Charlie + Lost on the first day

C’était la rentrée scolaire. Une journée que je ne prenais pas en considération dans mon calendrier depuis bien des années maintenant, considérant le fait qu’avant aujourd’hui, rares étaient les moments où la mère d’Haley voulait que je sois présent pendant ce jour, pourtant plutôt important. Mais cette année, j’étais là, je m’étais assuré d’acheter toutes les fournitures scolaires de ma fille, et partager ça avec elle avait été une expérience plus que gratifiante. Encore plus considérant le fait que cette rentrée ne touchait pas qu’elle, mais moi aussi. En effet, j’avais décidé, cette fois-ci, de prendre mon courage à deux mains et faire ce que je songeais à faire depuis un moment maintenant, à savoir de terminer le lycée, avoir un diplôme, et pouvoir faire autre chose de ma vie, quelque chose qui m’accrocherait vraiment, qui me donnerait l’impression de servir à une personne ou plusieurs. Quoi ? Je ne savais pas encore, je m’y prenais une étape à la fois, et l’étape à franchir aujourd’hui, c’était de commencer les cours. Clairement, je ne savais pas à quoi m’attendre. Voilà maintenant plus de quinze ans que je n’avais pas mis les pieds dans une salle de classe, et à l’époque, j’étais loin d’être un premier de classe, même si je faisais toujours mon mieux avec le peu que j’avais. Je supposais que j’allais appliquer la même méthode maintenant, même si je ne savais pas encore, je ne saurais rien dire. Même si mes cours commençaient plus tard que ceux d’Haley, compte tenu que nos bâtiments étaient adjacents, se rejoignaient même avec un passage à l’intérieur de l’école, si j’avais bien compris, je m’étais levé en même temps qu’elle, et je m’étais préparé. Et pour une des rares fois dans ma vie d’adulte, choisir ce que j’allais porter devint une grosse question. Qu’est-ce que les gens portaient pour ce genre de journée ? Je ne pouvais pas tant me fier sur la tenue de ma fille… Mais quand même, je lui demandai mon avis pour voir si ce que j’avais choisi fonctionnait, en l’occurence un jean et une chemise à manches courtes. Je préparai un sac pour y transporter mes affaires, et une fois que nous fûmes prêts, nous quittâmes l’appartement pour aller, en voiture, jusqu’au lycée. J’empruntai la même porte qu’Haley pour entrer, la laissant dans un couloir - non pas propre de sa salle de classe, je ne voulais pas lui mettre la honte non plus - et prêt à prendre la route vers le bon bâtiment, où j’allais profiter du temps qui me restait pour prendre mes aises, trouver mes locaux, m’habituer à cette vie d’étudiant qui me semblait être totalement inconnue. Mais rapidement, je me rendis compte que je ne savais pas du tout par où passer, et avant que je puisse demander à qui que ce soit, tout le monde était en classe, et je me retrouvais seul, dans les couloirs, adulte dans la partie réservée aux adolescents, et seul dans mon embarras.

