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 Roméo & Roméo [Yllan]

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MessageSujet: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyMer 5 Oct - 22:41

Roméo & Roméo

Ezra & Yllan

Les cours étaient terminés. La cloche du lycée avait sonné la fin du calvaire pour moi. J’avais ranger mes affaires dans mon cartable en faux cuir, passer la bandoulière à mon cou et effacer ce qui restait de craie sur le tableau. J’avais donné une dissertation que la plupart des élèves n’auraient sûrement pas pris la peine d’écrire. Je me faisais déjà une joie de pouvoir mettre plusieurs 0 pointés sans avoir la peine de lire des immondices. Je soupirais doucement, attendant que chaque élève soit sorti de la classe. Je les regardais s’agiter et s’en aller dans les couloirs vers leurs casiers, ou directement vers la sortie. Il y avait les timides, les agités, les bavards, les intellos, et l’éternelle amoureuse de son professeur. J’avais soupirer machinalement Décidément, je n’aimais vraiment pas les adolescents. Je secouai alors la tête en observant si tout était en ordre et referma la porte de la salle pour aujourd’hui. Je n’avais qu’une hâte de rentrer chez moi, de me boire un bon café, de prendre une douche et de sortir toute la nuit. Je n’avais pas cours le lendemain matin, et la nuit risque d’être longue et chaude. J’étais bien décidé à profiter des bars et des néons de la ville, de la folie nocturne et de celle de ses habitants. Je m’imaginais déjà en train d’aligner les verres, les cigarettes et les conquêtes. Souriant rien que d’y penser, je traversais le couloir sous le regard des élèves encore présents. J’avais toujours été considéré comme le professeur le plus cool du lycée. Certainement par ma barbe de deux jours, mes tenues jeans et t-shirts, et mes arrivées en moto devant l’école ou mes pauses cigarettes avec certains étudiants. Je me suis toujours moqué de ce qu’on pense de moi, mais c’était toujours agréable d’être le bad boy de la salle des professeurs. En partant, j’avais salué d’ailleurs le superviseur au passage, et quitta enfin l’établissement. Aujourd’hui, j’étais venu à pieds. Parfois, le matin, j’aimais à passer dans les rues, les quartiers, profitant de l’aube et du calme si rare de Washington. J’aimais le ciel orangé du petit matin, voir naître dans l’horizon la grandeur des immeubles citadins, entendre mes pas dans la ville, tout simplement. Le chemin me prit un certain temps, mais j’aimais me fondre dans la masse, mains dans les poches, comme si à travers cette vague humaine, personne ne pouvait me voir, personne ne pouvait me juger. Et je rentrais ainsi, seul dans la foule.

Capitol Hill et sa luxure. Ses grands lofts, ses belles avenues. C’est ici que j’habitais depuis quelques temps maintenant. Je n’ai jamais caché mes goûts pour tout ce qui était haut de gamme, en tout cas en matière de logement et d’écharpes uniquement. J’étais enfin arrivé devant mon immeuble, en remarquant que l’escalier de service n’était pas fermé. Amusé, j’avais décidé de l’emprunter pour monter jusqu’à mon étage. Cela me permettait de ne pas croiser mes abrutis de voisins, et puis, j’avais une vue magnifique, là, en grimpant dans cette tour de fer et de marches tournantes. Je me retournai parfois, profitant de l’horizon et de l’agitation de la ville qui s’offrait dans mes yeux. Le monde allait à une vitesse folle. Et d’en haut, tout semblait si loin. J’aimais cette vue, j’aimais me sentir proche du ciel, et loin de toutes ces personnes banales et pour la plupart tellement creuses. Souriant face aux merveilles de la gravité, j’avais continué à monter avec hâte chaque marche qui me séparait un peu plus de mon loft et des nuages. Arrivé à mon étage, j’eu la bonne surprise de voir que j’avais laissé la fenêtre entrouverte. C’était une baie vitrée plutôt large qui donnait directement sur mon salon. Sautant à l’intérieur, j’avais laissé la fenêtre ouverte, laissant entrer l’air pollué et saturé de l’Amérique moderne. Enfin, j’étais chez moi. Mon salon était moderne, dans les tons industriels, des piles de livres décoraient le sol, ils étaient éparpillés partout, n’importe où, ouverts ou fermés. Je jetai ma sacoche dans un coin, et ma veste alla la rejoindre rapidement. Cette journée m’avait fatigué, j’avais passé la matinée à écouter des exposés sans intérêts et particulièrement mal structurés d’adolescents incapables de la moindre subtilité. J’avais passé l’après-midi à expliquer la beauté du geste de Juliette et l’égoïsme de Roméo. Je crois bien qu’aucun de ce petit crétin n’avait retenu un seul mot. Soupirant en pensant aux copies à corriger qui m’attendaient au chaud dans mon cartable, j’étais allé me servir un café bien fort dans ma cuisine ouverte, observant la catastrophe littéraire qu’était devenue mon salon. J’aimais cette ambiance pourtant. C’était le bordel, c’était des livres. C’était tout à fait moi.

La sensation du café brûlant qui s’évanouissait dans ma gorge était délicieuse. J’avais attendu ça toute la journée depuis le réveil. Le café du soir qui repose, qui réconforte et qui soulage. Ma tasse fut rapidement vidée, comme d’habitude quand il s’agissait de moi et du café. J’avais été récupéré ma sacoche si durement jetée il y avait quelques minutes à peine pour en sortir les copies de mes élèves. Stylo rouge dehors, j’étais déjà déprimer à l’idée de devoir les lire. Mes yeux fixaient leurs formes qui étaient censées devenir de belles lettres et former de belles phrases. Que dalle. C’était bourré de fautes, de conneries et d’aucun effort d’analyse. Pourtant ce n’était pas si difficile de comprendre un livre. Soupirant, j’avais eu la patience de rédiger quelques commentaires sur une dizaine de copies. C’était tout. Le reste attendra. Jetant mon stylo sur la table, j’avais repris un café, rapidement. Je pouvais en boire des litres et des litres, c’était ma drogue liquide, douce et chaude. Elle me redonnait le sourire jusqu’au fond des veines. Regardant l’heure, je m’étais aperçu qu’un brin de toilette ne serait pas de trop avant de sortir ce soir. Après tout, même si j’étais déjà plutôt agréable à regarder, autant être le plus désirable possible. M’étirant à la manière d’un félin bien paresseux, je m’étais dirigé vers ma salle de bain, retirant doucement mes vêtements l’un après l’autre, les laissant traînant par terre, et tant pis s’ils prendraient l’eau. J’allumais l’eau chaude, et uniquement l’eau chaude. C’était brûlant comme j’aime, j’avais besoin de cette chaleur presque insoutenable, j’adorais ça, cette sensation intense contre ma peau. J’avais oublié que la fenêtre était ouverte, j’avais oublié que les copies étaient encore dispersées dans la cuisine, bien en vue. J’avais oublié que les livres avaient envahies mon loft comme des enfants envahissent leur mère. J’étais bien, là, juste moi et mon corps contre l’eau chaude. Je ne pensais plus à rien, j’étais bien. Mes yeux se fermèrent, laissant l’eau couler sur mon visage, que c’était bon. Et l’instant était si bon, que je m’étais permis de traîner plus que d’habitude, restant ainsi en tête à tête avec l’eau, la chaleur et ma peau.

C'était une sensation si particulière. J'étais si bien, à ce moment précis. Il n'y avait rien entre moi et le bonheur. J'étais seul au monde, contre l'élément naturel le plus beau qui soit. Parfois, j'avais encore cette tristesse et cette mélancolie, lorsque je me retrouvais seul avec mes pensées. Je pensais à ce que j'avais perdu il y a maintenant des années, à ce que je n'avais jamais vécu. Je me souvenais subitement que j'étais presque seul contre le monde entier. Je n'avais eu besoin que d'une personne dans ma vie et elle était subitement partie. En y repensant, la sensation de l'eau chaude était devenu inutile. J'avais à nouveau froid dans ma poitrine et dans mon coeur. Fixant le sol et l'eau qui s'évacuait, j'étais comme perdu à nouveau. Allait-je vraiment me faire du mal avec ces souvenirs pour le reste de ma vie ? J'étais condamné à être en souffrance, mais j'en avais tellement besoin. Paumé dans ma tête, je regardais mes marques, que je m'étais créer un peu partout sur le corps. C'était plus fort que moi. Et tandis que je me demandais encore me faire encore plus souffrir, le vent entrait dans le salon, laissant la fenêtre s'ouvrir un peu plus grand.

