Besoin d'un verre et de compagnie ==> Feat Elena Braxton

ordinaire ; et je suis pratiquement certaine que Yohann le sait ; je ne ressort pas avec mes ex petits-amis. C’est contre nature. Un ex, c’est de l’histoire ancienne. Et voilà que je lançais à Yohann la possibilité de se revoir « vraiment », c’est-à-dire de manière décidé et non pas totalement imprévu, comme ça avait été le cas jusqu’à présent. Ça n’était pas préméditer du tout. J’étais totalement paumée en ce moment, mais pas dans le mauvais sens du terme. Disons que j’avais pris conscience que dans le passé, j’avais agi comme la pire des garces. Ironie quand tu nous tiens, c’est à l’une de mes « victimes » que j’avais confié, les raisons de ce comportement immature : la peur de l’abandon. Perdre ma mère alors que je n’étais qu’une enfant, ça m’avait plus traumatisée que je n’avais jamais voulu l’admettre. Je m’étais forgée une carapace, un masque derrière laquelle me cacher. Avant que ma mère ne décède des suites de sa maladie, j’étais une fillette douce et gentille, mais après son décès, je suis venue un petit diable ; pour ne pas dire un monstre selon les dire de mon frère. Il aura fallu des années et le départ de ma cousine pour l’autre bout du pays pour que je comprenne enfin que j’avais mal agit. Je savais que le jour viendrait ou je devrais m’excuser auprès de Yohann. Du moins, lui expliquer les raisons de mon comportement. En tout cas, au fil des semaines, ça s’était arranger entre lui et moi. Et j’appréciais sa compagnie, raison pour laquelle, je venais de lui parler de ce concert. Ce n’était pas prémédité, j’avais parlé dans la folie de l’instant, mais c’est dans ce genre de cas, qu’on est le plus sincère, parce que l’on parle avec son cœur. Et, à peine avais-je lancé cette idée que je me surprenais à espérer qu’il accepte. Pas parce que je n’avais pas l’habitude des refus, mais parce que j’avais vraiment envie d’aller à ce concert avec lui. Il m’indiqua qu’il ne connaissait pas le groupe, mais qu’il se renseignerait pour savoir ce qu’il faisait. Ce n’était donc pas un non, mais ce n’était pas non plus un oui. En fait, c’était une réponse en demi-teinte, mais étant donner la façon dont j’avais rompu avec lui au lycée, je pouvais estimer que c’était déjà énorme qu’il ne rejette pas l’idée en ce payant ma tronche. Il me demanda ensuite à quelle heure démarrait le concert. « A 21 heures. C’est en plein dans le parc d’Anacostia ! » répondis-je alors. J’ignorais que, comme moi, c’était un peu le bordel dans sa tête et qu’il ne savait pas comment se comporter. Me planter là ou me faire confiance …

avais changé, je n’étais plus la même personne et j’aimerais profiter de cette soirée pour qu’il s’en rende compte vraiment. Cela étant dit, je n’étais pas certaine qu’il viendrait. Après tout, même s’il semblait être intéressé, il pouvait très bien refuser d’y aller avec moi et préféré s’y rendre avec l’un de ses amis internes. A dire vrai, je m’y attendais, mais peut-être que j’étais pessimiste. Il faut bien le dire, ça serait une grande première. Je me disais que si j’avais réussi à convaincre Elisa que j’avais changé ; ce qui était vrai ; j’arriverais sans doute à convaincre Yohann et je l’espérais. Je crois que dans le fond, convaincre Yohann que j’avais vraiment changé, c’était encore plus important que de convaincre mon frère de la même chose. C’est drôle d’ailleurs, car j’ai toujours regretté de ne pas être plus proche de mon frère. Enfin, c’est comme ça. Peut-être qu’un jour, lui aussi, j’arriverais à le convaincre que j’ai réellement changée. Mais j’ai conscience que ça n’est pas une mince affaire compte tenu du nombre de personnes que j’ai malmener au cours de mes années lycée. Comme il me demande l’heure du concert, il m’indique qu’il pourra y être. Je le cache parfaitement bien parce depuis le temps, j’excelle dans l’art de masquer mes émotions, mais je suis surprise. « Oui, bien sûr ! » que je réponds, avant de lui tendre mon mobile pour qu’il puisse y enregistrer son numéro. J’ai toujours fait comme ça, parce que je dois reconnaitre que je ne suis pas la personne la plus douée du monde lorsque j’écris quelque chose que l’on me dicte. Alors, je préfère qu’il rentre lui-même son numéro, au moins, je ne risque pas de me tromper bêtement. Dans le même temps, j’attends qu’il me passe le sien pour que j’y enregistre le mien. « 20 :45 ? pas de problème pour moi. Je devrais pouvoir emprunter la voiture de mon père ! » dis-je alors. Moi, je n’aurais pas besoin de me changer, puisque je bosse chez moi. Mais, me connaissant, comme je me connais, je suis certaine que je me changerais quand même. Et peut-être même que je le ferais plusieurs fois, car je serais incapable de me décider. Ce que je pouvais être chiante par moment !

