Une grande nouvelle [Feat. Tommy S. Grayson]

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Joyce n'avait pas vraiment conscience de l'heure qu'il était, la chose dont elle était persuadée, c'était que le jour était levé et par conséquent, elle devrait sans doute se mettre au travail, malgré les plans qu'elle avait pour la journée. Entendant du bruit dans la cuisine, elle hésita à y aller, est-ce qu'elle allait pouvoir affronter le regard de Tommy ? Est-ce qu'elle serait capable de mettre un terme à cette distance entre eux et aller le prendre dans ses bras ? Elle l'aurait voulu, sincèrement, mais lorsqu'elle le salua, elle avait l'impression que ce n'était pas le moment idéal, à moins que ce ne soit encore une interprétation foireuse qu'elle venait de faire. Si ça se trouve, Tommy lui envoyait des signes pour lui faire comprendre qu'il voulait qu'elle fasse le premier pas, maiq au fond d'elle, Joyce estimait que c'était sans doute le contraire qui devait se passer. Après tout, c'est lui qui avait refusé cet enfant, alors oui elle lui en voulait et elle s'en voulait aussi. Du coup, leur relation intime et complice qu'ils avaient dans le temps était aujourd'hui réduite à néant.

Malgré la dispute de la veille, Joyce essayait de penser positivement même si d'ici quelques heures, elle allait devoir appeler pour prendre un rendez-vous pour avorter. Est-ce qu'elle en avait envie ? Non. Et inconsciemment, elle posa de nouveau la main sur son ventre. Il était plat, on ne sentait rien, mais elle savait au fond d'elle qu'un petit être était en train de grandir et qu'elle allait lui retirer la vie, il n'avait rien demandé à part vivre, et Joyce lui retirait ce seul souhait qu'il avait. Elle se sentait mal. Très mal. À tel point que cette pensée lui souleva le coeur et qu'elle failli vomir sur le sol de la cuisine.

En voyant cette distance qui s'était installé entre eux, Joyce en était malade. Comment avaient-ils pu en arriver là à cause d'une simple grossesse ? Et si finalement elle avait attendue avant de lui dire ? Ça aurait voulu dire qu'elle lui aurait menti une nouvelle fois, et peu importe que ce mensonge n'est pas un impact primordial, si elle continuait ainsi, Tommy ne lui ferait plus confiance et ça, elle ne le supporterait pas. Tout comme elle a du mal à supporter ce silence qui s'installe dans la cuisine alors que ce dernier lui tend un bol rempli de ses fruits préférés. Est-ce qu'il avait préparé ça uniquement pour elle ? Comme pour se faire pardonner de quelque chose ? À en juger par son comportement c'était simplement son attention à l'égard de sa petite amie qui l'avait fait préparer ce bol.

" - Je.. Merci.."

Mal à l'aise ? Ça c'est le moins qu'on puisse dire. Joyce avait l'impression d'être venue importer un inconnu qui lui avait proposé de l'aide ou simplement qui l'avait invité à entrer chez lui. Est-ce que c'était ça qu'ils étaient devenus ? De parfaits inconnus ? Elle commença finalement à piocher dedans sans réelle faim, mais il fallait qu'elle mange un minimum, c'est ce que le médecin lui avait dit, tout comme il lui avait dit que les émotions fortes étaient fortement déconseillées.

" - Je.. J'ai fais un cauchemar et puis, j'ai pas mal de choses à faire aujourd'hui.. D'ailleurs.. Est-ce que tu voudrait bien m"accompagner au commissariat ?"