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Dernière édition par Ezra N. Lloyd le Ven 14 Oct - 14:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyVen 7 Oct - 1:18



Roméo & Roméo
ft. Ezra & Yllan


La lumière s'infiltrait à travers la pièce, l'inondant. Une lumière agressive qui venait menacer un sommeil timide. Par plusieurs perceptives, j'avais travaillé la majeure partie de la nuit, sur une toile, assez grande pour loger deux personnes. L'autre, c'est que le sommeil n'avait jamais été un plaisir comme la plupart des gens, mais plutôt un calvaire. Le sommeil ne venait jamais naturellement. Peut-être, trop préoccupé à perdre du temps, peur de ne pas profiter du temps qui m'était donné. Ne plus se réveillait le lendemain, avec un sentiment inachevé. Après toute la vie était comme une peinture, soit elle reflétait une réussite pleine et unique, soit un véritable échec, un goût amer, un manque qui fait que c'est loin d'être une plénitude. C'était les tournants de la vie qui m'étaient du pigment à la vie, comme l'harmonie des couleurs sur une toile. La comparaison n'était pas ordinaire. Pourtant, c'est exactement comme cela que je voyais ma vie. Et autant dire que les choses m'ont toujours posée problème face à l'esprit, même intellectuelle des gens. Au somme, je cultivais ma différence, quitte à être une incompréhension pour beaucoup de personnes. Il paraît que c'est propre aux artistes. Donc la lumière venait chatouiller mon sommeil, complétant ce gène par un bruit strident et loin d'être agréable. Que j'attrapais, pour le lancer à travers la pièce. Avant de me rendre compte trop tard, que dans le futur, l'achat d'un autre réveil serait nécessaire... Il sonnait l'heure, de l'après-midi, un après-midi bien entamé. À peine, quatre heures de sommeil, s'affichaient pour moi au compteur. Pourtant, je ne ressentais aucunement le besoin, d'en avoir plus. Je ne pensais qu'à une chose, revenir au travail qui m'avait pris une partie de la nuit et de la matinée. Et un bon café, je ne vais pas la cacher. C'est dans un élan de courage, pour ne pas dire obsession, pour la toile en cours, que déjà, mes premiers pas foulaient les sols, les mains parcourant déjà ma chevelure bordélique d'un réveil. Prenant la direction de la cuisine. Sommaire et miteux, qui comme le reste de mon appartement, caractérisé assez bien les lieux. Pour un instant, café, d'une bonne odeur fraîchement moulu. Le seul instant de la journée, que je ne changerais pour rien au monde.

Je multipliais les tasses de café, comme les cigarettes, étalant tubes de peinture, pinceaux dégoulinant encore des couleurs qui traînaient sur le blanc lisse de la toile. Ainsi que les tâches qui fleurissaient le sol. Au moins, c'était la seule chose qui égaillait un peu l'appartement, terne. C'était le seul que j'avais trouvé dans mes moyens, quelques mois, après être sorti du centre et des rues. Et puis, je suis resté avec les années, même si certaines choses ne fonctionnaient plus, pour ne pas dire délabrer. Il n'y avait rien de sentimental là-dedans. Et je n'étais pas le genre de mec à m'attacher aux objets. On peut dire, qu'il me convenait et que je n'avais pas eu l'idée de changer. Ou plutôt la flemme, en grande partie. Et puis pour l'instant, j'étais plutôt dans l'esprit, à me le torturer. Là, mon corps immobile assis face à cette toile. Mon regard qui traînait paresseusement sur cette dernière. Aux détails, avec ce sentiment de perdre pied, qui grandissant de plus en plus en moi, à chaque instants qui s'écoulaient. Il manquait quelque chose, un détail. J'étais passé à travers quelque chose, qui manquait cette petite étincelle, où tu t'exprimais par des émotions diverses. Mon esprit bouillonnait, manipulant comme si c'était des pièces d'un puzzle, cette création. Évaluant ce qu'il serait bien de mettre ou l'éventualité, les possibilités de certaines pièces, sans succès. Une bouffée dont je tirais sur ma cigarette, comme une image quand voyait trop souvent dans les films, d'artistes torturés. La fumée prenant ces droits, sa liberté. C 'était une intrigue a résoudre, qui me prenait la tête. Et l'espace d'un instant, j'ai imaginé, prendre l'air. Rester assis là, n'était pas envisageable. J'allais devenir fou. Même en dormant, cela me hantait. Voir autre chose et débloquer son esprit, pouvait être bénéfique. Donc un passage sous la douche, un jean et un sweat pour une sortie banale, sans but précis. Seulement retrouver l'inspiration ou un brin de lucidité, me semblait raisonnable. Et avec hâte, la porte se ferma derrière moi.

Les rues pouvaient toutes se ressemblaient, mais si on y regardait de plus près. Toutes étaient différences, suffisait de prendre du temps, pour observer. Le soleil qui commençait à décliner à l'horizon. Les gens, qu'on pouvait croiser, pour la plupart, rentrant dans boulot, crever. Creuser par le temps qui coule sur chacun de nous, plus ou moins rude pour certains. Et puis, il y avait les retardataires, ceux qui traînaient encore pour faire quelques petites courses. Ils y avaient les pressés de la vie, et ceux qui prenaient le temps. Des expressions différentes sur le visage. Et puis il y avait la nature, qui s’offrait à nous, sans y faire attention. La teinte des couleurs, un dégradé d'orange et de bleu s'étalait dans le ciel. Ces instants qui valaient de l'or, parce qu'elle jouait son dernier et unique spectacle ce soir. Une dernière représentation. Mes pas martelaient le sol, lentement. Et un regard curieux tournait sur le monde. Un peu trop peut-être... Parce que mon regard fut attiré sur une fenêtre ouverte. Au-dessus de moi. Et c'est une pointe de curiosité, qui me tirailla. La conscience absente, pas de petite voix pour lui dire qu'il ne fallait pas. Au contraire. Je n'avais plus aucune limite, si j'en avais une avant...

Et c'est ainsi que je montais pas à pas vers cette fenêtre, de l'escalier de secours. Me rappelant vaguement les moments où on s'infiltrait dans les appartements, qu'on espérait vide, pour passer une nuit. Sauf que là, c'était un quartier, inconnu pour moi. Un autre monde, un mélange de bâtiments historiques et habitants riches. Une classe sociale différente de la mienne. Je ne fréquentais pas, certainement à cause du fossé qu'il y a entre nous... Arrivé à mon but, mon regard ne m'avait pas joué des tours, la fenêtre était bien ouverte. Ouverte sur un appartement spacieux, étalant une collection littéraire sur le sol, je ne mettais attardé qu'un instant. Avant d'être attiré par une masse sombre dans le coin. Je ne serai pas l'expliquer, expliquer mon geste, mais un pas après l'autre, je passais par la fenêtre, pour me trouver dans cette pièce qui n'était pas mon appartement. Je n'étais plus à une fraction près. Toutefois, c'était une violation de domicile. Mes pas jonglaient entre les bouquins, vieux, récents, une collection intéressante, plutôt une vision intéressante à l'immortaliser dans l'instant. Ayant comme fond, ce qui m'avait poussé à pénétrer dans ces lieux. Cette masse noire, qui se révélait être un piano. La brillance laquée noire, aux pieds sculpté, était une porte ouverte à son imagination. Excluant toute possibilité, à l'éventualité qu'il pouvait si trouver quelqu'un. Non au contraire, je frôlais de mes doigts, l'instrument imposant, perdu à son imagination créative.

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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyVen 7 Oct - 21:06

Roméo & Roméo

Ezra & Yllan

Le temps passait, doucement ou follement, les aiguilles poursuivaient leur course folle tandis que j'étais encore coincé dans mes pensées, souvenirs et tristesses du passée. J'avais toujours eu la mauvaise habitude de passer des heures sous la douche. Pour réfléchir à mes cours, pour réfléchir à ce que j'allais faire de ma semaine, en fait, toute ma vie passait sous l'eau, son clapoti sur le sol de la douche m'avait toujours reposer au possible, m'avait toujours ravi l'oreille, et depuis, j'aimais  y rester pendant de très longues minutes, savourant le contact de l'eau et de sa chaleur partout sur mon corps. C'était tellement agréable, cette sensation de se réchauffer, seul, et pourtant si proche de la ville et de toute la population qui  quelques étages plus bas, s'animaient encore dans les rues, transpirant de vie et de quotidien, alors que moi, j'étais bien au chaud, nu dans ma salle de bain, sans personne pour me déranger, sans voiture pour me passer devant le nez, sans enfant pour hurler à chaque avenue. C'était mon havre de paix, mon loft si beau et si désordonné. J'y étais bien, j'étais tout simplement chez moi, et rien n'était meilleur au monde, qu'une douche au calme, qu'un bon café, et qu'un bon livre à dévorer sur le canapé, fenêtre ouverte sur le monde et son animation. Et puis, une sensation étrange commenca à m'envahir. J'avais cru entendre un bruit. Un instant, une minute à peine, et mon corps tout entier se figea. J'avais toujours eu une bonne ouie, piano oblige, et quelque chose en moi n'était pas tranquille. Bizarrement, je m'étais toujours senti assez lié à mon appartement pour sentir ce genre de choses. Ça pouvait paraître fou mais c'était comme ça. Mes yeux fixèrent la porte de la salle de bain, à l'afut. Vraiment, j'avais entendu quelque chose.

L'eau ne coulait désormais plus. J'avais coupé l'écoulement, en tournant soigneusement le robinet. J'étais là, à poil, alors que quelqu'un ou quelque chose était peut-être en train de se promener chez moi. Sortant de la cabine de douche, j'avais tendu la main, attrappant rapidement une serviette, l'entourant autour de ma taille. J'essayais d'écouter ce qui pouvait bien se passer de l'autre côté de la porte, mais plus de bruit. Pourtant, je n'avais pas rêvé, c'était certain. Il était hors de question de laisser une possible paranoia m'envahir et me dévorer. Mais j'étais sûr de mon jugement. Et pourtant, je n'avais rien consommé qui aurait pu me faire halluciner. A moins que mon café était beaucoup trop fort pour moi. Ma serviette glissait, j'étais encore beaucoup trop mouillé. Agaçé, j'avais enfilé un boxer propre. Je jetai un rapide regard dans le miroir en face de moi, plein de buée. J'avais l'air un peu ridicule, trempé, le boxer un peu trop blanc, qui passait au un peu trop transparant. Je soupirai. Ce n'était pas vraiment la tenue de combat idéal, mais tant pis. Plutôt me montrer comme ça que de laisser quelqu'un toucher à un seul de mes livres. Car chez moi, il n'y avait rien de très intéressant à part mes livres. Mon loft était bien la seule chose luxueuse que je possédais réellement. Mais que personne ne touche à mes souffles de vie, à mes escapades dans tous temps et tous mondes, mes livres tant aimés. Avalant ma salive, je m'approchai encore un peu de la porte, main sur la poignée. Et subitement, je venais de penser, que je n'avais rien en main pour me défendre. Et si c'était un voleur armé. De tout cœur, je priais pour que ce soit un chat.

