Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mar 1 Nov - 17:49
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer Les choses merveilleuses qu'il avait vécues avec cette femme devaient être refoulées, c'était pour son bien. Spencer agissait toujours ainsi parce qu'il était question de se protéger avant tout. Il mettait cette barrière entre elle et lui parce que c'était la seule chose qu'il pouvait gérer pour s'éviter des peines futures. En soi, Spencer n'avait jamais aimé. Pour cette raison, il n'en avait jamais été capable. Comment aurait-il pu aimer une femme quand il ne se dévoilait pas à elle? Personne n'avait pu effriter sa carapace, personne sauf peut être Jules durant cet été que Spencer avait mis dans un côté de sa mémoire, dans les souvenirs enfouis. Cela ne voulait pas dire qu'il avait été amoureux d'elle, leur histoire avait été bien trop fugace pour en arriver à cette conclusion mais Jules avait tout de même été cette femme qui l'avait touché. Plus que n'importe quelle autre. Elle avait réussi à atteindre ses pensées parce que oui, durant ces vacances, Spencer avait pensé à elle, lui qui ne pensait jamais à personne excepté lui même. Il aimait croire que sa personne favorite dans ce monde, c'était lui même mais rien que cela, c'était le pire mensonge qu'il aurait pu mettre en avant. Spencer ne s'aimait pas plus qu'un autre, il détestait juste l'idée d'aimer les autres alors où mettre tout cet amour qu'il avait en réserve pour l'humanité? Il ne pouvait que le rediriger vers sa propre âme en attendant d'être capable de le proposer à une femme qui aurait mérité qu'il devienne la meilleure version de lui même. Jules aurait pu être cette femme s'ils n'avaient pas fait un pacte délicat de ne jamais se rapprocher au point d'exposer des éléments croustillants de leur vie. Non, Spencer n'avait rien voulu savoir et cela l'avait bien arrangé. Ainsi, Jules était resté la jeune femme innocente avec qui il avait ri et passé des jolis moments. Il avait été celle à qui il avait fait découvrir les plaisirs de l'amour sans chercher à en faire la femme de sa vie, juste une femme qui n'en était qu'aux prémisses de ce qu'elle pouvait être sans lui. Oui, Jules avait été celle qu'il revoyait encore assise dans son lit, sa peluche dans les bras alors qu'elle finissait de lire un roman qui l'avait émue. Spencer, lui, était celui derrière la porte qui la regardait avec un sourire parce qu'il trouvait cela ridicule de pleurer à cause de quelques pages d'écriture, même si clairement, il l'avait regardée avec d'autres yeux que celui d'un homme qui voulait se moquer d'elle. Il n'avait pas réalisé tout cela, non, bien au contraire, il avait tout enfoui avec la certitude que ce n'était pas important parce qu'il ne la connaissait pas et qu'il ne la connaîtrait jamais. C'était simple de choisir cette alternative, se complaire dans les moments simples qu'ils avaient partagé, des quelques disputes que Spencer avaient voulu lancer sans que Jules ne réagisse en retour. Elle arrivait toujours à calmer ses ardeurs et sa manière de jouer aux idiots. Jules avait été importante mais Spencer l'ignorait totalement.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mer 2 Nov - 1:47
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerJules aurait vite fait de passer ses soirées à repenser à cette rencontre inopinée. Retomber sur Spencer près d’une dizaine d’années après leur dernière rencontre était un hasard qu’elle avait tout de même du mal à digérer. Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle puisse le revoir. Après tout, ils n’avaient jamais parlé de là où ils venaient et il y avait tellement de villes aux Etats Unis qu’elle aurait pu ne jamais le revoir. Peut être qu’elle ne s’en serait pas plu mal sortie, en tout cas, elle aurait eu surement moins de questions dans son esprit. Jules ne voulait pas se mettre cogiter pendant des heures mais elle se doutait bien que cette fatalité allait s’imposer à elle. Il ne pouvait pas en être autrement quand on retomber sur le père de sa fille et que ce dernier n’était pas au courant de sa paternité. Il était inévitable d’en venir à se demander s’il fallait ou non lui révéler ce dont il ne se doutait pas pendant toutes ces années. Il y avait beaucoup de choses à réfléchir avant de lui lâcher une bombe comme celle là. Depuis qu’il était parti, il avait dû se construire une gentille vie bien paisible et il n’avait peut être pas envie d’apprendre qu’en réalité il était le père d’une adolescente en devenir, d’une jeune fille qui avait maintenant douze ans. Peu d’homme serait capable d’encaisser une nouvelle telle que celle là. Et en même temps, peut être qu’il se trouverait heureux de savoir qu’il avait une fille comme Rose. Peut être qu’il avait une vie des plus déplorables, une vie qui ne le rendait pas heureux et peut être, avec un peu de chance, qu’il trouverait ça merveilleux d’avoir une fille aussi belle, intelligente, douce et avec le même humour charmeur que lui. Elle espérait vraiment qu’il en serait ainsi si jamais elle venait à lui dire la vérité sur le père de Rose mais elle savait aussi qu’elle allait se trouver pétrifiée de peur et de doute pendant les longues soirées d’hiver qui se profilaient à l’horizon. Il n’était pas facile d’imaginer ce qu’il allait bien pouvoir penser, ou la réaction qu’il allait pouvoir avoir parce qu’en fait, elle ne le connaissait pas. Mon dieu, mais quel genre de mère pouvait dire à sa fille ‘’en fait, j’peux pas te parler de ton père parce que j’le connais pas vraiment, jusqu’à il y a cinq minutes je connaissais même pas son nom de famille’’. Pour quoi allait-elle passer sincèrement si elle en venait à lui dire une chose pareille ? Oui, il n’y avait pas que la réaction de Spencer qui était à redoutée pour Jules mais aussi celle de sa fille. Cela faisait des années qu’elle faisait en sorte de construire une relation stable et relativement fusionnelle avec la petite qui se trouvait dans la chambre à côté et elle avait peur de tout perdre. Il y avait beaucoup trop de choses en jeu pour qu’elle se permette de prendre cette décision à la légère.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mer 2 Nov - 11:49
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer Spencer n'était jamais nostalgique. Il n'avait pas pour habitude de regretter des moments qui s'étaient déroulés dans le courant de sa vie. Il n'avait pas besoin de cela pour avancer, bien au contraire, il valait mieux passer l'éponge et se tourner vers l'avenir. C'était facile à dire mais bien plus difficile à faire. S'il prenait véritablement le temps de se tourner vers son passé, de faire le deuil de la personne qu'il avait pu être dans les grands moments de son existence, Spencer aurait certainement pu devenir un meilleur individu qu'il ne l'était à l'heure actuelle. De toute évidence, l'aîné des Gardner n'était pas heureux. Il tâchait de l'être mais il n'avait jamais vraiment réussi à se trouver, il se contentait d'errer dans une vie qui ne lui avait jamais réellement convenu. Comment l'aurait-elle pu quand il n'était que mensonges et faux semblants? Depuis son adolescence, Spencer n'avait aucune idée du but qu'il souhaitait atteindre pour son futur. Il était devenu médecin, certes, mais est-ce qu'il l'avait vraiment voulu? Non, ce qu'il avait souhaité, c'était devenir quelqu'un, une personne suffisamment reconnue pour qu'on se rappelle de son prénom. Spencer était imbu de sa personne pour la simple raison qu'il avait peur d'être oublié mais est-ce que sa réalité était vraiment ainsi? Il y avait eu Jules et peut être que parmi le désastre ambiant de son passé, elle était en mesure de lui rappeler qu'il n'avait pas toujours été un fantôme. Il fut un temps où il avait été une personne intéressante, quelqu'un qui ne voulait pas avoir la plus grosse voiture ou la plus belle maison mais juste un garçon lambda avec des rêves utopistes mais qui le rendaient meilleurs. Peut être que dans le fond, Spencer n'avait jamais voulu être cet individu qu'il était aujourd'hui, il aurait peut être préféré partir naviguer et s'éloigner de