Help j'ai besoin de tes conseils de pro (Soan & Ezra)

Soan & Ezra

Ça me touchait qu’Ezra s’inquiète pour moi, même si je ne voyais pas franchement pourquoi il le faisait. Après tout j’allais bien. Mieux qu’à une époque où je me posais mille et une questions sur Julian et moi. Maintenant au moins je savais que mes sentiments étaient partagés et ça m’avait pas mal soulagé de le savoir. Je secouais doucement la tête en riant alors que mon ami s’amusait à me décoiffer. « Sûrement oui mais je t’assure que je vais très bien, je te le promets. » Répondis-en souriant, content qu’il m’appelle petit frère. Certes je ne doutais pas du fait qu’il me considère comme tel mais ça faisait toujours plaisir à entendre. Surtout que moi aussi je le voyais comme le frère que j’aurais aimé avoir. Malheureusement la vie ne m’avait donné qu’une demi-sœur que j’ai connue il y a seulement quelques années en arrière. Un grand sourire de gosse s’afficha sur mon visage lorsque mon ami m’annonça que la prochaine fois qu’il viendrait me rendre visite il irait d’abord s’acheter un café au Starbucks où je bosse habituellement et qu’il me ramènerait autant de beignets que je le voudrais. « Alors là Ezra tu seras juste mon Dieu vivant ! » Ah ça oui gourmand comme je suis il ne faut pas me promettre deux fois de me ramener à manger. Surtout quand il s’agit de pâtisseries. Et puis celles du Starbucks sont juste délicieuses quoi. Malheureusement pour moi, ou pas, Mister Lloyd m’avait très bien cerné et connaissait bien mes goûts en matière de nourriture.

Je ne savais pas pourquoi mais quand j’avais écouté Ezra, j’avais eu l’impression de n’être qu’un égoïste alors qu’en fait je voulais juste aider Julian à s’accepter afin qu’il soit heureux à l’avenir. Pour moi il était vrai que bizarrement je n’avais pas eu de mal à accepter que je sois gay mais pour lui je savais très bien que c’était plus compliqué puisqu’il était toujours sorti avec des filles. Peut-être que pour moi ça avait été plus simple parce que je n’étais jamais sorti avec personne ? Je ne savais pas mais en tout cas c’était ainsi que j’imaginais les choses puisque je n’avais pas d’autres explications qui pourraient expliquer pourquoi ça avait été si simple pour moi et pas pour lui. Je sais que je suis assez têtu voire borné quand je m’y mets mais je veux vraiment aider Ju à s’épanouir. Et je le ferai coûte que coûte parce que je ne tiens pas à ce qu’il reste bloqué dans sa fausse hétérosexualité. À nouveau j’écoutais Ezra et je ne savais pas pourquoi mais je sentais comme une boule au niveau de ma gorge, comme si j’allais me mettre à pleurer. Mais c’était hors de question que je me laisse envahir par mes émotions. C’était sûrement le fait qu’il m’explique ce que pouvait ressentir mon Julian qui me mettait dans cet état. Je ravalais difficilement ma salive avant de répondre à Ezra, le cœur lourd. « Certes oui je l’aime mais ce n’est même pas pour moi que je veux l’aider, c’est juste pour lui… Parce que je veux qu’il soit heureux. J’ai pas envie qu’il se voile la face toute sa vie. » Je fermais les yeux un instant. « Bon après je te cache pas que je supporterai pas de le voir avec des filles… » Rien que quand Ju s’était amusé à plusieurs reprises à me parler de filles ça avait juste eu le don de m’énerver. Et dire qu’il avait fait ça parce que ça l’amusait de me voir jaloux. Je soupirais doucement en repensant à ce qu’Ezra avait dit sur le fait que seul Julian pourrait faire évoluer les choses. Ça je le savais mais je connaissais aussi le côté têtu de mon ami… Et je craignais qu’il reste buté et ne fasse rien pour avancer. En détournant le regard pour ne pas que mon ami remarque mon état je répondis. « Je le ferai… » Oui je lui écrirai une lettre en réponse à la sienne, ça c’était évident. Je ne voulais pas qu’il pense que j’étais fâché contre lui ou que je lui en voulais. Surtout qu’il sait déjà que je suis amoureux de lui puisque je lui ai révélé par texto après qu’il m’ait poussé à bout pour que j’avoue être homo. D’une pierre deux coups je lui avais avoué effectivement mon homosexualité et mes sentiments pour lui.