Finalement, j'avais poussé la porte, très doucement, sans faire de bruit, en tout cas j'avais essayer de toutes mes forces. Heureusement, la salle de bain ne donnait pas directement sur le salon, et j'avais pu me glisser près de ma chambre. Là, bien cachée dans mon armoire, se trouvait une petite babiole que j'avais eu il y a bien longtemps, et qui pouvait toujours servir en cas de besoin. Me pliant au mieux pour attraper l'objet derrière tous mes vêtements, je parvins enfin à obtenir ma batte de baseball. Je n'avais que ça pour me défendre, comme la plupart des bons Américains qui se respectent. Ce n'était pas très orginal mais ça avait le mérite de faire mal, si elle était bien maniée en tout cas. Prenant une grande inspiration, je sortis de la pièce, en position de frappe. Je tenais si fort le manche, que je pouvais sentir mes mains devenir rouges, et ma peau s'éfriter. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, car malgré moi, j'avais peur. Mes pieds nus glissaient sur le parquet avais une souplesse que je ne me connaissais pas. A la manière d'une danseuse un peu timide, je me dirigeais vers la pièce à vivre. Cette fois, je cru entendre à nouveau quelque chose. Oui c'était certain, dans ma maison, il y avait bien plus grand qu'un chat. En retenant mon souffle, j'avais couru jusqu'à l'intérieur de ma grande pièce à vivre, là où, parmi les livres, se tenait un piano, et puis toi.

Cri de surprise d'abord. Puis le calme. La fenêtre était grande ouverte, et elle me narguait bêtement, comme si la scène qui était en train de prendre vie sous mes yeux était de ma faute. Et oui, ce qui allait se passer ici et maintenant serait de ma faute. Un inconnu se tenait là, devant moi, à observer mon précieux piano, le piano que l'amour de ma vie m'avait donné avant de partir un jour, partir où, ailleurs, c'était tout. Mon regard se posait sur l'instrument, et parfois sur le jeune homme qui se tenait dans mon loft. Je le regardais, les yeux remplis de colère, comme si ma peur avait disparue. Il était seul, il ne m'impressionnait pas, il n'était pas armé. En fait, c'était juste un grand gamin qui s'était perdu chez moi, sans que je ne sache pourquoi. Mais puisqu'ici on n'est jamais trop prudent, je gardais tout de même la batte en main, m'avançant vers lui, le pas assuré mais méfiant. Et puis ma voix sorti enfin de ma gorge, elle était grave et masculine, elle ne tremblait pas. J'étais confiant. Il le fallait de toute façon. Hors de question qu'il s'en aille d'ici en abîmant mon piano ou mes livres. Le reste, je m'en foutais. Tout mais pas ça. Et je m'étais finalement adressé à lui, comme si, c'était normal, comme si, des gamins entraient chez moi par effraction tous les jours de ma vie.

«...Ok. Alors t'as 5 minutes pour dégager de chez moi avant que cette jolie batte que tu vois là te refasses le visage. Et essaye même pas de prendre quoi que ce soit. »

Il froncait les sourcils, toujours mouillé. Il voulait tellement sauver ses livres.


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Dernière édition par Ezra N. Lloyd le Lun 10 Oct - 22:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyLun 10 Oct - 17:27



Roméo & Roméo
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Le décor semblait se perdre en arrière-plan. Se fronder, était le meilleur mot à utiliser. L'attention est éphémère, plus ou moins présente dans le temps. Cela ne s'explique pas, pourquoi on n'était plus absorbé par autre chose, à un moment donné. Je m'étais concentré sur ce piano, imaginant déjà son environnement, ces formes, les éventuelles couleurs qui le mettaient à son avantage. Comme si c'était un modèle, un styliste qui cherchait à mettre à son avantage son mannequin. Sauf que j'étais en aucun cas, un style, mais bien, un artiste. Les mannequins, mes sujets, ma base, mon inspiration. Je n'avais pas beaucoup de limites dans l'inspiration, et visiblement aussi pour atteindre ma source. Il paraît que ce n'est pas très poli de rentrer chez les gens. Il paraît... Je n'étais pas très regardant à ce sujet. Comme pour savoir s'il avait quelqu'un, mais encore si cela pouvait déranger. Une personne peut-être dans un âge avancé, d'une classe sociale élevée. J'avais peu d'information, d'indice qui m'entourait pour faire un plan sur la personne. A part les livres, et le piano. Je m'étais faite certainement une image erronée. Mais tout le monde, et c'était humain de se faisait une image, par besoin ou nécessité. Et à vrai dire, cela ne m'importait peu. Je ne comptais pas remettre les pieds ici plus tard, mais seulement, profiter de l'inspiration que me procurer le piano. Et seulement de l'exploiter. Aucun bruit ne venait jusqu'ici, alors c'est naturellement que j'avais pensé que personne n'était dans ces lieux. Mes doigts effleuraient les touches, avec cette envie, d'entendre le son que pouvait chanter cet instrument. Je n'avais jamais eu l'occasion de jouer de la musique. Je l'aurais voulu, ce n'était pas si loin que le dessin, la peinture. La musique se créait comme une peinture. C'est bien pour cela qu'elle faisait partie de l'art.

Ce n'était pas la première fois, que je m'infiltrais chez quelqu'un. En général, je ne volais pas, mais si cela pouvait paraître bizarre. J'avais quand même des principes. Et voler n'en faisait pas parti. Alors qu'est-ce que je faisais chez les gens ? Et bien la plupart du temps, ou du moins à l'époque avec le groupe de personnes que je fréquentais. On cherchais un endroit où dormir. Ces endroits où il y avait un peu de chaleur et un toit aussi. Ce système leurs évitaient de dormir dehors, surtout en hiver. J'avais baissé toutes mes gardes, peut-être trop d'ailleurs. J'aurais dû faire attention, à l'alerte qui résonnait dans ma tête. Préférant la mettre de côté. Comme cette sensation de présence tenace, qui me collait à la peau. Plus les minutes s'écoulaient, plus elle se faisait plus présente. J'aurais pu me sentir oppressé, angoissé ou regardé, mais rien de tout ça. Mon obsession était ailleurs. J'imaginais déjà les formes, les couleurs... Je ne contrôlerais ou pas grand chose dans ces moments-là. Je pouvais passer à côté d'une tempête qui pouvait faire rage, dehors. Un tremblement de terre et que tout s'effondre autour de moi, j'allais rester insensible. Comme si je ne faisais pas partie de cet univers. Déjà d'ordinaire, je n'avais pas l'impression d'en faire partie, d'être différent du monde qui pouvait m'entourer. Chaque personne qui n'avait pas un même centre d'intérêt que les autres. La différence fait l'enrichissement des gens, non ? Pourquoi vouloir faire comme les autres. C'était vraiment triste et morose, pour seulement rentrer dans une case, une tranche de la société...

Un geste brusque, faisant glisser ma main par accident sur les touches du piano. Sortant des notes qu'on peut classer horrible dans la pièce. Il ne faut pas se mentir, parce qu'à faire hurler l'instrument. Quand le son d'une voix se faisait entendre. Une silhouette découpait dans la lumière, faible du jour. Se sentir bête, n'était qu'un sentiment qui faisait surface par vague. Pour remarquer, qu'au fond, je n'étais pas le seul en ce moment à sentir bête. Mon regard détailla, ce que je supposais le propriétaire des lieux. Une seule serviette autour de la taille, une batte à la main. Entre nous, heureusement, qu'il n'était tombé que sur moi. Un visiteur inoffensif, et par face à lui, des cambrioleurs aguerris. Sortant des notes qu'on peut classer horrible dans la pièce. Loin de là... Mais pourquoi pas ? Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de m'attarder sur la réalité de la situation. Je devais bien avouer, son interlocuteur était pas mal, s'il arrêtait de bien vouloir le menacer. Visiblement, j'avais l'air d'un voleur, bien sûr tout m'accuser dans ce sens. Une situation cocasse, qui allait certainement me faire rire, plus tard. Si je sentais indemne de cette situation. Je ne pouvais pas anticiper la réaction de mon interlocuteur, s'il était à cran pour passer ou non, à l'action. Est-ce que je devais avoir peur ? Là encore, je ne devais pas être comme tout le monde, car c'était loin d'être le cas. En échange, je ne pouvais dissimuler un sourire amusé, voir même un peu provoquant sur le visage, face à cette situation.

