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 If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules

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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules - Page 2 EmptyMar 1 Nov - 17:49


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
+
Spencer
Les choses merveilleuses qu'il avait vécues avec cette femme devaient être refoulées, c'était pour son bien. Spencer agissait toujours ainsi parce qu'il était question de se protéger avant tout. Il mettait cette barrière entre elle et lui parce que c'était la seule chose qu'il pouvait gérer pour s'éviter des peines futures. En soi, Spencer n'avait jamais aimé. Pour cette raison, il n'en avait jamais été capable. Comment aurait-il pu aimer une femme quand il ne se dévoilait pas à elle? Personne n'avait pu effriter sa carapace, personne sauf peut être Jules durant cet été que Spencer avait mis dans un côté de sa mémoire, dans les souvenirs enfouis. Cela ne voulait pas dire qu'il avait été amoureux d'elle, leur histoire avait été bien trop fugace pour en arriver à cette conclusion mais Jules avait tout de même été cette femme qui l'avait touché. Plus que n'importe quelle autre. Elle avait réussi à atteindre ses pensées parce que oui, durant ces vacances, Spencer avait pensé à elle, lui qui ne pensait jamais à personne excepté lui même. Il aimait croire que sa personne favorite dans ce monde, c'était lui même mais rien que cela, c'était le pire mensonge qu'il aurait pu mettre en avant. Spencer ne s'aimait pas plus qu'un autre, il détestait juste l'idée d'aimer les autres alors où mettre tout cet amour qu'il avait en réserve pour l'humanité? Il ne pouvait que le rediriger vers sa propre âme en attendant d'être capable de le proposer à une femme qui aurait mérité qu'il devienne la meilleure version de lui même. Jules aurait pu être cette femme s'ils n'avaient pas fait un pacte délicat de ne jamais se rapprocher au point d'exposer des éléments croustillants de leur vie. Non, Spencer n'avait rien voulu savoir et cela l'avait bien arrangé. Ainsi, Jules était resté la jeune femme innocente avec qui il avait ri et passé des jolis moments. Il avait été celle à qui il avait fait découvrir les plaisirs de l'amour sans chercher à en faire la femme de sa vie, juste une femme qui n'en était qu'aux prémisses de ce qu'elle pouvait être sans lui. Oui, Jules avait été celle qu'il revoyait encore assise dans son lit, sa peluche dans les bras alors qu'elle finissait de lire un roman qui l'avait émue. Spencer, lui, était celui derrière la porte qui la regardait avec un sourire parce qu'il trouvait cela ridicule de pleurer à cause de quelques pages d'écriture, même si clairement, il l'avait regardée avec d'autres yeux que celui d'un homme qui voulait se moquer d'elle. Il n'avait pas réalisé tout cela, non, bien au contraire, il avait tout enfoui avec la certitude que ce n'était pas important parce qu'il ne la connaissait pas et qu'il ne la connaîtrait jamais. C'était simple de choisir cette alternative, se complaire dans les moments simples qu'ils avaient partagé, des quelques disputes que Spencer avaient voulu lancer sans que Jules ne réagisse en retour. Elle arrivait toujours à calmer ses ardeurs et sa manière de jouer aux idiots. Jules avait été importante mais Spencer l'ignorait totalement.