Elle espérait qu'il puisse répondre à sa requête, mais si jamais il ne pouvait ou ne voulait pas, elle se débrouillerai par ses propres moyens comme elle l'avait toujours fait avant que de le rencontrer.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Malgré l’atmosphère à couper au couteau qui régnait entre nous deux, je fus plutôt soulagé de l’entendre me remercier de lui avoir préparé un petit-déjeuner et de la voir prendre le bol de fruits. Bon d’accord, elle ne mangea pas avec une masse d’appétit, mais c’était franchement mieux que rien. En tout cas, pour moi, je jugeais que c’était là un bon début, si bien que je cédai à la tentation de sourire légèrement. Rien comparativement à comment je souriais d’habitude, l’ombre d’un petit sourire, à peine perceptible. Par contre, cela ne me permit pas pour autant de prendre la parole réellement, casser la glace, me contentant de simplement patiner maladroitement à la surface, parlant du fait que Joyce était levée relativement tôt. Et encore à mon soulagement, elle ne sembla pas le prendre mal, faisant que me mentionner qu’elle avait fait un cauchemar. Pour toute réaction, je fronçai les sourcils, même si j’étais pas étonné. Je savais bien que Joyce était sensible à ce genre de soucis. Par contre, cela ne voulait pas dire que je ne me sentais pas mal pour autant, puisque je me doutais bien que j’étais probablement la cause de ce dit mauvais rêve, comme ç’avait été le cas me concernant. Mais ça, je ne le lui dis pas. Inutile de l’inquiéter avec le pourquoi du comment je m’étais réveillé plus tôt. Et puis, cela ne sembla pas trop l’intéresser, puisque bien rapidement, elle poursuivit, en venant à me faire une demande qui, probablement parce que je n’étais pas trop réveillé ou que je n’avais pas la tête à cela, me laissa vraiment surpris, cette fois-ci. Je ne me contentai pas de simplement froncer les sourcils, je relevai quelque peu ma lèvre supérieure également, déformant mon visage en une grimace d’incompréhension. Mais ne voyant pas d’inconvénient, ne me voyant pas la repousser pour autant, parce que je savais qu’elle était suffisamment indépendante pour ne pas me demander d’y aller avec elle si jamais elle ne voulait pas de moi là-bas, je lui répondis, après un bref instant de réflexion qui n’en fut pas vraiment un au bout du compte: « Oui, je peux faire ça. » Ma réponse aurait pu se terminer sur ces mots, puisque je venais de répondre à sa question, à sa requête, mais je me retrouvai à être quelque peu intrigué par cette demande, et comme je n’aimais pas cela garder les choses pour moi, je cédai à la tentation de lui demander: « Et je peux savoir pourquoi tu veux aller au commissariat ? » Ou bien ce ne sont pas mes affaires, comme les messages dans son téléphone ? Avoir voulu adopter une attitude plus cinglante, certainement que je lui aurais demandé, mais je pensais que j’en avais assez dit la veille, peut-être même trop dit. Il était le moment que je me taise, que j’espère qu’elle voudrait bien m’éclairer, et que si ce n’était pas le cas, que je prenne sur moi et que je la conduise là-bas, sans rien dire. Après tout, il était possible que je sois que bon à faire cela, au final.

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Voir Tommy dans cet état ne rendait pas Joyce heureuse, loin de là, parce qu'elle savait que s'il était ainsi, c'était en grande partie de sa faute à elle. Elle s'était pourtant promis de le rendre heureux, de le combler et surtout, de ne jamais le faire souffrir. Même s'il nendisait rien, il était sans doute tout aussi retourné que la blonde par leur dispute de la veille. Malheureusement c'est aussi ça être un couple, des hauts, des bas, mais les véritables couples arrivaient à tenir bon et à toujours s'en sortir, elle n'était pas sûr que le leur arrive à surmonter une telle chose, même si elle priait sincèrement pour que ce soit le cas.

Sans vraiment affronter le regard de son petit ami, elle le remercia de son intention à son égard, puis, elle commença à manger, non pas qu'elle soit affamée, simplement qu'elle devait manger si elle voulait rester en forme. Puis, elle se justifia ensuite sur le pourquoi elle était levée aussi tôt, est-ce qu'elle devait poser la question en retour à Tommy ? Par peur qu'il ne l'ignore, tout comme il l'avait plus ou moins fait avec elle depuis qu'elle était descendue, elle avait préféré ne pas tenter le coup. En revanche, elle lui demanda s'il pouvait l'emmener au commissariat, bien que ce ne soit l'endroit que la suédoise préférait. En réalité, elle préférait sincèrement de jamais mettre les pieds dans un tel endroit, mais là elle le faisait pour Tommy d'une part, mais aussi pour elle, ça l'aidera peut-être à se concentrer sur sa vie, sur son couple et réparer tout le mal qu'elle avait fait à cet homme qu'elle aimait tant. Mais bien évidemment, elle ne s'attendait pas à ce qu'il accepte sans poser de questions, alors elle espérait que cette réponse allait le satisfaire.