Un courant d'air s'infiltrait entre nous, appuyant sa présence comme le silence qui régnait. Pas de mots, pas de geste, simplement un prolongement de l'action. Le temps s'était mis en pause, quelques secondes, minutes. Je n'y avais pas vraiment fait attention. Je soutenais son regard, peut-être que je n'aurais pas dû, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Employant le tutoiement comme si on se connaissait depuis des années, alors que cela faisait seulement quelques secondes. Un contraste assez notable avec les menaces. Pourtant, pour calmer, ces futures impulsions, si elles devaient venir. Mes mains se levaient légèrement, pour lui notifier que je n'avais rien pour me défendre. Je n'y avais pas vraiment fait attention. « Je ne comptais rien prendre si c'est ce qui t'inquiète. Et... Vu ta tenue, tu n'es pas vraiment crédible avec ta batte... » J'allais certainement engendrer de la colère, à dire ça. Mais, faut dire ce qu'il en est, avec sa tenue, il est loin d'être menaçant. Et qui pouvait laisser de nos jours, la fenêtre ouverte, sans s'attendre un jour ou l'autre de la visite. Je désignais sa tenue du doigt, avant de m'asseoir, d'un air innocent, sur le siège du piano. « Dès que tu vas lever le bras pour me frapper, ta serviette va tombé... Je dois dire que je serais ravie d'avoir une belle image avant de mourir ou perdre la mémoire. Enfin, je serais amoché, mais je me serais rincé l'œil ». Il fallait que je dédramatise tous avec humeur, même face au danger. Bien que mes paroles ne fussent pas totalement fausse. Je jouais trop avec le danger, à croire que ma vie m'apportait

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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyLun 10 Oct - 22:24

Roméo & Roméo

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J'avais, l'espace d'un instant, oublié que devant moi, c'était un inconnu qui se tenait là. Il était assis sur le siège du piano à celui que j'avais aimé. Je ne m'installais presque jamais ici, j'avais peur d'effacer sa trace dans ma vie, comme si un jour, il frapperait à la porte et demanderai à s'asseoir à nouveau au même endroit. Voir quelqu'un d'autre à sa place, me perturbait et me faisait mal à la fois. C'était un sentiment étrange. J'avais envie de crier, de lui sauter dessus pour qu'il tombe à terre, juste pour qu'il s'en aille de la place de celui qui avait été mon amour, mais je n'en fis rien. Je fixai ce siège, désormais occupé, la gorge nouée. Un instant, rien qu'un instant, j'avais fermé les yeux. Je m'étais imagé, que si je les rouvrais, alors peut -être mon amour se tiendrait là, à la place de ce jeune homme dont je ne savais rien, et qui n'avait pas l'air effrayé par mon arme en bois et mes menaces stupides. Dans le noir, bien au chaud, sous mes paupières, mes pensées se formaient délicieusement. Elles imaginaient le son du piano résonnant, les doigts délicats de celui que j'avais aimé parcourir les touches, et subitement, je me souvenais de tout. De notre rencontre, de notre premier baiser à mes 16 ans, de nos jours passés à deux, de mes nuits passées à rêver de ses beaux yeux. J'aurai presque pu en pleurer, si je n'avais pas rouvert les yeux. Et puis rien. Il y avait encore en face de moi, ce voleur aux beaux yeux, assis à mon, à son piano. Il n'avait rien à faire là, il n'était pas à sa place. Fronçant les sourcils, je reprenais subitement conscience de la situation, mais bizarrement, il ne me gênait presque plus. J'avais juste peur qu'il abîme mon piano. C'est tout.

 « Je ne comptais rien prendre si c'est ce qui t'inquiète. Et... Vu ta tenue, tu n'es pas vraiment crédible avec ta batte... »

J'avais enfin entendu sa voix. Elle était certes grave, mais pas autant que la mienne. C'était logique, il était sans doute plus jeune que moi. Cette idée eu le don de m’agacer un peu plus, j'en avais honte mais je n'ai jamais aimé le temps qui passe. Et puis le cocasse de la situation me revint subitement en tête, brisant mes pensées romantiques et éloignant mes doux souvenirs d'amour dans le néant. J'étais là, à moitié nu, ma batte à la main. C'était réel. Et cet inconnu, n'était toujours pas reparti par la fenêtre, encore si grande ouverte. Les mots du jeune homme m'intriguaient. Si il ne voulait rien prendre, pourquoi était-il là. Pourquoi avait-il monté tous les escaliers jusqu'à pénétrer dans mon loft. Ça n'avait rien de logique, et je perdais un peu pied face à des explications qui finalement, n'en étaient pas. Il m'avait dit ça naturellement. Se rendait-il compte que rentrer chez les gens était un délit. J'aurai pu appeler la police en hurlant, ou alerter les voisins. Mais curieusement, je ne fis rien. J'avais toujours été amusé par ce genre de situations lorsque j'étais plus jeune. Et encore maintenant d'ailleurs. Il n'avait pas l'air dangereux, et je commençais à me dire, que, peut-être que cette rencontre aurait au moins le mérite d'animer la journée. Je jetai un rapide regard dehors, il ne faisait pas très beau, et personne ne pouvait se doutait de l'improbable scénario qui se tramait à Capitol Hill, là, dans mon loft, entre un homme en serviette, et un vieux piano malade de pensées et de notes.

« Dès que tu vas lever le bras pour me frapper, ta serviette va tombé... Je dois dire que je serais ravie d'avoir une belle image avant de mourir ou perdre la mémoire. Enfin, je serais amoché, mais je me serais rincé l'œil »

Je n'en revenais pas. Alors d'abord il entrait chez moi, et il se permettait ensuite des insinuations pareilles. D'un côté, je dois bien avouer que ça m'amusait, ce tempérament, cette attitude désinvolte, comme si le monde lui appartenait, comme si, il n'y avait que lui et moi, et les autres eux n'existaient pas. Amusé, j'avais affiché un sourire narquois, et jeté la batte dans un coin, la laissant s'éloigner de moi, roulant contre un meuble par là. Je n'en avais plus besoin, c'était désormais certain. La situation allait être particulièrement intéressante, et sans que je ne sache vraiment pourquoi, je sentais une connexion étrange entre nous, comme si, ça ne serait pas la dernière de nos provocations. Qui était-il ? Quel âge avait-il ? Toutes ces formalités, je n'en avais rien à foutre. Il m'intéressait simplement, à la façon qu'il avait de se comporter, à la façon qu'il avait de me regarder. Passant une main dans mes cheveux encore mouillés, je posa mon regard sur lui, de façon appuyée, histoire de juger l'ensemble, vous comprenez.

« Oh je vais pas te frapper, ce serait dommage pour ta jolie gueule. Par contre pour ce qui est de te rincer l'oeil... »

A ces mots, je m'étais tourné légèrement sur le côté, remontant un bout de la serviette blanche encore mouillée. On pouvait apercevoir un petit bout de fesse, musclée à point, juste comme il fallait pour un homme de trente ans, voir même plus belle encore que de raisonnable. Puis, je l'avais renouée, recouvrant à nouveau mon bas de corps, cachant à nouveau à ses yeux mes avantages de mâle. Bien sûr, il y en avait d'autres, mais je ne pouvais pas me permettre de tout dévoiler aussi rapidement. Je m'étais approché de lui, toujours dans la même tenue. Finalement, ça ne me gênait plus. Je n'avais pas à rougir de moi, j'étais bien foutu, et je le savais. Par contre, lui était toujours installé à mon piano, et ça, oui ça me gênait. Je voulais simplement qu'il s'enlève de là, qu'il laisse mes souvenirs intacts, qu'il ne dérange pas l'âme de cet instrument, et tout ce qu'il représentait pour moi. J'étais là, les yeux rivés sur le piano, passant alors une main douce pour en caresser les touches ivoires. Son son me manquait, sa musique me paraissait si lointaine. Je ne l'utilisais presque jamais, je faisais tout pour qu'il conserve l'odeur de mon ancien amour. Soupirant, je me força à quitter mes suaves et sucrées pensées, pour me concentrer sur la vie et la réalité.

«Bon, je ne sais pas pourquoi t'es entré chez moi si c'pas pour me voler, je veux même pas savoir ton nom je m'en fous, mais éloigne toi de ce piano, j'y tiens. »

C'est tout ce que je lui lui demandai J'avais simplement envie qu'on me laisse mon précieux instrument. J'avais peur qu'il ne l'abîme, ou pire, qu'il se mette à y jouer. C'était mon bien le plus beau avec mes livres,je ne pouvais pas imaginer que quelqu'un le touche. Alors, je ne quittai plus le jeune homme des yeux, soutenant son regard, ne pliant pas. A cet instant, car je n'y avait pas fait attention avant, j'avais pendant quelques secondes, trouver ce garçon très beau. Cela faisait longtemps, que je n'avais pas vu un visage aussi séduisant. Cela me fit décrocher un petit sourire chasseur. C'était mes instincts de séducteur qui me faisaient sourire, mais rien de bien méchant. Il était sans doute trop jeune pour moi, et puis, les délinquants, ce n'était pas vraiment fait pour moi. Quoique, si ils étaient tous aussi sexy que lui...