Il aurait probablement dû le réaliser en conversant si librement avec elle mais non, Spencer restait le bon vieux Spencer, en apparence imbu de lui même et un véritable volcan au bord de l'implosion à l'intérieur. Tout était compliqué avec lui et c'était une évidence en vue de l'ambiance qu'il mettait en avant dans ses échanges avec la jolie brune. Il disait quelque chose et c'était tout l'inverse qu'il pensait, exactement comme à son habitude. Lorsqu'il osait dire à Jules qu'il avait tout oublié de son existence ou de leur relation d'un été, c'était pour bien lui préciser qu'il avait tout en mémoire et qu'il n'avait pas zappé son identité. La preuve, s'il n'avait pas été intéressé par sa présence, Spencer aurait vite fait de décamper en lui donnant simplement quelques recommandations pour sa fille sans chercher à raviver le moindre souvenir. A l'inverse, il restait bien campé sur ses jambes à lui sourire comme il avait pu le faire des centaines de fois plus de douze ans auparavant, oubliant presque qu'il était le médecin de Rose et qu'il devait être encore de service. Non, il faisait durer l'instant, s'entêtant à en savoir plus sur l'emménagement de Jules à Washington, se surprenant à lui demander comment ils avaient pu faire pour ne jamais se rencontrer ces dernières années. "Parce qu'y a un moment spécial pour des retrouvailles Jules/Spencer? Mais soit, on était pas amenés à croiser notre chemin dans cette grande ville. Notre truc, c'plus la plage et y en a pas dans ce coin." Lui qui ne faisait que lui répéter qu'il ne se rappelait que vaguement de leur été ensemble, il avait l'air d'avoir la mémoire plutôt bien accrochée au contraire. Spencer aurait pu remporter l'Oscar du meilleur acteur pour tout cela parce qu'il était capable de débiter les pires idioties du monde et penser quelque chose de radicalement différent dès qu'il posait ses yeux fiévreux dans ceux de Jules. "Touché. Effectivement, elle a l'air plus mature que moi... Même si j'ai constaté une super peluche dans son lit, ça m'rappelle vaguement quelqu'un d'extrêmement mature aussi." Encore une fois, il ravivait des moments du passé, de ces instants où il trouvait le célèbre Hippopo dans les couvertures et qu'il le subtilisait pour énerver Jules. C'était la seule raison qui la poussait à se battre avec lui même si l'issue était toujours la même, les deux jeunes gens abandonnant la peluche à son triste sort pour s'occuper l'un de l'autre. Spencer était certain que Jules avait ces souvenirs en tête également mais il ne chercha pas à les lui faire montrer. Non, à la place, il continuait cette conversation ô combien personnelle puisqu'ils arrivaient à des questions plus intimes, la jeune Matters lui demandant subtilement s'il avait une famille. Spencer n'avait qu'une seule famille ces derniers temps, lui même puisqu'il mentait à ses parents et qu'il était en mauvais termes avec son frère, tout cela sans mentionner son mariage qui n'en était plus un. Evidemment, Gardner ne pouvait pas exposer ce genre de faits devant une femme qu'il avait séduite il fut un temps, c'eut été contraire à ses convictions ou ses intentions de se montrer sous son meilleur jour devant elle. "Non, j'ai pas les mêmes endroits de prédilection. Aujourd'hui, j'passe le plus de temps dans ces couloirs plutôt qu'à la plage alors forcément, ça change la donne. Tu vois, j'suis pas le même Spencer." Forcément, il omettait de préciser les catastrophes qui régissaient sa vie, sa séparation qui se transformait en colocation du diable. Rien n'était beau dans sa vie mais Spencer devait toujours faire comme si sa réalité était merveilleuse, aussi merveilleuse que le sourire qu'il arbora à l'encontre de Jules à ce moment là. C'était simple et naturel de parler avec elle et Spencer aurait dû se dire qu'il valait mieux rester sur la défensive, elle était dangereuse pour lui, très dangereuse. "L'étudiante a bien grandi. Professeur à Georgetown, c'réputé, j'espère que tu l'réalises." Beaucoup de personnes auraient rêvé du poste de Jules, être enseignante dans une université de Washington, c'était l'idéal pour avoir un niveau de vie correct, ce qui devait parfaitement convenir à une mère célibataire. "Peut être aujourd'hui mais c'était pas le cas y a plus de dix ans, si j'me souviens bien.. Un livre ouvert, j'tâcherais de m'en rappeler si j'ai la moindre question