ous échangeâmes à nouveau nos numéros. C’était assez étrange dans le fond, comme si, le passé que nous avions en commun n’avait jamais existé. Pourtant, je savais bien que c’était le cas et que nul ne pourrait l’effacer en remontant en arrière. Ça ne marche pas comme ça. Tout acte à ses conséquences. J’avais été odieuse avec bien des personnes et même si aujourd’hui, j’avais changé et tentait de me racheter, je savais parfaitement que je ne pourrais jamais effacer le mal que j’avais fait aux gens et à Yohann en particulier. Je ne dis pas que je savais précisément ce qu’il avait pu ressentir à l’époque, parce que je m’en moquais bien en ce temps-là, mais je savais que je lui avais fias du mal. Je l’avais su à partir du moment ou on s’était croisé dans le par cet qu’il s’était montré plus désagréable que moi. Et après avoir échangé des banalités, je l’avais laisser sur le cul en m’inquiétant de son teint blafard. Pour un peu et je lui aurais proposé de le raccompagner ou de lui payer un truc à bouffer parce qu’il était blanc comme un cul. Mais sa réaction m’avait refroidie, alors je n’avais rien fais. J’avais l’impression que cette scène s’était déroulée il y a une éternité et pourtant, c’était récent. Depuis, les choses s’étaient améliorées entres nous, c’est pourquoi je lui avais proposé ce concert, sans pour autant me bercée d’illusions. Il aurait été en droit de refusé. Je secouais la tête à sa phrase en me rendant mon téléphone. Je savais bien sûr comment ça marchait, mais je ne me permettrais pas de lui en faire la remarque, comme j’aurais pu le faire avec Ethan. Agir ainsi, c’état courir le risque de tout foutre en l’air et je n’y tenais pas. C’est couillon, mais l’opinion qu’il pouvait avoir de moi comptait beaucoup. Plus que celle de mon frère ou encore de mon père. Le fait que mon oncle dise que je n’avais pas la moindre ambition ne me dérangeais pas du tout, mais que Yohann me voit encore comme la garde que j’étais autrefois, ça me travaillait. « J’espère aussi. En principe, les places sont nombreuses, mais c’est l’été, alors il vaut mieux se méfier ! » dis-je, d’un ton joyeux. Je retiens un bâillement. Il se faisait tard. Et même si je n’avais pas à me lever tôt demain matin, je savais qu’il était tant de rentrer. Je n’avais plus cette envie comme avant, de veiller tard. Pour autant, je n’avais envie de rentrer. Je voulais attendre qu’il rentre et ensuite, je le ferais. Je voulais passer encore un peu de temps en sa compagnie, bien que je ne voulais me l’avouer.