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Dernière édition par Ezra N. Lloyd le Sam 22 Oct - 19:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptySam 22 Oct - 0:21



Roméo & Roméo
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La liberté, cette sensation de jamais être contraint à faire quelque chose. D'être libre sans dépendre de quelqu'un. J'aimais cet état d'esprit. De ne rien devoir à personne. D'aller ou bon me semblait, sans avoir de restriction. J'en avais secrètement rêvé depuis que j'étais enfant. Mais c'était bien plus facile, depuis la majorité. Peu de chose arrête cette pulsion de liberté, à croire que c'était ancré en moi, dans ma nature profonde. On ne forge pas les gens à sa façon, on a souvent essayée avec moi. Un échec total. J'allais au gré de mes envies, plus souvent emporter par mes coups de cœur, mes impulsions. La plupart du temps, j'agis avant de réfléchir. Jusque-là, cela ne m'avait jamais apporté de gros ennuis. Jusqu'à présent... Mais ce coup de chance, un jour où l'autre allait certainement me portait préjudice. J'usais toujours de la chance, jusqu'à ce qu'elle se présente à moi. Comme une évidence. Alors oui, me trouvait ici dans cet appartement, face à un total inconnu, sans que je me prenne un coup. Tenez du miracle. Mon regard, a défaut, autre, de regarder cette serviette, qui entourait sa taille, bien attirante, même beaucoup trop pour mon regard. Monta légèrement pour regarder ce visage, à air pensif. Les traits tiraillaient entre la tristesse du moment, un souvenir fantôme. Que j'avais appris avec le temps à caractériser, et la détente d'une absence marquée. La curiosité faisait pression sur la nature de cette rêverie. Bien mal venue, je pense suite à l'intrusion de son appartement. Ce sont des traits plus ou moins fins, des courbes parfaites, arrondies, qui se dessinaient devant mes yeux. Un croquis concret et parfait se dessinait devant mes yeux, de son visage.

À l'origine, j'étais monté parce que j'avais vu une fenêtre ouverte et qu'à l'origine, c'est ma curiosité qui a pris le dessus. Et puis il y a eu le piano. Qui a éveillé mon inspiration, ma créativité qui s'était endormie au plus profond de moi, depuis quelques jours. Et plus, je regardais l'homme, le propriétaire des lieux, plus je me disais que cette rencontre n'était pas vaine. Que c'était peut-être sous ces traits d'une vie, malgré âge un peu plus avancé que le mien, mais déjà marqué par la vie... Sa source d'inspiration. Peut-être que ce n'était pas le piano que je devais dessiner, ou peut-être si, parce qu'il avait déjà son idée en tête et cela allait obséder. Mais l'homme à la serviette également. Il fallait l'avouer, il était loin d'être désagréable à regarder et plus le temps défilait, face à une situation qui était de moins en moins surréalité, et qui prenait une situation normale. Qui pourrait prendre une situation normale, comme celle-ci ? Personne, je me serais certainement retrouvé à ce moment précis, entourais de deux, trois flics, menottes aux poignets, en situation normale. Mais a croire que rien n'était normale. Je n'avais pour ainsi dire, jamais ma langue dans ma poche, tout comme mes actions irréfléchies, mes paroles l'étaient aussi. Nature, et ici à la limite de la provocation, mais pour m'amuser. Cela n'avait guère de sens pour certain de mes interlocuteurs, le plus souvent sur la défensive. J'étais surpris de voir, que ce n'était pas le cas, pour lui. Bien au contraire, il se prenait au jeu.

Et je dois bien avouer que j'aime plutôt ça. C'était toujours plus drôle d'avoir de la répartie en face, qu'une boule de nerf, prêt à tout casser. Donc le jeune homme qui se trouvait devant lui, lui rendait plutôt bien. Je n'aurais pas du, c'est vrai, mais c'était... Tellement moi. Je n'avais pas envie de cacher, d'amadouer les gens. Mais faut dire aussi, que je ne sais pas pourquoi, à sa façon d'être, à ce qu'il dégageait, même s'il était peu avenant avec sa batte, j'avais l'impression que les mots étaient plus facile, à sortir. Et je ne me sentais nullement menacé par sa batte. J'aurais dû, comme sentir du soulagement quand il l'écarte, pour la jeter dans un coin. Mais ça serait mentir. Je ne ressentais rien, à part cette petite partie de moi, qui était assez intrigué, pour vouloir en savoir plus, creuser plus... Voir chacune de ces réactions. Comment il allait gérer cela ? Et sa répartie aussi provocatrice que la mienne, m'arracha un sourire au coin. J'aurais pu rester sans un mot, mais c'était mal me connaître. Visiblement, c'était aussi le cas pour lui. Sur des mots qui pouvaient paraître désuets, et prendre en aucun cas, ces mots à la lettre. Il fit tout le contraire, remontant légèrement sa serviette, pour voir apparaître, une fesse bien sculptée, à l'air ferme. Assez pour avoir envie de toucher... Je m'égarais, beaucoup trop à cette vision. L'imaginant sous la pression de ma main. Alors que ce n'était qu 'un … Inconnu. Mais qu'est-ce qu'il me prenait. Une silhouette parfaite, un visage des plus attrayant, qui attirait mon âme d'artiste, et maintenant une fesse qui me faisait partir dans ma rêverie, les plus folles. Peut-être qu'il était tant de faire demi-tour et de repasser par la fenêtre... « Merci épargniez ma jolie gueule ! Elle peut encore servir... » Les bras croisaient, mon regard fixant sans aucune retenu son corps et son visage, faisant le tour l'un à l'autre, sans faire paraître une seule expression de faible, tout le contraire de ce que je pouvais ressentir intérieurement. Je hochais doucement la tête, soupirant doucement. « Pas mal, mais une fesse, c'est bien peu... Quand on nous promet bien plus, avec seulement cette serviette... » Mon regard se fit insistent certainement, et qui ne s'arrangeait pas quand il s'approchait du piano. Le sentiment de jouer avec le feu, me plaisait assez, comme le provoquer.

Mon regard dévia sur le piano, le lieu où j'avais posté mon postérieur. Un lieu que je sentais sensible pour le homme qui se trouvait en face de moi. Assez pour changer, radicalement l'atmosphère des lieux. Ce qui provoqua un léger sifflement, levant innocemment les mains, pour venir m'appuyer contre la fenêtre, l'air de fin de journée dans le dos. Celle où il y quelques minutes maintenant, où je m'étais faufilé. «Je te laisse ton piano, je ne sais pas ce rattachement que tu as avec cet instrument... Mais je suis une personne assez compréhensive je dégage... » Sa réaction était bizarre, ce qui me laissait assez facilement, de faire un rapprochement avec l'instrument et son air pensif de tout à l'heure. « Je vais même te donner des explications sur ma présence, même si tu t'en fous, comme tu le dis si bien. J'ai vu ta fenêtre ouverte d'en bas. La curiosité ma poussé à venir, et puis... c'est l inspiration artistique qui m'a attiré. Jusqu'à ton piano, qui en passant est sublime... » J'analysais sans pouvoir me freiner chacun de ces gestes, de ces réactions, face à une beauté à l'esprit chasseur qui se dévoilait petit à petit. Me poussant à toujours en voir plus

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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptySam 22 Oct - 19:33

Roméo & Roméo

Ezra & Yllan

Il y a des rencontres qui ne s'inventent pas. Il y a des rencontres qui font naître des étoiles tant elles sont belles. Il y a des rencontres qui font mourir des fées tant elles sont destructrices. J'avais l'étrange sentiment que la nôtre ferait un peu des deux. J'avais les yeux plongés dans ses yeux, et je sentais bien malgré moi l'intensité de la situation dans un simple regard. La pièce était baignée d'une légère lumière, et les rayons de soleil étaient dirigés vers le piano, avec cet inconnu toujours assis là, comme si il en avait le droit. Je regardais ce jeune homme, qui se tenait là, comme si nous étions seuls au monde. Je le regardais, et j'oubliais tout le reste. C'était comme si il avait dû être ici à ce moment précis. Je n'avais plus peur de rien, j'avais le sentiment que ça devait peut-être comme ça. Il était beau, et me ramenait à ma jeunesse perdue. Il devait avoir peut-être 24 ans qui sait, un peu plus ou un peu moins. Je n'avais pas honte de mon âge, mais il me faisait penser à mon ancien moi. J'aurai bien été capable moi aussi, de m'introduire par ci par là juste par caprice ou par rêve. Alors doucement, j'avais posé mes yeux sur la fenêtre encore ouverte. L'air frais continuait d'entrer chez moi, mais plus personne n'essayait de grimper, heureusement pour moi. Il faisait bon au dehors, je pouvais le sentir. Bizarrement, je ne regrettais pas vraiment d'avoir oublié ce détail. Sans cette visite inattendue, je me serais ennuyé comme chaque jour, j'aurai passé une journée banale, à corriger des copies stupides, à me préparer pour aller passer une nuit dans un bar ou un autre. Mais cette fois, il était là, et mon programme n'allait pas être de tout repos. La batte loin de ma main, j'étais vulnérable, plus encore que le fait d'être encore à moitié nu devant ce jeune inconnu. Ses yeux semblaient me comprendre, et je me suis vite rendu compte, qu'avec lui, je pouvais être moi.

