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| J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon | |
| | Sujet: J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon Jeu 14 Sep - 1:03 | |
| Zara ne conduisait pas, alors quand elle devait aller manger chez sa tante : elle devait prendre les transports en commun. En soit, cela n’était pas un problème : elle aimait marcher et bouger. Être au contact des autres était rassurant en un sens. Au moins quand il y avait des personnes autour d’elle : elle ne réfléchissait pas. Elle ne se plongeait pas dans son spleen : bien au contraire. Elle se forçait à sourire, à se tenir droite et à montrer ce masque de confiance en soi qui lui allait si bien. Parce qu’elle n’était pas le genre de femme à se laisser abattre. Fut un temps où elle était aussi féroce qu’une lionne : courant de bloc en bloc ; de résidents en résidents pour avoir un nouveau cas. La compétition et l’adversité ne lui avaient jamais fait peur. Jusqu’au jour où elle a fait une petite erreur sur la mécanique d’un cœur déjà fragile. Sa tante était une femme admirable et surtout adorable. Zara a toujours aimé cette maison qui les a tous vu grandir. Des rires, des larmes, des bagarres et des chamailleries qui au lieu soudé la fratrie Daugherty les a bien souvent séparés. Elle n’était pas assez grande, mature pour comprendre les couacs de son quotidien : surtout celui de son frère. Aujourd’hui qu’elle était en mesure d’appréhender différemment le pourquoi du comment de la chose : Zara s’était donné la mission folle de renouer avec Lennon. A ses risques et périls, mais elle se répétait qu’elle n’avait rien à perdre. C’était comme au poker : il fallait parfois jouer quitte ou double pour gagner une bonne mise. Encore une fois, ce n’est pas comme s’il y avait en jeu quelque chose. Lennon s’était coupé de sa famille à ses vingt ans et Zara comprenait parfaitement pourquoi. Elle aurait probablement fait pareil dans son cas.
Pénétrant dans la bâtisse, elle alla embrasser sa tante et enfiler un tablier pour l’aider à préparer le repas. « Il n’y a que Lennon et toi aujourd’hui. » Zara fronça les sourcils et commença à éplucher les pommes de terre : « Je pensais que papa et maman venaient ? » Un hochement de tête de la part de sa part l’informa que non : « Ils ne peuvent plus. » Pas besoin d’épiloguer. Zara n’était pas surprise au fond.
La porte s’ouvrit et sa tante s’empressa d’essuyer ses mains pour aller accueillir Lennon. Il serait mentir de dire qu’elle n’était pas jalouse de cette tendresse entre eux. Mais elle ne se formalisait plus dessus depuis longtemps maintenant. Son cadet semblait heureux quand il était là : jamais elle ne lui ôterait ça. Elle l’avait déjà bien assez martyrisé comme ça. Quand il apparut finalement dans l’encadrement de la porte : elle leva sa main pleine d’amidon.
« Je suis content que tu ais pu venir. » Cela était sincère : « J’ai fini un livre, le premier d’une série, qui devrait te plaire. Je l’ai apporté pour que tu le prennes si jamais le synopsis te tente. C’est The Witcher. Le jeu vidéo a été tiré de ces livres et ils sont géniaux. »
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| | | | Sujet: Re: J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon Mer 20 Sep - 23:23 | |
| Zara & Lennon Je n'imagine rien, j'espère Qu’importe mon emploi du temps, mes heures de service ou quoi que ce soit du genre, jamais je ne saurais refuser une invitation de la part de ma tante à aller manger chez elle ou bien au restaurant en sa compagnie et ce, qu’importe qui était présent, qu’importe qui était disponible. Non pas que je me moquais des autres personnes que j’affectionnais dans ma vie, mais parce que je me sentirais beaucoup trop coupable de lui dire non de quelconque façon. Ma tante, c’était devenu comme ma mère, encore plus que ma propre mère, pour tout dire. De ce fait, je n’avais pas su lui refuser et ce, même si après-coup, elle m’avait annoncé qu’elle avait invité toute ma famille. Pourquoi ? Quelle était l’occasion ? Je n’avais pas été en mesure de lui demander, et je n’avais pas été en mesure de changer d’avis. Elle avait dû savoir que je ne le prendrais pas si bien, d’où le fait qu’elle m’avait mise devant le fait accompli. Je ne la détestais pas, limite, je la remerciais de me pousser à faire