La rentrée scolaire... Un grand moment de stress pour les petits comme pour les plus grands. Charlie adorait ce jour, découvrir de nouvelles têtes, voir de nouveaux professeurs en action, de nouvelles amitiés se créer au fil des jours... C'était tout un travail d'observation tellement interessant à analyser. Bon, il y avait toujours des couacs, des soucis qui se présentaient également à Charlie. Par exemple, un élève qui était noté sur aucune liste... Cela avait beau être vérifié et re-vérifié, cela arrivait plus souvent qu'on ne le pensait. Ce matin, Charlie avait été au portail pour saluer les élèves à mesure qu'ils rentraient dans l'établissement. C'était une façon de leur faire comprendre qu'il n'avait pas à faire à une horrible personne en Charlie. C'était faux, même si elle avait son caractère et savait se faire entendre, Charlie n'était pas méchante, au contraire. Si elle pouvait aider, elle le faisait, en était la preuve avec Jordan et son élève. Alors, certes, cela faisait aussi partie de son métier, mais elle faisait toujours cela avec plaisir et le sourire. Elle essayait de montrer au monde son sourire plutôt que le reste, cela ne servait à rien de déprimer les élèves.
Puis, elle avait pris le chemin des bâtiments, histoire d'être sûre que tout le monde avait trouvé son chemin, sa classe. Surtout les petits nouveaux qui venaient d'arriver dans ce grand établissement. Du coup, elle faisait le tour, passant d'un bâtiment à l'autre, souriant par ci par là, adressant quelques mots aux professeurs, stressés ou non. Elle était passé par le bâtiment réservé aux adultes parce que, cette année encore, la reprise du lycée pour les adultes était possible dans son lycée. C'était une chose dont Charlie était assez fière. Pouvoir permettre à des adultes de reprendre leur études, c'était une sacré opportunité. Ils semblaient d'ailleurs avoir réussi à trouver leur classe. Il n'y en avait que trois, une pour chaque niveau scolaire. De ce fait, les personnes auraient les mêmes camarades durant leur trois ans. Normalement, cela posait moins de problèmes et d'histoires qu'avec des adolescents... Ce bâtiment était dans l'alignement de ceux des autres, pour les adolescents. Elle pouvait y passer en ne poussant qu'une simple porte, ce qu'elle fit. C'est là qu'elle fut surprise : la sonnerie avait retenti depuis quelques minutes déjà, et une silhouette était en plein milieu du couloir, seul. Il paraissait être un peu âgé pour être un adolescent, mais peut-être se trompait-elle. Elle s'approcha de lui. "Bonjour... est-ce que je peux vous aider ? Vous êtes perdus ?"

Je cherchais d’un désespoir qui devenait pathétique presque. Je pensais avoir finalement trouvé un trajet plausible, puis je me rendais compte que ce n’était pas le cas, je revenais à mon point de départ - quand je le retrouvais - je tentais de repartir dans une autre direction, pour revenir exactement à la même place d’où j’étais parti. Lentement mais sûrement, je me frustrais. Pas de quoi piquer une colère, mais me faisant douter de mes capacités à m’orienter - alors que je ne pensais pas qu’elles étaient si mauvaises que ça - me faisant douter de la complexité à se retrouver dans un couloir d’école. Est-ce que tous les élèves passaient au travers de cette phase ? Apparemment non, puisqu’ils étaient tous en classe, et moi, j’étais seul. Des locaux de cours en plus, ce n’était pas ce qui manquait, et la plupart d’entre eux semblaient occupés… Peut-être pourrais-je frapper à la porte d’un d’entre eux et demander à l’adulte présent mon chemin ? Non, je ne pouvais pas vraiment faire ça… À moins que je me rende dans la salle de classe de ma fille ? Ce serait encore pire. Oubliant l’idée, commençant sérieusement à décourager, à un tel point que je commençais à penser à sortir dehors pour tenter de me retrouver autrement, je me fis soudainement aborder. Ne m’y en attendant pas, au vu du silence qui régnait, je sursautai, me tournant ensuite vers la personne qui venait de m’adresser la parole, souriant nerveusement, lui confirmant avec timidité:  « Oui… » À quoi bon de jouer les orgueilleux et faire celui qui était en contrôle de la situation ? C’était complètement illogique de faire une chose pareille, j’étais grillé de toute façon. Soumis, je continuai:  « Je cherche… », réalisant que j’avais tant cherché que je ne me rappelais pas précisément le numéro de la salle de classe… Maladroitement, j’attrapai le papier qui contenait mon emploi du temps, et je le montrai à la jeune femme, demandant ensuite:  « Celle-là… Sauriez-vous m’indiquer le bon chemin ? » Qui sait, peut-être était-ce une personne aussi perdue que moi ? J’avais envie de me rassurer et me dire que oui, que je n’étais pas le seul idiot à chercher ainsi, mais je me doutais au fond de moi que ce n’était pas tant logique, pas autant que je le voudrais du moins.

