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 [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

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Levi AbberlineTrust always hurts in the long run
Levi Abberline
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▹ pseudo : Mayiie
▹ multinicks : Daryl (C. Hemsworth)Teddy (R. Reynolds)Micah (N. Jonas)Noah (D. O'Brien)Carson (K. McGrath)Jordan (S. Amell)
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Savannah & Levi
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

« Hey mec, dure journée ? » Plein de gens pouvaient poser une question de ce genre dans la rue, dans un endroit aussi passant qu’était le National Mall, je n’en doutais pas une seconde. Elle pouvait être posée parce que deux personnes se connaissant venaient de se retrouver à un endroit précis, se voyaient à tout hasard et que l’un avait les traits tirés. Elle pouvait même être posée par un inconnu à un autre, pour l’embêter, ou juste pour tenter de faire le bon Samaritain. Dans mon cas, j’aurais voulu croire que la dernière option était celle qui collait le mieux à ma situation, mais au fond de moi, je savais que ce n’était qu’une phrase tentatrice, qui allait me faire céder, comme elle me faisait céder à chaque fois. Prononcée par un type aux apparences un peu étranges, dans un endroit un peu plus reculé de cette place publique reconnue à travers le monde pour son prestige, elle n’était que phrase d’approche banale, pour que personne ne se doute de quoi que ce soit. Je la connaissais que trop bien, parce que trop souvent, j’avais ce qu’on pouvait appeler des dures journées, ou ce que j’appelais de dures journées moi, en tout cas. Le souci était qu’il ne me fallait pas grand-chose pour que je trouve le temps pénible; la chaleur, la pluie, les écoliers un peu trop agités, tout était prétexte à m’énerver, me fatiguer. Chaque fois, je me faisais avoir, parce que je me disais que oui, la journée avait été longue, parce que tantôt trop achalandée, tantôt trop tranquille. Aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle; sitôt ces mots prononcés, je me retournai de façon lasse vers ce que je pensais être la provenance de la voix, regardant ce type esquisser un petit air narquois, parce qu’il savait fort probablement qu’il venait de dégoter un client, un autre accroc qui ne voulait que sa dose. Il avait gagné, il le savait, et moi aussi et pourtant, je le laissais faire, je lui faisais ce plaisir de m’écouter lui dire: « T’as quoi ? », sachant très bien qu’il allait me vendre qu’importe ce qu’il avait et que moi, même si ce n’était rien de bon, j’allais accepter, parce que j’en étais à ce point dans ma vie, à ne plus regarder la qualité, à me contenter de simplement avoir quelque chose pour passer au travers de la journée, même si cela constituait à rester affalé dans le canapé chez moi à ne rien faire, à me dire que ma vie ne menait à rien, à combattre l’envie d’appeler chez Savannah pour parler à Haley, ne serait-ce que pour entendre sa voix pendant quelques minutes. Parce que ça, c’était une limite à ne pas franchir; elle ne me contactait pas pendant que j’avais notre fille avec moi, je me devais de faire pareil. Je ne savais pas si c’était vraiment écrit comme ça dans le papier légal qui me permettait de voir Haley deux maigres jours à chaque deux semaines, mais c’était implanté depuis si longtemps me semblait-il que je le prenais pour acquis. Le pire, c’est que je trouvais cela ridicule, mais je l’acceptais. Sans rien dire, j’acceptai le prix probablement exorbitant que ce mec me demanda pour cette dose de cocaïne qu’il me proposait, sortant les billets de ma poche pour les lui donner en échange de ce petit sachet qui allait me permettre de survivre un peu plus, ne serait-ce que quelques heures, juste pour aller dormir l’esprit un peu plus en paix, au minimum. Sachant ce qui m’attendait donc une fois à mon appartement, à savoir un peu de réconfort, ce fut d’un pas plus vif que je marchai jusque chez moi. Sitôt la clé tournée dans la serrure, j’entrai en trombe, comme si je craignais d’avoir laissé un rond de poêle ouvert toute la journée, ce qui n’était limite pas possible, vu comment je faisais peu la cuisine. Cependant, ce fut plutôt vers le salon que je me dirigeai, et d’une main tremblante, j’étalai le contenu du sachet sur la table basse. Machinalement, parce que j’avais - trop - l’habitude de le faire, je m’assurai de faire deux lignes parfaites, pas trop larges. Puis, sans me poser de questions, décidant de ne plus culpabiliser, je fermai les yeux, et je laissai la poudre s’insérer dans mes narines, inspirant comme si c’était là un nouveau souffle de vie, le premier depuis trop longtemps. Une fois, deux fois,  et je me sentis soudainement plus léger. Pas de quoi me rendre euphorique, mais de quoi ne pas faire en sorte que je veuille tout casser parce que ma vie était une tragique et pathétique comédie, qu’au final, je ne fasse que m’affaler dans le canapé après avoir allumé la télévision, sans même la regarder, préférant contempler le plafond en profitant de ce bref moment d’euphorie pour divaguer un peu, laisser mes pensées quitter cette réalité qui finirait à un moment ou un autre par me rattraper, probablement plus dure et horrible que je m’en souvenais quand je l’avais quittée. Mon regard devint absent, et ma bouche laissa soudainement échapper une chanson, d’une voix brisée, une chanson de mon enfance, que je n’avais pas encore su apprendre à Haley, parce que lorsque venait le temps, chaque fois, je me retrouvais à lamentablement l’oublier.


Dernière édition par Levi Abberline le Mar 20 Sep - 14:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyDim 11 Sep - 19:35

