maxence marin (douces litanies)

Il a tendu les bras vers les étoiles, a voulu les tenir entre ses doigts. Regard levé, brillant. Il a voulu en faire des amies, peut-être qu’elles sauraient illuminer le vide à l’intérieur, le combler. Il a voulu arrêter les cris, les disputes, le ton qui monte. Les mots assassins. Mais il n’est qu’un enfant. Ses mains sont trop petites, ses jambes trop courtes. Il a assisté au divorce de ses parents silencieusement. Pourtant, il a voulu continuer à croire encore à l’amour. Juste un peu. Assis sur son lit, Maxence ne respecte pas le couvre-feu. Un drap sur la tête et une lampe torche fixé entre son épaule et sa tempe, il trace les lignes de nombreux romans à l’eau de rose. Il a les yeux qui brillent et un torticolis, mais ce n’est pas important. Il veut s’accrocher à ce dernier espoir. Même si ça fait de lui un idiot.
Rêveries adolescentes. Maxence grandit, prend en hauteur. Un sourire sur les lèvres, il se baisse pour déposer un baiser sur la joue de son paternel, amusé par le regard à la fois fier et gêné de l’homme. Il l’a dépassé en hauteur depuis un moment déjà. Il n’y a plus les cris, plus de bruits. Le calme enfin. C’est son père qui a eu sa garde. Avec sa mère, il n’y a plus que des moments volés, quelques retrouvailles sans émotions. Son père se remarie. Maxence a doucement appris à l’appeler maman, à ne plus se montrer méfiant devant sa gentillesse jusqu’à la considérer comme une part entière de sa famille. Grâce à la femme de leur père, leur situation financière s’améliore grandement. Mais on ne veut pas faire de lui un gosse pourri et gâté. Ils lui paient les frais d’université, la voiture mais pour le reste il doit se débrouiller seul. Le garçon devient de plus en plus indépendant jusqu’à finalement quitter le cocon familiale et se trouver un appartement.


C’est doucement qu’il prend de nouveaux repères sans jamais trop s’éloigner de sa famille. Il a un chemin tout tracé mais dont il est tout autant satisfait. La famille de sa belle-mère tient un hôpital et il est destiné à y travailler à son tour, c’est ce qui dirige en grande partie ses études vers la médecine mais c’est quelque chose qu’il aime.
Maxence est presque un homme. Malgré des traits juvéniles, quelques interrogations d’enfants. Il s’émoi, tombe amoureux, hésite. Il a choisi la facilité quand une fille s’est déclarée à lui. Elle est gentil, il ne veut pas la faire souffrir, pourtant il sait que c’est ce qui arrivera un jour ou l’autre, que la situation s’empire à mesure que le temps passe et qu’elle s’attache.
Maxence soupire quand l’autre passe près de lui, il le laisse l’influencer, tente de détourner le regard comme bien souvent mais ça devient plus difficile. Peut-être même qu’il ne veut simplement plus se retenir comme à chaque fois. Il continue d’être premier de la classe et rendre ses parents fiers. Il continue à penser que sa vie est ennuyante et qu’il ne peut rien y faire.