{Loft#44} [Bruleb#1] Un weekend détente entre nous

Aujourd'hui c'était le week-end et pour une des rares fois,  Caleb ne bossait pas. C'était tant mieux car il devait bien l'avouer, cumuler études + job ça commençait à le fatiguer pas mal en ce moment. Mais bon il ne pouvait guère faire autrement s'il voulait continuer ses études afin de se perfectionner dans le théâtre. Il aurait pu ceci dit faire comme bon nombre d'étudiants, se faire payer ses études par ses parents mais pour lui c'était juste inconcevable. Surtout qu'il a toujours été en conflit avec son père et que ça ne s'est pas arrangé depuis qu'il a avoué être en couple avec un autre garçon... Combien de fois Caleb a rêvé de se tirer de chez ses parents pour prendre son indépendance ? Beaucoup trop, mais il ne veut pas laisser sa petite sœur seule avec eux. Même si elle évidemment n'a aucun souci puisque son père l'a toujours acceptée sans problème. Ce qui est grandement un privilège quand on sait qu'il a abandonné son premier enfant Ezra et qu'il n'a jamais accepté son fils Caleb. Pour quelle raison ? Peut-être parce qu'il lui rappelait trop son fils qu'il n'a jamais élevé ? Vous comprenez mieux pourquoi il tient à se débrouiller seul maintenant ?

Et qui dit week-end sans avoir besoin de travailler, dit que le jeune homme va forcément vouloir être auprès de son petit-ami. D'autant plus que ce n'est pas toujours facile pour eux de se voir vu l'emploi du temps chargé du jeune Lloyd. Heureusement qu'ils arrivent encore à se croiser à l'université et qu'ils passent le plus de temps possible ensemble lorsque Caleb ne travaille pas. L'étudiant a bien conscience qu'ils se voient trop peu. Ce qui l'angoisse pas mal car il a peur de perdre Bruno à force à cause de ça. Néanmoins là il était content puisqu'il venait de recevoir un SMS de son petit-ami. Comme chaque fois qu'il voyait son nom sur l'écran de son mobile, un sourire s'afficha sur son visage. Il laissa tomber les cours qu'il était en train de réviser et répondit aussitôt. « Mon cœur, le temps de faire la route et je serai tout à toi. ♥ » Une fois le message envoyé, il ne prit pas la peine de ranger les bouquins qui étaient ouverts sur son bureau. En revanche il rangea son téléphone dans la poche de son jean et descendit au rez-de-chaussée afin d'enfiler une paire de chaussures ainsi qu'une petite veste avant de se faire interpeller par sa mère qui avait jeté un coup d'oeil vers lui. « Ben tu ne manges pas avec nous Cal' ? » Caleb tout en attrapant ses clés ainsi que ses lunettes de soleil jeta un bref coup d'oeil vers sa mère qui était dans la cuisine avec sa sœur et son père. « Non m'man je vais chez Bruno passer le week-end. » Comme souvent son père avait levé les yeux au ciel lorsqu'il entendait son fils parler de son petit-ami. Caleb secoua la tête, exaspéré par son père et soupira en même temps. « Bref, salut. » Ajouta-t-il sans attendre de réponse. Il ouvrit la porte et la claqua un peu pour faire comprendre qu'il était en rogne après son père. Mais ce n'était pas ce dernier qui viendrait gâcher son week-end. Il avait l'habitude du comportement de son paternel qui lui cherchait sans cesse des noises pour toutes les raisons possibles et imaginables.