Tant bien que mal je retenais mes larmes mais par chance pour l’instant j’y arrivais plutôt bien. Encore heureux, je n’avais pas envie de craquer devant Ezra. Pas question j’avais ma fierté quand même. Bien que j’avais un peu mal au cœur, je me forçais à faire un petit sourire à mon interlocuteur afin qu’il ne se doute pas de rien. « D’accord je n’hésiterai pas. Et oui c’est bien ce que je compte faire… Aider Ju. » De toute façon je ne voyais pas les choses autrement. Il fallait que je fasse ça pour lui. Et après tout si je ne le faisais pas pour lui, pour qui d’autre le ferais-je ? Ezra eut le don de m’arracher un petit rire alors qu’une fois de plus il jouait avec mes cheveux. « Je vais finir par croire que tu aimes ma tignasse si tu continues comme ça ! » Dis-je pour le taquiner un petit peu. Après tout qui aime bien châtie bien non ? Un sourire s’installa sur mon visage alors que l’ambiance me semblait moins pesante à présent. « Je veux bien t’en parler si tu me sors d’ici. J’ai besoin de prendre l’air. Allons faire un tour dans le parc de l’hôpital tu veux bien ? » Je préférais encore mille fois parler de nos souvenirs passés avec Julian que de continuer la conversation précédente. Celle-ci avait remué trop de choses en moi. Et puis faire un tour dehors ne pourrait que me faire du bien. J’en ai un peu ras-le-bol d’être enfermé entre quatre murs il faut bien l’avouer.

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Soan & Ezra

Aussi bizarre que ça pouvait paraître, j’avais vraiment du mal avec le fait que mes proches s’inquiètent pour moi. Et pourtant moi-même j’ai toujours été comme ça avec les gens que j’aime. Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais je n’aime pas les voir inquiets ou tristes pour moi. Du coup j’essayais de rassurer du mieux que je le pouvais Ezra. Quand il m’indiqua qu’il me croyait, je fis un grand sourire. J’hochais la tête à ses dires avant de dire à voix haute. « Merci de me le dire même si je le savais déjà. » Effectivement jamais je n’avais douté du fait que mon frère de cœur serait toujours là pour moi en cas de besoin. Mais se le faire rappeler ne pouvait faire que du bien. Je me mis à rire avec mon ami au sujet des beignets qu’il me ramènerait en quantité. « Oh tu sais j’ai un estomac bien solide. » Répliquais-je en continuant à rire doucement. Effectivement je pouvais avaler une grande voire une énorme quantité d’aliments sans pour autant avoir mal au ventre. Il faut croire que j’ai un excellent métabolisme. Car en prime de ne pas me rendre malade en mangeant, je ne prends jamais de poids ou alors très rarement. Ce qui était peut-être aussi dû au fait que je pratique pas mal de sport.

