[Feat Connor] Une crise qui rapproche

Une semaine. Une semaine que tu n'as pas touché à la drogue. C'est une exploit pour toi, la dernière fois que ça a du t'arriver, ce devait être au début. Quand tu as touché la drogue la toute première fois, c'était avec ton copain, ou plutôt, ton ex aujourd'hui, vous étiez en soirée et on vous a proposé de prendre un truc pour vous éclater. Tu avais peur, mais il t'a prise par la main et vous avez prit la pilule ensemble. C'était pas régulier au début mais plus par occasion, quand elle se présentait. Puis les occasions ont été de plus en plus nombreuses et ensuite, c'est devenue un besoin. Et depuis cette époque, tu n'as jamais réussi à t'en passer plus d'une semaine. Alors c'est pour toi tout nouveau, mais ce matin tu sens que ça ne va pas. Tu trembles, tu as chaud, peut être bien de la fièvre, tu respiration est saccadée, tu devines facilement que tu es en manque. Mais tu ne veux pas replonger, tu es fière de toi alors tu veux tenir. Ce qui sonne la sonnette d'alarme c'est quand tu te prends dans ta salle de bain à chercher n'importe quoi qui pourrait faire une dose. Tu prends un premier comprimé qui est en fait un médicament pour la tête. Et tu en prends un deuxième. Et c'est quand tu t’apprête à en prendre un troisième que tu te dis que ça suffit. Il te faut autre chose.

Il paraît que le café est aussi un truc qui rend addicte, peut être que tu pourrais changer d'habitude ? C'est moins dangereux le café pour la santé, n'est-ce pas ? Mais où trouver ce café ? Il paraît que le café de starbuck est très bon. C'est donc un starbuck que tu te mets en idée de chercher. Sortant de chez toi, tu décides de ne prendre aucun moyen de transport. Juste tes pieds pour marcher, prendre l'air et te changer les idées en même temps. Il te faut un moment avant de trouver le petit commerce que tu cherches, mais tu le trouve finalement dans le quartier de Cathedral Heights. Tu rentres dans la boutique, te mettant derrière les gens qui attendent déjà pour passer commande. Tu restes nerveuse, tu restes en manque. Tu as du mal à contrôler tes tremblements et pour éviter d'y penser en attendant ton tour, tu regardes la vitrine des friandises. Les muffins autant que les donuts sont très tentant. Quand arrive enfin ton tour, tu demandes un café coupé à la crème et un donut. Mais tu dois encore attendre ton tour. Car après avoir passé commande et payer, tu dois encore attendre ton tour pour que le café soit prêt. Avec tout ça, tu te dis qu'il a intérêt à être bon ce café.

Te voilà enfin avec ton donuts et ton café, tu te cherches une place pour t'installer ici le temps de savourer tout cela. Une place au fond se libère, tu y vas donc sans attendre. Installée, tu bois une première gorgée de ce fameux café. Tu grimaces. Ce n'est pas le meilleur des trucs que tu ais goûté de ta vie, mais il y eu pire aussi. En face de toi, un homme, seul aussi, ton regard se promène sur les autres clients. Tu tapotes encore du pieds par terre, toujours un peu nerveuse. L'homme en face de moi semble agité lui aussi. L'observant plus, il semble même avoir du mal à respirer. Il tousse, il fait des gestes comme si il semblait demander de l'aide mais personne ne semble vouloir bouger pour l'aider. La personne la plus proche le toise avant de partir. Tu t'approche donc.
« Pardon, vous aller bien monsieur ? Je peux faire quoi pour aider vous ? »
Tu cherches du regard de l'aide mais personne ne semble vouloir se bouger. Tu ne sais pas quoi faire, mais tu sais ce que c'est que de te retrouver seule quand tu te retrouve dans une situation de détresse.
« Monsieur, vous pouvoir parler ? »

Ton café dans les mains, tu ne t'attendais pas à devoir venir en aide à un homme qui aurait du mal à respirer. Tu ne connais pas les gestes qui sauvent, ces gestes de premiers secours. Mais tu sais qu'il est important de voir qu'on peut être soutenu quand on en a besoin. Toi-même, tu aurais voulu que tes amis, et plus important, ton copain, ne t'abandonnent pas quand la situation est devenue tendue. Ils t'ont laissée là, seule, à l'hôpital alors que tu avais besoin d'eux. Mais ils ont eu peur, alors ils t'ont laissée, seule avec toi-même. C'est un infirmier qui t'a aidé, qui t'a sauvé et qui t'a fait comprendre que tu devais réagir. C'est ce que tu as fait. C'est pour cela que tu es ici aujourd'hui. Pour prendre ta vie en main. Alors oui, ce monsieur qui semble avoir besoin d'aide, même si tu ne sais pas ce que tu dois faire, tu ne peux pas le laisser en détresse comme le font tous ces gens qui font comme si ils n'avaient rien vue de son état.

Tu vas le voir, tu te penches vers lui pour tenter de lui venir en aide. Tu lui demande ce que tu peux faire pour l'aider. Il a du mal à parler pour t'expliquer ce qu'il faut faire. Mais il t'indique sa sacoche. Alors tu attrapes son sac, tu te permets de l'ouvrir. Tu ne sais pas trop ce que tu dois lui donner, tu as juste compris qu'un truc dans son sac allait pouvoir l'aider. Il arrive à te dire qu'il faut faire vite, alors tu te permets de fouiller avec plus d'intensité. Puis tu vois ce truc, un inhalateur tu crois, ça doit être ce qu'il lui faut. Tu attrape la chose et tu la donne au monsieur qui a toujours autant de mal à respirer. Les gens vous regardent, finalement ils sont quand même intéressé par ce qu'il se passe, ils veulent savoir comment ça va se finir. Ils en parleront sûrement à leurs amis. Du genre « tu sais pas, il m'est arrivé un truc de fou aujourd'hui, un homme a failli mourir étouffé sous mes yeux ».

Un des employés arrive enfin vers vous, demandant si tout va bien, si il doit appeler les secours. L'homme que tu viens d'aider semble retrouver son oxygène petit à petit. Il respire mieux depuis qu'il a aspirer dans l'inhalateur que tu as sorti de son sac. Mais tu préfères ne pas répondre pour lui. Tu n'es pas habituée à ce genre de situation, tu ne sais pas si il doit quand même se rendre à l'hôpital ou pas, alors tu attends qu'il réponde au jeune homme venu s'inquiéter pour lui. Tu préfères attendre aussi d'entendre qu'il va mieux ou si il doit aller à l'hôpital pour regagner ta place. Toi aussi tu veux savoir si il va bien et si tu as fait ce qu'il fallait pour l'aider.
« Vous aller mieux ? »
Tu veux te rassurer, mais c'est aussi un peu pour toi. Te flatter de savoir que tu peux aider quand il le faut. Être quelqu'un de bien.