Pourquoi tu as fait ça papa ? [ Levi]

Tant bien que mal, je secouai la tête pour signifier à Haley que je ne voulais pas qu’elle appelle les urgences ou quoi que ce soit. Malheureusement, ce n’était pas la première fois que j’étais aux prises avec une situation du genre, je savais qu’à un moment ou un autre ça allait passer. Mais pour sûr, ce serait la dernière fois que ça arriverait, qu’importe si ma fille était avec sa mère ou pas. Plus jamais je ne voulais revivre ce genre de situation, ce genre de situation où je décevais la personne la plus précieuse dans ma vie, et qu’en plus, celle-ci pensait que c’était sa faute. D’ailleurs, ce fait ne manqua pas de me briser le coeur un peu plus, sauf que je n’eus pas le temps ou la force de rectifier le tir. À la demande d’Haley, je me concentrai sur le fait de finalement me relever, même si ce ne fut pas vraiment simple, puis retourner dans la chambre en sa compagnie en prenant soin de ne pas mettre trop de poids sur sa personne, parce que je ne voulais pas lui faire mal en l’écrasant ou quelque chose du genre. Au bout du compte, j’arrivai à mon lit sans chuter où que ce soit. Allongé, je fermai les yeux un bref moment, mais je les ouvris rapidement afin de ne pas oublier la présence d’Haley, qui prenait soin de moi alors que c’est moi qui aurait dû prendre soin d’elle. C’était mon rôle en tant que père, c’était mon rôle de la protéger, de m’assurer qu’elle allait bien, et j’avais failli à tout cela en un instant, pour une personne qui ne méritait plus ma considération. Comment pourrais-je rattraper le coup ? Je n’en avais aucune idée, parce que je me sentais trop faible pour réfléchir, mais une chose était certaine, c’était qu’il me faudrait expliquer tout cela à Haley, m’excuser plus qu’il ne le fallait, même si je craignais tristement que ce n’était pas cela qui allait tout changer, lui faire oublier ce mauvais épisode. Mais au moins, pour le moment, je pus quand même faire en sorte de ne pas la chasser, et simplement lui dire, quand elle me proposa d’aller dans sa chambre:  « Non… reste…. » Puis, comme pour joindre la parole à l’acte, je passai mon bras autour d’elle, lui donnant alors l’occasion de rester contre moi, poser sa tête sur mon épaule, tandis que de mon côté, je me réconfortais de sa présence, je me rassurais en me disant qu’elle n’allait pas partir. Et sa présence au final fut si rassurante que je finis par fermer les yeux et céder au sommeil. Pendant combien de temps ? Je ne le sus pas trop, mais quand j’ouvris les yeux, non seulement, je me sentais plus reposé mais de plus, je me rendis compte qu’Haley était toujours là, contre moi, s’étant endormie également. Clairement, je ne lui en voulus pas, préférant de loin savoir qu’elle s’était apaisée également, ou du moins, assez pour dormir un peu également. N’osant pas bouger, je restai là à la regarder jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux. Quand elle s’excusa de s’être endormie, j’estimai qu’un petit sourire était suffisant pour lui faire savoir que clairement, je ne lui en voulais pas, puis ensuite, j’en profitai pour me redresser quelque peu afin de la regarder dans les yeux. Tentant de faire fi du pincement au coeur que je ressentis à ses dires, non seulement parce que je sentais encore sa culpabilité, mais aussi parce qu’au fond, j’étais touché - et me sentais peu méritant - du fait qu’elle estimait encore que j’étais un bon père pour elle. Cette fois-ci, ce fut à mon tour de déposer un baiser sur son visage, plus précisément son front, et ensuite, je posai mes mains sur ses épaules, et je lui dis:  « Non je ne suis pas fâché contre toi, ma chérie. » Clairement, j’étais capable de parler plus facilement, j’avais l’esprit plus clair, alors je saisis l’occasion pour ajouter:  « Papa a fait une grosse bêtise. Jamais je n’aurais dû faire ça, et je m’en veux, beaucoup. Tu avais raison, je n’aurais jamais dû faire ça, et je m’en excuse, très fort… » Après, s’excuser, c’était une chose, mais j’avais l’impression qu’il en fallait plus, que je lui prouve que ça irait mieux, que je ne recommencerais pas. Et de là me vint l’idée de lui suggérer:  « Que dirais-tu qu’on essaie d’oublier ça, et qu’après que papa aie pris une douche, on se commande une pizza et on regarde un film ? » Encore une fois, ce n’était pas grand-chose, j’en étais conscient, mais si ça pouvait nous changer à tous les deux et prouver à Haley qu’elle n’avait plus à s’en faire pour moi, alors en mon sens, ce serait déjà un bon début.