sur toi... L'histoire de la politique, ça peut vite devenir mon dada si le plan de cours est intéressant." Il se surprenait même à essayer de la charmer, ce qui devait être ridicule de sa part. Spencer ne devait rien attendre de Jules Matters, elle était juste un souvenir, une part de lui qu'il aurait dû oublier depuis bon nombre d'années. Pourquoi autant s'intéresser à elle dans ce cas? Pourquoi se rappeler d'un de ses tics nerveux? Spencer n'aurait su le dire mais il souriait largement en la voyant faire et lui confessant son acte. Forcément, Jules ne répondit pas à sa question et l'ambiance changeait quelque peu à ce moment là vu le regard que le médecin lui rendit. "Y a quelques petites choses qui percent mon cerveau brumeux quand j'te regarde.. Mais c'encore très flou, évidemment. Il est pas question que j'me remémore Hippopo, le camping sauvage, ta peur de l'eau et des étoiles de mer. Jamais, jamais, jamais, Jules Matters." Oui, Spencer avait tout oublié alors qu'il croisait les bras avant qu'un éclat de rire ne s'échappe de ses cordes vocales, à peine gêné d'oser remettre ces instants sur le tapis. C'était du passé tout cela et si elle était nerveuse, ce n'était pas à cause d'un vécu qu'ils avaient tous deux dépassés depuis longtemps... Spencer voulait le croire en tout cas alors que ses yeux brillaient devant ceux de Jules.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules - Page 2 EmptyMer 2 Nov - 1:47


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
Jules aurait vite fait de passer ses soirées à repenser à cette rencontre inopinée. Retomber sur Spencer près d’une dizaine d’années après leur dernière rencontre était un hasard qu’elle avait tout de même du mal à digérer. Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle puisse le revoir. Après tout, ils n’avaient jamais parlé de là où ils venaient et il y avait tellement de villes aux Etats Unis qu’elle aurait pu ne jamais le revoir. Peut être qu’elle ne s’en serait pas plu mal sortie, en tout cas, elle aurait eu surement moins de questions dans son esprit. Jules ne voulait pas se mettre cogiter pendant des heures mais elle se doutait bien que cette fatalité allait s’imposer à elle. Il ne pouvait pas en être autrement quand on retomber sur le père de sa fille et que ce dernier n’était pas au courant de sa paternité. Il était inévitable d’en venir à se demander s’il fallait ou non lui révéler ce dont il ne se doutait pas pendant toutes ces années. Il y avait beaucoup de choses à réfléchir avant de lui lâcher une bombe comme celle là. Depuis qu’il était parti, il avait dû se construire une gentille vie bien paisible et il n’avait peut être pas envie d’apprendre qu’en réalité il était le père d’une adolescente en devenir, d’une jeune fille qui avait maintenant douze ans. Peu d’homme serait capable d’encaisser une nouvelle telle que celle là. Et en même temps, peut être qu’il se trouverait heureux de savoir qu’il avait une fille comme Rose. Peut être qu’il avait une vie des plus déplorables, une vie qui ne le rendait pas heureux et peut être, avec un peu de chance, qu’il trouverait ça merveilleux d’avoir une fille aussi belle, intelligente, douce et avec le même humour charmeur que lui. Elle espérait vraiment qu’il en serait ainsi si jamais elle venait à lui dire la vérité sur le père de Rose mais elle savait aussi qu’elle allait se trouver pétrifiée de peur et de doute pendant les longues soirées d’hiver qui se profilaient à l’horizon. Il n’était pas facile d’imaginer ce qu’il allait bien pouvoir penser, ou la réaction qu’il allait pouvoir avoir parce qu’en fait, elle ne le connaissait pas. Mon dieu, mais quel genre de mère pouvait dire à sa fille ‘’en fait, j’peux pas te parler de ton père parce que j’le connais pas vraiment, jusqu’à il y a cinq minutes je connaissais même pas son nom de famille’’. Pour quoi allait-elle passer sincèrement si elle en venait à lui dire une chose pareille ? Oui, il n’y avait pas que la réaction de Spencer qui était à redoutée pour Jules mais aussi celle de sa fille. Cela faisait des années qu’elle faisait en sorte de construire une relation stable et relativement fusionnelle avec la petite qui se trouvait dans la chambre à côté et elle avait peur de tout perdre. Il y avait beaucoup trop de choses en jeu pour qu’elle se permette de prendre cette décision à la légère.