Pour Charlie, c'était une première rentrée scolaire en tant que directrice. Jusque là, elle l'avait toujours faite en tant que professeure. Elle n'était arrivée dans ce lycée qu'il y a quelques mois et n'avait, de ce fait pas été présente à la précédente rentrée scolaire. Du coup, c'était un peu nouveau pour elle. Elle se sentait fière de voir tout ces élèves se précipiter dans le lycée, retrouver leurs amis, découvrir leur emplois du temps et leurs différentes professeurs. Elle espérait qu'il n'y ait pas de soucis. Surtout pour la composition des classes, que tout les élèves soient appelés et qu'il n'y en ait pas qui aient été oubliés... Ce serait un véritable drame pour ces enfants et elle ne voulait pas qu'ils vivent cette situation. Du coup, après que tout le monde soit rentrés dans l'établissement, Charlie passa en salle des professeurs pour les saluer, leur demander des nouvelles, comment s'était passé leurs vacances... Elle avait beau être la directrice, elle ne voulait pas non plus qu'ils pensent qu'elle se sent supérieure à eux. Il y a encore quelques mois elle était à leur place, elle savait ce que c'était. Et elle voulait qu'il y ait une confiance entre eux, qu'ils sachent qu'ils pouvaient venir lui parler si besoin.
Elle fit ensuite le tour des couloirs, afin d'être sûr que tout le monde avait trouvé sa classe, et surtout que personne n'essayait de se faire la malle. Elle passa ainsi dans les différents bâtiments et c'est là qu'elle put constater qu'un homme était tout seul au milieu d'un couloir. Il semblait un peu perdu, et elle l'aborda. L'homme sursauta, il ne devait pas s'attendre à ce que quelqu'un passe. Mais c'était son jour de chance, Charlie était là. Il lui indiqua la salle qu'il cherchait tout en lui demandant si elle pouvait lui montrer le bon chemin. Elle lui sourit. "Bien sûr, suivez moi." Il fallait changer de bâtiment... "Je suis Mme Fisher, la directrice du lycée." Et lui... cela semblait être la première fois qu'il mettait les pieds ici.

Soulagé d’être tombé sur une âme charitable prête à m’aider, je souris lorsque la femme devant moi me répondit par la positive et naturellement, je ne me fis pas prier pour garder un rythme de marche similaire au sien, ne me voyant pas la laisser prendre plusieurs mètres d’avance sur ma personne, estimant que ce serait impoli. Je n’exigeais pas de faire la conversation pendant ce temps, parce que qui sait, peut-être que j’étais tout près et que je ne le savais même pas, mais c’était juste la moindre des choses. Et puis, au final, elle en profita pour prendre la parole, venant à tenir des mots qui me laissèrent surpris, me mirent un brin dans l’embarras aussi. En effet, je réalisais que de toutes les personnes que j’aurais pu croiser, il avait fallu que je tombe… sur la directrice. Décidément, ma première impression était loin d’être réussie pour le coup, je m’en doutais bien. Mais de ce que je voyais, elle ne semblait pas m’en vouloir ou quelque chose comme ça. C’était un peu plus rassurant, suffisamment pour que je lui réponde d’un ton poli:  « Je m’appelle Levi. » Cependant, ce ne fut pas pas assez pour que je ne ressente pas le besoin de me justifier sur ma présence dans une partie de l’école qui ne m’était très certainement pas destinée dans un premier temps. Par conséquent, j’ajoutai:  « Ma fille… C’est sa première année… Et moi aussi… » J’eus un rire nerveux, voyant très bien que mes propos étaient un peu gênants, ne tenaient pas vraiment la route. Inspirant, je me repris en disant:  « Nous sommes arrivés ensemble, et je croyais pouvoir trouver mon chemin, mais… J’en ai encore fort à apprendre. » Et c’était là un euphémisme, tant concernant les lieux que mon éducation, et bien souvent, j’appréhendais le moment, je sous-estimais mes capacités en croyant que mon manque d’optimisme était surtout du réalisme, mais ça, je ne le partageais pas tout de suite. Il m’avait fallu tant de temps pour me décider à retourner aux études, je ne voulais pas tout gâcher, pas dès la première journée, dès la première heure.