Je savais bien que mentir, cacher la vérité, surtout dans des situations graves comme celle qui venait de se tramer, n’était pas l’idéal, bien loin de là, mais dans le cas présent, je ne me voyais pas vraiment refuser la proposition d’Haley qui consistait à garder ce qui venait de se passer comme secret entre nous, de ne pas en parler à sa mère. De ce fait, je n’hésitai pas trop avant d’acquiescer d’un signe de tête positif, croisant les doigts pour que malgré tout, cela ne fasse pas trop de remous. Remous dans le sens où cette douche et le fait de manger un peu allait me permettre de me remettre pleinement sur pied, qu’Haley n’allait pas trop être traumatisée par la suite, qu’elle allait continuer à me faire confiance quand elle partirait visiter sa mère, ce genre de chose. Je savais bien que c’était beaucoup demandé dans le cas présent, mais je voulais espérer, parce que je ne voulais pas que cet incident vienne profondément nous affecter. J’étais conscient qu’après, je ne pourrais qu’en vouloir à ma propre personne si jamais les choses n’allaient pas pour le mieux par la suite, mais une chose était certaine, c’était que je ferais tout mon possible pour que ce soit chose du passée, à commencer par acheter la paix avec ma fille pour la soirée en lui proposant une soirée tranquille. À mon grand soulagement, elle accepta, ce qui m’arracha un petit sourire. Puis, sitôt que je lui eus dit:  « Bien sûr que tu peux ! » pour lui signifier qu’elle pouvait choisir le film, je me levai en sa compagnie, puis après un dernier regard complice pour lui dire que j’allais me dépêcher à aller prendre cette fameuse douche, je me rendis à la salle de bains pour procéder. Sitôt, je mis la douche en marche, la réglant à une température convenable - pas chaude, mais pas gelée non plus, parfaite pour me réveiller convenablement - mais avant que je puisse retirer mes vêtements et y entrer, je fus pris d’un violent haut-le-coeur. J’eus tout juste le temps de m’agenouiller devant la cuvette pour y vomir mes tripes, même si je n’avais rien mangé depuis quelques heures maintenant. Je ne fus pas vraiment étonné de cela, même si ce n’était pas vraiment la meilleure chose qui soit. Heureusement, l’eau qui coulait avait certainement bloqué le bruit du reste, mais j’avais quand même perdu plus de temps que je ne l’aurais voulu. Bien décidé à ne pas en perdre davantage, je m’empressai de me rincer la bouche, retirer mes vêtements, et prendre cette fameuse douche, même si je ne pris pas tout le temps que j’aurais voulu à la base. Malgré tout, sachant que je ferais avec, je sortis au bout d’un petit moment, puis je coupai l’eau, juste au moment où j’entendis ma fille me dire que je traînais. Ne voulant pas la faire attendre plus longtemps, je cherchai à me dépêcher, alors je me séchai en vitesse en lui lançant un:  « J… J’arrive ! » et j’attrapai les premiers vêtements qui se trouvaient là, soit un sweat et un t-shirt, ce qui était tout à fait convenable pour la soirée, à mon avis. Puis, une fois que je fus prêt, je sortis finalement de la salle de bains, et maintenant avec une meilleure mine, je retournai auprès de ma fille, et je lui demandai:  « Alors, quel film as-tu choisi ma puce ? » tout en m’asseyant dans le canapé pour ouvrir le tiroir de la table basse afin de trouver les brochures de pizzeria des environs pour que nous puissions arrêter notre choix pour le repas du soir.