Ce qui était sûr, c’était que ce ne serait pas ce soir que la révélation finirait par arriver. Elle ne pouvait pas s’y résoudre, pas quand elle venait à peine de le retrouver, pas quand il venait à peine de le revoir et que tous ses souvenirs frivoles lui revenaient en mémoire. Elle se retrouvait à cette époque bénie où elle n’était pas encore une mère mais bien une jeune fille qui découvrait l’amour et les plaisirs du corps dans ses bras. Un moment qu’elle avait classé dans la catégorie des souvenirs agréables qui ne reviendraient jamais, mais ce soir, les choses étaient bien différentes parce que leur échange laissait la possibilité de promettre bien des choses. Leurs retrouvailles arrivaient probablement au bon moment pour eux deux, mais elle ne savait pas encore pourquoi, dans quel but. Ce qu’elle savait, c’est qu’il avait fait connaissance avec sa fille, qu’il lui avait parlé et qu’il avait même pris note de certains détails de sa vie. « J’étais bien plus mature que toi déjà à l’époque. Et je te ferai dire que je lui passe cette peluche uniquement quand elle est malade. Elle la prend surtout pour moi en fait… » Elle tordit sa bouche en biais révélant son côté enfantin, peut être même un peu penaud face à cette attachement pour cette peluche idiote. Elle avait été là pour elle dans toutes les grandes étapes de sa vie, même lorsqu’elle avait rencontré Spencer, alors dans un sens, c’était un peu un lien avec son père qu’elle voulait offrir à sa fille. « Tu dragues dans ces couloirs ? Je croyais que les médecins étaient pas censés sortir avec leurs patientes non ? » Elle lui fit un sourire malicieux, comme si elle avait envie de lui couper la chique, se comportant comme lorsqu’elle avait encore dix-neuf ans et que son cerveau avait fini par comprendre qu’elle avait envie de le charmer elle aussi. Pourtant, aujourd’hui, ils avaient bien compris, et Spencer le faisait bien remarquer, comme s’ils étaient obligés de se faire prendre conscience qu’ils avaient évolué. « J’espère surtout que Georgetown réalise qu’il a Jules Matters en tant que prof, ça aussi c’est réputé. » Elle ne s’arrêta pas de sourire. Ce n’était pas qu’elle n’en avait pas pour habitude, elle était même plutôt enjouée, mais elle n’avait plus l’habitude de le faire avec Spencer, surtout pas de le faire comme s’ils s’étaient quittés la veille. « Je sais bien que j’te rendais pas curieux y a dix ans, la seule chose que tu voulais c’était me mettre dans ton lit. Pas besoin d’être curieux pour ça. » Elle déglutit difficilement en l’entendant lui dire qu’elle lui avait dit de poser la question s’il voulait une réponse mais elle n’était pas sûre de vouloir répondre à tout. « Tu veux peut être que je t’envoie mon powerpoint aussi monsieur Gardner ? » Elle leva les yeux au ciel, comme exaspérée par ce qu’il disait, mais en réalité, elle le trouvait tout de même adorable dans sa façon de chercher à la charmer encore des années après. Elle était loin d’être sûre que ce soit une bonne idée, mais elle aimait tout de même cette sensation. Elle se trouvait à la fois en terrain connu et dans une terre inconnue. Spencer n’était plus tout à fait le même, elle le voyait et elle l’espérait, mais elle retrouvait aussi ce garçon qui prenait toujours son air désinvolte avant de laisser voir qu’il était peut être plus sensible que ce qu’il voulait montrer. « Deux mois ensemble et la première chose qui te revient c’est Hippopo ? » elle sourit de plus belle, arrivant même jusqu’à en rire et finalement elle baissa légèrement les yeux avant de les remonter doucement vers lui tout en se pinçant légèrement les lèvres. « Et moi je me remémorerai pas ton short à fleurs vert, tes pieds gelés sous la couette, le pic nic dans le salon parce qu’il avait plu… non, jamais j’y repense à ça. » Sa bouche arrêta de sourire cette fois, elle sentait que ses mots étaient plus intenses cette fois et seul le coin gauche (ndlr : et oui toujours à gauche, comme les murs) de ses lèvres se souleva. « Et là… quand je vais retourner dans la chambre de ma fille… parce que ça va arrive… qu’est-ce qu’il se passera ? Tu te remémoreras plus jamais de m’avoir vu ici ? » Elle réussit à étirer encore un peu plus son sourire, il ne fallait pas faillir à sa réputation ou lui montrer son trouble, mais elle croisa les bras tout en le regardant, comme si elle souhaitait se protéger de lui, de ce qu’il pourrait dire ou de ce qu’elle pourrait attendre qu’il dise.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules - Page 2 EmptyMer 2 Nov - 11:49


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
