Tommy & Joyce - I would catch a grenade for you

Joyce n'avait jamais imposé quoique ce soit à Tommy, elle ne lui avait demandé de changer pour elle, d'une part parce qu'elle l'aimait tel qu'il était, et d'autre part, parce qu'elle considère que lorsqu'on aime quelqu'un, on doit apprendre à l'aimer avec tout ce qui a. Alors c'est vrai qu'elle a eu du mal à accepter son statut ainsi que les avantages qui s'y réfèrent, encore aujourd'hui, elle n'arrive pas vraiment à se faire à cette idée qu'avec un seul mot il pouvait mettre les personnes à ses pieds. Mais elle essayait de faire les efforts nécessaires pour s'adapter à son mode de vie, tout comme lui essayait de s'adapter au sien.

Quand Tommy lui fit part de ses doutes concernant le fait d'être un bon petit ami, elle fut obligée de le rassurer comme elle put. Joyce n'était pas du genre à dire des paroles en l'air simplement pour faire plaisir à une personne. Quand elle disait quelque chose, c'est qu'elle le pensait vraiment. Et c'était bel et bien le cas avec son compagnon. Il l'aimait, il la soutenait dans son projet de devenir décoratrice d'intérieur, il n'avait pas cherché à l'en empêcher pour la garder auprès de lui, il avait envie de la voir heureuse et épanouie, et rien que pour ça, elle ne l'en remercia jamais assez. Malheureusement pour elle, ce ne fut pas suffisant malgré le léger sourire qu'il lui adressa. Que pouvait-elle faire de plus pour le conforter dans l'idée qu'il lui donnait tout ce dont elle avait besoin ? Dans l'immédiat, elle n'en avait aucune idée, mais dans les prochains jours elle allait devoir y penser sérieusement si elle ne voulait pas qu'il se bloque avec cette pensée négative, au risque de détruire leur complicité.

Si Joyce avait demandé à Tommy, ou plutôt implorer qu'il ne fasse rien de stupide pour le bébé et elle, elle n'était pas assez curieuse pour lui demander ce qu'il comptait faire. Elle avait peur de devoir faire face une nouvelle fois à la vérité, et elle n'était pas sûre d'être assez forte pour l'affronter.

Suite à ça, la suédoise se décida de lui parler de son envie daller voir Eliott, c'était risqué et elle le savait. Son ancien amant avait toujours su user des mots pour la faire tomber dans ses bras, pour la manipuler comme il l'entendait sans même qu'elle n'ai de doutes à aucun moment. Encore maintenant elle en souffrait. Elle avait été prise pour une poupée qu'il maniait au gré de ses envies. Joyce se disait que depuis les choses avaient changé, qu'elle était capable de l'affronter sans se laisser marcher dessus, mais la vérité c'est que devant lui, elle était faible. Cet homme avait toujours été un poison pour elle, il lui avait fallu avoir un enfant de lui, le perdre pour finalement rencontrer Tommy et se rendre compte que l'amour n'était en rien ce qu'elle avait vécu avec lui.

" - Bien sûr que tu peux venir, et puis, je vais avoir besoin d'un chauffeur pour m'accompagner." fit-elle en lui adressant un sourire, espérant détendre l'atmosphère quelques instants.

Au fond, la jeune femme ignorait si elle allait être capable de lui faire face, de rester calme et de simplement discuter. Dans l'immédiat, elle avait envie de le frapper au point où elle serait sans doute capable de le tuer pour protéger sa famille, à savoir Tommy et leur bébé, mais elle se garda bien d'en faire part à son petit ami.

Depuis combien de temps avaient-ils contacté le médecin ? Joyce n'avait aucune notion du temps, tout s'était bousculé dans sa tête pour qu'elle puisse estimer une durée quelconque. Ses douleurs abdominales s'étaient calmés mais elle avait encore mal, même si elles étaient moindres que les précédentes.

Joyce avait toujours été une jeune femme indépendante et autonome, elle n'avait jamais compté sur qui que ce soit pour obtenir quelque chose, elle avait appris à faire les choses par elle-même, même si ce n'était pas forcément le chemin le plus court. Elle n'aimait pas devoir dépendre de quelqu'un pour faire ce qu'elle avait à faire, elle tenait bien trop à son indépendance pour la laisser s'envoler de la sorte.