J’avais fini par confier tout ce que j’avais sur le cœur à mon ami qui m’avait sagement écouté puis m’avait donné des conseils au sujet de Julian. Ça me perturbait pas mal de parler de mon meilleur ami mais en même temps ça me soulageait aussi. Et puis surtout j’avais cruellement besoin qu’on m’aide et j’étais certain que les conseils du professeur étaient bons. Après tout il était plus âgé que moi, il avait de l’expérience contrairement à moi et devait donc savoir de quoi il parlait. Cependant à sa dernière phrase j’inspirais profondément, espérant que ça ne serait pas le cas. « Je sais Ezra, je ne compte pas le brusquer de toute façon… Et puis je suis patient quand je veux. » Dis-je avant d’éclater doucement de rire. « J’espère en tout cas oui. » Je ne pouvais faire que ça, espérer que ma réponse saurait toucher Julian et l’aiderait au moins un minimum à avancer. Je ravalais difficilement ma salive avant de prendre à nouveau la parole. « Je sais… » J’avais déjà réfléchi à la possibilité que Ju reste coincé et que moi je souffrirais de la situation. Et même si je ne voulais pas, que je gardais espoir que ça se passerait bien. J’avais tout de même déjà pensé au pire et au fait de devoir couper les ponts avec Mister Silvester afin de moins souffrir. Si tenté que ça puisse m’aider. Même si imaginer tout ceci commençait à me ronger à l’intérieur, le soutien d’Ezra m’aidait beaucoup. D’autant plus qu’il me faisait rire à jouer de la sorte avec mes cheveux. « C’est ce que je ferai pour lui. » Dis-je en souriant tandis que mon interlocuteur m’indiquait de continuer à aider au mieux Julian. Je riais doucement suite à ce que venait de dire Mister Lloyd. « Beau parleur va ! » Je n’avais pas pu m’empêcher de le taquiner un peu. Surtout que pour ma part je ne me voyais pas si formidable qu’il le disait. Même si je sais bien qu’au fond je suis une bonne personne.

Ah mes cheveux, mon ami semblait beaucoup les aimer. Depuis qu’il était arrivé il les avait déjà touchés à plusieurs reprises, ce qui ne m’avait pas échappé bien entendu. Je pouffais doucement en l’entendant me confirmer que oui il les aime. « Si c’est ça la prochaine fois que je les ferai couper, je t’en garderai une mèche. » Avais-je dit en plaisantant. Mon frère de cœur voulait que je lui parle de ma rencontre avec Julian. Cela m’avait remis un peu de baume au cœur, car ça me rappelait de nombreux et bons souvenirs de notre amitié. Ça serait donc avec plaisir que je raconterai quelques bribes de mon passé au professeur, mais avant j’avais envie qu’il me fasse sortir de cette cafétéria. Je voulais respirer un bon bol d’air frais. Ezra semblait d’accord pour m’emmener dehors, ce qui me comblait de joie. J’avais éclaté de rire lorsque mon ami m’avait surnommé chef. J’avais secoué la tête, amusé, tandis qu’il poussait déjà mon fauteuil. « Ah oui ? J’ai bien hâte de savoir de quoi il s’agit. » Je me demandais vraiment ce qu’Ezra avait à me raconter. Une fois arrivé dehors, j’avais respiré à pleins poumons. Ça me faisait clairement du bien d’être ici dans le parc, ça me changeait des 4 murs dans lesquels j’étais enfermé H24 depuis un bon petit moment maintenant. Une fois que nous fûmes arrêtés et bien installés, je regardais Ezra et commençais à raconter ma rencontre avec Julian qui remontait à bien longtemps maintenant. « J’ai connu Ju’ quasiment au berceau en fait. On a le même âge et ma mère avait été embauchée pour être sa nourrice. Comme elle m’a élevé seule, elle n’avait pas les moyens de payer quelqu’un pour me garder. Du coup elle m’emmenait sur son lieu de travail, chez les Silvester. C’est ainsi que mini Soan et mini Julian se sont connus. » Dis-je en riant. « On n’a eu aucun mal à se lier d’amitié lui et moi. On faisait les 400 coups ensemble. On aimait bien faire tourner en bourrique les employés de maison de ses parents… Bref deux amis très complices et fusionnels qui faisaient tout ensemble… » J’arrêtais là mon récit car je n’avais pas envie d’expliquer comment nous nous étions perdus de vue à cause de ma mère homophobe. « Et toi alors qu’avais-tu de beau à me raconter ? » Le questionnais-je, curieux de savoir.

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