Spencer n'était jamais nostalgique. Il n'avait pas pour habitude de regretter des moments qui s'étaient déroulés dans le courant de sa vie. Il n'avait pas besoin de cela pour avancer, bien au contraire, il valait mieux passer l'éponge et se tourner vers l'avenir. C'était facile à dire mais bien plus difficile à faire. S'il prenait véritablement le temps de se tourner vers son passé, de faire le deuil de la personne qu'il avait pu être dans les grands moments de son existence, Spencer aurait certainement pu devenir un meilleur individu qu'il ne l'était à l'heure actuelle. De toute évidence, l'aîné des Gardner n'était pas heureux. Il tâchait de l'être mais il n'avait jamais vraiment réussi à se trouver, il se contentait d'errer dans une vie qui ne lui avait jamais réellement convenu. Comment l'aurait-elle pu quand il n'était que mensonges et faux semblants? Depuis son adolescence, Spencer n'avait aucune idée du but qu'il souhaitait atteindre pour son futur. Il était devenu médecin, certes, mais est-ce qu'il l'avait vraiment voulu? Non, ce qu'il avait souhaité, c'était devenir quelqu'un, une personne suffisamment reconnue pour qu'on se rappelle de son prénom. Spencer était imbu de sa personne pour la simple raison qu'il avait peur d'être oublié mais est-ce que sa réalité était vraiment ainsi? Il y avait eu Jules et peut être que parmi le désastre ambiant de son passé, elle était en mesure de lui rappeler qu'il n'avait pas toujours été un fantôme. Il fut un temps où il avait été une personne intéressante, quelqu'un qui ne voulait pas avoir la plus grosse voiture ou la plus belle maison mais juste un garçon lambda avec des rêves utopistes mais qui le rendaient meilleurs. Peut être que dans le fond, Spencer n'avait jamais voulu être cet individu qu'il était aujourd'hui, il aurait peut être préféré partir naviguer et s'éloigner de cette vie matérialiste qu'il s'était construit par facilité et surtout par jalousie. Après tout, il avait vu des personnes s'élancer dans la vie en parlant d'argent, de travail et de tout ce qui relevait du domaine professionnel, fatalement, Spencer avait oublié tout le reste. Lui qui aurait pu avoir une vie privée épanouie avait préféré choisir le vide existentiel. Il était seul aujourd'hui, à vivre en concubinage avec une femme qu'il n'avait jamais pu aimer parce qu'en la choisissant, elle, il avait mis en péril la seule amitié qui avait eu de l'importance dans sa vie. Spencer s'était marié pour réparer les dégâts avec les Ferguson mais rien n'avait été sauvé dans l'affaire, il s'était juste perdu dans une spirale qui l'avait rendu plus malheureux que jamais. C'était cette personne qu'il était dans le fond, cette personne qui s'était perdue quand le seul chemin qui avait eu de l'intérêt pour lui s'était arrêté sur un banc de sable à Huntington. Forcément, Spencer avait des souvenirs de tout cela, il ne pouvait qu'en sourire parce que cet été avec Jules avait été le seul moment de son existence où il s'était permis de rêver et surtout d'être lui. Juste lui, sans concession, sans rien d'autre que son esprit et son corps, sans d'autre choix que de laisser son coeur s'ouvrir aux pupilles joyeuses d'une femme encore naïve mais surtout très intelligente. Il n'avait rien eu de mieux dans sa vie et dans le fond, il le savait, même s'il avait choisi de vivre dans le déni durant douze années pour ne s'en porter que plus mal encore.

Pourtant, il voulait encore faire durer le suspense où il avouerait cette simple vérité. Spencer voulait faire croire à Jules qu'il était l'homme qui avait tout réussi depuis qu'ils avaient repris leur route chacun de leur côté, juste pour faire briller son ego quelques heures supplémentaires. Le but? Il n'y en avait aucun, du moins aucun qui avait un sens véritable, si ce n'était une part de son ego qui désirait vivre dans la perfection incarnée. C'était surtout un leurre parce que Spencer avait juste une belle maison, une voiture hors de prix et des vacances de rêve sur un bateau d'envergure mais hormis cela, il n'avait aucune relation personnelle qui puisse être contée. On n'écrirait pas de livres sur sa vie amoureuse, encore moins un scénario de film et c'était ce qui était le plus triste quand on avait essayé de tout faire pour être le roi du monde. Spencer n'était le roi de rien du tout, sauf de ce titre de meilleur amourette de vacances pour Jules Matters. Ce fait le comblait relativement bien parce qu'il se doutait que la jeune femme se rappelait tout autant que lui ce qu'ils avaient vécu. Il y avait une part de magie dans les moments qu'ils avaient échangé, des heures passées sous les couvertures alors qu'ils lisaient un chapitre chacun d'un livre qu'ils avaient fait l'effort surhumain d'oublier, des tentatives de Jules d'expliquer à Spencer comment jouer d'un instrument en contrepartie des essais infructueux du futur médecin de la faire entrer à l'eau. Au final, ces instants ne se retenaient que par les étreintes souriantes qu'ils avaient pu avoir parce qu'ils n'avaient aimé rien de mieux de ces vacances que se perdre