Alors lorsque Tommy avait demandé, même si c'était plutôt une affirmation qu'autre chose, pour l'accompagner voir Eliott, elle ne pouvait pas refuser. Déjà parce qu'il était tout aussi impliqué qu'elle dans cette affaire désormais, et parce qu'elle savait qu'elle allait avoir besoin de son petit ami. Joyce ignorait si les policiers allaient lui laisser le droit de le voir, elle aurait tellement de choses à lui dire, de lui faire comprendre qu'elle était tellement plus heureuse avec Tommy qu'avec lui, qu'elle était enfin épanouie et aimée à sa juste valeur, et non pas comme un vulgaire objet sexuel qu'on utilise au gré de ses envies. Et puis maintenant, ils n'étaient plus deux mais trois.

Dans son esprit, elle avait déjà préparé tout un discours qu'elle lui sortirai si elle pouvait le voir, mais au fond, elle savait qu'une fois devant lui, elle était capable de perdre tout ses moyens. Tout comme un soumis se rabaisse aux pieds de son maître. Avec Eliott c'était assez semblable, la jolie blonde l'avait aimé, sincèrement, mais il l'avait simplement utilisé et manipulé avec les mots qu'il savait manier comme un art. Il pouvait retourner le cerveau des gens simplement avec ses belles paroles et promesses.

Finalement, après que Tommy est esquissé un sourire, la sonnette de la porte retentit. Le médecin ? Sans doute. Ou bien était-ce encore des policiers qui voulaient s'entretenir avec le jeune homme ? Ou pire, des copains d'Eliott qui avaient reçu l'ordre de venir tabasser Tommy pour lui donner une leçon ? Joyce était totalement prise de panique, elle tremblait de partout, de peur qu'on s'en prenne encore à son petit ami. Heureusement, rapidement elle entendit la discussion entre les deux hommes, ce qui finit de la rassurer.

Assise sur le canapé du salon comme le lui avait indiqué Tommy, elle attendait désormais la présence du médecin afin qu'il l'osculte et qu'il puisse définir l'origine de ses douleurs abdominales. Le monsieur se présenta à Joyce et la blonde fit de même. Elle était désormais seule avec le médecin dans le salon, curieuse de savoir pourquoi Tommy ne les avait pas rejoins, elle interrogea l'homme pour savoir si son petit ami pouvait les rejoindre, elle n'avait rien à lui cacher. Après avoir obtenu l'accord du médecin, Joyce s'adressa à Tommy qui devait être non loin d'eux.

" - Tu peux venir mon amour."

Que ce soit corporel ou autre, elle n'avait rien à lui cacher, il connaissait son corps mieux que personne, et puis, elle n'avait pas d'amant ou relation extra-conjugale, alors il pouvait les rejoidre et venir soutenir la belle blonde.

Joyce n'avait pas souvent eu à faire aux médecins, généralement quand elle était malade, elle se soignait toute seule. Bon après ce n'était rien de bien dramatique, une migraine, un mal de ventre, une toux, rien d'alarmant. Mais cette fois-ci c'était différent. En temps normal, elle aurait simplement ressenti de vives douleurs au ventre, elle n'en aurait même pas accordé une quelconque importance, sauf que là, elle était enceinte. Y'avait-il un risque pour le bébé ? Est-ce qu'elle risquait de le perdre ? Elle ne voulait pas écouter le discours tout bon tout rose du médecin, elle voulait la vérité même si elle faisait mal à entendre, elle en avait besoin.

Dans un premier temps, elle ne dit rien le laissant faire, mais elle se sentait mal à l'aise dans cette pièce avec cet homme. Joyce demanda alors au médecin si Tommy pouvait les rejoidre, il sembla hésiter un instant avant d'accepter, ce qu'elle lui signifia en l'appelant pour qu'il vienne la rejoindre. Si jamais, le médecin devait lui annoncer une quelconque nouvelle, elle avait besoin que Tommy soit auprès d'elle, sans lui elle n'aurait jamais la force nécessaire pour surmonter cette pente sur laquelle elle semblait glisser. Dans l'immédiat, elle essayait de rester calme et de ne pas se faire de films avant d'avoir le verdict du professionnel de la santé.