" - Hier tu m'as demandé pourquoi je ne faisais pas tout pour éloigner Eliott pour de bon, alors je veux te montrer qu'il n'est rien pour moi et je vais demander s'ils n'ont pas un moyen pour qu'il ne nous approche plus.."

C'est une preuve d'amour qu'il ne pouvait pas réfuter, Joyce était consciente de tout ce qui s'était dit hier, et même si ça faisait mal de le reconnaître, il avait raison sur beaucoup de points, notamment celui concernant Eliott. Elle devait désormais prendre les choses en main et l'éloigner une bonne fois pour toute, pour le bien-être de son couple.

Est-ce que c'était le moment de s'excuser, de lui dire qu'elle regrettait amèrement leur dispute d'hier, les paroles qu'elle avait eu ainsi que tout le reste ? S'excuser pour l'avoir autant blessé et peut-être comme elle, brisé. N'était-il pas trop tard pour réparer le mal qu'elle avait fait ? Elle espérait que non. Alors une fois qu'elle eut terminé le bol de fruits qu'il avait gentiment préparé, elle se leva pour déposer son bol dans l'évier et en profiter pour faire la vaisselle. Mais alors qu'elle avait le bol entre les mains, elle craqua, ses nerfs lâchaient tous en même et elle en fit tomber le récipient qui se brisa, il était désormais dans le même état que la blonde.

" - Je suis désolée Tommy.. Je n'ai jamais voulu tout ça.. Je.. Je regrette vraiment ce que j'ai dis, je t'aime et je pensais que ce serait assez pour surmonter tout ça.. Mais je me suis trompée.. L'amour ne suffit pas pour ce genre de choses, j'aurai dû me protéger, ça nous aurait évité d'avoir ce genre de choses.."

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Je me montrai quelque peu troublé au moment où Joyce en vint à m’annoncer que si elle voulait aller au commissariat, c’était pour prendre des mesures afin d’éloigner son ancien amant, définitivement, comme je l’avais laissé sous-entendre la veille dans mes propos, ces propos auxquels elle n’avait pas répondu avant de prendre la porte. Non pas que je ne pensais pas qu’elle les avais entendus, mais parce que je pensais qu’à ce point, j’avais dépassé les bornes, il y avait certains dires que je n’avais pas tant réfléchis, surtout en ce qui concernait la façon de les prononcer. Par contre, je devais admettre que cela en me frustrait pas tant non plus, dans le sens où je ne me sentais pas mal qu’elle veuille prendre des mesures. Je me sentais coupable de l’avoir brusquée et secouée ainsi, certes, mais je pensais quand même que ce serait pour le mieux, pour moi, mais surtout pour elle. Et même si je n’allais probablement pas l’admettre à voix haute, il n’en demeurait pas moins que cela saurait me rassurer, savoir qu’il ne pourrait plus avoir de contact avec elle, que peut-être pourrait-elle être en sécurité, et que de mon côté, je ne pourrais me poser de questions. Ne voyant pas pourquoi je lui refuserais cela alors, j’acquiesçai d’un signe de tête, bien que celui-ci soit peu convaincant. Pourquoi ? Parce que je savais qu’il y avait tellement plus que nous nous étions dits la veille qui méritait d’être discuté. Mais est-ce que je pouvais lui en parler vraiment ? Alors que je ne savais même pas ce qui était clair dans ma tête et ce qui ne l’était pas ? Avant même que je ne le décide d’ailleurs, ma bien-aimée - parce que non, mon amour pour elle n’avait pas diminué malgré tout, et c’était probablement ce qui rendait cette dispute d’autant plus douloureuse - me fit sursauter en laissant tomber son bol au sol, celui-ci se fracassant par terre. Mais ce ne fut pas ce qui retint le plus mon attention, ce qui me brisa le plus le coeur dans cette scène, ce fut les excuses qu’elle me présenta, confuse, limite sur le point de pleurer. J’avais beau ne pas savoir à quoi m’en tenir, il n’en demeurait pas moins que ce spectacle ne pouvait pas me laisser indifférent, ce n’était juste pas possible. Pendant un bref instant, j’hésitai sur quoi faire, mais quand je compris que je ne pouvais pas rester là, à trouver les mots, alors que je savais que j’étais loin d’être le plus doué dans ce genre de situation. Ce que je fis alors, c’est que j’écoutai mon coeur, me fiai à mon instinct, et je contournai le bol brisé par terre pour l’entourer de mes bras, déposant un baiser au sommet de sa tête en la gardant contre moi. Je restai ainsi sans rien dire pendant un petit moment, avant de finalement lui dire: « Je suis désolé aussi… J’aurais voulu être mieux que ça pour toi… » Je ne me sentais pas suffisamment à l’aise pour lui faire un grand discours, d’autant plus que - et à mon grand désarroi - je ne pensais pas m’être fait une idée sur ce qui avait provoqué cette dispute, soit le fait que Joyce était désormais enceinte. Et clairement, ça, je n’avais pas le courage de le lui dire, même s’il me le faudrait à un moment ou un autre.