Je n'arrivais plus à détacher mes yeux de ce piano. Il était si précieux pour moi, que je n'aimais pas y voir quelqu'un. J'avais subitement pris conscience que ce n'était qu'un instrument comme un autre, et qu'il avait juste appartenu à quelqu'un qui n'en jouerait plus. Alors même si ce garçon se tenait là maintenant, il ne fera rien. J'étais proche de lui. C'était étrange, mais je ressentais comme une connexion, un sentiment fou et électrisant. Il me donnait envie d'être moi-même sans détour et sans l'épargner. Il y avait un voile fin et doux dans l'air, qui me cachait du reste du monde, qui isolait mon appartement dans la ville. J'avais l'impression que le temps s'arrêtait subitement, nous laissant dans cette étrange rencontre. Je sentais au fond de moi, que ce ne serait pas la dernière fois que je le verrai, sans savoir pourquoi. Je ne suis pas du genre à croire au destin, mais en cet instant je sentais que le monde venait de changer. J'avais toujours ma serviette autour de la taille, j'étais toujours trempé depuis que j'étais sorti de la douche sans prendre le temps de me sécher, mais rien n'était subitement plus pareil, et c'est typiquement le genre de choses que personne n'est capable de s'expliquer. C'était comme ça et puis c'est tout. Certaines choses sont mystiques, et c'était le cas aujourd'hui. Je ne contrôlais pas la situation, mais j'avais décidé de jouer avec lui. Il me provoquait et moi aussi, c'est comme ça que nous avions démarré notre première discussion. Je sentais qu'il n'était pas du genre à se laisser faire, mais parfait ainsi nous serions deux. J'étais déterminé à lui montrer qu'il n'était pas venu dans la bonne maison s'il avait voulu une matinée tranquille et calme. Il devrait assumer son mauvais choix, mais vu l'accueil qu'il avait eu, il devait s'en douter.

« Pas mal, mais une fesse, c'est bien peu... Quand on nous promet bien plus, avec seulement cette serviette... »  Il m'avait fait sourire bien sûr, c'était typiquement le genre de phrases que j'aurai pu dire dans une situation pareille. En même temps, moi aussi, je n'aurai pas dit non à un homme en serviette de bain qui semblait tout aussi intéressé que moi par la façon dont se déroulait les choses. J'étais si proche de lui maintenant, que j'aurai bien pu sentir son souffle contre ma peau lorsqu'il s'était mis à parler. Il avait une voix qui me plaisait bien, c'était encore un bon point. Je sentais encore un peu d'eau qui coulait le long de mon torse, dessinant de temps à autre les courbes de mes muscles naissants, sans être trop extravagants. Passant une main dans mes cheveux, je les plaquais alors en arrière pour empêcher l'eau de couler encore, même si, je ne pouvais pas nier que ça me donnait un air particulièrement séduisant, mais ça, c'était comme souvent. J'avais approché mon visage du sien, nez contre nez, passant juste ma main sur sa joue, comme si j'allais venir l'embrasser. Bien sûr, je n'en fis rien, mais ça contribuait à la petite tension qui s'était déjà bien installée entre nous. C'était trop électrique pour que je laisse passer sa remarque sans le faire jouer un peu. J'aurai sans doute pu entendre battre son coeur si seulement j'y avait fait attention. Mais mes yeux se plongeaient dans les siens machinalement, c'était presque jouissif. J'avais alors murmuré à son oreille, comme si quelqu'un pouvait nous entendre « Si tu continues à dire des choses pareilles, elle risque bien d'en tomber de joie, fais attention. » J'avais souri, narquois. Ce n'était pas des paroles en l'air, j'étais capable du meilleur comme du pire, surtout lorsqu'on m'y poussait. Alors oui, ce garçon me donnait terriblement envie de m'amuser de la pire façon qui soit, mais pour l'heure, il était encore devant mon piano, et j'avais à coeur de l'y décoller avant de pouvoir continuer.

«Je te laisse ton piano, je ne sais pas ce rattachement que tu as avec cet instrument... Mais je suis une personne assez compréhensive je dégage... » Bingo. Mon piano allait pouvoir être libre à nouveau, je n'aurai pas à craindre qu'il puisse abîmer ce qu'il reste encore de mon ancien amour. J'étais comme soulagé, mais j'avais tenu à ne pas lui montrer. Il n'avait pas besoin de savoir à quel point cet instrument comptait pour moi. Ça ne regardait personne. C'était une histoire entre un mort et moi. Alors, satisfait de sa réponse, je m'étais calmé, détachant enfin mes yeux de l'instrument, comme si je n'avais plus besoin de le surveiller désormais. J'étais peut-être stupide de lui faire confiance, mais tant pis, pour l'heure continuer à le bousculer sur ma tenue était plus amusant que de parler musique. Et puis il y avait toujours ma batte dans un coin, si jamais il n'avait pas dit la vérité. « Je vais même te donner des explications sur ma présence, même si tu t'en fous, comme tu le dis si bien. J'ai vu ta fenêtre ouverte d'en bas. La curiosité ma poussé à venir, et puis... c'est l inspiration artistique qui m'a attiré. Jusqu'à ton piano, qui en passant est sublime... » J'avais haussé les épaules, comme si sa remarque ne me touchait pas, mais bien sûr qu'elle m'avait fait du bien. J'avais pris soin de ce piano durant des années, et pourtant il portait encore les marques du temps, de disputes violentes, de déménagements. Il n'était pas parfait mais je l'aimais encore comme au premier jour. Il faisait parfois des sons un peu étrange, mais ça faisait de lui un instrument unique, et j'avais toujours aimé la différence, chez les gens ou pour le reste. « Donc t'es venu chez moi juste pour mater un instrument qui date d'il y a 10 piges ? » J'avais presque ri, mais je m'étais retenu. Sûrement un artiste encore un peu barré comme on en voyait tellement en ce moment. J'étais amusé, et pourtant touché à la fois. Je n'étais finalement pas le seul à trouver du charme à mon piano. C'est vrai qu'il était particulièrement beau, c'était un des derniers de sa fabrication. «Ouais il es magnifique je te l'accorde. Mais il est vieux, et la peinture s'écaille de plus en plus. Le noir est terni. Il traverse mal le temps. » Je ne pouvais heureusement pas en dire autant de moi. Alors que je parlais, je continuais à l'observer, le corps toujours près du sien, presque collé. Je n'avais pas l'intention de m'éloigner, il pouvait profiter de la vue si il le voulait. Moi j'avais envie de profiter de lui.

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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyDim 4 Déc - 20:22



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Les visages défilaient les uns après les autres. Ou même en groupe, plus ou moins d'affinités, de passages ou pour une longue période. En fait, c'est ce qu'on définissait « les liens de la vie ». Quand on y réfléchit... C'était un bien grand mot, qui dans le fond ne voulait pas dire grand chose. On est prêt à les laisser partir ou non. Tout dépend de l'attache qui lie les personnes. Pour ma part, je me sentais... Plutôt libre. Sans attache, profitant de ce que la vie pouvait me donner. Avec toujours à l'esprit, que cela pouvait être la dernière fois. Je ne souhaite pas sincèrement, j'aimais trop la vie et ces vises, pour tout s'arrête. Mais on n'est à l’abri de rien. Je n'avais pas fait de sélection, je savais juste sur qui comptait, au moment voulu. Je pouvais les compter sur les doigts de la main, autant dire... Que c'était restreint, mais dans le fond, ce n'était pas plus mal. L'instinct solitaire, prenait souvent le dessus. Enfin mon monde artistique, plus rien n'existait autour de moi, les gens qui pouvaient m'entourer, mon esprit était ailleurs... Toutefois aujourd'hui, c'était différent. J'avais été pris sur le fait, c'est sûr, agréablement très certainement. Il y avait un truc en plus, que je ne serais expliqué. Ou plutôt mettre des mots dessus. Peu de personnes n'osaient avoir une telle conversation, comme ils avaient en ce moment. Comme peu n'osait provoquer comme il le faisait... Est-ce que ça me déplaisait ? Cela aurait pu, surtout venant d'un total inconnu. C'était moi, qui étais dans mon tort, pourtant, je n'aurais jamais laissé prendre la conversation prendre de l'ampleur, trouvant une solution pour fuir, la conversation. L'essentiel étant d'éviter l'approche dans tous les sens du terme. La plupart du temps, le conflit était le meilleur moyen, faisant perdre le fil. Pourtant même sans se connaître, l'affrontement, le défi émanant de chacun, me plaisait énormément, pour ne pas vouloir échapper à cette perceptive. Toujours provoqué, ayant en face du répondant, me motiver oui. Fallait bien l'avouer, son interlocuteur était... Agréable à regarder. Le charme et le charisme lui allaient bien.

Dans d'autres circonstances, j'aurais certainement tenté plus… On est toujours différent lors d'une soirée, pas de limite, après tout, c'était un peu le but. Bon là, c'était un autre contexte, et autant dire que ce n'était pas vraiment le moment de la ramener. Quoique en plus de la petite provocation qui se jouait entre nous. Tenter plus aurait certainement mis un peu plus de pigment... ou pas. Je revenais au moment présent, à cet instant, c'était bien sympa de mater si je peux dire l'inconnue en face de moi, mais déjà que je passais pour un fou. Autant ne pas en rajouter quand même. Vous connaissez beaucoup de gens qui passent par la fenêtre simplement pour un piano ? En même temps, on pouvait dire que j'étais une personne originale... Le piano avait l'air d'être un sujet sensible, une histoire derrière peut-être qui éveillait ma curiosité. Pourquoi il était aussi sur la défensive pour un simple piano. En apparence, un banal objet. Visiblement, c'était bien plus que ça, ce qui m'obligeait de rendre les armes. De battre en retraite. Oui oui face à un objet, bon, j'étais dans une mauvaise position et je n'avais pas envie de finir à moitié défigurer, bien que dans mon fort intérieur, je doutais de cette perceptive. Malgré cela pourtant, ça en aurait refroidi plus d'un… Ce n'était pas mon cas, au contraire, mon regard continuait à le sonder lui et sa serviette, toujours aussi espiègle. Je jouais avec le feu, probablement, mais aussi incroyable que cela puisse pareil, j'aimais notre conversation, et la posture, la répartie tranchante qui avait à nos égards. Un adversaire qui ne me laissait pas insensible, me demandant si c'était le cas, dans d'autres domaines... La provocation était un peu ma marque de fabrique.

