Le masque tombe [Feat. Tommy S. Grayson]

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Il est vrai que depuis que le jeune homme l'avait vu dans la ruelle, il ne l'avait plus lâché et il s'était même très bien occupée d'elle. Il avait pris soin d'elle comme peu l'avait fait avant. Il aurait pu prendre peur suite à sa crise assez violente et pourtant, non, il était toujours là auprès d'elle. Et rien que pour ça, elle ne le remercierai jamais assez. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait femme, elle se sentait importante aux yeux de quelqu'un.

Sans savoir réellement ce qui l'avait animé à se livrer de cette façon, alors qu'elle ne savait même pas si Tommy resterait auprès d'elle après ça, elle décida tout de même de lui confier la vérité, et advienne que pourra de la suite. Elle commença alors à lui expliquer ce qui s'était passé avant qu'elle n'arrive ici, à Washington. Et puis, peut-être que ça fera aussi du bien à Joyce de se confier sur ce qui la ronge depuis toutes ces années.

La suédoise se souvenait encore de tout ces moments comme si c'était hier. L'abandon de son amant, qui ne l'avait pas retenue quand elle aurait aimé qu'il le fasse. Suivi de toutes ces lettres qui lui avaient envoyé mais auxquelles elle n'avait jamais désiré répondre parce que tout cela était derrière elle. Mais surtout, parce que reprendre contact avec cet homme, lui rappellerait alors la mort de son fils, de leur fils, de ce petit garçon qu'il n'aurait jamais connu et dont il a toujours ignoré l'existence.

Elle lui avoua alors ce sentiment qui la possédait depuis un peu plus de deux ans maintenant, ce sentiment de culpabilité, de mauvaise mère qu'elle avait été. Et c'est en larmes qu'elle finit dans les bras de celui qui pouvait actuellement, lui faire connaître ce qu'elle avait toujours espéré, le bonheur. C'est alors que Tommy prit la parole et lui annonça qu'il voulait la revoir au bureau et qu'il ne comptait pas partir pour ce soir. Certes, ce n'était pas un hôtel luxueux ou une villa comme il pouvait peut-être connaître, mais, elle espérait que sa simple présence lui suffise pour oublier le quartier dans lequel il était actuellement. Joyce remarqua le petit sourire timide de Tommy, et c'est là qu'elle se rendit compte que tout ce qui le composait la rendait encore un peu plus faible face à lui.

" - C'est rien.. La vie n'est pas forcément juste avec tout le monde.. Mais maintenant que tu es là, j'y crois à nouveau.. Peut-être que je peux enfin remonter cette pente sur laquelle je glisse depuis tant d'années.. "

Elle plaçait beaucoup d'espoirs en Tommy, parce que ce qu'il avait fait jusqu'ici lui avait suffit à ce qu'elle lui accorde assez de confiance pour se dévoiler entièrement à cet homme, qui était avant tout son patron. Elle prit la main de ce dernier et glissa ses doigts entre les siens, puis sa tête se posa sur son épaule.

" - Merci Tommy.." murmura-t-elle dans un souffle presque inaudible.