Il prit quelques constantes de la blonde, notant par la même occasion des choses sur un carnet, tout cela ressemblait à du charabia et Joyce se demandait si c'était vraiment nécessaire. Mais une fois de plus, elle ne dit rien, il savait ce qu'il faisait, c'était son métier après tout. Une tension un peu élevée selon lui, signe d'énervement. Par la suite, il demanda à Joyce de s'allonger sur le canapé afin qu'il puisse, par acquis de conscience, écouter le coeur du bébé et s'assurer que tout allait bien. Une grimace se dessina sur son visage au même moment, la blonde était à bout de nerfs et hyper émotive.

" - Docteur si quelque chose ne va pas, il faut me le dire.. J'ai besoin de savoir !"

Elle lui avait presque criée dessus, elle était désormais en larmes et ses douleurs au ventre se firent de nouveau ressentir. Heureusement, Tommy était là pour la rassurer, pour la calmer.

" - Tout va bien mademoiselle, simplement que toutes vos émotions, votre bébé les ressent aussi, si vous êtes stressée, il l'est aussi, si vous êtes en colère, il l'est aussi. Il faut essayer de vous ménager. Les émotions trop fortes ne sont bonnes ni pour vous, ni pour votre bébé. De plus, vous devez vous reposez, ce serait bien si vous arrêtiez de travailler une petite semaine voire deux."

En attendant, il lui avait donné un traitement pour ses douleurs ainsi que pour son état de nerf général, qui s'approchait grandement d'une dépression.

" - Le bébé n'a rien, mais si vous ne vous ménager pas, ça risque d'arriver."

Au moins il avait été clair dans ses propos. Joyce allait devenir une femme au foyer, rester cloîtrer toute la journée entre quatre murs, rien que cette idée la rendait folle. Et puis, comment Tommy allait faire pour le travail ? Il avait besoin d'elle, bien qu'elle sache qu'elle n'était pas forcément indispensable, elle ne pouvait pas le laisser seul gérer son organisation ou autre, ça allait être le bazart à coup sûr sinon.

" - Vos douleurs abdominales viennent du fait que vous éprouvez trop de stress ou de colère, des émotions fortes en somme, votre bébé les ressent aussi et vous les fait ressentir par ces douleurs qui vous font souffrir. Moins de stress entraînera moins de douleurs, je ne dis pas pour autant que vous ne souffrirez plus, mais en tout cas, ce sera moindre. De toute manière, si jamais vous avez le moindre soucis, Monsieur Grayson sait où me joindre."

Et voilà, désormais, ils savaient d'où provenaient ces douleurs. Le verdict du médecin allait remettre beaucoup de choses en question, et sans doute le fait que Joyce doive arrêter de travailler durant un certain temps. Elle refusait de rester à la maison à rien faire pendant que Tommy est au bureau. Ça la rendrait folle de rester enfermée.

Après les dernières salutations, Tommy raccompagna le médecin à la porte, où ils discutaient quelques instants, Joyce aurait tant aimé savoir ce qu'ils pouvaient bien se dire, mais elle était trop faible pour se lever et se hisser jusqu'à la porte. Forcée de patienter jusqu'au retour de son homme, elle entendit enfin la porte se refermer, Tommy ne devrait plus tarder à la rejoindre.

Joyce n'était pas vraiment dans un état normal, c'est la raison pour laquelle sans doute, elle s'était énervée contre ce pauvre médecin qui n'avait rien demandé. Tommy avait essayé de la rassurer, de la détendre autant qu'il le pouvait, ça semblait avoir marché. En tout cas, durant un certain temps.

Tout en prenant des notes, le médecin examinait la blonde en prenant ses constantes et vérifiant que tout allait pour elle comme pour le bébé. Le coeur du bébé semblait être un bruit sourd mais bien régulier, pas de quoi affoler le jeune couple. En revanche, l'état de Joyce semblait bien plus préoccupant qu'elle n'aurait pu le penser, bien qu'elle ne s'en préoccupait pas vraiment. Le médecin lui ordonna de se reposer au maximum, d'éviter au maximum le stress, et surtout, de lever le pied sur le travail. Ça s'était sans doute ce qui n'allait rien arranger.

Au fond d'elle, quand le médecin allait être parti, elle savait que cette dernière phrase allait devenir une source de conflit dans son couple. Tommy allait sans doute la mettre au vert pour qu'elle puisse se reposer, mais clairement, rester à la maison seule pendant que ce dernier est au bureau, ce sera plus une source de stress pour elle que le reste. Et puis, elle n'a jamais apprécié rester cloîtrée sans rien faire dans une pièce, c'est quelque chose qui la rend folle, rien que d'y penser.