La façon dont Haley me présenta le film que nous allions regarder fut suffisante pour me redonner suffisamment de vigueur pour lui servir un grand sourire, me moquant du fait que je l’avais regardé - et entendu, parce que parfois, elle l’avait visionné tandis que j’étais occupé autre part - ce fameux film. Je n’allais pas nier que ça ne rentrait pas dans mes films préférés, que le fait que je le connaisse par coeur, me concernant, n’était peut-être pas la meilleure chose qui soit, mais là, tout de suite, je m’en moquais. J’étais juste heureux - et très soulagé - de pouvoir encore passer du temps avec ma fille, sans qu’elle ne me déteste, sans qu’elle ne me rejette, que même si elle m’avait proposé un film dont j’avais vraiment horreur, je n’aurais pas su lui dire non. Acquiesçant donc au choix de film, j’obéis également aux ordres de ma petite princesse qui me demanda de commander tout de suite la pizza. Ne voyant de toute façon aucune raison pour attendre plus longtemps, c’est ce que je fis, m’assurant bien évidemment d’en commander une parfaite à son goût. Sitôt que ce fut fait, j’envoyai la commande, qui arriva peu de temps après, certainement compte tenu de l’heure et de la proximité de la pizzeria. Lorsque le livreur arriva, je payai le tout, puis je nous servis chacun une part avant de me réinstaller devant la télévision pour regarder le fameux film. Heureusement pour moi, je m’en étais suffisamment remis pour manger ma part sans trop de problème, mais quand vint le temps de chanter en choeur avec ma fille, pour ça, je fus un peu plus réticent. Tristement, l’évènement d’aujourd’hui affectait encore quelque peu mon esprit, me bloquant légèrement pour le coup. Toutefois, plutôt que de me dire que c’était normal, là, je m’en sentis particulièrement frustré, parce que je réalisais qu’il ne méritait pas que je me prive de passer un bon moment avec ma fille pour lui. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour me faire violence et chanter avec elle, mais une chose était certaine, c’était que j’allais faire mon possible pour que cela ne se reproduise pas, ne se reproduise plus jamais en fait. J’avais suffisamment vécu de sensations fortes pour la journée, Haley également. D’ailleurs, elle me le prouva de nouveau quand soudainement, elle en vint à me demander si elle pouvait dormir avec moi cette nuit. Je ne fus pas choqué de sa demande, sachant que dès qu’elle faisait un cauchemar, je me précipitais à son chevet et je finissais par m’endormir de nouveau avec elle et rester ainsi jusqu’au lendemain matin, mais j’eus un pincement au coeur, parce que je comprenais encore une plus clairement à quel point j’avais pu lui faire peur avec mon comportement complètement stupide. Mais refusant de laisser cette soirée se gâcher progressivement par un sujet délicat que nous ne voulions probablement pas remettre sur la table, elle comme moi, je me contentai de simplement lui répondre:  « Bien sûr, ma puce. » Sur ces mots, je la serrai un peu plus contre moi à l’aide du bras qui lui entourait désormais les épaules, et je déposai un baiser sur sa tête avant de reporter mon attention sur le film tout en continuant de manger ma pizza. Puis, quand j’eus terminé celle-ci et Haley également, je me dis que ce n’était pas de trop de lui suggérer:  « Je crois qu’il reste un paquet d’Oreo dans l’armoire. Tu veux que j’aille le chercher avec un verre de lait ? » Me concernant, je n’en prendrais pas, au vu de ma condition, je ne voulais pas m’empirer, mais clairement, je ne dirais pas non à un biscuit chocolaté, ou deux… Bref, de quoi bien terminer la soirée à mon avis.

