Azyrus | Then I see you ...and my heart is bleeding.

Je reprends ma vie en main, petit à petit, autant dire que ce ne fût pas facile après la fausse couche que j’ai faite, cela date d’un moment, mais j’y pense, j’imagine maintenant que je serais soit en train de pouponner, soit aussi énorme qu’une baleine. Et autant dire que les deux solutions m’iront, même si actuellement je me sens bien. Je ne peux pas dire que j’étais prête à être mère et encore moins dans le moove d’avoir un enfant. Un accident. Un accident que j’aurais assumé seule, car y a encore quelques mois je luttais avec le fait de rester éloigner de mon ex. Non pas un violent ou affreux, mais juste un homme marié. Puis à un moment donné dans ma vie, j’ai décidé que je méritais mieux qu’être la maitresse, surtout que Cyrius n’avait pas l’air de vouloir lâcher l’affaire, mais j’ai fini par prendre une décision radicale, changer de numéro. Alors oui, il a mon adresse, mais il a eu la logique de ne pas revenir me voir comme il l’avait fait. Sans doute que j’aurais dû le mettre au courant. Mais après tout, quand j’ai fait la fausse couche, je ne savais même pas que j’étais enceinte, alors à quoi bon ?
Les fins des cours et donc la fin de l’année scolaire sonnaient aux portes des lycéens et bien d’autres élèves dans notre pays, mais aussi la fin du travail pour les employés d’école et d’autre établissement. Mais la charge de travail était très imposante à cette période, des rendez-vous avec bon nombre des élèves pour bavarder de l’avenir, de leur avenir. Car le mien est tracé, même si parfois je pourrais rêver de changer de voie, mais j’aime beaucoup trop aider les élèves, les guider et parfois ce n’est pas la chose la plus simple à faire. Il faut parvenir à faire comprendre aux parents que c’est important pour leur enfant de faire ce qu’il veut, même si la voie choisis n’est pas forcément celle qui sera pleinement bonne pour eux, on va dire ça comme ça. Être musicien, mannequin ce n’est pas des choses banales, mais beaucoup ont envie d’essayer, de se lancer dans ce genre d’aventure, alors je fais de mon mieux pour les guider vers leur univers tout en leur proposant des études un peu plus sûr, même si parfois c’est parler avec des murs.
Alors la journée j’enchaîne ces fameux rendez-vous d’orientation puis par la suite en début de soirée je remets de l’ordre dans leur dossier pour que tout soit bien. J’ai besoin de me boire un café c’est bel et bien pour cela que je finis par aller jusqu’à la salle de repos des professeurs pour pouvoir tenir le choc. Je pense que j’en ai encore pour une bonne heure pour être fin prête à partir, et autant dire que c’est une bonne chose, car je commence à fatiguer. Je pense qu’une fois chez moi, directement sur le canapé ou le lit, je dormirais paisiblement pour récupérer, car je ne suis même pas sûre de savoir tenir le temps de conduire jusqu’à chez moi, mais ça devrait le faire.
En retournant à mon bureau, je ne m’attends pas à déposer mes yeux sur cette silhouette. Une silhouette que je n’avais pas vue depuis un petit moment, un long moment même. Cyrus. « Tu fais quoi ici ? » que je demande. Sans agressivité ou autre, à quoi bon être mauvaise ? Je n’ai jamais eu de haine pour cet homme, pourtant j’aurais pu en avoir, pas vrai ? Mais ce n’est pas le cas. « Tu viens pour ton fils et le fait qu’il veut devenir musicien ? » J’avais pu éviter ce dernier, vu que sa femme, la mère de leur fils était la seule à venir au rendez-vous et autant dire que c’était une bonne chose.

Quand Cyrius a pris le volant en ce début de soirée, il n’avait pas la moindre idée en tête. Comme toujours il ne passe pas beaucoup de temps chez lui-même si aujourd’hui il ne bosse pas. Ça fait un moment maintenant que sa femme ne connait plus son emploi du temps. Cyrius ne sait pas si c’est elle qui a commencé à ne plus s’y intéressait ou bien si c’est lui qui a cessé de lui en parler. De toute façon les choses sont différentes depuis un moment maintenant. L’étincelle d’antan n’existe tout simplement plus. Pourtant, depuis la fin de sa liaison avec Azura il ne voit personne d’autre. Sans doute est-ce que ça l’a plus touché qu’il ne l’a laissé montrer. Il a pendant un moment essayé de recoller les morceaux en lui envoyant des sms, en essayant de l’appeler. Puis un jour son numéro n’était plus attribué. Washington est une grande ville mais s’il l’avait voulu il aurait pu aller la voir en chair et en os, mis à part si en plus de changer de numéro elle a changé d’adresse. C’est différent de lui envoyer de message que de forcer à ce qu’ils se voient. Il avait essayé et avait su lire la tristesse dans ses yeux. Depuis il ne l’a pas revu. Ça serait mentir que de dire qu’elle ne lui manque pas depuis ce jour. Un énorme mensonge d’ailleurs. Mais bon, il ne peut pas être le genre d’homme qui fait passer ses besoins avant ceux des autres. Il l’a fait durant un temps et ça ne l’a pas réussi. Il ne voulait pas blesser sa femme. Aujourd’hui il ne veut pas non plus blesser Azura. Il a donc préféré ne pas insister plus. Pourtant en conduisant et en prenant la route vers le lycée de son fils comme raccourci, son attention fut directement attirée par une voiture. Ça n’a rien d’étonnant étant donné que c’est la seule voiture sur le parking, mais c’est surtout une voiture qu’il connait bien. La voiture d’Azura. Continuant son chemin, il finit par prendre la première intersection pour faire ensuite demi-tour. C’est peut-être sur un coup de tête mais il a envie de la voir. Se garant à la va vite mais assez bien pour ne pas attirer l’attention. Il se dirige vers le bureau d’Azura. Ce dernier est vide, ce qui provoqua un soupire de la part de Cyrius. Il décide toutefois de l’attendre un peu. Il a de toute évidence bien fait puisque son ex maitresse fini par revenir dans son bureau : « Bonsoir Azura » Se contente-t-il de dire avant qu’elle ne pose elle-même des questions. Il est surpris d’ailleurs avec sa remarque. Il fronce les sourcils. Il veut de grandes études pour son fils, ça a toujours été un conflit entre eux mais il pensait que ce n’était qu’une passade. Pas de là à en parler avec une conseillère. Il a des tas de choses à dire à ce sujet mais il n’est pas là pour ça ce soir. « Euh… non je l’ignorais, on en a pas parlé ! » Il sait que les rendez-vous parents-conseillé, c’est sa femme qui y va. La situation devait être étrange pour la jeune brune d’ailleurs. Est-ce pour lui montrer qu’ils ne communiquent plus. Il ne sait pas, il ne réfléchit pas vraiment quand il parle. « J’ai vu ta voiture… » Ce n’est pas une raison de venir ici. Il n’a pas le droit de pénétrer dans l’école, surtout à cette heure-ci et pourtant il est là. Son métier ne lui donne pas le droit de contourner les lois, il doit même donner l’exemple mais là c’est l’envie qui a parlé pour lui et non la raison. « Ça fait longtemps ! » Dit-il simplement en essayant de garder un air détaché. Ça ne dit pas clairement sa présence ici mais ça l’évoque. Il a vu sa voiture, il est venu pour la voir. Il y a rien de plus à savoir sur ce sujet. Si, peut-être qu’il se rend compte une fois devant elle qu’elle lui manque mais ça c’est entre lui et son esprit.