Levi... Ce prénom disait quelque chose à Charlie. Après tout, c'était elle qui s'était battue dès son arrivée à la direction de l'établissement pour ouvrir des classes pour les adultes. Ils n'avaient pas été très nombreux à s'inscrire mais elle avait pu constituer tout de même une petite classe et c'est pour cette raison qu'elle se remémorait rapidement où elle avait entendu ce prénom auparavant. L'homme était complètement perdu et après lui avoir donné son nom, il continuait en parlant de sa fille. Charlie leva un sourcil sans vraiment comprendre le rapport : la première année de sa fille au lycée ? Ainsi que la sienne. Charlie comprit ensuite après quelques secondes de réflexion que la fille de Levi devait donc avoir fait sa première rentrée au lycée, et que lui aussi. Mais... sa fille n'était pas présente, elle, ne semblait pas perdue, contrairement à lui. Il reprit ensuite la parole pour lui dire qu'il pensait se débrouiller seul, mais qu'apparement, il en avait encore beaucoup à apprendre. Charlie lui sourit, se rapprochant de lui, bienveillante. "Ne vous inquiétez pas, ça peut arriver à tout le monde." Elle se mit à marcher, l'incitant à la suivre. "En plus, étant donné que vous arriverez accompagné de la proviseure en classe, vous pouvez être sûr d'être excusé !" Elle tentait de faire un peu d'humour, pour l'aider à se détendre. Parce qu'il semblait vraiment très tendu. Elle pouvait le comprendre, arriver en retard le premier jour, c'était la peur de tout le monde. Et à lui, ça lui arrivait. "Le lycée est un vrai labyrinthe les premiers jours, mais vous allez vite vous y faire." La plupart des bâtiments n'étaient pas liés entre eux et de ce fait, il fallait ressortir pour y accéder. Certains se rejoignaient par les étages, mais ils étaient peu nombreux. Bref, un vrai casse tête.

Ça faisait combien de temps que je tournais en rond ? Était-ce au point que je risquais vraiment d’arriver en retard ? L’éventualité, soulevée par la directrice de l’établissement, vint soudainement me faire peur. Parce que même si, comme elle l’avait dit, ça pouvait arriver à tout le monde, il n’en demeurait pas moins que dans ma tête, j’avais une bonne marge d’avance, à savoir une demi-heure entre le moment où Haley devait aller en classe et moi, je devais y être à mon tour. Clairement, j’avais perdu la notion du temps et pour tout dire, ça me faisait peur, parce que je ne voulais pas décevoir quiconque, je ne voulais pas prendre le risque de me faire expulser pour trop grand nombre de retards ou quelque chose dans le genre, réduisant tout ce processus, ces efforts que je faisais inlassablement, à néant. Après, je ne voulais pas paniquer non plus, me doutant que ce serait peut-être inutile, considérant le fait que la dame qui m’accompagnait, elle, ne semblait pas paniquer un seul instant. Laissant donc rien paraître, le moins possible en tout cas, je lui servis un petit sourire, sans rien dire. Cela lui donna l’occasion de poursuivre dans sa lancée, cherchant probablement à me rassurer comme quoi le lycée était bel et bine un labyrinthe quand on ne le connaissait pas. Comment Haley avait-elle fait pour se retrouver aussi rapidement ? Était-elle perdue comme moi au final ? Ou bien avait-elle trouvé une personne pour l’aider ? Il me faudrait lui demander, c’était certain. Mais puisque je ne pouvais pas le faire maintenant, je me concentrai plutôt sur mon interlocutrice, et je lui demandai:  « J’espère bien… » Je marquai une petite pause, pour finalement demander, ayant pris comme résolution de satisfaire ma curiosité dès que l’occasion m’était donnée de le faire, puisqu’auparavant, je parlais que trop peu:  « Est-ce que les… deux… sections du lycée sont reliées ? » En fait c’était ce que je pensais dans un premier temps, puisque les deux bâtiments, vus de l’extérieur, semblaient bien collés l’un sur l’autre, mais qui sait, peut-être je me trompais ? Et si c’était le cas, qui de mieux que la personne qui gérait l’établissement pour me répondre ? Ça semblait bête comme question à la base, mais au moins, je serais fixé et je ne ferais plus la même erreur ultérieurement.