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Même si leur dispute de la veille avait été violente verbalement, Joyce avait pris conscience qu'elle avait agit de manière égoïste. Elle aurait dû faire confiance à Tommy et lui dire ce qui s'était passé avec Eliott. Elle avait conscience que son petit ami pouvait se sentir trahi qu'elle ne lui en ai pas fait part plus tôt, laissant alors s'imaginer qu'elle pouvait encore ressentir, ne serait-ce une once de désir ou d'amour pour cet homme qui l'avait détruite. Alors elle voulait lui prouver que non, elle ne ressentait rien pour lui, et si pour cela, elle devait demander aux forces de l'ordre quelque chose pour empêcher qu'il ne l'approche elle, et surtout Tommy. Au fond, elle aurait dû faire ça dès le début, dès qu'elle avait compris qu'il était en ville suite à ses nombreux appels et messages. Mais encore une fois, elle avait pensé qu'elle pourrait s'en sortir seule, ce qui était faux.

Joyce était dans un état second, entre sa grossesse qui la fatiguait et la dispute qu'ils avaient eu, elle ne savait plus que faire, elle voulait tout simplement s'excuser en espérant que ça suffise pour que les choses rentrent dans l'ordre. Bien sûr, elle n'était pas stupide au point de croire que ça suffisait à tout réparer, tout ces mots lancés contre l'autre, seul le temps allait permettre de faire le tri parmi tout cela, mais surtout, ils allaient être obligé d'avoir une conversation, plus douce, plus calme. Du moins elle l'espérait, et elle ne pourra pas y échapper.

Mais avant même qu'elle puisse faire le tri dans ses pensées, les paroles cinglantes de Tommy lui reviennent en mémoire et elle en lâche le bol qu'elle tenait. Ses larmes se mirent à couler le long de ses joues, et jusqu'alors son seul soutien fut l'évier qui était à côté d'elle. Bien rapidement, Tommy balaya ses doutes et vient l'enlacer avant de déposer un baiser le dessus de sa tête, tout en s'excusant à son tour.

" - Tu n'as pas à t'excuser.. Je n'aurai pas dû fuir.. J'aurai dû affronter la discussion, mais j'en avais pas la force.. Je sais plus où on en est, est-ce que tu crois qu'on va pouvoir s'en sortir tous les deux ?"

Elle passa ses mains autour de la silhouette de son petit ami, elle profita de ce contact qui la soulageait et lui faisait presque oublier cette distance qui s'était installé entre eux.

" - Je te promets que je n'ai jamais voulu ça.. Eliott ne représente rien pour moi, il m'a détruit, il m'a rabaissé et humilié alors crois-moi bien que pour tout l'or du monde, je ne désire rien de cet homme. J'ai eu peur de te perdre, que tu ne partes et que tu me laisses toute seule.. Je ne veux plus qu'on se déchire comme ça.."

