Sujet: so emergency service is where i go (ft. Isaiah) Dim 28 Mai - 0:59
street isn't the best place to find an ex-lover so emergency service is where i go
isaiah & ellie
Je n'aimais pas me rendre à l'hôpital. Il y avait, dans ce lieu, cette drôle d'odeur. Cette odeur de désinfectant, qui flottait dans l'air et semblait s'être imprégnée sur les murs. Impossible de ne pas la sentir. Et avec l'odorat d'une femme enceinte, c'était encore pire. Durant un instant, je me demandai pourquoi je continuais de venir ici. Il était vrai que l'établissement était le lieu où j'avais appris ma grossesse, celui où on avait pris la décision de me suivre. Mais c'était angoissant, de traverser ces couloirs blancs, de croiser des personnes malades et de renifler cette odeur dénuée de bactéries alors qu'on venait s'assurer qu'il y avait toujours de la vie en nous. A chaque rendez-vous, c'était la même chose : je regrettais d'avoir laissé mon dossier dans cet hôpital et je commençais à me dire que ce serait peut-être mieux si j'étais suivie par un obstétricien d'un cabinet du centre-ville. Mais il fallait reconnaître que malgré ses défauts, l'établissement s'occupait très bien de ses patients et que le personnel du service obstétrique faisait très bien son boulot. Ils prenaient du temps pour vous, pour vous rassurer. Bien que je ne l'avouerais pas, c'était quelque chose dont j'avais besoin. J'appréhendais beaucoup cette grossesse, plus que je ne le laissais paraître.
Ce rendez-vous avait été, comme le précédent, rassurant. Visiblement, le petit être se développait bien. Bientôt, mon bébé commencerait à prendre véritablement forme. Avec un mode de vie sain comme le mien, les médecins étaient optimistes. Rien n'indiquait, pour le moment, de complications et je n'avais, de toute façon, pas d'antécédents médicaux importants. Merci Papa, merci Maman pour avoir su créer une famille dénuée de gros problèmes de santé. Avant de me laisser sortir, le médecin avait tenu à m'imprimer les clichés de l'échographie. Je n'étais pas particulièrement attachée à ce besoin de garder une trace de tout à travers des photographies mais j'avais accepté ceux-là. Pour moi, mais aussi pour Jude. Il ignorait peut-être encore qu'il allait être père mais une fois que j'aurais eu le courage de le lui dire, cela l'intéresserait certainement. J'avais alors rangé les petits clichés dans mon dossier médical et j'avais quitté le bureau, après des remerciements et des salutations.
Le trajet entre le service obstétrique et les urgences n'étaient pas longs. En une dizaine de minutes, je m'y trouvais. Ce n'était pas vraiment la sortie traditionnelle : l'accueil de l'hôpital se trouvait de l'autre côté. Mais j'avais appris, au cours de ma première visite ici, que l'accès au métro était bien plus rapide depuis les urgences que depuis le hall d'entrée. Je n'étais pas pressée, mais le temps était précieux et je préférais en gagner qu'en perdre. Je n'avais toutefois pas pensé au raffut que pouvaient être les urgences. Entre les familles qui s'impatientaient et les patients qu'on essayait de traiter le plus vite possible, les lieux ressemblaient à un champ de bataille. « Bravo, Ellie, t'as encore eu une idée brillante », pensai-je en me décalant pour laisser passer un brancard sur lequel se trouvait une jeune femme inconsciente. Retenant un soupir, je tâchais de me détourner de mon chemin pour laisser passer les médecins qui couraient partout lorsque je me retrouvai nez-à-nez avec une infirmière, qui ne tarda pas à passer sa main contre mon dos, pour m'inciter à marcher vers une destination qui n'était pas la mienne.