Sans se faire prier Caleb était monté au volant de sa voiture et avait pris la direction du quartier Downtown où vit son petit-ami. Rien que de penser à lui il retrouvait son sourire. Bruno a toujours eu cet effet-là sur lui. Avec lui il se sent bien, il se sent vivant. Il ne se sent pas dévalorisé comme il l'a tant été étant plus jeune ou même encore à l'heure actuelle. Pour être clair Bruno c'est sa bouffée d'air frais, son bonheur et il ne voudrait perdre tout ça pour rien au monde. Après quelques minutes de trajet passées à chantonner en conduisant il arriva enfin devant le logement de Mister Mackenzie. Il se gara convenablement et descendit vite de voiture avec son sac à dos dans lequel se trouvaient quelques petites affaires qu'il avait préparées la veille au soir et avait pris soin de ranger dans sa voiture. Ce sac contenait juste le minimum dont il avait besoin pour passer tranquillement le week-end en compagnie de Bruno. Après avoir verrouillé sa voiture à distance, Cal' sonna à la porte d'entrée juste avant de pénétrer à l'intérieur du loft. Il pourrait tout aussi bien entrer sans sonner mais non il ne s'y était jamais résolu, c'était juste une question de politesse que sa mère lui avait apprise depuis tout petit et il n'arrivait pas à s'en décoller. Mister Lloyd posa son sac à dos près de l'entrée et enleva sa veste en cuir qu'il accrocha au porte-manteaux avant de partir à la recherche de son blondinet préféré qui ne tarda pas à entrer dans son champ de vision. Caleb souria automatiquement en le voyant et alla vite le rejoindre afin de le serrer dans ses bras, non sans prendre le temps d'humer son parfum qu'il aime tant.  

Cal' était bien heureux de quitter ne serait-ce que pour le week-end la demeure familiale. Si encore il n'y avait pas son père à la maison ou que leur relation se passait mieux, il serait peut-être moins pressé de s'en aller. Mais malheureusement ce n'est pas le cas pour lui. Alors autant déserter au plus vite et trouver une meilleure ambiance ailleurs qu'ici, chez Bruno. Le jeune homme n'avait pas mis trop longtemps à se rendre jusqu'à chez son amoureux. Comme à son habitude avant d'entrer il avait sonné, c'était plus fort que lui. Pourtant le blondinet lui avait dit à X reprises qu'il pouvait bien entrer sans prendre la peine de sonner mais non il n'avait jamais pu s'y résoudre. C'était peut-être idiot mais c'était comme ça. Il avait à peine passé la porte du loft qu'il avait soupiré d'aise, content d'être ici et de ne plus avoir à supporter son père.

Ayant senti une bonne odeur de cuisine, l'étudiant en avait donc très vite conclu qu'il trouverait son chéri par-là. Et bingo ça avait été le cas. Sans attendre il s'était blotti contre Bruno. Pourtant il n'a jamais été quelqu'un de tactile puisque dans sa famille on n'est pas comme ça. Mais il a tellement souffert d'un manque d'affection par le passé que maintenant dès qu'il est en présence de son petit-ami il a ce besoin d'avoir un câlin, d'être à proximité de lui. Ce qui n'a pas l'air de déranger le jeune Mackenzie puisqu'il l'attire davantage contre lui, ce qui fait encore plus sourire son amoureux. À sa question Caleb releva la tête pour le regarder en faisant une bouille d'ange. « Toujours bien quand je suis dans tes bras. Et toi petit coeur ? » Le jeune homme souria de plus belle quand Bruno vint à l'embrasser, même si ce fut rapide. Lui qui se sentait mieux depuis qu'il était arrivé là commença à se sentir coupable en écoutant les propos du blondinet. Il inspira profondément en essayant de ne pas penser à la boule qui s'était formée au niveau de sa gorge. « Je... Je sais moi aussi j'aimerais plus profiter avec toi. Malheureusement je bosse trop je sais... » Avait-il répondu en faisant une grimace et en baissant quelque peu la tête. Caleb le savait que ça ne pourrait plus durer ainsi encore longtemps. Il était juste dans une période un peu compliquée et le pire était qu'il ne savait pas combien de temps ça continuerait ainsi. Ce n'était guère facile d'économiser assez pour pouvoir se prendre un logement alors qu'on a également les études à payer à côté.

Tandis qu'il songeait à tout ceci, il revint à la réalité lorsque son petit-ami le fit s'asseoir sur ses genoux. « Je suis désolé bébé... Je fais au mieux pour te voir le plus souvent possible. » Une nouvelle grimace était apparue sur son visage. Il avait bien pensé à contracter un crédit pour ses études mais c'était toujours pareil. Même si ça lui avait été accordé, il faudrait tout de même qu'il bosse pour rembourser ses dettes. Alors l'un dans l'autre ça revenait au même. Après il ne savait peut-être pas tout. Il devrait peut-être se renseigner un peu plus afin de pouvoir prendre son indépendance comme il le voudrait. Ne voulant pas passer pour le casseur d'ambiance Caleb décida de parler d'autre chose. Et le sujet était tout trouvé puisqu'ils étaient assis dans la cuisine et qu'une odeur alléchante les entourait. « Tu nous as préparé quoi de bon à manger ? » Avait-il demandé en souriant. Nul doute que ça serait excellent, après tout Bruno savait très bien cuisiner et jamais Caleb n'avait eu à se plaindre niveau nourriture avec son amoureux.  