une telle chose, et plus encore, je la remerciais de le savoir et de m’accommoder, considérant le fait qu’elle avait précisé que dans le pire des cas, je pourrais toujours lui donner un coup de main en cuisine. Ayant tout en main pour ne pas reculer, même si je me montrai particulièrement nerveux au moment venu. Malgré tout, ce fut en pantalon propre et en chemise, un bouquet de fleurs à la main, que je me présentai à la demeure de ma tante. Comme à mon habitude, je lui fis la bise, lui donnai les fleurs, et je la laissai les placer dans un vase tandis que de mon côté, j’entrais dans la maison, cette maison qui avait été la mienne précédemment. À ce moment, j’aurais pu me retrouver seul que cela ne m’aurait pas gêné, mais ce ne fut pas ce qui se produisit; à la place, je me retrouvai devant ma soeur aînée, Zara, la seule invitée arrivée pour le moment. Déglutissant, je ne sus faire mieux que de lui servir un timide sourire à son salut silencieux, ne sachant que lui dire, quoi faire. Avec Zara, tout comme avec Leslie d’ailleurs, je ne m’étais jamais vraiment senti confortable, et c’était tout aussi vrai aujourd’hui. Inutile de mentionner que pour le coup, j’étais tout sauf bien placé pour entamer la discussion. Heureusement, je n’eus pas à le faire; Zara en vint à me parler directement d’un livre, comme si elle souhaitait me le proposer. Sitôt, je me détendis quelque peu; parler bouquins, c’était moins pire que parler de quoi que ce soit d’autre. À sa suggestion, je répondis donc, dans un haussement d’épaules: « Oh je… Pourquoi pas. » Pendant la brève pause que je pris, je tentai de sourire légèrement, puis j’ajoutai: « Je vais juste… Essayer de ne pas oublier de le regarder avant de partir… » À moins qu’elle préférait me le montrer maintenant, le temps qu’elle en parlait ? Je ne m’osai pas de lui demander. Après tout, peut-être qu’elle préférait simplement me le refiler et voilà tout, et qu’à un moment ou un autre, la discussion deviendrait inconfortable encore une fois, comme d’habitude.
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| | | | Sujet: Re: J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon Lun 25 Sep - 23:50 | |
| Zara & Lennon Je n'imagine rien, j'espère Zara coupait soigneusement les pommes de terre. Aux millimètres près, avec une main sure. Des restes de son passé de chirurgien. Il serait mentir de dire que cela ne lui manquait pas. Il fut un temps où les patates servaient de cobaye pour ses sutures. Maintenant elle les cuisinait avec sa tante. Elle laissa cette dernière aller ouvrir la porte à son frère. Elle aimerait être une sœur modèle pour lui : mais elle ne l’était pas. Il faut dire qu’enfant elle ne lui avait pas fait de cadeaux malheureusement. Quand elle en avait parlé à son psychologue, elle lui avait dit qu’il ne servait à rien de regretter ce qui s’est passé enfant. La seule chose qui comptait était ale présent. Zara était encore en vie. Lennon aussi. Ils avaient tous les deux survécu à l’Irak : si cela n’était pas un signe de la vie que tout était possible. A peine son frère dans la cuisine qu’elle le salua chaleureusement de loin avant de continuer de couper les pommes de terre. Elle devait faire des efforts. Mais elle n’avait pas besoin de chercher loin pour briser la glace. La famille c’était quelque chose de sacré qui devait être protégé et préservé. De plus, ils avaient en commun quelque chose de non-négligeable : ils aimaient tous les deux la littérature. Qu’à cela ne tienne : il n’en fallut pas plus à Zara pour lui parler du dernier ouvrage qu’elle avait lu.
« Attends ne bouge pas… » Elle termina sa tâche avant d’attraper le torchon à main pour les essuyer. Maintenant sèches, elle ouvrit son sac et sortit le livre en question : « Il y en a six pour l’instant. J’en suis déjà au troisième ! Geralt est un mutant, il a été enlevé à l’enfance et éduquer pour chasser les créatures surnaturelles. Il a une épée en argent qu’il utilise pour eux et une en acier pour les humains. C’est sympa. » Elle lui tendit : « Si tu aimes, je te passerais les autres. »
Elle prit le temps de le regarder, elle avait l’habitude de voir des visages mais celui de son frère avait quelque chose de particulier. Lennon faisait partit de ces personnages qui marquaient. Maintenant adulte, elle était contente de l’avoir pour frère.