Levi & Savannah
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Je m’attachais les cheveux à la hâte et déposais un baiser sur le front de ma fille et attrapais mon sac qu’elle me tendait. « Tu n’ouvres à personne, même pas à Derreck… Enfin si vas-y. » Je rigolais et elle aussi avant de sortir et d’entendre la porte de l’appartement se fermer à clé. Je m’en voulais de la laisser comme ça un jour d’école alors qu’elle était malade, mais je ne pouvais faire autrement, je me devais d’aller travaille et j’étais en retard. Descendant les escaliers en vitesse, je traversais la rue en courant et attrapais le premier taxi qui se trouvait sur ma route, prenant la place d’une vieille grand-mère. Tant pis, je ne pouvais pas faire autrement. Je lui demandais d’aller au tribunal et le plus vite possible, laissant supposer un pourboire s’il arrivait dans les délais. Je me remaquillais en vitesse, mis une dose de parfum et vérifiais mon sac à dessin où tout était dedans. Une fois arrivée, je regardais ma montre, il était à l’heure, je versais un généreux pourboire et sortis de la voiture en courant, heureusement il faisait beau, je n’avais pas prévu la veste. J’arrivais à l’heure et m’excusais auprès du juge, il ne m’en voulait pas, j’étais sa meilleure dessinatrice même s’il ne me le disait pas. Je m’installais et sortis mon attirail en restant impassible à la séance qui allait se préparer. Sortant une feuille blanche, je commençais à dessiner l’accusé qui se tenait devant moi, son regard noir et froid, ses traits si tendus et distants. Il n’y avait aucune âme chez cet homme mais je n’avais le droit à aucun jugement une fois que j’étais assise sur ce siège. Cependant, son regard me déstabilisait, je ne me sentais pas à l’aise mais je m’appliquais et changeais à chaque fois qu’il bougeait, je me devais d’être précise et de ne pas le louper pour ainsi dire. Quand je commençais à dessiner et faire ce genre de portrait, je n’entendais plus rien et ne voyais pas le temps passer. Ce n’est quand j’entendis le marteau qui claqua contre le bois que je levais la tête, ramenant une mèche derrière mon oreille. Je levais la tête pour regarder l’accusé repartir. La séance était levée et n’allait pas reprendre avant deux heures suite à la demande des avocats. Je regardais ma montre et écarquillais les yeux, pourquoi si longtemps… Et en plus je venais de recevoir un sms de Derreck comme quoi il ne rentrerait pas avant le milieu de la nuit. Super, il n’était pas question que je laisse Haley seule toute la journée. Je tapais du pied en ramassant mes affaires et ne voyais qu’une solution à mon problème… Soupirant, j’ajustais ma sacoche sur mon épaule et partis en direction de l’endroit où je n’allais jamais. Autant dire que j’y allais à contrecœur et ça me répugnait de faire ça, là, tout de suite. Je fis craquer les phalanges de mes doigts et marchais, oui, je devais me préparer à le rencontrer en dehors des week-end qui lui étaient autorisés, j’allais devoir lui parler normalement et surtout trouver les bons mots. Ca me torturait, je devais l’avouer, j’étais torturée à l’idée de lui rendre visite. Je ne l’ai jamais oublié, non, jamais… D’ailleurs, je me détestais pour ça, de ne pas réussir à l’oublier mais c’était délicat, c’était le père d’Haley et il vouait un culte pour sa fille, je sais que pour elle, il ferait tout voilà pourquoi je me devais d’aller le rejoindre aujourd’hui et aller le voir pour qu’il m’aide. C’était bien la première fois en douze ans que j’allais pouvoir lui demander de l’aide et je m’en serais bien privée. J’étais devant l’immeuble et comme de par hasard, il se mit à pleuvoir, bordel de merde ! J’avais un chemisier noir, heureusement pas blanc avec un jean, je me précipitais pour entrer et allais au numéro de son appartement. Je montais les escaliers pour retarder le moment qui allait être crucial, pourquoi fallait-il que ce soit aujourd’hui ! Pourquoi est-ce qu’Haley était malade ? J’étais devant sa porte et je toquais, posant mon front contre la porte et j’attendis, trois bonnes minutes avant de retoquer mais de ne rien entendre. Je posais ma main sur la poignée et hésitais deux secondes avant de rentrer et de tousser en sentant l’odeur qui y régnait. Je ne pus retenir ma rage en voyant son bordel et sentir cette odeur horrible. « BORDEL, MERDE ! Levi tu fais chier ! » Je lui balançais un journal dans la tronche pour qu’il réagisse. « C’est comme ça que tu passes tes journées ? Je ne peux même pas compter sur toi si jamais il arrive malheur à Haley ! » J’étais rouge, rouge de colère tellement le voir ainsi me rendait malade. Je me plantais devant lui, poings sur les hanches en ayant un regard aussi noir que ses cheveux. « Tu te fous vraiment de ma gueule. Je venais te demander un service et tu n’es même pas capable de tenir une journée, en dehors de ton week-end avec ta fille, pour prendre de la drogue. » Je passais mes mains dans mes cheveux, tellement en colère que je ne savais pas quoi faire. J’avais crié tout le long, essayant de le faire réagir et j’essayais de me calmer car crier n’arrangeait pas le son de ma voix qui devenait un peu plus rauque dans ces cas-là. Et en plus, j'étais trempée, tout pour me rendre de bons poils.
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyMar 13 Sep - 21:15

Savannah & Levi
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Dans mon empressement, empressement de déposer la poudre sur la table, puis finalement la consommer, j’avais complètement oublié de verrouiller la porte de mon appartement. Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait et clairement, ce ne serait pas la dernière. La vérité était que je m’en moquais bien de savoir si ma porte était verrouillée ou pas. Je ne vivais pas dans l’immeuble le plus sécuritaire qui soit, alors ce n’était peut-être pas une bonne idée, mais trop de fois, j’avais vu ma mère verrouiller notre porte, avec plus de verrous qu’il n’en fallait, et j’avais été traumatisé, en quelques sortes. Et puis, dans mon immeuble, tout le monde vivait que pour soi, s’enfermant dans son petit monde, son petit malheur. Personne n’avait la bonne idée de débarquer chez les gens comme ça, à tout hasard. Voilà pourquoi je prenais pour acquis que personne ne viendrait me déranger, que conforté dans mon petit monde, mon petit délire, je pourrais attendre que le bien-être passe, et qu’il en reste juste assez pour que je puisse survivre à la soirée et à la nuit. Toutefois, ce ne fut pas comme ça que les choses se déroulèrent. Dans un premier temps, je n’en eus pas connaissance, puisque trop occupé à regarder le plafond blanc, où on pouvait voir des traces non-peintes, sales, signe de son manque d’entretien, signe que bien souvent, de la fumée s’était échappée jusqu’à ce plafond, résultant de la consommation d’un joint bien souvent. Puis, soudainement, la réalité me rattrapa tout à coup lorsque soudainement, un journal apparut dans mon visage, violemment, et qu’une voix parvienne à mes oreilles, trop forte, trop hystérique. Par réflexe, je me recroquevillai quelque peu sur moi-même, et alors que j’aurais dû être furieux d’être dérangé de la sorte, à l’improviste, la drogue fit en sorte que je ne sus faire mieux que de marmonner:  « Merde, qu’est-ce que… » avant de lentement tourner la tête, pour y voir, en plan incliné, une tête blonde à la fois familière et si inconnue, celle de Savannah. Familière parce que bon, elle était quand même la mère de ma fille et ce n’était pas la première fois que je la voyais, mais inconnue parce que je la voyais justement si peu souvent, lorsque nous faisions la transition pour le week-end où je pouvais voir Haley, sans plus. Sauf que là, ce n’était pas le moment de mon week-end avec ma fille. Je n’avais pas toujours une bonne notion du temps, mais je savais quand je pouvais voir Haley. Je le savais parce que j’attendais toujours ce moment, ardemment, peut-être même avec un peu trop de désespoir, vu dans l’état que je me mettais quand elle n’était pas là. Et je savais que ce n’était pas le moment, que je devais attendre cinq jours, cinq jours et six heures avant de la voir. Cinq jours, ça me semblait être une éternité. Mais que pouvais-je faire de plus ? Les compter, attendre qu’ils passent, me traîner jusqu’à ce que je retrouve une raison de vivre à nouveau. Plus encore, et ce, depuis longtemps, Savannah ne se préoccupait pas de moi, pendant les douze jours séparant les visites d’Haley. En fait, elle ne se préoccupait pas de moi même pendant ces temps-là, s’assurant juste que je ne faisais pas de mal à notre fille, ce que jamais, au grand jamais, je ne pourrais me permettre de faire. Pour ces raisons, le fait qu’elle soit là, à m’engueuler, ne faisait aucun sens. C’était à un tel point que je pensais divaguer, que c’était ma conscience qui me rattrapait et qui me jouait des tours, et cela fit en sorte que je ne sus faire mieux dans un premier temps que d’éclater de rire. Au fond de moi, je savais que c’était la pire attitude à avoir, que très certainement je pourrais le regretter par la suite, mais je ne me contrôlais plus, je ne savais pas quoi penser, ce qui était réel. Et là, parce que j’avais envie de me donner raison comme quoi sa présence n’était en rien justifiée, je demandai, sans même la regarder:  « Pourquoi t’es ici, en fait ? Qu’est-ce que tu veux, merde ? Depuis quand je suis supposé te rendre service quand tu le décides ? » sans même être énervé, ayant laissé passer mon amusement quant à la situation qui était peut-être un énorme drame, drame dont je n’avais même pas conscience. Puis, tandis que j'attendais sa réponse, je me permis de la regarder à nouveau, constatant pour la première fois qu’elle était trempée. Si j’avais été un peu plus conscient, probablement que je lui aurais proposé une serviette, je me serais inquiété de la voir ainsi, mais là, la loque que j’étais ne sut pas mieux faire que de regretter qu’elle ne porte pas un t-shirt blanc, puis lui dire:  « T’as oublié de te sécher en sortant de la douche ? C’est pas bien, tu peux avoir le rhume… » Non, définitivement, je n’étais l’ombre que moi-même, je me laissais disparaître dans ce délire pour prétendre que tout allait mieux, alors que non, ça n'allait pas. Bien sûr que je voudrais lui rendre service, qu'importe de quoi il s’agissait. Jamais je n'étais utile à qui que ce soit, un peu de reconnaissance ne m'aurait pas fait de mal. Mais j'avais perdu tout espoir que cela arrive, et c’est cela que ça donnait; je m'enfonçais au point de ne plus pouvoir être disponible pour personne, et je m’enfonçais, encore plus, dans un cercle vicieux qui n'allait probablement jamais se terminer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyJeu 15 Sep - 21:17