C'était l'instant confession, l'instant que Joyce avait jugé opportun pour lui dire ce qu'elle avait sur le coeur.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Peut-être que je me montrais faible, peut-être que cette étreinte ne changerait rien, ne ferait que repousser le problème plutôt, mais je m’en moquais. Sentir que Joyce ne me repoussait pas, que peut-être elle ne pensait pas que j’étais un total incapable de lui venir en aide de quelconque façon, me faisait sentir mieux avec moi-même, me rassurait et me donnait du courage pour la suite. Et si jamais cela venait à dégénérer par après, au moins, nous aurions eu ne serait-ce qu’un petit moment de calme avant la tempête, et c’était, en mon sens, mieux que rien du tout. Et puis, cela donna l’occasion à Joyce d’en quelques sortes, se vider le coeur, me faire part de ses regrets, de ses craintes concernant notre couple. Avait-elle cru que celui-ci était brisé complètement à cause de ce qui s’était passé hier ? Je n’osai clairement pas lui demander, d’autant plus que j’avais une petite idée de la réponse, puisque moi-même, j’avais eu le même doute. Ce dernier n’avait pas tant tourné autour de la complicité que nous entretenions, mais bien autour de ma personne, de ma capacité à entretenir une relation de couple. Ne jugeant pas nécessaire de développer sur ce sujet pour le moment, d’autant plus que cela ne viendrait certainement pas rassurer Joyce concernant toute cette histoire, je décidai, à la place, de profiter du fait qu’elle passait ses bras autour de moi pour la serrer un peu plus, espérant juste que ce serait suffisant pour lui signifier que oui, je croyais que nous pourrions s’en sortir, ou du moins, que je l’espérais. Après, je ne pouvais pas prédire l’avenir, cette grossesse inattendue me l’ayant clairement prouvé, mais si jamais cela signifiait de mettre du sien, alors j’allais en mettre, ça, j’en étais persuadé. De plus, j’avais encore plus de raisons, à mon avis, de vouloir le faire, au vu de ce que Joyce vint à dire par la suite, soit que son ancien amant n’était plus rien pour elle. Je n’allais pas le nier, je l’avais craint à un certain point, surtout quand j’avais su qu’elle le revoyait sans rien me dire, qu’importe comment l’échange s’était déroulé. Limite, j’aurais pu dire que je n’avais plus de raisons de m’en faire, mais la vérité était qu’il y avait encore une chose qui me bloquait quelque peu. Et en y repensant, je fermai les yeux, sentant mon coeur se pincer alors que je lâchais: « Je ne partirai pas… » En tout cas, jamais je ne pourrais me permettre de la laisser tomber comme cela. Je ne disais pas non plus que nous allions nous relever après cette épreuve, pas alors que je savais ce que j’étais sur le point de lui avouer. Et cela me faisait peur, je n’allais pas le nier, mais conscient que si je me taisais, ce n’était pas une bonne idée. Me disant que c’était le moment ou jamais, bien que ce soit difficile, je fermai les yeux un moment, inspirai profondément, et après m’être légèrement décalé, je lui dis: « Mais… Je ne peux pas devenir père, pas pour le moment en tout cas… Je ne suis pas prêt, nous ne sommes pas prêts… » Je savais très bien que Joyce l’avait déjà été, qu’elle avait la force de caractère pour le devenir de nouveau, mais ce n’était pas cela que je voulais dire. Et comme pour le préciser, j’ajoutai, même si ce fut plutôt maladroit: « Dès notre première épreuve, on se déchire… C’est trop tôt… » Ne parvenant pas à aller plus loin, je finis par hausser les épaules, puis dire, limite les larmes aux yeux, ce qui m’arrivait rarement: « Je suis navré, je m’en veux… » Mais je savais qu’accepter de laisser entrer cet enfant dans ma vie pour le moment, c’était trop me demandé, et je craignais beaucoup plus pour notre couple avec un enfant que sans, en toute franchise. Après, peut-être était-ce encore sur le coup de l’émotion, mais toutes mes pensées me guidaient dans cette direction, je ne pouvais plus vraiment me le cacher.