Il y avait une part de vérité dans mes paroles, j'avais peu vu. Une simple serviette relevée pour voir apparaître un bout de peau, musclé et tentante. Alors oui ça laissait place à l'imagination. Il y avait de quoi imaginer ce qu'il se trouvait en dessous. Mais pour une fois, je n'avais pas envie d'explorer, de franchir cette route. Osez ? Oui, mes mots avaient franchi mes lèvres, comme si tout était naturel. En fait, je me sentais assez à l'aise avec mon interlocuteur, pour m'accorder une certaine aisance. Sans pouvoir expliquer. Et voir un sourire franchir son visage, donnant une autre vision de sa beauté sous un autre angle, et de jeu de lumière. Me donna assez facilement l'impression que j'avais attiré entre une fois, cette particularité d'affrontement qui se jouaient entre eux. Je m'étais souvent retrouvé dans des situations étranges mais celle là était particulière, et si je devais de très loin déplaisante, c'était le contraire. Agréable, attirante l'effet certainement corps qui se détaillait chaque minute qui s'écoulait devant mes yeux. Pourtant mon interlocuteur avait un côté mystérieux, qui ne me laissait pas insensible non plus. A vouloir en découvrir plus. Après quelque seconde, j'avais attiré quelque chose d'autre. Au moment où j'avais quitté ce piano pour prendre une place près de la pièce, sa présence gravitait assez vite vers moi. Tentateur, certainement, inquiet ? Loin de là. La proximité, la chaleur qui émanait de son corps, bien que j'essayais de centrer ma concentration à un autre point, mais autant dire que c'était tout aussi compliqué. Mon regard détaillant la finesse des courbes que formaient ces muscles, m'arrachait un moment de contemplation divin. Pensant un instant, être à la place de ces gouttes qui parcouraient sa peau... Ou pourquoi pas s'en chargeait lui même. Je me rendais compte que je n'étais pas insensible et bien plus, juste au moment où... il appuya  sur le fait que de faire attention, un investissement qui pourrait bien découvrir bien plus. Rien qu'à cet instant, c'est des petites décharges qui parcouraient les cellules de mon corps, n'attendant que ça. J'arque sourcil, sans bronché, fixant juste la petite étincelle de victoire qui avait l'air de courir ces yeux. Sans doute la pertinence de ces paroles, l'effet que ça a sur moi. « Et si c'était le but ? Je ne prend jamais garde aux vigilances, on a qu'une vie et je préfère autant en profiter... » Ce n'était pas des paroles en l'air, ma voix limite à la fois sensuelle et joueur. Je l'aurais bien fait moi-même, enlevait ce sujet de discussion. Mais j'étais en attente des excuses.

Je préférais détacher mon esprit, de la tentation, au piano, à croire que sa tenue et cet instrument étaient notre sujet de prédilection en ce qui concerne notre conversation. Je savais qu'il avait une explication derrière cette tension en ce qui concerne le piano. Étrange, il y avait clairement un passé derrière. Douloureux certainement, personne ne réagissait ainsi, pour si peu. Comme on dit tout le monde portait sa croix, même si j'étais curieux, c'était sa vie, et faut dire, je m'en fichais un peu. C'est gonflé ? Oui peut-être... Je n'ai pas dit que je m'intéressais au malheur du monde non plus ! Ces paroles, me firent sourire, vu comme ça, il n'avait pas tort, mais je n'étais pas vraiment d'accord qu'un certain point. « A la base oui ! Mais on va dire que j'ai eu un petit plus en ce qui concerne de mater ... » Mes yeux se posaient instantanément sur son corps, et sans oublier la serviette. Non vraiment, cette serviette était de trop. En plus de paraître pour un barré, je vais paraître pour un pervers... Qu'importe, je n'avais jamais de filtre. J'approuvais cependant d'un signe de tête, c'est vrai, ce qui m'avait attiré dans ces lieux, dans un premier temps était la vie passée qui s'affichait sur cet instrument. « Et ? C'est certainement ce qui donne de l'importance à ce piano. Il serait beaucoup moins attrayant s'il était tout neuf, sentant le vernis... Mais ça ne doit être que ma vision d'artiste. Et... » Je m'approchais un peu plus de lui, à ce moment-là, son instinct sauvage, une pointe provocatrice. Qui dans un geste vif, donna juste une pression pour s'accaparer de la serviette qui entourait son bas-ventre, un regard malicieux en sa direction, pour la reporte sur l'homme aussi bien battis comme je l'avais imaginé. Entourant cette fameuse serviette, sur son cou, pour le tirer aussi près possible de mon visage, un peu comme un défi. C'était risqué, j'en étais conscient mais tellement tentant. « Un peu comme cette serviette sur toi... »

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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptySam 10 Déc - 15:20


Roméo & Roméo
Yllan& Ezra


Ce piano était en train de vivre une scène des plus étrange, des plus improbables. Il en avait connu, des moments particuliers. Il avait été le témoin de tellement de choses. C'était comme avoir un compagnon à jamais. Ce piano, avait traversé les années avec moi. Il connaissait mes mélodies favorites, celles qui me faisait sourire et celles qui me rendaient tristes. Lorsque j'étais tombé amoureux pour la première fois, c'était lorsqu'on appuyait sur ses belles touches d'ivoire. Je me souviendrais toujours, de cette fin d'année scolaire si particulière. De ce professeur de Littérature qui m'apprenait à jouer de cet instrument. De son sourire, et de sa voix. De cette façon qu'il avait de bouger ses doigts avec agilité. De cette façon qu'il avait de me regarder. A l'époque je n'avais que 17 ans, et je n'aurai pensé, lorsqu'il m'avait embrassé, que je l'aurai aimé pendant de années. Et encore aujourd'hui, je pensais toujours à lui. Voilà six ans qu'il m'avait quitté, qu'il s'en était allé. Mais mon coeur battait toujours pour lui. Je n'avais plus la force de jouer sans lui. Et mon piano, son piano, vieillissait doucement en plein milieu de mon appartement, subissant les frasques du temps, la peinture craquelée, le teint terne. Je l'aimais pourtant ainsi, vieux et abîmé. Je n'ai jamais voulu le réparer, il me rappelait l'amour qui s'envolait pour ne plus jamais revenir. Il représentait sa mémoire et ma vie qui continuait sans lui. Pour moi, ça n'a jamais été un banal instrument. C'était le calice qui représentait des années de vie. Il m'aidait à me souvenir, il me faisait mal. J'avais besoin de souffrir chaque jour qui passe, comme pour me puni d'être encore en vie, de rire encore sans lui. Bien sûr, je n'ai jamais été responsable de sa disparition, mais bien souvent, j'aurai préféré échanger nos places. Bien souvent, la vie, à mes yeux, semblait dérisoire. Sans lui, tout était routinier, gris. Je vivais par mécanisme, trouvant mes uniques plaisirs dans la boisson et la nuit. Tant pis. J’avançais chaque jour comme je le pouvais, avec son souvenir au bord des yeux. Alors, quand cet inconnu, se posait devant ce piano, ce tout, je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiet, de me sentir sur la défensive. Je voyais bien qu'il ne comptait rien y faire, mais quand même. « Si le but c'est de vivre ta jeunesse, la prochaine fois, souviens toi bien de choisir une autre fenêtre. » Sa présence, était intéressante, mais pas voulue. Mon loft, c'était mon coin à moi, et je ne supportais pas que quelqu'un puisse s'y inviter sans que je ne l'ai décidé. Mais maintenant, il était là et je ne pouvais pas y faire grand-chose. J'aurai pu le mettre dehors, mais je ne voulais pas prendre la peine de me bouger, ni de produire une dispute, ça aurait fait du bruit, et j'avais assez mauvais réputation comme ça dans l'immeuble. Le mieux, était donc d'attendre qu'il décide de s'en aller, même si quelque chose me disait bien que ce n'était pas prêt d'arriver. Il était beau garçon, alors j'essayais de profiter de sa présence en le regardant. Apparemment, il n'était pas non plus insensible à mon charme. Vu la façon dont on était proches, le visage à deux centimètres l'un de l'autre, le doute n'était plus permis en ce qui concerne ses attirances. J'avais encore le corps mouillé, la serviette glissante, mais ça m'était égal. J'avais bien envie de jouer moi aussi de toute façon, alors autant en profiter. Il n'étais pas bien dangereux, je m'en étais rapidement rendu compte. « Tu sais que c'est déconseillé de provoquer un homme à moitié nu chez lui ? » J'avais haussé un sourcil en souriant. Il était comme moi. Plus jeune, j'aurai été capable de faire les mêmes conneries que lui. Si il voulait vraiment aller sur ce terrain avec moi, il ne serait pas déçu, car je ne comptais pas retenir mes coups ni mes envies. J'étais capable de tout, mais ça, il ne le savait pas. C'était un peu le jeu du chat et de la souris qui venait de de se mettre en place entre nous deux. C'était une rencontre étrange mais quelque chose me disait que ça allait rapidement devenir plus osé, plus particulier. L'idée ne me dérangeait absolument pas.