Levi & Savannah
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Je n’en revenais pas, mon sang n’avait fait qu’un tour en le voyant comme ça. Pourquoi ne pouvait-il pas se retenir au moins une journée ? C’était si dur que ça ? Alors oui j’étais en colère, en colère contre lui et j’avais juste envie de lui balancer un bon coup de poing dans sa gueule d’ange ! Je serrais les poings pour ne pas qu’elles tremblent tellement j’avais tant de rage en moi. Alors oui, il ne s’attendait pas à me voir mais moi je ne pensais pas qu’il se mettait si mal le reste de ses journées. Heureusement que je contrôlais toujours quand il prenait Haley car il n’était pas question que je lui laisse sa fille s’il était comme ça, comme il l’était devant moi, tout de suite. Le pire était qu’il ne tiltait pas qu’il n’était pas en train de cogiter que je lui jetais un journal en pleine poire. J’avais l’impression de lui parler chinois et à voir sa tête d’ahuris, je doutais qu’il comprenne bien ce qu’il allait se passer s’il continuait à agir de la sorte. Ca me tenait à cœur pour Haley de la confier à son père un week-end sur deux mais là, ça m’en dégoutait de le lui laisser. Pourquoi je faisais des efforts alors qu’il n’en faisait pas un seul de son côté ? J’allais lui faire une faveur en lui accordant de voir sa fille plus tôt que prévu et lui il était défoncé sur son canapé en train de me prendre pour une conne. J’aurais mieux fait de faire demi-tour et d’aller demander de l’aide à la voisine. Mais non, ma conscience m’avait dit d’aller chercher le père de notre fille et voilà, j’étais là en train de le regarder dans son canapé en train de planer. Qu’est-ce que je pouvais être stupide. Je passais mes mains sur mon visage et les passai dans mes cheveux en me retenant de lui hurler dessus, de toutes façons ça ne servirait à rien. Je respirai un grand coup et lui lançai un deuxième journal dans la tronche. « Tu te fous de ma gueule ou pas ? » J’allais perdre mon calme, je le savais déjà, si bien que j’allais dans sa cuisine pour trouver un verre et le remplir d’eau. Je le bus d’une traite et agrippai le bord du plan de travail pour ne pas lui cogner dessus. D’où lui venait cette envie soudaine de le frapper et de lui remettre les idées en place ? Hé bien parce que sa fille l’idolâtre tellement qu’elle ne voudrait pas qu’elle soit déçue en le voyant comme ça. Et moi aussi j’étais déçue, je ne pensais pas qu’il serait comme ça, qu’il se comporterait ainsi sans la garde d’Haley. Je rageais contre moi-même de le laisser comme ça mais je ne pouvais rien y faire, c’était juste le père de ma fille et pourtant, là, je me dis que je n’aurais jamais dû le laisser seul et se dégrader tout seul. Je soupirais et retournais le voir, attendant qu’il me réponde enfin. Cependant, il n’avait toujours pas calculé que j’étais bien là et que j’avais besoin de lui mais qu’il ne pouvait pas répondre présent. Je regardai le visage de Levi en secouant la tête, avant d’exploser carrément, secouant les bras par la même occasion. « Mais putain ! Mais réveille toi bordel.  On n’est pas dans ton délire. TA FILLE AVAIT BESOIN DE TOI ! » Je lui hurlais dessus et finis par lui foutre une claque. Oui ça avait été plus fort que moi et quitte à ce qu’il s’énerve, je préférais ça plutôt que de le voir déconner et regarder son plafond avec son sourire –qui est, en passant, hyper craquant- qui m’énervait en ce moment. « Donc tu es supposé me rendre service quand il s’agit de ta fille. Compris ? » Je m’étais penchée sur lui pour le regarder dans les yeux et lui faire comprendre que je ne rigolais plus à présent. « Ta gueule. Tu te tais et tu m’écoutes car je ne te le répèterai pas. »  Je me reculais et m’assis sur la table en face de lui, posant mes mains sur mes genoux et essayant de calculer mes paroles. Il ne fallait pas qu’il pète un plomb et il fallait que j’arrête de lui hurler dessus comme ça, je sentais déjà des picotements dans ma gorge. Toussant un peu, je fermai les yeux pour me reprendre et parlai calmement à ma plus grande surprise. « Alors… je venais chez toi pour que tu me gardes Haley cette après-midi, elle est malade et je ne voulais pas la laisser seule toute la journée car je dois retourner au tribunal dans… » Je jetai un œil à ma montre et soupirai me pinçant l’arrière de la tête. « Une heure trente. » Je vis que j’avais son attention et cela me satisfaisait déjà. Tout ce qui concernait Haley le rendait très à l’écoute. Et dire qu’il était clean seulement pour sa fille et personne d’autre… « Si tu ne restes pas stone, clean plus de deux jours, j’arrête de te confier ta fille. C’est clair ? Putain mais tu joues à quoi, Levi, sérieusement ? Ca te faire rire de te mettre aussi mal toute la semaine ? Ca t’amuse ? De savoir que tu vas perdre la garde de ta fille, si je le veux ? Réfléchis bien à ce que tu me répondras, car une fois que j’aurais décidé, je ne reviendrai pas sur mes paroles. Vu ? » Je me levais et allais à la cuisine pour lui chercher un verre d’eau que je lui tendis avant de soupirer encore une fois. Si j’avais été une vraie méchante, je serais partie en lui disant qu’il ne verrait plus jamais sa fille. Mais je savais qu’Haley était sa raison de vivre, je venais de m’en rendre compte en fait… Voilà pourquoi je lui laissais une chance de se ressaisir dans l’immédiat et de l’aider s’il le fallait.
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Savannah & Levi