Le moment était venu que le médecin s'en aille après avoir prescrit quelques médicaments pour la blonde. Tommy le raccompagna jusqu'à la porte, avant de rester quelques instants avec lui, puis il finit par rejoindre sa petite amie.

" - Prendre soin de moi est une chose et je vais essayer de faire de mon mieux, mais ne me demande pas d'arrêter de travailler, je vais devenir folle si je reste toute la journée ici enfermée entre ces murs.."

Au moins c'était clair, elle ne comptait pas s'arrêter de travailler, elle était encore loin d'être en congé maternité. De plus, elle avait besoin de s'occuper l'esprit si elle voulait rester un minimum en forme. Cependant, l'intention de Tommy était louable, il comptait s'occuper d'elle et c'était la première fois qu'il posait de lui-même sa main sur le ventre arrondi de la jeune femme. Elle posa la sienne en échange dessus tout en faisant de légère caresse.

Heureuse d'avoir cet homme à ses côtés, elle finit par déposer un baiser sur ses lèvres, approfondisant celui-ci pour transmettre tout l'amour qu'elle avait à l'égard de son petit ami.

Joyce était bien consciente qu'elle devait se ménager pour elle, pour son bébé et pour éviter à Tommy de s'inquiéter. Ce n'est pas pour autant qu'elle était prête à mettre un terme à son emploi de secrétaire, elle avait bien pensé à aménager des horaires pour elle mais la vérité c'est qu'elle avait peur que tout cela nuise à son petit ami, alors elle avait préféré ne rien dire et continuer à travailler comme elle le faisait jusqu'alors.

Ce n'était pas aidé pour elle de devoir travailler la journée puis, une fois rentrée de se mettre sur sa formation à distance, mais la suédoise est une travailleuse, lorsqu'elle veut quelque chose, elle met toutes les chances de son côté pour obtenir ce qu'elle souhaite, et c'était exactement le cas avec cette formation.

Dans l'immédiat, ce qui l'inquiétait ça allait être la personne qui allait prendre sa place, soit à son congé maternité, soit quand Tommy aurait décidé de la mettre au placard à cause de son etzt de santé. Au fond, elle ne pourrait pas lui en vouloir parce qu'elle savait que c'était pour son bien, mais quand même, elle aurait sans doute du mal à accepter cette idée.

En revanche, elle acceptait de prendre quelques jours de congé, peut-être trois ou quatre grand maximum afin de pouvoir se reposer et se concentrer uniquement sur sa formation, mais elle se sentirait coupable si pendant ce temps là, le beau brun avait besoin d'elle et qu'elle n'était pas disponible pour lui. C'était toujours la même chose, elle faisait passer son travail et Tommy avant elle-même.

Soudain, son compagnon prit la parole, elle le fixa le regard interrogateur. Était-il vraiment sérieux ? Joyce avait toujours pensé qu'il disait ça sur le coup mais que jamais il ne mettrait cela à exécution. Bien évidemment que ça lui faisait plaisir, travailler de la maison était déjà beaucoup plus reposant, mais tout de même quelques questions se posaient dans l'esprit de la blonde.

" - Et pour les réunions ? Et si les employés ont besoin de toi ?"

Elle lui était reconnaissante de faire de tels efforts pour elle, mais elle ne voulait pas non plus qu'il s'attire des ennuis à cause d'elle. Joyce connaissait la chanson, il finirait par lui dire que c'est lui le patron et que c'est lui qui décide de comment travailler, mais tout de même, ça la gênait.

Son homme finit par de lever du canapé, lui tendant la main. Au vu de son visage décontracté, la surprise qui lui réservait semblait être quelque chose qui lui tenait à coeur, ou bien elle était totalement à côté de la plaque. Un peu sonnée par son récent épisode de douleurs abdominales et la fatigue sur ses épaules, elle eut un peu de mal à se lever mais lorsque ce fut le cas, elle prit la main de son compagnon.

" - Je te suis."

Même si la suédoise n'était pas très axée médicament, elle allait devoir aller à la pharmacie chercher ceux qu'avait prescrit le médecin, si ça lui permettait de faire des nuits plus sereines, sans cauchemars et de stopper ses douleurs abdominales, alors elle devait faire l'effort de les prendre si elle voulait aller mieux.