« S'il vous plaît, mademoiselle, rejoignez la salle d'attente. On vous informera pour l'état de santé de votre père. », lança-t-elle tandis que je prenais conscience qu'elle était en train de me confondre avec quelqu'un d'autre. C'était bien ma veine. Heureusement que je n'étais attendue nulle part, car j'étais en train de perdre mon temps. « Mais, je... », commençais-je à protester. « S'il vous plaît. Nous sommes débordés, je n'ai pas le temps pour des caprices », répliqua-t-elle aussitôt en me laissant dans le coin de la salle où plusieurs chaises s'alignaient. Des caprices... Si je lui en avais fait un, de caprice, je serais déjà dehors !
Bras croisés, j'affichai une mine renfrognée et m'apprêtai à quitter la salle lorsque mon regard parcourut les silhouettes assises autour de moi. Parmi elles, l'une se détacha et évoqua un lointain souvenir dans ma mémoire. Isaiah. Voilà quelqu'un que je ne m'attendais pas à voir, encore moins dans un tel lieu. Mes yeux restèrent rivés sur lui une longue minute, avant que je ne me tourne de nouveau vers l'infirmière. Celle-ci me lança un regard clair : si tu bouges de cette salle, je t'étripe. Bon, elle ne voulait sans doute pas dire les choses aussi violemment mais ce fut avec cette sensation que, mécontente, je décidai de poser mes fesses sur l'un de ses satanés sièges, juste le temps qu'elle disparaisse du chemin et que je puisse déguerpir. Il était plutôt difficile, voire même impossible pour moi de faire comme si je n'avais pas vu Isaiah. Ce fut sans doute pour cette raison que la chaise sur laquelle je m'étais assise était celle posée juste à côté de la sienne. « Salut », soufflais-je finalement, sans même être certaine qu'il allait me reconnaître. Il fallait dire que de l'eau était passée sous les ponts depuis notre dernière entrevue et à cet instant précis, il n'avait pas franchement l'air d'être en pleine forme.
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Sujet: Re: so emergency service is where i go (ft. Isaiah) Lun 5 Juin - 0:54
Ellie & Isaiah
So emergency service is where i go
J’adorais mon métier, et je savais que jamais je ne saurais me lasser de celui-ci. Généralement, j’avais pas ou peu de soucis avec mes élèves, je passais mon temps à faire quelque chose qui me plaisait et je pensais faire un bon boulot auprès de mes étudiants. Le seul souci que je pouvais avoir parfois, c’était au niveau de ma retenue, cette retenue parfois susceptible d’affecter mon professionnalisme. Et ça, je l’affirmais dans le sens où parfois, en certaines circonstances, je mourrais d’envie de me joindre à mes élèves, histoire de m’amuser un peu, me sentir comme si j’étais un adolescent, également. Bien souvent, je faisais mon possible pour garder une contenance, mais aujourd’hui, alors que c’était là mon dernier cours avec ce groupe d’étudiants de terminale qui allait grandement me manquer, alors que c’était une bande de sportifs qui jouaient au football américain et qui ne se faisaient pas prier pour faire des contacts - en prenant soin de rester prudents - j’avais craqué. Je m’étais mêlé au groupe, avait pris une place au sein d’une des équipes, et je m’en étais donné à coeur joie. Malheureusement, le football n’étant pas mon sport de prédilection, je ne m’en sortis pas tout à fait indemne, bien que je n’avais eu rien de grave non plus. J’aurais certainement quelques courbatures le lendemain, et peut-être me faudrait-il mettre un peu de glace et un bandage sur mon poignet gauche, mais demain, c’était jour de congé, alors je n’avais que ça à faire, soit m’en remettre et, une fois que nous serions lundi, faire comme si de rien n’était et entrer dans ce gymnase qui était en quelques sortes le mien en pleine forme. Oh et puis, évidemment, j’aurais aussi le temps de faire un brin de lessive, ce qui, dans mon cas, était désormais nécessaire, au vu de comment ma tenue avait été souillée, d’une façon qu’un détour à la douche du lycée