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Considérant que pour moi, il était plutôt difficile de déterminer si je me foutais de la gueule de Savannah ou pas, parce que pas une fois elle m’avait dit ce qu’elle était venue me demander et qui semblait tant lui tenir à coeur, je ne répondis pas. Et visiblement, cela ne sembla pas la déranger, puisqu’elle n’insista pas. Plutôt que de l’entendre déblatérer davantage, j’entendis des bruits de pas, la voyant plus ou moins se diriger à la cuisine pour prendre un verre d’eau. Pour me le balancer au visage ? Je ne pouvais pas nier que cette idée m’était passée par la tête, sans toutefois m’affecter plus que ça. Plus encore, elle disparut bien rapidement quand je la vis boire ce fameux verre d’eau et tout ce que j’eus pour réaction, ce fut de marmonner de façon cynique:  »Vas-y, fais comme chez toi… », me foutant bien au fond de ce qu’elle pouvait faire. Et puis, ce n’était qu’un verre d’eau, pas la fin du monde. Après, peut-être était-ce cela, le fameux service qu’elle voulait me demander, parce qu’elle passait dans le coin ? C’était fort peu probable, mais dans ma tête, tout était possible à ce point. Au bout du compte, j’eus réponse à ma question sans que je demande quoi que ce soit, au moment où elle revint à ma rencontre, recommençant à hurler. Pendant un instant, je ne l’écoutai pas, puisque la drogue commençait à me faire légèrement somnoler, mais la claque qu’elle m’assena mit fin à cette partie de mon délire, de ma désillusion, de ce seul monde qui me faisait sentir ne serait-ce qu’un peu bien quand j’étais seul. Sitôt, je sursautai, puis je posai mon pied par terre pour me relever, parce que si je ne l’avais pas fait, le choc du coup m’aurait très certainement mis par terre aussitôt. Cet effort, aussi lent et minime fut-il, eut pour effet de me faire tourner la tête, si bien que je ne compris pas trop ses premiers propos, saisissant juste que je devais me taire et l’écouter, visiblement. Sachant que je n’avais pas l’intention de parler, parce que je ne saurais quoi dire, sauf probablement un paquet de choses que je pourrais regretter par la suite, je me contentai de me frotter les yeux, histoire de voir un peu plus clair. Si cela m’avait permis d’entendre un peu mieux, je me serais probablement frotté les oreilles aussi… Au final, c’est ce que je fis, parce que dans ma tête, cela me semblait être la logique des choses. Cela ne changea pas grand-chose, parce que frottage d’oreilles ou pas, Savannah eut toute mon attention sitôt qu’elle me dit qu’elle aurait voulu que je garde Haley parce qu’elle était malade. Haley, ma petite fille, ma petite princesse, malade… Et ça aurait été à moi de prendre soin d’elle… Sauf que là, visiblement, je venais de griller ma chance, carrément… Mon visage se décomposa, comme celui d’un enfant à qui on vient d’enlever son jouet préféré. Alors que je n’étais pas en manque, mes mains se mirent à trembler, parce que même dans la brume, je me rendais bien compte que je venais de faire une énorme connerie. Je me doutais bien que c’était trop tard, que même si je promettais à la mère de ma fille que je pouvais dégriser suffisamment pour être prêt à m’en occuper dans une heure, ce ne serait pas suffisant. Je voyais bien la colère dans son visage, je savais que ce ne serait pas suffisant. Et pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait de sauter dans la douche, une douche bien froide, boire un paquet d’eau, puis être là pour Haley, lui préparer une soupe au poulet et aux nouilles comme ma mère me faisait, en mettant beaucoup trop de nouilles parce que c’était la meilleure partie d’une soupe poulet et nouilles. Je l’aurais installée dans le canapé, avec un oreiller et une couverture, acceptant de regarder n’importe quel film d’adolescente qu’elle voulait bien regarder. Je savais que j’aurais pu le faire, que j’aurais pu profiter de ce moment avec ma fille malgré les circonstances, pas seulement pour mon bien personnel, mais surtout pour être là pour elle. Mais non, cela n’arriverait pas. Pourquoi ? Parce que j’étais idiot. À ce point, parce qu’il s'agissait d’Haley surtout, je ne pouvais même pas le reprocher à Savannah parce qu’elle était débarquée à l’improviste en prétextant que je pouvais faire ce que je voulais. Non, c’était moi le fautif, je le savais, et cette idée martela mon esprit encore plus fort au moment où Savannah poursuivit, me menaçant de me retirer la garde d’Haley si jamais je n’essayais pas d’être clean d’autres jours que ceux où Haley était avec moi. La simple idée me fit monter les larmes aux yeux, puis je marmonnai:  « T’as pas le droit de me faire ça… », bien conscient que oui, elle avait le droit, et c’était ce qui me faisait le plus peur. Savannah pourrait toujours aller voir un avocat et lui dire que je me droguais, et sitôt, jamais on ne me permettrait d’approcher Haley de nouveau. Et que ferais-je sans elle ? Je ne donnais pas cher de ma peau. En fait, au moment où Savannah se leva de nouveau, me laissant seul au salon, je crus avoir ce qui était un aperçu de ce que c’était, vivre sans attendre le jour où Haley viendrait me visiter. Pris de panique, je ramenai mes jambes sur moi, les entourant de mes bras, puis à retardement, je me mis à répondre aux questions de la jeune femme, d’abord à voix basse quand je dis:  « Non t’as pas le droit… Si tu fais ça, t’es qu’une sale égoïste… » Je ne le pensais pas, évidemment. Je pensais surtout que je pouvais m’en prendre qu’à moi. Mais là, je ne pensais plus correctement, j’avais l’impression que ma tête allait tout simplement exploser. Et au final, c’est ce qui arriva, ça explosa; d’une voix plus forte, j’ajoutai:  « Tu penses vraiment que ça m'amuse ? Non, ça ne m’amuse pas. Elle me manque. Elle me manque pendant douze jours, chaque fois… Pendant douze jours, je suis seul, je n’ai rien… » Un hoquet vint interrompre mon propos pendant un moment, et ne me rendant même pas compte du verre d’eau que Savannah me tendit, parce que je fixais le mur derrière elle, parfois de mes deux yeux ouverts, parfois d’un seul, quand le gauche était en train de cligner de nervosité. Puis, perdu, je continuai en ajoutant:  « Et pendant douze jours, elle est avec toi. Tu partages sa vie, tu sais ce qui se passe. Tu ne sais pas c’est quoi, se sentir vide parce qu’elle n'est pas là, parce que tu ne sais pas comment elle va. Moi il faut que je rattrape tout. Je suis toujours en retard, sur ses joies, sur ses peines. Et puis je fais de mon mieux, même suis je suis nul. Puis chaque fois, je prends sur moi, je saisis l’occasion, j’en profite autant que possible, parce que je sais qu’après, ça repart, pendant douze jours. Douze jours où je ne sais rien, je ne peux même pas l’appeler, aller la voir à l’école pour l’heure du déjeuner, aller manger une glace pendant une petite heure… Et ça me tue… » Ce fut ces dernières paroles qui m’achevèrent, qui m’empêchèrent d’aller plus loin, et comme un enfant, je cachai mon visage dans mes mains, cédant à ces sanglots que je ne pouvais à présent plus retenir.
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptySam 17 Sep - 20:48