Mister Lloyd était tout sourire dans les bras de son petit-ami. Il était toujours heureux lorsqu’il se trouvait en sa présence. Ce garçon c’est la personne qu’il aime le plus au monde. Alors il ne pouvait que répondre qu’il était bien dans ses bras. Ce qui semblait être partagé vu la réponse du petit blond. Caleb n’en doutait pas mais il appréciait toujours d’entendre ce genre de choses. Ça le rassurait beaucoup lui qui était du genre à s’inquiéter pour tout et n’importe quoi. Une chose que l’étudiant a toujours adorée, c’est quand son petit-ami caresse ses cheveux. Il ferma un instant les yeux pour encore plus savourer ce geste tendre. Seulement la discussion suivante n’était pas faite pour continuer de rassurer le jeune homme. On pouvait même dire qu’il ressentait de la culpabilité et commençait à se sentir mal lorsqu’ils vinrent à évoquer le fait qu’ils ne se voyaient pas aussi souvent qu’ils le voudraient. Pour Caleb c’était clair et net, c’était surtout de sa faute, enfin de son emploi du temps de ministre pour être plus précis. Même si Bruno essayait de calmer ses inquiétudes, le jeune homme avait bien du mal à chasser ses pensées négatives. Cal' soupira doucement en faisant un geste de bouche qui montrait que pour le moment il n’était pas encore persuadé de tout ça. « Hum je te promets rien… » Avait-il simplement répondu à Mister Mackenzie qui lui demandait de ne pas s’en faire pour ça. D’ailleurs quelques instants plus tard après être sorti de ses pensées, Caleb s’était excusé du fait de ne pas pouvoir voir plus son petit-ami. Il aimerait que ça se passe autrement mais il a du mal à se dégager du temps libre malheureusement. Il était assis sur les genoux de Bruno, l’entourant de ses bras mais fuyant un peu son regard à cause de son sentiment de culpabilité. Cependant lorsque le blond prit la parole, il le regarda et arqua un sourcil. Chose qu’il avait l’habitude de faire régulièrement, une sorte de tic. D’autant plus que là il était assez surpris d’entendre son petit-ami dire qu’il considérait qu’ils se voyaient déjà pas mal. Pour le coup Cal’ avait du mal à comprendre mais il n’interrompit pas son amoureux. L’écoutant jusqu’au bout. « Ah ouais vu sous cet angle, c’est sûr qu’on se voit plus souvent qu’eux. D’ailleurs je sais pas comment ils font, ça me rendrait probablement dingue ou trop triste… » Clairement il ne pouvait pas concevoir une seule seconde de voir aussi peu son homme. Deux fois par mois ? Non il ne le supporterait pas. Son sourire avait refait surface lorsque Bruno lui avait dit qu’ils étaient chanceux et notamment lui. Il ria doucement avant d’aller murmurer à son oreille. « Non c’est moi le chanceux dans l’histoire… » Il déposa un tendre baiser sur la joue de son amoureux, non loin de son oreille. Il pensait sincèrement ce qu’il venait de lui dire. D’ailleurs souvent il se demandait ce que Bruno avait bien pu trouver d’intéressant chez lui mais bon il n’allait pas se plaindre puisqu’il était heureux avec lui. Le petit blond était son premier amoureux et il avait sûrement un côté trop fleur bleue mais il espérait vraiment que jamais ils ne se sépareraient.

