, c'est Arizona »

La blonde se présenta avec un sourire. Sous son vrai nom, ce n'était pas toujours le cas ! Elle lui tendit sa main libre pour la lui serrer. Le rhum la rendait déjà plus aimable qu'à son habitude on dirait !

L’insolite, Avri adorait ça. Pourtant confiné dans un milieu professionnel assez strict – celui de la haute gastronomie – elle n’en restait pas moins fidèle à ses premiers amours : la cuisine, la créativité, et toute l’ouverture d’esprit que cela impliquait. Certes, maintenant c’est en salle qu’elle exerçait principalement, à la recherche de la perfection, mais il ne fallait pas s’y méprendre; rien n’était monotone là-dedans. Elle n’aurait sans doute pas conservé ce poste bien longtemps si cela avait été le cas, peu importe la promotion, peu importe la confiance accordée par Lowen. Tout cela pour dire, que l’imprévu lui avait toujours plu. Et qui avait-il de plus inattendu qu’un stand gratuit de dégustation de lait de poule bien corsé ?! D’autres plus méfiants ou germaphobes auraient pu s’inquiéter d’un tel dispositif. Il s’agissait après tout de quelques verres alcoolisés posés là, sans surveillance particulière ou intérêt apparent de la part du gérant derrière sa caisse. La négligence était à la hauteur du génie de la chose, et c’est amusée qu’Avri termina son verre. Son front se plissa sous une légère grimace appréciative. Ça tapait, il n’y avait rien à dire ! Les températures hivernales semblaient déjà oubliées tandis que l’alcool réchauffait progressivement ses extrémités. Sa compagne pour ce bon plan approuva sa remarque et Avri lui renvoya un sourire. « Une chance que je sois venue à pied dans ce cas ! » ajouta-t-elle avec humour. « Enchantée, moi c’est Avri » se présenta-t-elle à son tour en lui retournant sa poignée de main. Elle qui s’était mis en tête de trouver un bar sympa ou passer la soirée, ne se sentait pas pressée de reprendre son chemin. Il y avait quelque chose de très libérateur et plaisant dans le fait de sympathiser avec une étrangère dans un contexte assez absurde. « C’est tentant d’en reprendre, nan ? » demanda-t-elle après un battement, complice et décomplexée. Avri comprenait très bien le principe d’un échantillon, merci beaucoup, mais ce n’est pas comme s’il y avait foule pour gouter ce lait de poule ! Ne serait-ce même pas mieux vis-à-vis de la personne qui s’était fait du mal à monter ce petit stand cartonné et à préparer les boissons ? Et puis, Avri pouvait se vanter de tenir assez bien l’alcool de toute manière ! Et, encore une fois, elle était à pied, elle n’avait rien à craindre ! Un petit verre, un taxi et hop ! En bonne cliente, elle pouvait même acheter du lait de poule, pour les féliciter de leur coup marketing. Avri n'était pas à court de justification, alors fatiguée de se convaincre elle-même, elle attrapa un autre verre.