Levi & Savannah
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Faire les cents pas étaient ce que je faisais de mieux lorsque j’étais énervée ou bien épuisée ou encore par rapport au fait d’attendre une réaction de quelqu’un. C’était la dernière option en ce moment et au lieu de fumer une cigarette, je faisais les cents pas. Je ne fumais qu’occasionnellement quand je perdais le contrôle et que je sentais que je perdais pieds mais avant que ça n’empire, j’allais voir Derreck et il me calmait, là je ne pouvais pas compter sur lui sinon je ne serais pas là en train d’essayer d’obtenir quelque chose de net de Levi, je ne ferais pas l’effort de lui confier sa fille en dehors de son droit de visite. Même si on n’était pas passé devant un juge, on s’était arrangé afin d’éviter la paperasse mais là ça me démangeait de le quitter et d’y aller pour lui ôter tous droits sur sa fille, je pouvais même l’envoyer en prison si je le souhaitais, mais je ne le ferais pas. Je ne tenais pas à dire à Haley que si son père était en taule c’était à cause de moi. Non au lieu de ça, j’essayais de le résonner en lui criant dessus voulant même le secouer comme un bananier afin qu’il puisse me sortir une phrase correcte et non pas une connerie débile. Vraiment, on pourrait voir de la fumée sortir de ma tête tellement j’étais remontée contre lui. M’installant en face de lui, je le menaçais, ça ne me plaisait guère mais je n’avais pas d’autre choix que de lui faire entendre que s’il continuait plus jamais il ne verrait Haley. Et dans ces cas-là, oui, je tenais parole. Je ne faisais jamais de paroles en l’air et je crois qu’il eut relativement peur, oui je vis de la peur dans ses yeux et je compris que je venais de toucher une corde sensible. Je me redressais quand il me dit que je n’avais pas le droit, j’arquai un sourcil et secouai doucement la tête. « Bien sûr que si, j’ai le droit, j’ai tous les droits et toi et moi on le sait. » Bien que j’aurais pu lui accorder plus, je ne pouvais pas le laisser prendre soin d’Haley en voyant ce qu’il faisait de ses journées, c’est pour cela que deux jours étaient suffisants. Mais en voyant sa tête, sa détresse ainsi que sa tristesse dans ses yeux, je compris que j’avais peut-être été trop dure. C’était cependant sans écouter qu’il me dise que j’étais égoïste, là, non, je n’étais pas d’accord ! « Moi, égoïste ? Et toi tu ne l’es pas en ne pensant qu’à ton malheur au lieu de te remettre sur pieds pour essayer d’avoir ta fille plus longtemps que deux jours toutes les deux semaines ? » Alors oui, je voulais bien être gentille, mais il ne fallait pas non plus pousser mémé dans les orties. Je savais être compréhensive mais là c’était un peu trop à mon goût. Me mordant l’intérieure de la joue pour ne pas en rajouter, je le laissais parler et malheureusement, ses simples paroles me firent l’effet d’une claque à mon tour et pourtant, c’est lui qui l’avait reçu quelques instants auparavant. Je me passais les mains sur le visage en le voyant ainsi et surtout parce que je ne savais pas quoi faire. J’allais m’arracher les cheveux, je le savais. Déjà que ça me prenait la tête, là, ça allait me la faire exploser ! Je fermai les yeux, l’écoutant parler et encaissant ses reproches qui n’en étaient pourtant pas mais qui l’étaient en quelque sorte. Je ne pouvais pas le nier, il avait raison et ça me rendait malade, j’en avais les larmes aux yeux, si bien que je me levais pour retourner dans la cuisine et ne pas craquer devant lui. Haley avait toujours été un sujet douloureux pour nous deux et en fait, on ne parlait que de ça, je ne m’étais pas intéressée à lui, ne pensant pas que ça l’aiderait et peut être que j’aurais dû en fait. Peut-être que j’aurais dû prendre le temps de lui parler aussi à la place de lui laisser Haley et d’échanger un simple « salut, ça va ? Ouais ok, aller à demain. » Et voilà. Non, j’aurais dû aller plus loin mais ni lui, ni moi, ne l’avions fait. Pourquoi ? Peut-être la peur ? Sachant qu’Haley n’était pas désirée… Je ne saurais le dire, si bien que ce qui nous unissait lui et moi c’était elle, et je lui enlevais l’envie de remplir son devoir paternel entièrement. Je m’en voulais. Je m’essuyais les yeux et reviens vers lui pour le voir en train de ramener ses jambes contre lui et il me fendit le cœur. Et mon instinct de mère prit le dessus ainsi que celui bien aimant envers les personnes qui me sont proches. Je m’approchais de lui, me mettais à genou en face de lui puis lui attrapai les mains pour les tenir dans les miennes. Je plongeais mon regard dans le sien et contrôlai ma voix pour ne pas craquer. « Je suis désolée, Levi… Je suis tellement désolée. » je secouais la tête et la baissai légèrement honteuse puis repris, les larmes coulant maintenant sur mes joues. « Je ne pensais pas que tu voulais autant la voir… Tu ne m’en as jamais fait part. » Je reniflais puis gardais ses mains dans les miennes. « Elle me parle souvent de toi, elle n’arrête pas quand elle rentre de son week end et je sais que c’est dur pour elle aussi, mais si tu m’avais exprimé le souhait de l’avoir plus… J’aurais peut-être dis non au début, mais au final j’aurais accepté. En fait je n’en sais rien, Levi. Je ne sais pas quoi te dire. » je m’essuyais les yeux à l’aide de mon bras puis regardais son plafond en soupirant. « Je suis juste désolée de te faire souffrir, de t’avoir fait souffrir et que ta seule raison de rester clean est d’avoir Haley dans ta vie… Je ne l’avais pas compris. » Je lâchai ses mains et allai m’asseoir en face de lui, en me mordant la lèvre inférieure. J’étais perdue à présent et en fait je me rendais seulement compte, tout de suite, que j’avais fait mal à Levi, pendant douze ans. Je ne l’aurais jamais su si on n’en était pas là aujourd’hui. En fait, on était deux parents qui aimons notre fille mais qui ignorent totalement la vie de l’un et de l’autre…
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptySam 17 Sep - 21:58