Tandis qu’il pensait à tout ceci, il profitait de la tendresse de son homme, se blottissant contre lui. Il était bien ainsi et écoutait la douce mélodie que lui offraient les battements du cœur de Bruno. Ceci avait toujours le don de l’apaiser. Lui qui avait fermé les yeux sous les caresses capillaires de son homme, les rouvrit en riant doucement grâce aux petits baisers que Bruno déposait sur son épaule. Au moins ça rendait à Caleb sa bonne humeur qui demanda à son petit-ami ce qu’ils allaient déjeuner. Il remarqua le sourire qui s’affichait sur la bouille d’ange de son petit-ami, signe qu’il était heureux de parler de cuisine. En même temps ce n’était pas étonnant connaissant Bruno. Caleb reprit sa posture initiale, profitant des papouilles que son homme lui faisait dans les cheveux. « Oh super ! » Avait-il répondu joyeux en apprenant qu’ils allaient manger Mexicain. Caleb écouta son amoureux avant de lui dire. « Oh j’ai hâte de goûter ça en tout cas. Et je suis sûr que la présentation sera extra comme d’habitude. Ne te sous-estime pas mon cœur. » En effet le jeune homme trouvait déjà magnifiques d’ordinaire les présentations des plats de son homme alors il n’avait pas manqué de le lui dire. Cal’ glissa l’une de ses mains contre la nuque du blondinet afin de la caresser tendrement tout en écoutant Bru. « Oh une semaine classique tu sais, les cours, le boulot, la lourdeur de mon paternel. Ni plus ni moins. » En terminant sa phrase il s’était mis à rire doucement, même si au fond cette situation avec son père ne l’amusait pas vraiment. « Et puis j’avais juste hâte de profiter de ce week-end avec toi. » Ajouta-t-il en souriant. Après tout c’était rare qu’il ait un week-end complètement libre. « Et toi alors ? Les cours ça a été ? » Lui demanda Caleb en retour. Surtout qu’il savait que les études de médecine étaient loin d’être faciles. Et puis il savait également que le blondinet aurait préféré suivre une autre voie.

 

Caleb de toute sa vie ne s’était jamais senti aussi heureux que depuis qu’il était en couple avec Bruno. En même temps ce dernier avait toujours été là pour le soutenir et le rassurer. Ce garçon était un soutien indéfectible pour le jeune Lloyd qui n’était pas franchement sûr de lui. Et pour cause depuis toujours il avait été rabaissé et humilié. Tantôt par son père, tantôt par ses camarades de classe. Alors oui le fait que Bruno se soit vraiment intéressé à lui, qu’il l’ait toujours tiré vers le haut, oui il se sent beaucoup mieux dans ses baskets à l’heure actuelle. Et jamais il ne pourrait assez le remercier pour tout ça.

Le jeune étudiant en médecine était le premier amour de Cal’, qui espérait bien au fond de lui qu’il serait également le dernier. C’était peut-être idiot de penser ainsi à son âge mais c’était comme ça que le jeune Lloyd imaginait son avenir. Toujours auprès de l’homme qu’il aime plus que tout même s’il a toujours été assez pudique dans ses démonstrations d’affection et pour parler de ses sentiments. Enfin on peut tout de même avouer que par rapport au début il a tout de même bien évolué et qu’il est moins avare dans ces deux domaines même s’il pourrait faire certainement encore mieux.

Bruno avait beau dire à son amoureux de ne pas s’inquiéter sur le fait qu’ils ne se voyaient pas beaucoup, c’était plus facile à dire qu’à faire pour Caleb. Alors cette fois il ne répondit rien, se contentant de se passer nerveusement une main dans les cheveux. Par la suite le jeune Cal’ a réalisé grâce à son petit-ami qu’ils étaient plutôt bien lotis comparé à d’autres personnes qui se voyaient beaucoup moins qu’eux. D’ailleurs Bruno continua à parler de sa camarade de classe et de son homme. Caleb grimaça rien qu’en s’imaginant vivre la même situation. « C’est mignon ce qu’elle t’a dit. Mais ouais ça doit être super dur à vivre. Moi aussi je trouve qu’ils sont forts et ils ont bien raison de se battre pour leur couple. » Puis il ria doucement, plus nerveusement qu’autre chose en disant. « Hum, je sais pas non plus si je tiendrai le coup… » Bien qu’au fond s’il n’avait pas d’autre choix, comme ce couple, il ferait sûrement avec  mais le vivrait mal c’est certain. Mais l’étudiant en théâtre ne tenait pas à s’imaginer le pire ne voulant pas se retrouver d’humeur maussade. Il souria lorsque son amoureux lui répondit qu’ils étaient tous les deux chanceux. Caleb était sûr que lui avait de la chance d’avoir Bruno dans sa vie. En revanche pour ce qui était du cas inverse, il en était beaucoup moins sûr puisqu’il se sous-estime presque tout le temps mais il ne contraria pas son petit-ami qui venait de déposer un petit baiser sur ses lèvres.