n’avait pas pu débarrasser. Je ne m’en fis pas trop pour cela dans un premier temps, sachant que je n’avais aucun détour à faire avant de rentrer chez moi. Ce que je n’avais toutefois pas calculé, c’était le fait que lorsque j’arriverais à la maison, contrairement à mon habitude, je ne serais pas seul, que non seulement, ma femme serait là, mais qu’en plus, elle serait accompagnée de ses amies quelque peu guindées qui ne tardèrent pas à me considérer, ahuris, comme si j’arrivais d’une autre planète. Sachant que je venais de me mettre dans un beau pétrin, je les saluai prestement, juste pour dire que je faisais preuve de politesse, puis je montai pour aller me changer, signe de bonne volonté. Cependant, ce ne fut pas assez au goût de mon épouse, qui ne tarda pas à me le faire clairement savoir une fois que ses amies eurent quitté la maison. De plates excuses ne suffisant clairement pas, ce fut une nouvelle punition corporelle que j’obtins pour être arrivé tout cochonné et lui avoir fait honte devant ses amies et ce, sans que je n’aie été prévenu de leur visite dans un premier temps. Ne cherchant pas à répliquer, sachant que ça pourrait être pire, j’avais pris les coups sans rien dire, espérant que cela passerait. Mais cela ne passa pas; je passai toute la nuit éveillé, le visage et le poignet qui m’élançaient énormément. Me doutant que quelque chose clochait, puisque normalement, les douleurs, ça passait en quelques heures, je n’attendis même pas le lever du soleil pour m’habiller tant bien que mal, puis prendre la direction de l’hôpital, sans prévenir où j’allais ou quoi que ce soit du genre. Si Maureen me cherchait, elle n’aurait qu’à me contacter, parce que moi, je ne faisais plus d’efforts de ce côté. Même si cela fut particulièrement douloureux, je conduisis moi-même jusqu’aux urgences. Sur place, je m’enregistrai, tentant de ne pas me décourager de la quantité de monde qui se trouvait déjà là. Au moins, c’était jour de congé, donc j’avais tout mon temps. Sans broncher donc, je m’installai à une place, ne cherchant pas à observer quoi que ce soit, simplement attendre. Il était évident qu’à un moment ou un autre, j’allais m’ennuyer, mais en temps venu, je trouverais quelque chose pour m’occuper. Mais au final, sans que je ne demande quoi que ce soit, je trouvai de quoi m’occuper en la jeune femme qui vint, ce que je pensais être à tout hasard dans un premier temps, s’asseoir à côté de moi. Puis, tout cela devint moins au hasard lorsque soudainement, elle m’adressa la parole pour me saluer, m’obligeant alors à tourner la tête en sa direction pour que je réalise que son visage m’était familier. Cela faisait un bon moment que je ne l’avais pas vue, mais les circonstances de notre première rencontre étaient suffisantes pour que je ne l’oublie jamais. Après tout, comment pourrais-je oublier cette fois où j’ai trompé ma femme, et ce que cela m’avait valu après, soit une visite à ce même hôpital ? Le destin tentait-il de se jouer de moi ? Tentant de passer outre l’ironie de la situation, je lui répondis un vague: « Hey… », clairement peu à l’aise dans cette conversation. Comment pourrais-je l’être, après tout ? Ce n’était pas comme si j’avais été un parfait gentleman suite à notre soirée. Au contraire, j’avais fait exactement l’opposé de ce que j’aurais dû faire, soit faire profil bas, me tapir dans la peur des représailles. Cela faisait six ans et encore, je ne m’en remettais pas totalement de cet incident, au vu de la crainte qui m’envahissait chaque fois que je rentrais chez moi. Mais malgré tout, parce que je savais que ce n’était pas bien de rester aussi silencieux, aussi vague, je me tentai quand même à demander: « Que fais-tu ici ? » espérant lancer une conversation banale, sans entrer dans le coeur du sujet, la raison pour laquelle nous entretenions un tel froid, ou plutôt, la raison pour laquelle je retardais tant le moment de briser ce fameux froid, en fait.