Joyce & Tommy

Le masque tombe

Avais-je vraiment la capacité de faire en sorte que Joyce sorte de cette torpeur dans laquelle elle semblait plongée depuis tant d’années maintenant ? Pouvais-je être celui qui allait finalement lui venir en aide et faire en sorte qu’elle ressente ne serait-ce qu’un peu de bonheur après le décès de son fils ? Je ne pouvais pas nier que c’était quand même un rôle énorme, une pression supplémentaire me concernant, j’étais en train de le réaliser. J’estimais que j’étais capable de remonter le moral des gens, mais de là à faire un boulot similaire à celui d’un thérapeute, en étais-je capable ? C’était ça qui me faisait le plus hésiter. Parce que pour vouloir le faire, là, c’était certain que je le souhaitais, je voulais aider Joyce aussi bien que je pouvais. Je savais que quelque chose faisait en sorte que Joyce n’était que joie pour moi depuis son entrée en poste, mais ça, m’avait été confirmé pendant la soirée, où tout signe de tristesse dans son visage me rendait triste aussi, et son bonheur ne procurait chez moi qu’une aisance que je croyais avoir perdu à tout jamais. Je ne savais ce que c’était, je ne savais si je saurais faire ce boulot convenablement auprès d’elle, mais une chose était certaine, c’était que j’allais essayer, aussi bien que possible. Peut-être serais-je maladroit par moments, mais au moins, j’allais faire mon possible, et espérer que ce soit suffisant. Et puis, si ce ne l’était pas, certainement que j’allais en sortir brisé, certainement que j’aurais du mal à m’en remettre, mais j’étais persuadé que je finirais par le regretter si jamais je ne tentais pas le coup. Jamais je n’avais été prudent de toute façon, depuis toujours, j’étais téméraire, même quand je ne savais pas ce que je faisais ou ce qui m’attendait au bout et visiblement, je ne voulais pas changer. Ou plutôt, pour Joyce, je ne voulais pas changer cela. Je savais qu’au fond, elle valait le coup que j’essaie, que je cesse de crainte d’avoir le coeur brisé une nouvelle fois. Je ne saurais expliquer ce qui faisait en sorte qu’elle vaille tant le coup pour le moment, mais je savais que d’une façon, c’était possible que je le fasse. Prenant alors silencieusement cette décision de l’aider au mieux que je pouvais, je lui dis, presque dans un chuchotement: « J’espère pour toi, vraiment… » Puis, par la suite, ces mots me valurent un remerciement de sa part, auquel je répondis en lui serrant gentiment les doigts, en ne voulant pas lui faire mal, évidemment. Puis, afin de rendre cette réponse un peu plus concrète, ce fut moi, cette fois-ci, qui me permit de me pencher légèrement la tête pour aller déposer un baiser sur ses lèvres, furtivement, sans insister. J’aurais très bien pu l’embrasser ainsi sur le front ou bien sur la joue, mais étrangement, j’avais envie de lui montrer que moi aussi, j’étais capable d’affection, quand je n’étais pas tout mélangé dans mes propos et mes pensées, évidemment. Puis, je redressai la tête pour l’appuyer légèrement sur celle de Joyce, poursuivant cette étreinte un bref moment, même si de mon côté, la fatigue commençait à se faire sentir de façon plus concrète. Dans un premier temps, je ne voulus pas lui dire clairement, mais à un moment donné, je me dis que ce ne serait pas trop de lui dire: "On devrait peut-être aller dormir..." Je devais avouer qu'utiliser le "on" me fit étrange pour le coup, mais pas trop longtemps, ou du moins, pas suffisamment que je me rétracte ou quoi que ce soit du genre. Ça, c'était terminé pour moi avec elle désormais.

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Joyce était consciente que lui avouer ses attentes allait sans doute stresser un peu Tommy, mais elle n'attendait rien spécialement de lui, tout cela se ferait avec le temps de toute manière. Elle ne comptait pas qu'il ne sente oppressé d'une quelconque manière que ce soit. Cependant, la blonde savait qu'elle pouvait se livrer à lui, elle le sentait qu'il ne pourrait pas la faire souffrir comme le précédent l'avait fait. En revanche, comment allait-elle agir désormais avec lui au bureau ? Il allait sans doute refuser de s'afficher avec une personne de son genre, et encore moins avec son assistante.

" - Ne t'en fait pas.. J'ai toujours vécue de cette manière de toute façon.. Alors pour une fois, je prend le risque d'être heureuse et de me servir de toutes mes faiblesses et toutes mes blessures pour en faire ma plus grande force et avancer comme je le peux.."

Après avoir pris la parole et comme pour prouver ses dires, le beau brun pencha la tête vers elle, et scella ses lèvres sur les siennes. Ce qui la surprit au début, mais elle ne se posa pas plus de question, ferma les yeux et se laissa porter par cette initiative de la part de son patron. Elle savait que ça lui demandait peut-être plus d'efforts qu'à elle, alors ce geste représentait énormément pour Joyce, c'était comme s'ils venaient de sceller un pacte sans même dire un mot. Le pacte de ne jamais s'abandonner l'un et l'autre, de se soutenir, de s'aider.

Après ce nouveau baiser, la blonde tombait littéralement de sommeil. Au fond, elle n'osait pas rompre cet instant de peur qu'elle ne puisse pu en profiter par la suite. Puis, déposant ses yeux ébène dans ceux de celui qui faisait battre son coeur, elle hésita puis, elle prit l'initiative en espérant qu'il n'en soit pas frustré ou autre.

" - On va se coucher ? Je suis épuisée, je sais pas pour toi mais cette journée a été éprouvante.."

Elle tenait toujours sa main dans la sienne, elle venait de se lever, espérant qu'il la suive jusqu'à son petit cocoon. Aucun homme n'avait passé le seuil de son appartement à part Tommy. Encore une preuve que c'était celui en qui elle plaçait tout ses espoirs pour son avenir.