Savannah & Levi
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

En quoi le fait de me prendre en main me permettrait de voir Haley plus souvent ? Pour toute personne, la réponse pouvait être évidente, mais pour moi, au moment où Savannah me soumit la question, ce n’était juste pas logique. À quoi cela servait que je fasse quoi que ce soit si celle qui détenait le pouvoir de décider si oui ou non je pourrais la voir davantage s’en moquait ? Avant aujourd’hui, jamais elle ne s’était attardée sur ma personne, sur ce que je pouvais faire lorsque je ne voyais pas Haley. Là, ce qui se passait, c’était une exception, j’aurais même envie de dire une erreur. Une erreur de la part de Savannah d’avoir voulu me faire confiance alors que clairement, je n’en étais pas digne. Et au final, c’était moi qui s’en voulait, qui le regrettait Au final, elle ne souffrait pas. Elle, elle n’aurait qu’à trouver quelqu’un d’autre pour s’occuper de notre fille malade pendant la journée, tandis que de mon côté, je croupissais, m’auto-flagellant avec cette idée horrible que je pourrais ne plus jamais voir ma fille. En quoi étais-je supposé avoir envie de me relever ? Qu’est-ce que cela pourrait changer si c’était maintenant clair, net et précis que plus jamais je ne pourrais monter dans son estime, mais qu’aller plus bas, atteindre ce fond que je frôlais constamment et ainsi, tout perdre ? Comment étais-je supposé bien vivre avec le fait que ma vie dépendait de sa décision ? Ce n’était juste pas possible. Rien en s’était réalisé que je sentais que j’avais tout perdu. Je fus soudainement pris de panique, la douleur vint me déchirer si fortement les entrailles que je ne sus faire mieux que d’oublier le reste du monde, me vider le coeur, mettre des mots sur cette souffrance qui m’habitait, sauf un week-end sur deux, une souffrance si dure que même la drogue n’arrivait plus à atténuer, que même ces mots, aussi crus ceux-ci soient-ils, ne sauraient lui rendre justice.  Et pendant ce temps, comme si ce n’était pas assez difficile d’exprimer ce que je ressentais, les images vinrent se joindre aux mots dans ma tête. Je revis soudainement l’air désolé qu’Haley m’avait servi, le Noël de ses huit ans, quand elle m’a avoué que je lui avais offert le même cadeau que son oncle, parce que personne n’avait cru bon me dire que quelqu’un avait prévu de le lui offrir. Je revis le spectacle de fin d’année de son école, l’an dernier, où sans le dire à personne, je m’étais incrusté à l’arrière pour la voir. Parce que je craignais que Savannah refuse que je sois là. Debout, dans l’ombre, au dernier rang, j’étais si fier, et pourtant si malheureux de ne pas pouvoir lui apporter des fleurs, avec une petite peluche et ses friandises préférées. Je revoyais ce moment qui m’avait brisé le coeur par après, celui où elle m’avait dit qu’elle était triste que je n’ait pas été là. Jamais je n’avais eu le courage de lui dire que oui, j’avais été là, et là, tout de suite, je m’en voulais. Je m’en voulais pour tout, et même si ces moments avaient été douloureux, ils n’étaient rien comparativement à cette simple idée qu’elle ne soit plus dans ma vie. M’enlever ma fille serait m’enlever une partie de moi-même, probablement une des seules qui me restaient et qui me donnaient une raison d’être encore là. Je ne demandais pas plus, mais avais-je le droit d’être malheureux d’avoir si peu ? Aujourd’hui, je m’en donnais la permission. Et j’aurais pu continuer pendant des heures, mais au final, je n’y arrivai pas. Je me permis dans un mélange de hoquets, de larmes et de sanglots que, je pensais, je n’arriverais jamais à faire taire. Pendant un moment, j’en avais même oublié la présence de Savannah, m’en rappelant que lorsque soudainement, elle me prit les mains. Malgré moi, je sursautai, mais je n’eus pas besoin de la regarder pour savoir de qui il s’agissait. De toute façon, je n’avais pas le courage de croisé son regard, alors je gardai les yeux baissés, vers le sol, tandis que de loin - me semblait-il - parvenait sa voix, sa voix qui ne contenait plus de reproches, qui ne martelait pas dans ma tête parce qu’elle était portée trop fortement. C’était une voix qui, aux premiers abords, semblait brisée, désolée, mais j’eus bien de mal à y croire. De quoi pouvait-elle être désolée ? De faire son boulot de mère ? De me voir pour la loque que j’étais vraiment, cet égoïste incapable de se sortir de son propre merdier ? J’avais envie de croire que c’était autre chose, mais comme ça, sans explications, avec seuls ses propos précédents comme base, je ne savais le faire. Malgré tout, je la laissai aller au bout de son propos autant que je le pus. Et dans un premier temps, je le regrettai, parce que même si j’aurais du me réjouir du fait qu’Haley parlait de moi à sa mère, qu’elle était heureuse de week-ends qu’elle passait avec moi - de ce que j’avais trop peu d’échos en réalité - dans l’état où j’étais, cela ne me fit qu’encore plus mal, surtout parce que Savannah mentionna que pour Haley aussi, c’était dur. Je m’en sentais coupable, parce que j’avais l’impression que parce que je n’avais pas insisté, Haley en pâtissait aussi. Indirectement, je lui faisais du mal comme moi je m’en faisais… Mais en même temps, est-ce que cela aurait été vraiment possible que je le fasse ? Savannah en parlait comme si c’était facile, de lui parler de ça, qu’elle aurait été du genre à se montrer conciliante. À cela, je ne sus que répondre:  « Comment aurais-je pu ? », faisant de cette question un propos qui voulait tout dire. Comment aurais-je pu lui en parler quand nos conversations étaient si froides ? Que je n’arrivais presque pas à savoir ce que je pouvais offrir à Haley pour Noël ou son anniversaire, sauf quand je lui demandais ? Jamais, en douze ans, nous avions parlé de la sorte, et il avait fallu qu’elle me trouve défoncé pour que cette conversation survienne, finalement. Et puis, qu’est-ce que j’aurais pu lui dire ? Que je voulais voir Haley plus souvent, oui, mais comment je l’aurais convaincue ? Jamais je n’aurais été capable de lui dire que c’était qu’en voyant ma fille que j’étais heureux, ça n’aurait qu’exposé la mauvaise personne que j’étais, même si là, ironiquement, elle ne pouvait pas voir pire. Suite à cela, nos mains se séparèrent, et c’est que là, quand j’eus perdu ce contact, que je me rendis compte que d’une certaine façon, il avait été rassurant, m’avait empêché de faire quoi que ce soit de plus regrettable. Revenant à mon point de départ, soit cette solitude et ce désespoir, je ne me recroquevillai pas sur moi-même. À la place, je me retrouvai à fixer mon poignet gauche, là où était tatoué le nom de notre fille. Lentement, je passai mon pouce droit sur l’écriture calligraphique, le long du trait formé par le « y » qui se terminait en un discret coeur de l’autre côté. Puis, au bout de quelques secondes qui avaient très certainement mis un malaise dans la conversation, je repassai ma main dans mon visage, reniflai, et je dis, la voix brisée:  « T’as pas à t’excuser. C'est pas ta faute si au fond, je ne la mérite probablement même pas… » Évidemment, cela ne me faisait pas plaisir de penser de la sorte, bien loin de là, mais je savais bien qu'au fond, il y avait une partie de vérité là-dedans. Qui étais-je pour avoir mérité d'avoir une fille aussi extraordinaire ? Je n’en savais rien, et c'est peut-être pour cette raison que je m’y accrochais autant, parce que je savais qu’elle était la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie et que si jamais je la laissais s’échapper, alors là, il était vrai que je ne méritais absolument rien ni personne.


Dernière édition par Levi Abberline le Mar 11 Oct - 21:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyDim 18 Sep - 15:23