ême si j’étais venue dans ce petit bar sans savoir pourquoi et sans trop le vouloir non plus, je ne regrettais pas d’avoir fait le chemin jusqu’ici. Sinon, je n’y aurais pas rencontré Yohann et jamais il ne me serait venu à l’esprit de lui proposer de se voir en l’ayant décidé et non pas comme ça, sans l’avoir préparé. J’essayais de penser à ce que ma cousine dirait. Elle sait et elle à toujours su que je ne prenais pas de gants avec mes ex. Qu’ils étaient des ex et donc de l’histoire ancienne. Rien de plus. Et pourtant, aujourd’hui, j’avais très envie de revoir l’un d’entre eux. Je ne savais pas du tout ce qui se passait, j’étais complètement paumée. Dans le fond, je suis certaine que c’est ce qu’elle voulait dire lorsqu’elle parlait de « changer d’avis ». Je me souviens que nous avions eu cette conversation pendant un diner de famille qui n’en finissait pas et que nous nous étions volatiliser dans sa chambre pour parler. Là, j’avais essayé la robe de mariée qu’elle avait créer pour sa toute première collection et j’avais alors dis que j’en profitais, car je ne porterais jamais ce genre de vêtement « pour de vrai ». Elle m’avait répondue que j’étais jeune et que j’aurais tout le temps de changer d’avis. Je suppose qu’il en était de même avec un ex petit copain. Après, ce n’était qu’un concert, il ne se passerait sans doute rien, mais c’était énorme pour moi d’envisagé une amitié avec lui, surtout vu la façon dont je l’avais larguer. J’avais vraiment été la pire des garces et le pire, c’est que j’aimais être comme ça. Plus maintenant. En fait, plus le temps passait et plus je me rendais compte que je ne voulais plus être comme j’étais avant. C’est drôle de vieillir, bien que je ne sois pas vieille à proprement parler. J’indiquais au jeune homme qu’à priori, il devrait trouver facilement de la place, même en arrivant tard. Je me contentais d’un petit sourire, lorsqu’il parla d’avoir peut-être de la chance, ce jour-là. Après tout, on ne peut malheureusement pas le savoir à l’avance. Il m’indiqua ensuite qu’il allait devoir y aller. Il me fallu plusieurs secondes avant de capter, qu’il voulait passer, mais n’osait apparemment pas me demander de me pousser. Il n’était vraiment pas comme moi. Moi, je n’aurais pas pris de gant, et j’aurais dis à la personne de dégagé. Peu importe qui, même à un membre de ma famille. Je me levais donc de ma chaise. « Moi aussi, il faut que j’y aille. Je suis fatiguée ! On se voit samedi donc ! » lui dis-je, en me mordant l’intérieur de la joue. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais nerveuse.

e me souvenais d’une des dernières conversations que j’avais eut avec ma cousine, quand je lui avais dis que j’avais revu par hasard mon ex petit-ami, et que c’était assez bizarre. Je ne sais pas pourquoi cette conversation me revenait en mémoire maintenant, car ça datait quand même un peu, mais quand j’en avais parlé avec elle, je ne savais pas vraiment comment me placer. Jade savait bien que j’avais toujours eu l’habitude de jeter les garçons quand je n’avais plus besoin d’eux, que je ne ressortais jamais avec un ex, c’était ma règle d’or. Et pourtant, je remerciais le hasard de m’avoir mise sur son chemin ces derniers jours. Ce n’était pas volontaire, pourtant, dans une ville aussi grande que Washington, se croiser aussi souvent pourrait ne pas une coïncidence, mais pourtant, ça l’était et bizarrement, j’aimais cette coïncidence. J’aimais cette part de hasard qui m’avait conduite ici ce soir, alors que dans le fond, tout ce que je voulais, c’était être seule. J’aimais cette spontanéité en moi qui m’avait pousser à lui parler de son concert. D’autant qu’il semblait vraiment avoir envie d’y aller. Oui, j’étais contente et aller savoir pourquoi, mais je trépignais d’impatience à l’idée d’être samedi. J’avais hâte de le revoir dans un contexte qui ne serait pas du au hasard, juste pour voir si ça serait aussi facile de lui parler. Parce que finalement, malgré notre passif, on arrivait à s’entendre. Peut-être même mieux qu’avant. « Toi aussi passe une bonne soirée. Et euh … à samedi ! » que je dis alors avec un petit signe de la main. Ma joue me brûlait, là ou ses lèvres m’avaient effleurés. Merde alors, c’était quoi ça ? Il avait quitté le bar depuis longtemps lorsque je me décidais à partir moi aussi. Je devais avoir l’air cruche à être resté planté debout pendant aussi longtemps, à rien faire d’autre que de fixer l’endroit ou il avait disparu, c’est-à-dire la porte.