Inutile de mentionner que lorsqu’Haley en vint à me demander, comme ça, sans prémisse ou quelque chose du genre, si je mangeais bien quand elle n’était pas là, je demeurai quelque peu surpris. Puis, après une brève réflexion, je me rendais compte que peut-être, en fait, elle s’inquiétait encore pour moi. À cette constatation, mon coeur se serra un peu plus, puisque cela me fit réaliser à quel point j’avais dû lui faire peur plus tôt et que clairement, j’avais joué sur la confiance qu’elle me portait, en venant à se demander ce que je pouvais fabriquer quand elle n’était pas là. Pour sûr, je me sentais mal qu’elle en vienne à penser ainsi, et je ne pouvais même pas m’en montrer offusqué puisqu’au fond, je savais que probablement, elle ne voulait que mon bien, et que là, c’était à moi de la rassurer. Avec un petit sourire qui me vint un peu plus difficilement que je ne l’aurais voulu dans un premier temps, je lui répondis, avec autant d’assurance que possible:  « Oui, ne t’en fais pas. » Jamais je ne lui aurais menti sur ça. Enfin, peut-être que je ne mangeais pas bien dans le sens où je me goinfrais comme pas possible, mais j’avais un régime alimentaire normal. Je ne me mettais pas à exprimer une paresse extrême parce que je faisais de la nourriture que pour une personne et pas deux. Mais ça, je ne lui dis pas, me disant que si elle voulait plus de détails, au pire, elle n’aurait qu’à me le demander et je le lui dirais. Je n’avais pas envie de lui cacher quoi que ce soit à ce point, plus maintenant en tout cas. Mais là, si jamais mes propos étaient suffisants pour la rassurer, je n’allais pas retourner le couteau dans la plaie non plus. Sur ce, je terminai ma part de pizza, tandis qu’Haley, de son côté, ne termina pas, me demandant de garder le reste pour le lendemain. Ne pouvant pas m’opposer à une telle demande qui était, sommes toutes, tout à fait normale, j’acquiesçai, et moi-même ayant terminé, je pris nos assiettes, et je me rendis rapidement dans la cuisine pour débarrasser le tout. Évidemment, je ne fis pas exprès de faire la vaisselle dans l’immédiat, revenant rapidement vers ma fille pour la serrer dans mes bras et regarder la suite du film avec elle. Ainsi, je fus parfaitement en mesure d’accepter qu’elle dorme avec moi cette nuit, comme je pus la regarder avec un air amusé quand elle me demanda si j’allais ronfler. À ma connaissance, je n’avais pas cette habitude, alors ce fut sans trop de problème que je lui dis:  « Je vais essayer. » en ayant pour intention de faire une petite plaisanterie, même si je n’étais pas des plus doués pour ce genre de chose. Heureusement, je ne m’éternisai pas trop sur la question, en venant à proposer à ma fille de prendre un petit dessert pour bien terminer le repas. Au début, elle ne me parut pas trop convaincue, mais je tentai de lui faire savoir que ce n’était pas plus mal dans un haussement d’épaules. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle accepte, et sans attendre plus longtemps, j’acquiesçai à sa demande dans un petit sourire, puis je me levai en lui disant:  « Ne bouge pas, je reviens. » Sur ces mots, je l’embrassai doucement sur le front, puis je me levai pour aller à la cuisine, prendre le paquet - parce qu’au fond, je voulais qu’elle en prenne autant qu’elle le voulait - lui servir son verre de lait, et retourner au salon en lui disant, d’un air que je voulus enthousiaste:  « Et voilà ! » Puis, je déposai le tout sur la table basse, avant de me réinstaller dans le canapé pour la laisser manger son dessert tranquillement.