« C'est comme ça que j'aime ce piano, vieux, abîmé, triste. Par contre les inconnus qui rentrent chez moi par effraction... » J'étais si proche de lui. Je sentais mon corps qui réclamait d'être toujours plus près du sien. Une attraction presque animale commençait à nous lier, je pouvais le sentir. Ce n'était pas une envie physique banale comme je pouvais en éprouver chaque nuit pour un autre. C'était particulier. Mon regard fixait tout son corps, j'avais envie de le toucher, j'avais envie de jouer avec lui, encore plus longtemps, encore plus près. Pourtant, nos lèvres n'étaient plus si éloignées l'une de l'autre, et je pouvais presque sentir son souffle chaud quand il s'adressait à moi. Mon coeur battait normalement, mais je pouvais sentir mon chaud pulser dans mes veines, l'envie de lui montait doucement en moi. Il était le genre de gamin effronté qui m'attirait depuis toujours, le genre que j'avais été il y a quelques années et que j'étais encore. « Ceux-là, je les aime jeunes, neufs et joueurs. » Je continuais de m'approcher de lui. J'étais presque front contre front. J'allais presque l'embrasser, mais eu dernier moment, j'avais détourné mes lèvres vers son oreille, laissant un soupire brûlant s'y échapper, le genre capable de vous faire frisonner. « C'est bizarre, un peu comme toi en fait non. » J'avais eu un sourire en coin, me reculant légèrement, pour observer sa réaction. Et puis, tout à coup, j'avais senti ma serviette qui se détachait de ma peau, glissant de ma taille, pour passer autour de mon cou. J'avais rapidement compris, qu'il était à l'origine de sa chute. Désormais, j'étais nu, et complètement. Le vent froid ne me faisait rien, je sentais l'air sur ma peau. Mais l'ambiance qui montait entre ce garçon et moi suffisait à me réchauffer. Je n'essayais pas de me cacher, car la nature m'avait vraiment bien gâtée. Autant le laisser en profiter, puisque c'était ce qu'il voulait. Je le laissais me tirer vers lui. Pour autant, il n'allait pas mettre longtemps à comprendre que j'étais loin d'être docile. J'avais eu un sourire en coin. « C'est quand même plus intéressant à mater que mon piano.  Par contre... » J'étais allé écraser mes lèvres dans son cou, glissant ma main prendre la sienne, la posant contre mon membre. « Ne crois pas que tu va pouvoir t'arrêter là. » J'avais mes yeux dans les siens. C'était comme si ma proie était venue toute seule à moi. Puis, j'étais allé passer mes mains défaire sa ceinture. Ne lui laissant pas le choix. Avec moi, c'est tout ou rien.


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MessageSujet: Re: Roméo & Roméo [Yllan]   Roméo & Roméo [Yllan] EmptyMer 21 Déc - 1:10



Roméo & Roméo
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C'était un jeu dangereux, je le savais pertinemment. Et pourtant, cela ne m'empêchait pas de continuer dans cette direction. L'intimidation ne fonctionnait pas vraiment sur ma personne. Le passé jonchait d'un certain nombre de preuves. Des plus tumultueux parfois. Des situations cocasses, mais pas autant que celle-ci. Je m'attachais très peu aux gens, manquant de confiance certainement, sauvage sûrement. C'est une chose que j'avais appris à faire très jeune. Ne comptant au final, que sur moi-même. Assez jeune, peut-être trop. On n' a pas toutes les barrières pour se défendre. Là, on ne m'avait pas laissé le choix. Je n'ai pas non plus rêvé d'avoir une famille, à moi. Le genre de famille stable qu'on trouve à chaque coin de rue ou dans les idéaux des séries. Ils vous en foutes pleins la tête, et l'espoir aux aguets, un peu comme une vie idéal, belle. Mais il n'en est rien, des mensonges, dont la vie prend en charge, de vous remettre sur le droit chemin... Bizarrement, les idéaux d'une famille, bien sous tous rapport, me faisaient doucement sourire. Rien n'était idéal. La petite famille parfaite, une image idyllique. Tout le monde, cachait quelque chose. Des secrets inavouables, des actes lourds de conséquences, un passé pesant... Personnes n'était innocent. La preuve était là, juste devant mes yeux. Une relation, une histoire se cachait derrière ce piano et son propriétaire. Qu'importe, c'est l'histoire d'une vie.

Pas d'attache, pas d'emmerdes comme on dit. Et pour aller un peu plus, pas besoin de dire merci, d'une manière ou d'une autre. C'est peut-être dur à imaginer, des paroles aussi dures, mais on ne m'a encore, jamais démontrer le contraire. Je préférais privilégier le monde du "sans lendemain", sans devoir forcément quelque chose après. Juste un moment ou les corps s'expriment. Pas question d'amour, de tendresse ou quelque chose qui s'en rapproche, juste un besoin mutuel. Mon mode de vie ne plaisait pas à tout le monde, et je m'en foutais bien pas mal. Je n'ai jamais vécu pour les autres, et je crois que ce n'était pas maintenant que j'allais commencer... Je n'ai jamais cru que j'allais vivre longtemps. Avoir les cheveux blancs, connaître la faiblesse qui s'installe petit à petit au sein du corps, connaître une voir deux générations, de mes proches bien sûr, pas la mienne. Comme je l'ai dit, la famille n'était pas mon truc. Alors quand son interlocuteur, charmant au possible, se voulait menaçant, c'est bien un sourire non dissimulé, voir provocateur, qui s'affichait sur mon visage. « Et si je choisis toujours la même fenêtre ? Si j'aime le risque, quitte à ce que se soit la dernière... Quitte à ce que cela soit la dernière, autant que je puisse en profiter, comme aujourd'hui... » Il y avait pas mal de sous-entendu, la dessous, de provocations. Les paroles venaient naturellement, sans la moindre réflexion. Si je devais me mettre à sa place, trouver un inconnu chez moi. Est-ce que je réagirais de la même façon. Pas vraiment chez moi, n'était qu'un bien matériel, rien à voler, ni même à observer, à part mes peintures, mais encore là, d'être sans attache. Les tableaux partent, exposent dans des lieux différents, parfois acheter pour combler un vide sur un mur, une décoration qui se veut tendance. J'avais eu le temps de l'observer, pendant notre conversation. D'observer sa silhouette assez bien foutue, laissant même mon imagination vagabonder. Une proximité, pas permise, pour deux inconnues. C'est une alchimie qui se jouait... « Et qu'est-ce qui pourrait m'arriver… ? » La gestuelle se fit identique à lui, en arquant un sourcil, avec tout l'aplomb que je pouvais avoir. La provocation toujours en plus. Il était pareil, ce qui me dissuadait assez vite à ne pas jouer le jeu. Je savais qu'il allait dans le même sens, dés l'instant, que les premières phrases furent lancées. On pouvait dire qu'ils s'étaient assez bien trouvés, pour jouer le jeu de l'un et de l'autre.

Je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien, malgré la fenêtre ouverte. L'air qui se propageait sinueusement dans la pièce. Un contraste agréable, ou était-ce son corps si près, qu'il l'était... Une tension animale s'installait, la chasse était ouverte depuis un moment. Dans la logique, continuait tombé sous le sens. À se chercher l'un l'autre, il fallait bien qu'un moment où un autre, l'un prenne les choses en main. Et voir cette serviette si tentante, arborait ces hanches... C'était comme une évidence. Et voir aussi ce qu'il avait en dessous, était aussi à la hauteur que ces provocations, et la silhouette qui se présentait devant moi. La serviette était décidément de trop, dans cette tension qu'on peut dire sexuelle. Les secondes passaient, plus le niveau montrait à chaque fois d'un cran. C'était différent de l'adrénaline, plus proche de l'envie, du désirable. Deux prédateurs qui chassaient sur le même territoire. Sauf que la proie, c'était l'un d'eux, restait à savoir qu'il allait jouer ce rôle... Ces paroles ne me laissaient pas insensible. Laissant ce genre de frisson d'envie, me parcourir. Provoquant un certain effet sur moi, je ne le cachais pas pour autant. Mais bien sûr, je n'étais pas le genre de garçon, à ne rien dire, ni à ne rien faire. Mon regard se posait un instant sur ces lèvres, avec cette petite envie d'en prendre possession, avec cet aspect sauvage en prime. Mais se mordre la lèvre me semblait une meilleure option. « Je t'accorde plusieurs choses... Jeune et joueur... » J'allais poursuivre, il ne m'en laissait pas le temps. Ou je n'avais pas été assez vite. Sans comprendre, il s'était de peau dont ces lèvres parcouraient, de ma main pour aller rejoindre son membre... Qui était tout aussi gâté, qu 'il ne l'était à ma vue, il y a quelques secondes. Me laissant un grognement non pas de surprise, mais de plaisir. Un sourire, faussement, dissimulait rayonné sur mon visage. Ces mains entreprenantes s'activaient déjà sur ma ceinture. Pas d'obstacle non, je ne le voulais en aucun cas. Lui laissait croire que j'allais le laisser une option. Que j'oubliais très vite. Puisque toujours la main sur son membre, je le bousculais dans une danse torride, acculé à son tour contre le mur. Mes lèvres parcourant déjà son cou pour descendre le long de son cou, franchissant déjà une zone dangereuse, qui descendait déjà jusqu'à son corps, tout en jouant de mes doigts sur son membre pour le provoquer encore. « Comme je te disais... Neuf reste à voir ! Et je ne suis pas un petit joueur, je vais toujours jusqu'au bout... » La chaleur m'envahissait petit à petit, je ne sais pas ce qu'il l'avait pensé à imaginer que j'allais faire marche arrière maintenant. On pouvait dire que je lui en avais dissuadé. Mon regard de défi, et de désir, à le fixer. M'employant à laisser une trace brûlante sur son coprs de mes lèvres

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