dans les bras l'un de l'autre. A l'heure actuelle, si Spencer ne pouvait pas se le permettre, il pouvait tout à fait lancer son regard dériver sur les traits majestueux de cette figure de son passé et se mettre à sourire en se lançant à corps perdu dans leur conversation piquante. "Evidemment que t'étais bien plus mature, c'était le coeur implicite de notre relation. Toi, l'intelligence incarnée et moi, la pointe de folie que tu chérissais tant... Mais, j'suis heureux de constater que t'as pas abandonné ton âme d'enfant même en devenant mère." Finalement, l'essence même de leur relation existait peut être toujours. Jules était la force tranquille, celle qui entrait dans leurs échanges avec cette naïveté peu commune quand Spencer cherchait à faire ressortir la folie qu'elle avait toujours caché derrière ce visage angélique. Lui était l'idiot, elle était tout le reste. "Est ce que j'ai parlé de patientes? Non, à la rigueur la famille des patients, c'est déontologiquement bien plus correct, tu vois." Evidemment, Spencer jouait le jeu à fond, faisant comme si Jules n'avait pas été une des femmes qu'il avait conquises par le passé. Pourtant, les souvenirs étaient vivaces depuis qu'il l'avait vu dans l'encadrement de la porte de cette chambre. Il revoyait les images, les secondes, les détails et il ne pouvait que se relancer dans la danse qu'il avait mis en marche en posant sa serviette à côté de la sienne en se croyant dans un simple pari de peu d'importance. "Si la fac te donne un salaire plus que décent, c'que tu peux considérer que l'administration s'estime chanceuse. Du moins, c'comme ça que j'le vois." Spencer voyait l'argent comme l'ultime but, l'ultime manière d'avoir de la reconnaissance dans ce monde. Il se fourvoyait totalement vu le peu de bonheur qu'il avait engrangé ces dix dernières années. Rien qu'en l'espace de quelques minutes, Gardner se retrouvait avec un sourire véritable avec Jules alors qu'il n'avait fait que poser un masque avec n'importe qui d'autre. C'était plus simple avec elle, cela l'avait toujours été. "Hum... Dans ton lit plutôt si j'me souviens bien et quel mal a ça? Il n'empêche que j'suis devenu curieux aujourd'hui." Il avait réussi cette mission délicate de lui faire découvrir les joies de l'amour et c'était un joyeux souvenir. Spencer n'en avait pas le moindre regret et vu comment il la regardait, c'était facile à deviner. Il aimait séduire, c'était une évidence et avec Jules, c'était devenu instantanément une condition intrinsèque de leur relation, peu importe les circonstances de leurs rencontres. "Non, j'aime la surprise... Lire des plans à l'avance, ça m'gâche tout le plaisir." C'était certainement un sous entendu d'envergure vu l'éclat de rire qu'il laissa flotter dans l'air en se passant une main dans les cheveux. Spencer en oubliait son état de fatigue, il en oubliait le nombre d'années qui s'étaient écoulées et qui auraient dû les séparer ou tout du moins rendre ces retrouvailles bien plus compliquées qu'elles ne l'étaient à l'heure actuelle. Non, c'était d'une extrême simplicité de parler de la vieille peluche que Jules emmenait partout et qui faisait sourire Spencer alors qu'il se moquait d'elle sans honte. "On en a passé des nuits torrides avec Hippopo... Comment veux-tu que j'oublie?" Ils riaient à l'unisson à ce moment là, juste avant que la gêne ne reprenne le dessus dans l'attitude de Jules. Il reconnaissait les signes de sa nervosité parce que l'ambiance changeait entre eux au fur et à mesure qu'ils exposaient des souvenirs de leur amour. Spencer ne montrait rie d'autre que de l'assurance de son côté, là dessus il n'avait pas franchement changé. "Jamais, vraiment? C'sûr que ce vieux short est à la poubelle depuis longtemps et cette vieille couette que j'avais emporté dans nos périples a depuis longtemps terminé au feu... Tous ces souvenirs envolés, cette amnésie entre nous, Jules, c'frustrant." Rien n'avait disparu. Spencer avait toujours ce short et le sac de couchage traînait encore dans un carton non déballé de sa villa. Tout était encore bien vivant, entre eux, plus que dans cet aspect matériel. "Tout dépend... Si tu m'fais ton sourire secret là, tu sais celui que tu faisais toujours quand tu voulais que j'te porte sur mon dos jusqu'à chez toi, là j'peux envisager de garder notre rencontre en mémoire... Sinon, va falloir que j'me fasse à l'idée que tu es un joli fantôme de mon existence." Jules n'était pas un fantôme, elle était réelle, elle était là et Spencer la regardait en posant ses mains sur son stéthoscope, mettant son assurance au premier plan quand il y avait un cafouillage intérieur d'envergure. Il avait commencé à arborer son sourire spécial Jules et si c'était risqué, Spencer préférait l'ignorer, c'était ce qu'il avait toujours fait avec cette femme... Ignorer tout sauf elle.