cette vie matérialiste qu'il s'était construit par facilité et surtout par jalousie. Après tout, il avait vu des personnes s'élancer dans la vie en parlant d'argent, de travail et de tout ce qui relevait du domaine professionnel, fatalement, Spencer avait oublié tout le reste. Lui qui aurait pu avoir une vie privée épanouie avait préféré choisir le vide existentiel. Il était seul aujourd'hui, à vivre en concubinage avec une femme qu'il n'avait jamais pu aimer parce qu'en la choisissant, elle, il avait mis en péril la seule amitié qui avait eu de l'importance dans sa vie. Spencer s'était marié pour réparer les dégâts avec les Ferguson mais rien n'avait été sauvé dans l'affaire, il s'était juste perdu dans une spirale qui l'avait rendu plus malheureux que jamais. C'était cette personne qu'il était dans le fond, cette personne qui s'était perdue quand le seul chemin qui avait eu de l'intérêt pour lui s'était arrêté sur un banc de sable à Huntington. Forcément, Spencer avait des souvenirs de tout cela, il ne pouvait qu'en sourire parce que cet été avec Jules avait été le seul moment de son existence où il s'était permis de rêver et surtout d'être lui. Juste lui, sans concession, sans rien d'autre que son esprit et son corps, sans d'autre choix que de laisser son coeur s'ouvrir aux pupilles joyeuses d'une femme encore naïve mais surtout très intelligente. Il n'avait rien eu de mieux dans sa vie et dans le fond, il le savait, même s'il avait choisi de vivre dans le déni durant douze années pour ne s'en porter que plus mal encore.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mer 2 Nov - 13:57
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerOn ne pouvait pas mentir, Jules avait bien grandi depuis cette époque. Elle était passée de l’enfant qui venait à la plage avec ses amis à la femme qui avait fini par connaître les secrets du corps masculin. Par la suite, elle était passée, dans un temps relativement restreint, de la femme à la mère. Elle se souvenait de la manière dont elle avait eu envie de pleurer les premières nuits où Rose criait dans son lit. Elle revoyait son amie Gia qui se levait à sa place pour aller la bercer parce qu’elle n’arrivait pas à sortir de sa torpeur. Elle n’avait pas réussi à devenir la mère qu’elle était aujourd’hui par un simple claquement de doigts. Elle avait longuement galéré, elle avait eu de longues hésitations sur ses capacités à s’occuper de sa fille. Souvent, quand elle s’endormait le soir et que Rose était enfin calme, elle pensait à Spencer. Elle ne pensait pas à lui quand les choses n’allaient pas bien mais quand le calme prenait enfin place dans la pièce. Elle ne voulait pas se dire qu’elle s’en sortirait mieux s’il était là, ou qu’elle lui en voulait d’être seule avec un enfant sur les bras. Non, ce à quoi elle pensait, c’était qu’elle aurait aimé que Spencer puisse être là pour voir qu’elle pouvait dormir paisiblement, qu’elle avait ce petit sourire sur les lèvres quand elle voyait quelque chose qu’elle aimait dans ses rêves. Le même sourire qu’elle avait observait de nombreuses fois sur les lèvres de son père lorsqu’il s’endormait avant elle la nuit. Oui, elle avait eu envie qu’il puisse être témoin des belles choses de sa vie, de son enfance. Elle avait pensé à lui lorsqu’elle avait réussi à faire du vélo sans les petites roues, elle avait pensé à lui quand elle avait réussi à lasser ses chaussures pour la première fois seule. Et puis elle avait pensé à lui dans toutes les choses qu’il aurait pu lui apporter et qu’elle était incapable de le faire. Elle pensait à lui lorsque Rose lui demandait d’apprendre à nager, ou quand elle lui demandait comment on faisait un feu et qu’elle se souvenait de ce camping où il avait allumé un feu pour elle. Peut être que c’était uniquement pour l’impressionner bien sûr, mais en tout cas, il l’avait fait et c’était une chose qu’elle gardait en mémoire. Comme beaucoup d’autres choses en fait étant donné qu’elle pensait bien souvent à lui, même lorsque ce n’était pas sa fille qui lui rappelait des souvenirs.