« Tu as l’air fatigué. » Elle lui offrit un beau sourire : « Je suis contente que tu aies pu venir. C’est cool de te voir. » Zara ne voulait pas qu’un silence s’installe. « Tu m’aides à préparer le reste du repas ? » Elle jeta les dés de pommes de terre dans la poêle : ne laissant pas le temps à sa tante de reprendre les rênes de la cuisine. « C’est quoi le dernier livre que tu as lu ? Tu as quelque chose à me conseiller ? »
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| | | | Sujet: Re: J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon Mar 10 Oct - 1:37 | |
| Zara & Lennon Je n'imagine rien, j'espère Comme si ma soeur aînée avait lu dans mes pensées, qu’elle avait perçu la question qui me chicotait dans ma tête, elle décida de s’essuyer les mains et d’aller chercher le livre maintenant plutôt que de continuer à préparer le repas. Je devais admettre, même si je ne lui dis pas et que je ne lui fis pas savoir de quelconque façon, que j’appréciais l’attention. Enfin, j’appréciais surtout le fait qu’elle n’avait pas voulu prendre le risque que je zappe le fait de ne pas partir avec ce roman entre les mains, comme si elle savait que quelque chose serait susceptible de capter mon attention et me faire oublier. Je ne disais pas non plus que j’étais du genre à ne pas avoir une bonne mémoire ou un truc du genre, mais quand je n’étais pas parfaitement à l’aise dans une situation, je me concentrais beaucoup trop sur la situation en question et j’oubliais tout ce qui se trouvait en périphérie. Plus encore, cela viendrait certainement alimenter la conversation, un peu plus que n’importe quel échange d’usage entre ma soeur et moi. Et sur ce point, je ne m’étais pas trompé; Zara ne tarda pas à prendre la parole plus amplement, en venant à me présenter le livre, en faisant un bref résumé, laissant trahir le coup de coeur qu’elle semblait avoir eu pour le fameux bouquin. Mine de rien, c’était amusant de la voir ainsi, de la voir aussi passionnée pour quelque chose, et inévitablement, cela avait attisé ma curiosité, si bien que je l’écoutai jusqu’au bout sans broncher. Malheureusement, je n’eus pas l’aisance de lui rendre son enthousiasme, donc ce fut sur un ton plus neutre, même si j’eus quand même la décence d’y ajouter un petit sourire, que je lui dis: « Merci, je te dirai ce que j’en pense. » Au vu du résumé, je me doutais bien que ç’allait me plaire, même si toutefois, je ne pouvais pas me fier qu’à ça. Il fallait que je voie si le style d’écriture me plaisait et tout ce qu’il y avait avec. Mais me connaissant, et au vu de ma situation, je me doutais bien que j’allais m’y mettre sous peu, ou du moins, j’allais essayer. Qui sait, peut-être cela me changerait les idées, des idées qui, mine de rien, me plaisaient plus ou moins en ce moment. Je n’en avais parlé à personne, mais mine de rien, sous peu, cela ferait un an que j’étais de retour au pays, un an que je n’étais pas reparti, un an que j’avais vécu cette horrible expérience qui avait changé toute ma vie. Je savais que je ne pouvais en vouloir qu’à moi, puisque je ne m’étais peut-être pas soigné correctement pour le coup, mais il n’en demeurait pas moins que j’en souffrais, en silence. En silence parce que visiblement, personne ne l’avait remarqué. Enfin, ce fut comment je pensai, jusqu’à ce que soudainement, Zara en vienne à me faire une remarque qui me fit froncer les sourcils. Et le pire dans tout cela, c’était que fort probablement, elle avait raison. Au vu de tout ce funeste anniversaire, mes nuits de sommeil n’étaient pas aussi paisibles, et ça en devenait particulièrement lourd. Mais étais-je prêt à le lui avouer ? Pour tout dire, pas vraiment. Le mieux que je pus faire, ce fut de lui servir un sourire nerveux, réagissant vraiment que lorsqu’elle me proposa de préparer le repas avec elle. Ce n’était pas notre activité commune préférée, mais je voulais faire un effort. M’approchant, je me lavai les mains, puis je lui demandai: « Tu veux que je fasse quoi ? » en tentant de paraître le plus confortable possible, sauf que mon aisance momentanée ne fut qu’éphémère. Ce n’était pas la faute de ma soeur cette fois-ci, c’était plutôt la faute de la triste association que je fis au moment où elle en vint à me poser cette question toute banale. Et de ce fait, ce fut encore de façon très gênée que je lui répondis, prenant même soin d’éviter son regard: « Oh, je n’ai pas tant lu de nouveaux livres ces derniers temps… Je me suis replongé dans Narnia… » Ça semblait enfantin, mais j’ai toujours aimé cette série de romans. En mission, quand c’était plus difficile, ils m’aidaient à m’échapper, penser à autre chose. Et c’était de ça dont j’avais besoin en ce moment, donc je m’y réfugiais, même si mon exemplaire était sale, chiffonné et même déchiré à certains endroits, puisque souvent malmené dans mon sac ou bien dans la base.
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| | | | Sujet: Re: J’imagine rien, j’espère. ⁂ Lennon | |
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