Le couple avait finalement changé de sujet puisqu’ils parlaient actuellement de cuisine et plus en particulier de celle de Bruno. Caleb ne lui avait pas menti, il était toujours pressé de découvrir les bons petits plats que son petit-ami préparait. Selon lui il avait un énorme potentiel dans ce domaine. Et ce quoi qu’en dise l’intéressé lui-même. D’ailleurs Cal’ leva les yeux au ciel en entendant son petit-ami qui se dénigrait. « Dis pas n’importe quoi c’est aussi agréable gustativement parlant que visuellement. Et crois-moi si je n’aimais pas, je te le dirais cash. » Finit-il par avouer en riant doucement. Ce n'est pas parce que c’est son petit-ami qui lui prépare à manger qu’il ne lui fera pas savoir qu’un plat lui déplaît. Et puis Mister Mackenzie avait demandé à son petit-ami comment sa semaine s’était déroulée. Caleb avait donc répondu que c’était comme d’habitude. Sauf qu’il avait remarqué la grimace de Bruno quand il avait mentionné son père. « Eh fais pas cette tête mon cœur. On sait tous les deux qu’il ne m’a jamais aimé et que ça ne sera jamais le cas. Pas de bol pour lui j’étais pas une fille et je lui rappelais apparemment trop qu’il avait abandonné un autre garçon avant ma venue au monde… » Enfin c’était ça ou juste le fait qu’il ne voulait pas d’héritier masculin. Toujours est-il qu’Ezra et lui n’ont pas eu de chance avec ce type comme paternel. En revanche leur petite sœur elle avait eu cette chance de toujours être bien vue depuis sa naissance. Puis aux dires de son amoureux Caleb fit un grand sourire. « Exactement, c’est ce que je compte bien faire. Mais je compte surtout profiter de toi ! » Oui se détendre etc… ok. Se préparer pour la nouvelle semaine, ça non. Il n’avait clairement pas envie de penser à ses prochains cours. Il voulait juste profiter de son week-end en amoureux et rien d’autre.

Tandis qu’il lui a demandé comment avait été sa semaine, Caleb soupira alors que son homme mentionnait ses parents. « Ouais je sais… » Oh ça oui le brun connaissait les parents de son blondinet d’amoureux mais il ne partageait cependant pas leur point de vue. La preuve lui-même souffrait aussi d’un père qui n’acceptait pas son choix de carrière mais malgré tout il n’avait jamais plié face à lui. « Mais ne les laisse pas choisir ton avenir à ta place… » Bien qu’en fait ils avaient déjà gagné une bataille puisque Bruno étudiait la médecine comme ils l’avaient toujours souhaité. Tandis que Mister Lloyd pensait à ses sempiternels affrontements avec son père, il sentit la main de son petit-ami tapoter sa cuisse. Il le regarda, se tourna vers le four et comprit qu’il devait se lever. « Excuse-moi j’étais perdu dans mes pensées… » Lui dit-il tout en se levant et en s’écartant pour le laisser passer et bouger comme il le souhaitait. Après tout il n’allait pas rester dans ses pattes alors que Bruno allait porter un plat sans aucun doute bouillant. Il ne voudrait pas qu’il se brûle par sa faute. Cal’ roula des yeux en entendant ce que venait de lui dire Bruno. « Je te l’ai déjà dit c’est pas moche non plus d’habitude… » C’était dingue comme il ne supportait pas de voir son petit-ami se rabaisser de la sorte alors que lui-même n’était pas mieux concernant son propre cas. Il était même probablement pire. Il souria finalement. « Bon je suis content au moins que cette fois tu apprécies ton chef-d’œuvre. Sinon tu veux que je dresse la table ? » Demanda gentiment le jeune homme.

Oui Bruno avait raison, effectivement Caleb et lui avaient de la chance de se voir tout de même assez régulièrement par rapport à d’autres couples. Mister Lloyd le savait bien mais ça n’empêchait pas le fait qu’il aimerait bien voir encore plus son amoureux. J’avais écouté attentivement mon blond sans rien répondre puisque de toute façon il savait déjà ce que je pensais. Alors je m’étais contenté de lui sourire en guise de réponse.