Levi & Savannah
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Maintenant, je devais avouer que je ne savais plus comment réagir. J’avais la gorge qui se serrait à force de vouloir retenir mes larmes et pourtant, je ne pouvais plus à force. Tout ça parce que j’avais été trop stricte et parce que je ne voulais pas que ma fille soit entre de mauvaises mains. On ne s’était pas fait confiance… On ne s’était jamais fait confiance. Je le regrettais à présent car c’était notre relation qui avait péri et c’est aussi Haley qui en pâtissait, sans vraiment le ressentir. J’étais perdue et franchement, là, tout de suite, face à cette situation je serais bien repartie chez moi en me mettant au fond de mon lit. Je savais que je faisais souffrir Levi, en fait je m’en étais jamais rendue compte jusqu’à ce qu’il me dise les mots qu’il fallait pour me rendre mal. Ses mots avaient eu un impact important et oui, je m’en étais rendue compte maintenant que je le privais de sa fille. Moi-même je n’aurais jamais apprécié ne la voir que deux jours toutes les deux semaines. J’aurais sûrement déjà été la voir en dehors de mes droits mais ça m’aurait causé des soucis et oui, je pense qu’en fait Levi voulait éviter tout ça. Je me sens tellement mal que mes mains en tremblent presque. En fait, elles tremblaient mais je ne m’en rendais pas compte jusqu’à ce que j’attrape ses mains à lui, celles de Levi pour lui dire qu’au final j’étais présente. Je m’en voulais tellement, en fait, non, j’étais perdue car je ne savais pas quoi faire pour lui… Je ne savais pas si je devais accepter le fait de lui donner une nouvelle chance avec Haley et l’aider par la même occasion ou bien lui tourner le dos et lui dire, difficilement que ça sera fini… Je m’en mordais les doigts et en voyant sa détresse et en comprenant son ressentit, je ne pouvais pas lui faire ça. Si je le faisais, il toucherait le fond mais je ne pouvais pas non plus le laisser s’enfoncer de la sorte quand Haley n’était pas présente. Cette situation était une vraie plaie et je ne savais pas par où commencer à par m’excuser auprès de Levi d’avoir agi ainsi. Je ne voyais que ça à faire et encore… c’était minime, jamais je ne lui avais laissé l’occasion de me parler ou l’inverse. C’était bien notre faute à tous les deux. Puis ayant parlé, je me reculais, rompant le contact qui me tenait à lui. La dernière fois qu’on avait été si proche, c’est quand on avait couché ensemble pour faire Haley. Comme quoi… Et pourtant, ce geste m’avait semblé naturel mais pas tellement… Comme si je connaissais cet homme devant moi mais aussi le fait que je ne le connaissais pas totalement. C’était tellement contradictoire cette histoire. Je ne savais pas quoi penser et je savais déjà que ça allait me rendre complètement folle durant les jours à venir. Mais ce contact m’avait manqué, en fait je ne l’ai jamais oublié. A chaque fois que je vois Haley sourire et me regarder, je le vois lui et ça me tue. Ca me tue car pour lui je n’étais qu’une histoire d’un soir et que moi, il m’a tapé dans l’œil. Je serre les poings pour rester dans la réalité car c’est du passé. Ca fait douze ans que ça s’est passé et je ne peux plus lui en vouloir, plus maintenant, même si ça me démange parfois. Secouant la tête, je revins à la conversation principale et soupirais en me prenant la tête entre les mains. « En parlant, ce qu’on a jamais fait… » Et m’en rendre compte me rendait malade. Même pour Haley on ne faisait pas l’effort de se parler et de passer du temps ensemble, ce que tout couple séparé ou ayant des enfants font. Je me levais et allais faire les cents pas devant lui en me mordant le pouce. Si je ne pouvais qu’être désolée par rapport à cela. Si on avait parlé, si on avait discuté de temps en temps lors de l’échange pour la garde d’Haley, jamais cela ne serait arrivé. J’étais partagée par rapport à sa dernière phrase et j’hésitai. La tension était tellement forte que mes mains continuaient de trembler. Je ne savais pas quoi prendre comme décision et je n’osais pas plonger mon regard dans le sien, de peur d’y lire quelque chose d’autre que ce que j’avais déjà pu lire. Je m’arrêtai, ayant pris une décision et franchement, je pouvais aussi changer d’avis dans les deux secondes à venir. Fermant les yeux, je me tournais vers Levi et laissais mes bras retombés le long de mon corps. « Je serais tentée de dire que tu le mérites… mais… Je te donne une chance. Une seule. Mais à mes conditions. » Je me rapprochai de lui, allant m’asseoir à ses côtés, épuisée par tout ça. « Je veux que tu ailles faire une cure. Je ne plaisante pas. Je t’aiderai aussi mais je ne veux pas qu’Haley le sache pour l’instant. Je t’accompagnerai si tu veux, mais sans cette cure, je ne veux plus que tu la vois. » Ca me faisait mal au cœur de lui dire ça mais je n’avais pas le choix. J’attrapai sa main et je la serrais en tentant un sourire. « Ca va aller, ok ? Je t’aiderai mais il faut que tu te sortes de cette merde. » Car il n’était pas question que je le laisse à présent, c’était le père de ma fille et je me devais de lui donner sa dernière chance avant de prendre une décision définitive. Il vivait pour Haley et je ne pouvais pas le lui enlever, pas sans qu’il ait fait d’efforts. Voilà, je ne sais pas dans quoi je venais de m’engager mais je le faisais. Pour lui, pour Haley mais aussi pour moi.
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyDim 18 Sep - 17:43

Savannah & Levi
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

En une seule phrase, Savannah venait de résumer la principale lacune de notre relation qui faisait en sorte que nous étions maintenant dans une impasse, un cul-de-sac dans lequel nous tournions en rond sans vraiment être en mesure de nous en sortir. Nous ne parlions, jamais. Parce que nous n’osions pas le faire ? Parce que nous savions que ça n’allait peut-être pas bien se terminer ? Je ne saurais pas dire, supposant que c’était probablement un mélange des deux. Enfin, de mon côté, bien des fois, je me résignais à ne pas lui parler, même quand il s’agissait de Haley. Tout ce que je lui demandais, c’était de me confirmer l’heure à laquelle elle viendrait la déposer et à quelle heure elle viendrait la reprendre le lendemain, voilà tout. Pourtant, bien des fois, j’aurais voulu lui demander si je ne pouvais pas venir à son spectacle de danse, bien des choses, finissant par simplement m’en priver, au profit d’une dispute qui n’aurait pas lieu. Parce qu’aussi stupide cela soit-il, chaque fois que je pensais à une discussion à propos d’Haley, je voyais une dispute s’ensuivre dans ma tête. Je ne me doutais pas que c’était probablement dû au fait que je savais qu’elle ne m’appréciait pas nécessairement, qu’elle m’en voulait encore de ne pas avoir été le plus présent qui soit lors des premières années de vie d’Haley. Moi aussi, je m’en voulais, je m’en voudrais probablement toute ma vie. Bien des fois, j’aurais voulu tout quitter pour être là pour elle, être là pour Savannah également, plus que je l’avais fait. Mais on ne me l’avait pas permis. J’avais subi des horreurs pour cette simple volonté. Mais ça, Savannah ne le savait pas, et me poser en victime pour justifier mon comportement n’était pas possible, pas maintenant, alors que je venais de lui déballer cet horrible discours qui nous laissait dans une situation terriblement inconfortable. Enfin, j’avais le sentiment que c’était inconfortable, même si au fond, je ne savais pas trop. Je savais juste que je me sentais perdu, au bord du gouffre, et surtout malheureux. Malheureux de la simple idée que je ne pourrais plus voir ma fille, malheureux de ne pas savoir quoi faire pour arranger les choses. À quoi bon, changer les choses alors que je n’avais personne pour me soutenir, pas les moyens, rien du tout, et surtout rien d’autre à gagner ? Seul dans cette impasse, j’avais trop peu de raisons de me magner, et jamais personne n’avait essayé de me convaincre de le faire non plus. Personne, à l’exception de Savannah, ici et maintenant. Au début, je ne m’en rendis pas compte, comprenant de son discours que le simple fait que c’était ma « dernière chance » pour elle. Écarquillant les yeux à ces deux mots soudainement terrifiants, je la fixai, attendant de voir ce qu’elle dirait par la suite. Puis, ma lèvre inférieure se mit à trembler lorsqu’elle me demanda d’aller faire une cure, carrément, mettant au bout comme conséquence que tant et aussi longtemps que ce ne serait pas fait, je ne pourrais pas voir Haley. Pire encore, cette dernière ne pourrait pas le savoir. Mais qu’est-ce que Savannah lui dirait, si jamais elle ne devait pas le savoir, si jamais je ne pouvais pas l’avoir chez moi pendant ce fameux week-end que j’attendais tant ? Que je ne voulais pas la voir ? Parce que j’avais plus important à faire ? Jamais je ne voudrais qu’elle pense une telle chose. Parce que malgré ce qui pourrait se passer dans ma vie, elle resterait toujours la plus importante, alors il était hors de question qu’elle se fasse une telle idée. Paniqué à cette éventualité, j’avais soudainement complètement zappé que dans tout le processus, Savannah me proposait son aide. Aveuglé par toutes ces craintes, j’entendis à peine quand elle me dit qu’elle m’accompagnerait dans tout cela, n’entendant que sa question rhétorique à laquelle je répondis d’une voix tremblante:  « Non ça ne va pas aller… » Ne ressentant aucun réconfort au contact qu’elle me prodiguait cette fois-ci, je ne sus faire mieux que de retirer ma main, utilisant mes deux bras pour m’étreindre seul alors que j’ajoutais:  « Elle va se poser des questions… Je ne veux pas qu’elle croie que je ne veux plus la voir… Je ne veux pas qu’elle m’en veuille… » Puis, quand je me rendis compte que l’option contraire, à savoir ne pas plier à la demande de Savannah, n’était même pas une possibilité, je me sentis acculé au pied du mur. De nouvelles larmes apparurent dans mes yeux, coulant sur mes joues, douloureuses comme une brûlure. Comment serais-je supposé tenir le coup ? Cela faisait neuf ans que je me droguais, tous les jours, tous ces douze jours, trouvant la force d’arrêter que lorsqu’Haley était là… Pourrais-je vraiment m’en passer, continuer de vivre dans ce merdier plus longtemps si je savais que cela ne changerait pas grand-chose ? Non, il me fallait plus que ça. Loin de moi l’idée d’être capricieux, mais si je voulais satisfaire Savannah, il me fallait autre chose. Après avoir maladroitement chassé mes larmes de ma main, sans malheureusement les enlever complètement, je trouvai le courage de lui dire:  « Et si je… Je le fais… Je pourrai la voir plus souvent ? » À ce moment précis, je ressemblais très certainement à un enfant malheureux, en détresse. Au fond, c’était ce que j’étais. J’étais en détresse, mais jamais personne n’avait voulu répondre à mes demandes d’aide, si bien que j’avais fini par abandonner, parce que je savais que personne, de toute façon, ne s’en souciait. Pourquoi Savannah, aujourd’hui, semblait changer d’avis ? Je n'en savais trop rien, et même qu’en fait, je ne m’en rendais pas compte, et c’était fort dommage, voire même complètement nul de ma part pour le coup.
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MessageSujet: Re: [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.   [Terminé] SAVANNAH ▬ I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by. EmptyDim 18 Sep - 23:04