Je ne mentais pas à Haley quand je lui disais que je mangeais bien quand elle n’était pas là. Enfin, je n’étais pas le plus grand cuisinier du monde, mais je ne commandais pas de la pizza à tous les jours non plus. Visiblement, ma fille n’était pas de cet avis, en venant à m’exiger de manger ce qu’elle allait me dicter, en plus de demander à vérifier les courses par la suite. Pendant un instant, je demeurai plutôt surpris, mais au bout du compte, je décidai de ne pas répliquer de quelconque façon. Au fond, je trouvais que cela avait quelque chose d’adorable, puisque cela me prouvait que ma fille tenait à moi, et franchement, je ne pouvais pas m’en plaindre. Évidemment, je me doutais bien que l’idéal aurait été que jamais elle ne se sente obligée d’en arriver là, mais le mal étant fait, je m’en rendais compte maintenant, je pouvais difficilement inverser le tout, revenir en arrière, qu’importe à quel point je le souhaitais. Il me faudrait vivre avec mon erreur, espérer que celle-ci, à un moment ou un autre, finisse par s’estomper suffisamment pour que nous ayons une relation père-fille aussi saine et agréable que précédemment. Et pour ça, je me disais que certainement que je ne devais pas m’interposer dans ce processus, alors je me contentai de simplement acquiescer et sourire gentiment, me disant que je n’allais certainement pas faire les courses ce soir, alors sa potentielle réaction allait attendre. Pour le moment, je préférai donc de loin profiter de ce moment où nous terminions le film, tandis que ma fille profitait de son petit dessert qui, au final, semblait plutôt lui plaire. Après lui avoir dit sans hésitation:  « Mais tu es et tu seras toujours ma princesse. », ce qui ne saurait être plus vrai pour le coup, et l’incident d’il y a quelque heures ne saurait pas changer cela. Puis, je lui servis un sourire profondément touché quand elle en vint à me tenir un propos similaire, ravi de voir que cela, au moins, ça n’avait pas changé. Ne sachant que dire pour le coup, je me contentai de simplement la serrer un peu plus contre moi, puis l’embrasser tendrement sur le front, la laissant alors tranquillement terminer son dessert. Je me décalai lorsqu’elle me demanda si elle devait aller à l’école le lendemain, ce à quoi je répondis par un hochement de tête. Évidemment, ce n’était pas l’idéal me concernant, et pour sûr, je n’avais pas nécessairement envie de l’envoyer en classe au vu de ce qui s’était passé, mais ce n’était pas mieux si je l’enfermais ici également. Là, elle pourrait voir ses amies, se changer les idées, et qui sait, peut-être que ça l’aiderait à passer au travers, comme moi d’ailleurs. Et puis, l’école avait son importance, c’était même plus qu’important à mon avis, parce que moi-même, je n’avais pas eu l’éducation la plus complète qui soit, et il m’arrivait de le regretter aujourd’hui. Heureusement, Haley sembla comprendre que je ne la laisserais probablement pas gagner là-dessus, passant à un sujet encore plus triste, à un tel point que ce fut avec la voix un peu plus nouée que je vins à lui dire:  « Ça n’arrivera pas, je te le promets. » parce qu’une chose était certaine, qu’importe à quel point il avait pu me manipuler et me faire du mal, jamais je ne le laisserais approcher ma fille. Si je m’étais laissé faire pendant tout ce temps, c’était pour que justement, il ne m’enlève pas la personne la plus précieuse dans ma vie, et même si cette partie de ma vie était terminée, il était hors de question que cela recommence à nouveau, qu’importe les raisons. Alors que je laissais Haley se rendre à la salle de bains pour se doucher, je me rendais compte qu’au final, tout cela m’avait ouvert les yeux sur bien des choses, et que définitivement, j’avais confirmation qu’Haley avait changé ma vie que pour le mieux. Je n’en avais jamais douté un instant, mais maintenant, il était sûr et certain que jamais je ne laisserais ma relation avec ma fille être ébranlée de la sorte une nouvelle fois. Comme pour me le prouver à moi, dès le lendemain, dès qu’Haley serait à l’école, j’allais m’assurer que plus rien ne traîne pour que je cède de nouveau. Je pensais que je pouvais me faire confiance, mais visiblement, j’avais faux. Évidemment, je n’en étais pas fier, mais cela ne saurait se reproduire une nouvelle fois, et j’avais bien l’intention de ne jamais briser cette promesse. À peine eussè-je le temps de me promettre tout cela que ma fille revint, pyjama enfilé, cheveux tressés, si bien que je ne sus faire autrement que de m’exclamer:  « Tu as fait vite ! » sans ton de reproche ou quoi que ce soit. Évidemment, sans hésiter, je l’accueillis de nouveau non loin de moi, mais je ne tardai pas à considérer l’heure, ce qui me poussa alors à demander:  « Il commence à se faire tard, peut-être pourrions-nous aller dormir ? » Généralement j’étais plus ferme lorsqu’il était question d’envoyer ma fille au lit, mais ce soir, je n’en avais pas envie. Après, il fallait dire que la fatigue commençait à me peser également, même si je fis mon possible pour ne pas tout à fait le montrer.