Bien que Cal’ se rabaissait tout le temps, il n’aimait pourtant pas que son chéri faisait la même chose. Oui c’est assez étrange mais c’est comme ça pourtant que le jeune Lloyd voit les choses. Il s’imagine constamment moins bien que les autres. Il rigola doucement lorsque son homme lui indiqua qu’il ne doutait pas du fait qu’il lui dirait clairement ce qu’il pensait de sa cuisine. Effectivement Mister Mackenzie connaissait très bien son petit-ami, ce qui était tout à fait normal en même temps. Le contraire aurait été surprenant. Caleb hocha de la tête aux justifications de Bruno. « Ah ah tu me connais bien oui mon cœur. Et je sais que tu es perfectionniste ne t’inquiètes pas. C’est certain qu’on a toujours des choses à apprendre et c’est en pratiquant qu’on se perfectionne. » Répondit le jeune homme en souriant tout en regardant tendrement son petit-ami.

L’étudiant en théâtre n’était guère étonné que son homme n’aime pas son père. Après tout lui-même ne le supportait pas. « En parlant de mon demi-frère j’ai fini par le rencontrer il y a quelques jours… » Caleb était un peu honteux de la manière dont ça c’était passé mais il ressentait le besoin d’en parler alors il le fit malgré tout. Il se racla la gorge et passa sa main sur sa nuque, gêné. « Bon en fait à plusieurs reprises je me suis fait passer pour un lycéen et je me suis introduit dans le bahut où il exerçait. En clair je l’espionnais quoi… » Mon Dieu que c’était gênant pour le jeune homme qui sentait le malaise l’emparer. « Mais voilà la dernière fois alors que je m’y attendais pas il m’a abordé et vu la manière dont il me matait, je crois qu’il me prenait pour un de ses plans culs... D’autant plus qu’il m’a interpellé par je ne sais plus quel prénom. » Il s’interrompit quelques secondes avant de reprendre. « Bref après il a deviné que j’étais pas du lycée et j’ai dû lui avouer qui j’étais tout ça. Ben il l’a pas bien pris du tout. Il veut rien avoir à faire ni avec moi ni avec ma sœur… » Caleb baissa la tête car lui aurait voulu apprendre à connaître Ezra. Il aurait bien aimé devenir proche de lui comme deux frères sont susceptibles de l’être. Pour en revenir au sujet du paternel Caleb répondit simplement. « Je sais et je te rassure moi non plus je ne l’aime pas… »

En ayant assez de parler de Monsieur Lloyd, ils changèrent de sujet et évidemment que le jeune homme voulait profiter au maximum de son week-end avec son compagnon. Ah les parents… Caleb ne comprenait que trop bien ce que traversait son amoureux. Lui aussi n’avait pas l’aval de son père pour son choix d’études et de futur métier. Et pourtant jamais il n’avait songé à l’écouter. Non il était bien décidé à devenir comédien quoi qu’en pense cet homme qui l’a toujours détesté. Cette force de caractère lui était venue au fil des ans à force de voir sa petite sœur faire. Du coup c’était tout naturellement qu’il conseillait à Bruno de ne pas lâcher l’affaire et de poursuivre dans la branche qui lui plaît. Il souria en entendant les propos de l’intéressé. « T’as bien raison, si tu préfères être infirmier alors c’est ce que tu dois faire. » Et même si plus tard il venait à changer d’idée professionnellement parlant, Caleb serait toujours là pour le soutenir dans ses choix.

Cal’ avait dû se lever pour laisser son amoureux sortir son plat du four. Ensemble ils regardèrent le résultat et le jeune Lloyd était content de voir que Bruno était satisfait de ce qu’il avait fait. Il lui proposa ensuite de mettre la table, ce que Mister Mackenzie accepta. « Ok je m’en charge. » Répondit le jeune homme en partant déjà fouiller dans les différents placards et tiroirs de la cuisine à la recherche de tout ce dont ils auraient besoin. Il trouva tout sans aucune difficulté puisqu’il connaît très bien cette habitation. Caleb fit plusieurs allers-retours entre la cuisine et la salle à manger où il se chargea de dresser la table. Il revint une dernière fois dans la cuisine chercher les boissons. « C’est bon mon cœur la table est prête. » Dit-il en repartant dans la salle à manger où il déposa les bouteilles sur la table.