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Est-ce que ce simple geste signifiait que les choses pouvaient s'arranger et que les deux amoureux pouvaient essayer de briser cette glace qui s'était installée entre eux depuis la veille ? C'est ce que Joyce pensait et espérait, mais c'était sans se douter de ce qui allait suivre. Elle profita de cette étreinte tant qu'elle le pouvait, comme si c'était la dernière fois qu'elle voyait Tommy avant qu'il ne parte loin d'elle. Elle s'estimait heureuse que dans cette situation le jeune homme soit encore auprès d'elle, un autre homme aurait sans doute pris la fuite en apprenant cette grossesse. Beaucoup d'hommes n'assumaient pas leur rôle de père, ils se contentaient de faire un enfant à une femme qu'ils apprécient puis, ils recommencent jusqu'au moment où ils prennent conscience de ce que cela représente.

Quand la jolie blonde lui confia ses doutes sur leur dispute de la veille, sur ses craintes concernant leur couple, notamment si celui-ci allait tenir ? Elle sentit l'étreinte de son petit ami se resserrer autour d'elle, elle l'interpréta comme un oui. Alors s'il y croyait, elle devait y croire aussi, est-ce qu'elle aura la force de surmonter tout cela ? Elle avait déjà perdu son fils après lui avoir tout donné, et aujourd'hui, le ciel avait entendu son souhait d'avoir un enfant et fonder une famille, et il fallait qu'elle mette un terme à la vie de ce petit être qui grandissait en elle. Oui il allait lui falloir du courage pour regarder dans les yeux cet homme qui lui avait interdit de vivre son rêve le plus cher.

Elle finit alors par entendre la voix de son compagnon lui promettre qu'il ne partirai pas, elle aurait pu s'en réjouir, mais la suite de ses propos la fit rapidement déchanté. Il s'était éloigné comme s'il craignait quelque chose de la part de sa tête blonde. Et d'un côté, il avait bien fait parce que Joyce sentit la colère et la tristesse l'animer. Comment pouvait-il savoir qu'ils n'étaient pas prêts ?

" - C'est faux, tu n'es pas prêt et qui sait, peut-être que tu ne te sentiras jamais prêt à avoir un enfant, mais sache que tôt ou tard, j'aurai ce besoin de redevenir mère, et si on peut pas le réaliser ensemble, je pense qu'on aura fait le tour de notre histoire."

Bien évidemment ça ne lui plaisait pas de lui dire ces choses de cette manière, mais elle se devait de lui dire ce qu'il en était. Cette fois-ci, elle avait accepté ce sacrifice, mais elle avait besoin de donner l'amour qu'elle avait à un enfant et si Tommy n'acceptait pas son rôle de père, alors leur relation ne pourront pas aller plus loin, c'était certain. Joyce ne pourra pas indéfiniment faire passer les désirs de Tommy avant les siens, encore moins lorsqu'il s'agissait d'une grossesse.

" - Je vais me préparer, est-ce que tu acceptes toujours de m'accompagner ?"