Charlie pouvait constater à quel point ce Levi était stressé à l'idée d'être perdu, et celle d'arriver en retard. C'était presque mignon de voir un homme aussi paniqué alors que rien de vraiment grave n'était advenu. Charlie s'était donc rapprochée de lui pour tenter de le rassurer. Ce n'était pas le premier ni le dernier à se perdre ici, et son professeur pourrait certainement comprendre, tout comme ses camarades qui devaient certainement être dans le même cas. Il lui avait montré ou il devait se rendre et Charlie allait l'aider. De toute façon, le premier jour de rentrée, c'était toujours le bazar. Là, elle s'était baladée dans ce but, ainsi que pour observer à quel point tout le monde avait fait attention à sa tenue pour ce premier jour de classe. Autant les professeurs, qui voulaient marquer le coup, montrer leur plus belle garde robe et qui connaissaient l'importance de la première impression, que les élèves qui eux, ne voulaient pas paraître ridicules dès le premier jour. Levi lui demandait si les deux sections du lycée étaient reliés. Elle ne savait pas trop de quelle section il parlait, s'il parlait de celle des adultes et celles des adolescents, oui, par l'étage. Encore une architecture ayant été bien pensée... "Oui, on peut passer de l'une à l'autre au premier étage. Une fois qu'on le sait ça facilite la vie, plutôt que de devoir ressortir pour re rentrer. Alors vous avez l'astuce maintenant." Elle lui sourit, tandis qu'ils marchaient toujours en direction de la salle.

Il y avait donc une connexion à l’intérieur du bâtiment, mais mon souci était que je ne l’avais pas trouvée, je n’avais pas cherché assez loin. Je me sentais quelque peu idiot, mais je ne voulais pas m’attarder sur ce fait. Au contraire, je préférai écouter attentivement ce que mon interlocutrice m’expliquait, conscient désormais qu’elle était mieux placée que quiconque pour m’aider à m’orienter pendant cette première journée. Une fois qu’elle eut terminé de me partager cette information, j’acquiesçai d’un hochement de tête, signe que j’avais accusé réception de l’information. Est-ce que cela voulait dire que j’allais y parvenir la prochaine fois ? Je ne serais pas prêt à parier quoi que ce soit sur ce fait, mais une chose était certaine, c’était que j’allais faire attention, et tenter de ne pas me retrouver à tourner en rond alors que les cours étaient commencés chez les adolescents. J’espérais que ça n’arriverait pas, en tout cas. Estimant que c’était mon tour de reprendre la parole, ne me voyant pas tant laisser le trajet se poursuivre en silence, je finis par dire:  « Je ne sais pas comment vous remercier, franchement. Vous devez certainement avoir plein de choses à faire. » Enfin, plein de choses qui n’impliquaient pas de guider quelqu’un dans les dédales que représentait le lycée à mes yeux en ce moment. Je ne savais pas ce qu’impliquait le métier de directeur d’établissement, mais je supposais que ce n’était pas que ça, ce qui me rendait encore plus reconnaissant de ce qu’elle était en train de faire pour moi, et aussi un peu plus maladroit, puisque par conflit d’intérêt, ce n’était pas comme si je pouvais vraiment la remercier en l’invitant pour un café ou quelque chose comme ça.

L'homme que Charlie accompagnait jusqu'à sa classe semblait attachant. Du peu qu'elle le connaissait, la proviseure trouvait qu'il avait l'air motivé pour un adulte qui reprenait ses études. Ce n'était pas simple, elle en avait conscience, de reprendre des études, surtout au niveau du lycée, après avoir déjà fait une partie de sa vie et avoir déjà travaillé, elle était même admirative de ces gens. Levi avait l'air déterminé en tout cas, et il semblait vraiment être déçue d'arriver en retard et d'être perdu pour son premier jour. Elle avait même pu apprendre que sa fille était également au lycée. Là encore, il la remerciait, ajoutant même qu'elle devait avoir pleins de choses à faire. Il n'avait pas tord, elle en avait des choses à faire, mais aider ses élèves faisait parti de son travail aussi. Surtout que c'était sa première rentrée dans cet établissement. « C'est normal ! J'ai un millions de choses à faire oui, mais vous accompagner ne me dérange pas du tout, au contraire. » En plus, sa présence n'était pas désagréable ! Ils arrivaient très prochainement devant la porte de la classe de Levi.