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MessageSujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules   If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules - Page 2 EmptyMer 2 Nov - 13:57


❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules
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Spencer
On ne pouvait pas mentir, Jules avait bien grandi depuis cette époque. Elle était passée de l’enfant qui venait à la plage avec ses amis à la femme qui avait fini par connaître les secrets du corps masculin. Par la suite, elle était passée, dans un temps relativement restreint, de la femme à la mère. Elle se souvenait de la manière dont elle avait eu envie de pleurer les premières nuits où Rose criait dans son lit. Elle revoyait son amie Gia qui se levait à sa place pour aller la bercer parce qu’elle n’arrivait pas à sortir de sa torpeur. Elle n’avait pas réussi à devenir la mère qu’elle était aujourd’hui par un simple claquement de doigts. Elle avait longuement galéré, elle avait eu de longues hésitations sur ses capacités à s’occuper de sa fille. Souvent, quand elle s’endormait le soir et que Rose était enfin calme, elle pensait à Spencer. Elle ne pensait pas à lui quand les choses n’allaient pas bien mais quand le calme prenait enfin place dans la pièce. Elle ne voulait pas se dire qu’elle s’en sortirait mieux s’il était là, ou qu’elle lui en voulait d’être seule avec un enfant sur les bras. Non, ce à quoi elle pensait, c’était qu’elle aurait aimé que Spencer puisse être là pour voir qu’elle pouvait dormir paisiblement, qu’elle avait ce petit sourire sur les lèvres quand elle voyait quelque chose qu’elle aimait dans ses rêves. Le même sourire qu’elle avait observait de nombreuses fois sur les lèvres de son père lorsqu’il s’endormait avant elle la nuit. Oui, elle avait eu envie qu’il puisse être témoin des belles choses de sa vie, de son enfance. Elle avait pensé à lui lorsqu’elle avait réussi à faire du vélo sans les petites roues, elle avait pensé à lui quand elle avait réussi à lasser ses chaussures pour la première fois seule. Et puis elle avait pensé à lui dans toutes les choses qu’il aurait pu lui apporter et qu’elle était incapable de le faire. Elle pensait à lui lorsque Rose lui demandait d’apprendre à nager, ou quand elle lui demandait comment on faisait un feu et qu’elle se souvenait de ce camping où il avait allumé un feu pour elle. Peut être que c’était uniquement pour l’impressionner bien sûr, mais en tout cas, il l’avait fait et c’était une chose qu’elle gardait en mémoire. Comme beaucoup d’autres choses en fait étant donné qu’elle pensait bien souvent à lui, même lorsque ce n’était pas sa fille qui lui rappelait des souvenirs.

Elle avait du mal à se remettre du fait que deux petits mois avaient été aussi marquant dans sa vie. Par moment, quand elle repensait à tout ce qu’elle avait vécu dans sa vie, elle se disait qu’en fait, ces vacances avaient été l’histoire de sa vie. C’était un peu triste dans le fond. Se dire qu’elle n’avait jamais été réellement amoureuse et que l’histoire la plus importante de sa vie se résumait à un petit flirt de deux mois sur la plage de Huntington. Oui, c’était un peu triste, et en même temps, c’était aussi d’une logique implacable puisque ce flirt avait fini par déboucher sur la naissance de sa plus grande fierté. Pour cette raison, elle ne pourrait jamais arrêter de remercier Spencer, ce qui faisait qu’elle ne pouvait pas considérer que sa maturité avait été le cœur implicite de leur relation. Le cœur de leur relation était bien plus implicite que ce qu’il avait pu imaginer. Elle eut un sourire timide face à lui, en l’entendant parler d’elle en tant que mère. Une chose qu’elle n’avait pas pensé entendre un jour. En fait, elle en arriva même à rougir légèrement lorsqu’il lui dit qu’il ne draguait pas les patientes mais la famille des patients tout au plus. Elle était flattée et en même temps, elle se retrouvait comme une enfant qui était gênée de se faire charmer par un homme, un vrai. Cette façon de rougir qu’elle avait eu maintes fois au cours des premières semaines de leur relation avant qu’elle ne le laisse prendre possession d’elle pour qu’elle soit enfin totalement à lui et débarrassée de toutes hontes. Aujourd’hui, elle était une vraie