À moins qu'il ne se sente pas prêt pour ça non plus. Qu'importe. Elle nettoya les morceaux du bol qu'elle avait laissé tomber au sol puis après s'être assurée qu'elle n'en avait pas oublié, elle quitta la cuisine encore sous le choc des révélations de son petit ami.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Au vu de ce que Joyce m’avait dit et de la façon dont elle avait tenté de me convaincre que je n’avais pas à avoir peur d’être père et tout cela, je me doutais bien qu’elle ne serait pas très heureuse de ce que j’allais lui annoncer. Mais après, comment allait-elle réagir ? Ça, je ne le savais pas du tout, et je dus admettre que pendant quelques secondes, cela me faisait peur, que j’étais nerveux, probablement encore pus que je ne l’avais été à tout moment depuis hier soir. Je m’attendais à ce qu’elle se fâche contre moi, qu’elle en vienne à me dire qu’elle préférait me quitter et élever l’enfant toute seule plutôt que de me voir refuser d’être père et avorter. Je savais bien qu’elle avait fait part de cette option la veille, plus d’une fois en plus, mais qui sait, peut-être préférait-elle devenir mère au-delà de ma personne ? Au bout du compte, elle ne fit rien de tout cela, se contentant de simplement me dire que le problème venait de moi, et que si jamais à un moment ou un autre, dans un futur quelconque, je n’étais toujours pas prêt, alors pour elle, cela ne marcherait pas. Déglutissant, je ne sus quoi penser. D’un côté, ses propos, qui s’apparentaient à une menace, me terrifiaient quelque peu, parce que, je ne savais pas combien de temps elle me laissait pour être prêt, j’ignorais aussi si j’allais y parvenir un jour ou pas, et je ne voulais pas mettre mon histoire en péril pour autant. Bon d’accord, avant aujourd’hui, la question d’enfant dans un avenir proche n’avait pas été évoquée, puisque nous en étions encore aux premiers mois de notre relation, mais il n’en demeurait pas moins que je me voyais aller loin avec elle. Mais si jamais je ne convenais pas à ses caprices, serait-elle vraiment prête à y mettre un terme pour trouver un autre homme qui accepterait de fonder une famille avec elle, qu’importe qui il était ? Comment pouvait-elle dire cela alors que peut-être, je pourrais me faire à l'idée d'être père un jour ? Après tout, je ne pensais pas pouvoir être en couple avant l'hiver dernier, mais les choses avaient bien changé depuis... À cette pensée, ma peur se transforma lentement en irritation. Je savais bien que c’était peut-être égoïste de ma part de ne pas lui accorder ce souhait, mais je le faisais parce que je voyais de sérieux risques. Jamais je n’avais été capricieux, jamais je n’avais été lâche, alors je me disais que cette fois-ci, mes craintes étaient sincères, mais clairement, ce n’était pas suffisant pour elle, puisque là, tout ce que j’avais l’impression qu’elle faisait, c’était me jeter, comme un numéro expiré, avant de passer au suivant. Par contre, je n’eus pas l’occasion de lui faire part de mon désarroi, puisque rapidement, elle revint sur le sujet du commissariat, me redemandant si je voulais toujours y aller avec elle. Pendant un instant, je dus admettre que l’envie me manqua tout particulièrement. Non pas que je n’avais pas envie qu’elle éloigne son ancien amant pour de bon, mais parce que ça ne faisait que renforcer cette impression que je n’étais là qu’un objet pour elle. Grimaçant, je pris sur moi pour le coup, histoire de ne pas engendrer une nouvelle dispute, et je finis par lui dire: « Ouais. » sans être plus convaincu qu’il ne le fallait. Puis n’ayant plus tant faim après cette discussion, je laissai tomber mon petit-déjeuner, puis je montai à l’étage à mon tour, prenant la pièce inverse à celle de ma petite-amie pour aller m’habiller. Je le fis prestement, pour finalement redescendre au rez-de-chaussée et ainsi, pouvoir attendre qu’elle soit prête à y aller, redoutant grandement le trajet en voiture, de même que le reste de la journée.

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La majorité des femmes naissaient avec l'envie tôt ou tard de fonder une famille, de donner naissance à un ou plusieurs enfants. Mais il faut croire que Joyce n'avait pas le droit de vivre tout ça. D'abord la perte d'Isaak et ensuite, Tommy qui refusait d'avoir un enfant avec elle. Est-ce que c'était elle le soucis ? Est-ce qu'avec une autre femme il aurait accepté cette grossesse ? Est-ce si leur relation datait de plusieurs années il l'aurait accepté ? Elle n'aurait probablement jamais de réponse à cette question.

Elle avait bien conscience que ses paroles étaient lourdes, blessantes et pouvaient peut-être même paraître menaçantes, mais il n'en était rien de tout ça, elle voulait juste qu'il comprenne que pour elle, devenir mère à nouveau est quelque chose d'important, de primordial, et si Tommy ne peut pas accepter ça, alors leur relation ne pourra jamais évoluer. Elle est prête à faire des sacrifices pour lui, c'est certain, mais jusqu'à un certain point. Jusqu'ici elle a assez souffert et elle avait commencé à découvrir le bonheur avant de replonger dans la noirceur depuis la veille.

Joyce n'est pas une fille facile, et elle n'ira pas voir ailleurs si Tommy refuse d'être père. Elle n'ira pas trouver un autre homme, le premier qui passe pour assumer un rôle de père, non. En revanche, même si elle lui laisserait du temps, sans doute quelques années, tôt ou tard, le sujet devra revenir sur la table, et qui sait à ce moment précis comment les deux amoureux réagiront à l'évocation du sujet qui était tabou quelques temps plus tôt. Est-ce que Tommy avait fait une croix définitive sur le fait de devenir papa ou bien, la blonde avait encore une toute petite chance qu'un jour ils puissent fonder une famille ensemble ?