Levi & Savannah
I love moments when I have to do the right thing : I wave at them as they pass by.

Voilà, j’avais mis les deux pieds dans le pas et maintenant je ne pouvais pas faire marche arrière. Je venais en quelque sorte de lui dire que je ne l’abandonnerai pas. Enfin, jamais je ne le ferais mais là c’était comme si je venais de signer un pacte en le disant à voix haute. Peut être que j’aurais dû tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler, mais je n’avais pas pu. En fait, si, je l’avais déjà fait et j’avais donc pris cette décision de l’aider. Car Haley méritait d’avoir un père présent dans sa vie et surtout que ce dernier puisse la voir plus souvent. Je me devais de le lui accorder seulement s’il acceptait de se soigner. Le voir ainsi me faisait de la peine, j’avoue que j’avais été énervée au début mais en fait il me faisait pitié à en être rendu là. Je ne pensais pas qu’on pouvait être si désespéré et surtout, tellement on discutait –ironie quand tu nous tiens-, je ne savais pas ce qui l’avait poussé à se droguer et à en arriver là. C’était triste et en fait je lui enlevais sa seule raison de vivre à chaque fois et je ne le savais pas. Voilà pourquoi j’avais accepté de l’aider, enfin je lui offrais mon aide à condition qu’il accepte, ce qu’il n’avait pas l’air de vouloir entendre par contre, si bien que j’arquai un sourcil et regardai ma main une fois qu’il la lâcha. Ce geste me fit mal au cœur car au final, ce petit moment qui s’était passé il y a maintenant dix minutes ne se reproduirait plus jamais. Je sentis mon cœur se serrer en y repensant puis je secouais la tête pour faire face à la situation présente et non pas mes sentiments qui ne cessaient de se contredire. « Si tu pars tout de suite défétiste, comment veux-tu que ça aille ? » Je serrais les dents à les faire grincer car je lui proposais mon aide et non, il ne réagissait pas, ce qui m’énervait encore plus. Je me relevais afin de pouvoir évacuer la tension qui régnait dans mon corps et allai à la fenêtre pour y regarder dehors. C’était sympathique. Pendant quelques secondes j’imaginai Haley assise à ma place en train de lire un bouquin, ceux qui la faisaient partir dans un autre monde, le sourire aux lèvres avec un paquet de bonbons à côté pour profiter à fond. Puis je voyais très bien Levi, à ses côtés, en train de lui raconter sa journée ou encore de lui jouer un morceau comme je l’entendais les premières fois où je l’ai laissée avec lui, quand elle était enfant. Je fermai les yeux pour imaginer encore un peu la scène puis je revins à moi quand le brun reprit la parole. Me tournant légèrement vers lui, je l’écoutais attentivement, lâchant un soupir par rapport à ce qu’il disait. « Je ferais en sorte qu’elle ne t’en veuille pas. Ne t’en fais pas, tu la verras. Tu verras Haley aussi souvent qu’ils te le permettront en cure… Mais… Pas les premières semaines, tu sais aussi bien que moi que ça sera compliqué. Tu craqueras et tu seras en manques permanent… Tu fais ça depuis combien de temps ? » Assez en tout cas pour être en manque tous les jours et d’avoir le besoin d’une dose de drogue. Je ne pouvais pas concevoir ce genre de chose, pas quand il était le père de ma fille. Ce que je lui proposais ne lui plaisait pas, c’était certain, ça se voyait à son regard, à son ton qu’il ne voulait pas accepter. Je passais une main dans mes cheveux puis me tournai de nouveau vers la fenêtre afin de me replonger dans mes pensées qui me faisaient sourire quelques secondes auparavant. Jamais je ne m’étais posée la question à passer un week-end avec Levi et Haley ensemble, jamais je ne me suis dit que ça aurait pu être bien et qu’on aurait offert à notre fille un semblant de famille soudée. Non rien de tout ça. Tout ça était de notre faute. « Si la cure marche, si tu t’en sors, tu verras souvent Haley. On viendra te voir, je te le promets. » Oui, car je m’y investissais moi aussi enfin j’allais m’y investir s’il faisait les démarches nécessaire pour aller dans un centre. « Je t’aiderai, je te l’ai dit. Je viendrai te voir toutes les semaines, si tu veux et… je peux t’aider à choisir le centre et je t’y emmènerai. » Je retournai en face de lui, joignant mes mains ensemble en le regardant dans les yeux. Je voulais qu’il accepte, je voulais qu’il aille mieux mais ça, il pouvait se gratter pour que je le lui dise. J’étais trop orgueilleuse pour ça. Je baissai la tête pour regarder mes pieds et expirai longuement avant de reprendre. « Il faut que tu acceptes Levi, pour le bien être de ta fille et pour le tien. » C’était à prendre ou à laisser et selon les paroles qu’il allait prononcer, je partirai ou l’aidera au contraire. Bref, maintenant c’était à lui de savoir quoi choisir pour sa vie future. Et j’espérais vraiment qu’il allait faire le bon choix.
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