Joyce & Tommy

Le masque tombe

Je savais déjà au fond de moi que Joyce devait avoir une force admirable pour continuer à avancer malgré tout ce qui avait pu lui tomber dessus au fil des années, mais jamais je n’aurais cru que cette force était aussi importante, que cette force lui permettait d’essayer d’être heureuse malgré tout. Et moi, que faisais-je dans tout cela ? Je me protégeais, je me refermais, pour ne pas avoir mal de nouveau, alors que l’amour inconditionnel d’une femme, d’un enfant, jamais je ne l’avais vraiment connu. Sans le vouloir, elle venait de me servir une leçon de vie, mais une qui ne serait pas vaine, dans le sens où il était certain désormais que j’allais la prendre en considération pour aller de l’avant à mon tour, d’où le fait que je me permis de lui dire: « J’espère que je saurai t’aider du mieux possible alors… » Un sourire maladroit étira ensuite mes lèvres, et comme pour sceller cet engagement en plus de cette promesse que je lui avais faite précédemment, je choisis de l’embrasser doucement sur les lèvres, ce à quoi Joyce ne sembla pas s’opposer. Cependant, elle n’y répondit pas non plus, et tandis qu’elle reposait de nouveau contre moi, la tête sur mon épaule, je compris qu’elle tombait probablement de fatigue, au vu de comment elle ferma les yeux par la suite. Jugeant que ce ne serait pas de trop de l’inviter à aller dormir, je me permis de le faire, ce qui fut rapidement accepté par Joyce, puis confirmé par moi-même par un hochement de tête, tout à fait d’accord pour aller dormir. J’ignorais combien de temps était passé depuis notre arrivée à l’appartement de la blonde, mais je m’en moquais. Et tant pis si demain j’étais réveillé à cinq heures le matin, je n’allais certainement pas en mourir, puisque je saurais que c’était pour la bonne cause. Sans broncher donc, je la laissai se lever, puis je me levai à mon tour, l’accompagnant jusqu’à sa chambre, endroit sommes toutes bien simple, de petite taille, mais avec cette même douceur qui faisait penser à Joyce, encore une fois. Puis, ne me voyant pas vraiment dormir avec ma chemise, même si je n’avais rien d’autre à me mettre pour le coup, je retirai au moins celle-ci, puis je m’installai dans le lit. Je savais que ce n’était peut-être pas poli de le faire alors que Joyce ne s’était pas installée, mais je voulais lui montrer qu’elle pourrait s’installer comme elle le souhaitait, parce que si je dormais là, avec elle, c’était pour elle d’abord et avant tout, même si je ne pouvais nier que ça me ferait le plus grand bien de dormir avec la belle dans mes bras.

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La plus belle blonde était heureuse que finalement malgré tout ce qu'elle venait de lui révéler, Tommy soit resté auprès d'elle. Elle avait donc proposé à ce dernier d'aller dormir, parce qu'après une telle journée, elle était épuisée, comme tous les soirs, mais encore plus aujourd'hui vu les ascenseurs émotionnels qu'elle a dû surmonter. Par conséquent, lorsqu'il avait opiné du chef, elle s'était levé, se dirigeant vers sa chambre, pas très luxueuse il fallait bien l'avouer, mais le lit qu'elle avait lui suffisait pour dormir.

Après avoir montré la pièce à Tommy, Joyce se dirigea vers la salle de bains, se déshabilla et enfila sa nuisette. Une fois prête, elle rejoint le brun dans son lit. Il avait retiré sa chemise, et elle ne put s'empêcher d'examiner son torse en détails. Un sourire se dessina au coin de ses lèvres alors qu'elle s'installa près de lui. La blonde était assez pudique, elle se montrait rarement nue devant quelqu'un. Et une fois de plus, son manque de confiance ne l'aidait pas à apprécier le corps qu'elle avait.

Une fois blottie dans les bras de son amant, la jeune Sandberg se hasarda tout de même à caresser du bout des doigts, toujours avec douceur et délicatesse, le torse de cet homme dans son lit. Elle espérait simplement que les cauchemars n'allaient pas une nouvelle fois la réveiller, sinon, Tommy allait très mal dormir c'était certain. En se hissant un peu plus haut, elle déposa ses lèvres sur les siennes en lui souhaitant une bonne nuit, puis elle redescendit pour se loger contre lui et profiter de sa chaleur pour se réchauffer elle-même. Elle écrivait peut-être une nouvelle page de sa vie d'ici les prochains jours, et cette idée la ravissait au plus haut point, même si elle appréhendait le bureau demain.

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