femme et une mère accomplie donc elle n’avait pas de raisons de rougir normalement. Elle avait un bon boulot, un boulot qui payait bien comme le faisait remarquer Spencer. Elle haussa d’ailleurs les épaules avec un air de malice comme pour vouloir laisser sous entendre qu’elle gagnait bien sa vie même si elle ne lui donnait pas son salaire exact. Elle faisait l’air de rien, mais en réalité, il y avait largement de quoi rougir lorsque l’on retrouvait le père de sa fille des années après et que l’on avait peur lise en vous comme dans un livre ouvert pour comprendre sa paternité longtemps ignorée. Pourtant, elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’il lui dit que c’était plutôt dans son lit à elle qu’il l’avait attirée. « Oui, tu avais été encore plus doué que les garçons de l’époque. Et donc si maintenant tu n’es plus curieux ça veut dire que j’ai pas de soucis à me faire, tu veux pas me mettre dans mon lit c’est bon ? » elle lui fit à nouveau un sourire, un qui se montrait plus assuré cette fois parce qu’elle avait pris confiance en elle avec les années et qu’elle en avait assez de se montrer gênée face à lui. En plus, s’ils se mettaient à parler de ses cours, elle n’avait aucune raison de se sentir gênée. Elle faisait cela tous les jours devant des étudiants alors cela ne devait pas changer juste parce qu’elle se trouvait face à son ancien amant. En revanche, elle ne pouvait pas rester de marbre lorsqu’il lui parlait de nuits torrides avec Hippopo. Elle se mit la main sur la visage, trop honteuse de revoir leurs ébats alors qu’Hippopo trainait non loin d’eux dans le lit ou sur la table de chevet. Elle n’avait pas honte de ce qu’ils avaient fait, loin de là, mais revenir dessus ne faisait que lui rappeler qu’elle ne faisait que lui mentir depuis le début de leur conversation. Elle ne faisait d’ailleurs que lui mentir encore lorsqu’elle lui disait qu’elle ne repensait pas à ce qu’ils avaient vécu tout en énumérant certains de ses souvenirs avec lui comme il l’avait fait juste avant. Dans un sens, il aurait été beaucoup plus simple de ne se souvenir de rien mais la vie ne fonctionnait pas de cette façon et elle devait vivre avec ces souvenirs encore bien vivaces dans sa mémoire. « C’est peut être en neuro que tu aurais dû faire ta spécialisation en fait, ça nous aurait aidé peut être. » Mais cela ne les aurait en rien aidé à se sortir de cette situation inextricable où l’un savait tout et l’autre ne savait rien. Finalement, bien heureux celui qui ne sait rien parce que Jules était déchirée de l’intérieur de ne pas savoir quoi faire et quoi lui dire. Pourtant, elle se mit à sourire timidement, encore un peu gênée de l’entendre lui dire qu’elle était un joli fantôme. Ce ton charmeur… décidemment, il ne l’avait pas perdu avec les années celui là. « J’sais plus le faire Spencer… ça fait presque douze ans que j’l’ai plus fait. » Elle tordit sa bouche comme si elle était désolée de ne pas pouvoir le lui offrir mais elle s’approcha de lui et posa ses lèvres contre la joue de Spencer et sans s’éloigner de lui elle lui murmura : « Merci pour Rose… » Si seulement il pouvait savoir à quel point elle le remerciait… il n’en avait pas la moindre conscience, il penserait sûrement qu’elle le remerciait pour l’histoire ou pour s’être occupé d’elle mais Jules le remerciait pour tout, pour tout ce qu’était sa fille grâce à lui. Elle finit par jeter son gobelet vide et se retourna pour poser la main sur la poignée de la chambre et retrouver sa fille. Pourtant, avant d’y rentrer, elle se tourna une dernière fois vers lui « Au revoir Spencer. » C’était un au revoir qui sonnait presque comme un adieu. En tout cas, il aurait pu l’être si elle n’avait pas fini par lui sourire comme elle l’avait fait des années auparavant, ce sourire qu’il lui avait demandé de le faire, ce sourire qui le suppliait de ne pas la laisser encore une fois… ce sourire qu’elle laissa s’effacer avant de pénétrer dans la chambre de Rose. Elle alla s’asseoir sur la chaise à côté de son lit et caressa ses cheveux délicatement avant de poser ses lèvres sur son front. Cette petite était le plus grand bonheur de sa vie, et elle ne pouvait remercier que Spencer pour ça, même s’il n’en avait pas la moindre idée.
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