Jamais elle n'avait voulu lui faire mal à ce point, elle savait qu'il souffrait, tout comme elle souffrait également de cette situation, c'est pour cela qu'elle avait préféré quitter la pièce pour ne pas avoir à affronter plus longtemps son petit ami. Elle se précipita dans la salle de bains, dans laquelle elle s'enferma et s'effondra le long de la baignoire en larmes. Elle était à bout de nerfs, épuisée par cette dispute, les hormones en ébullition, elle avait peur d'avoir commis l'irréparable et d'avoir brisé à tout jamais ce lien qui l'unissait à Tommy.

Lorsqu'elle fut prête, un jeans ainsi qu'un simple chemisier, elle descendit pour rejoindre le rez-de-chaussée où l'attendait son petit ami. Les yeux rougis par les larmes qu'elle avait versé plus tôt, la voix encore brisée elle lui signifia qu'ils pouvaient y aller d'un simple de tête avant de sortir et de rejoindre la voiture en même temps que le jeune homme.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Même si après cette discussion, je ne me voyais clairement pas presser Joyce à descendre et quitter la maison, il n’en demeurait pas moins que j’espérais qu’elle n’allait pas prendre une éternité non plus, puisque rester comme ça au rez-de-chaussée, à attendre qu’elle soit prête à partir ne me mettait pas des plus à l’aise. Si j’avais du mal avec mon moi-même, avec mes pensées pendant ces moments plus tumultueux, lorsque j’étais seul, c’était pire. Tout semblait tourner dans ma tête encore plus fort, et surtout encore plus brutalement que précédemment. Pour commencer, si j’avais été vexé par ce que Joyce avait pu me dire précédemment, là, c’était encore pire. J’en venais à me poser des questions que je me refusais de me demander, parce que celles-ci faisaient beaucoup trop mal, parce que celles-ci revenaient à signifier que je pourrais potentiellement perdre Joyce, et je n’en avais pas envie, même si j’avais l’impression que tout ce que je faisais démontrait le contraire. Jamais je ne m’étais retrouvé dans un tel embarras, dans une situation si douloureuse avant aujourd’hui, alors pour sûr, je ne savais que faire, et c’était encore plus affreux. Le pire dans tout cela, c’était que je savais que Joyce souffrait également, et j’avais le sentiment que je ne pouvais pas être celui qui allait la réconforter cette fois-ci, parce que j’étais celui qui lui avait fait du mal. Je ne manquais pas d’envie de le faire, ce n’était pas comme si je ne l’avais pas prouvé plus tôt en la prenant dans mes bras, mais je savais que ce n’était pas suffisant. Devrait-elle peut-être aller trouver réconfort ailleurs ? Rien qu’à y penser, j’avais encore cette boule à l’estomac qui me donnait l’impression que j’allais être malade, et avant que je ne puisse la résorber, Joyce redescendit les escaliers. Combien de temps s’était écoulé ? Je ne savais pas, mais je sentais encore que c’était beaucoup trop à mon goût, puisque, j’en avais l’impression, nous avions eu le temps de davantage nous déchirer, tous les deux. Je le savais me concernant, et je m’en doutais concernant Joyce, puisque je crus apercevoir ses yeux rougis qui n’étaient pas là avant qu’elle ne se rende à l’étage. Avait-elle pleuré ? C’était la seule explication que je trouvai, et clairement, elle ne me plut pas, mais puisque rapidement, elle me signifia qu’elle était prête à y aller. Me disant que le silence était peut-être la meilleure solution - pour la situation, pas pour moi toutefois - je sortis de la maison avec elle, et compte tenu que le temps était tout sauf clément, et que je me doutais bien qu’elle n’était pas d’humeur ni en état pour faire de la moto - même si personnellement, ça m’aurait changé les idées - je montai dans le Silverado, côté conducteur, attendant qu’elle soit prête pour mettre le contact, en route vers le commissariat le plus proche.

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